Le parc

Ambre sourit à Arrethas. Elle était sur le point de lui répondre quand elle aperçut que sa marmotte tortue taupe était de retour. La jeune femme se redressa aussitôt, l'air inquiète.

"Qu'est-ce qu'il se passe ? Raconte !"

La petite bête se mit à émettre piaillements sur piaillements avec de grands gestes affolés.

Au fur et à mesure qu'elle s'agitait, les yeux d'Ambre s'agrandissaient de surprise. Lorsque la petite bête eut fini son discours, la jeune femme était aussi affolée qu'elle. Elle se saisit promptement de l'animal, le fourra dans sa besace. Elle sembla alors se souvenir de la présence d'Arrethas à ses côtés.

"Il faut que je parte, tu m'excuseras... Au revoir !"

Elle se mit aussitôt à dévaler la pente sans lui laisser le temps de répondre. Elle était bientôt hors de vue.

Arrethas la vit partir et n'eut le temps de rien faire, elle état partie à toute vitesse. Il se laissa retomber sur l'herbe, puis modifia le matériau et relia ses lèvres à l'oreille de Ambre

- T'inquiète pas, si tu as besoin d'aide fais moi signe, de toute façon, je sais où tu va, puisque je connais tes lèvres, ton cou, tes oreilles, je peux créer un trou dans le matériau, c'est vachement utile. Fais ce que tu as à faire, puis revient me voir, je ne bougerais pas.

Il coupa la connexion et se fabriqua un doux oreiller avec l'herbe, puis se mit à somnoler tranquilement

Kyo faisait sa première balade dans le parc. Au bout de quelques minutes de marche, il s'installa sur une pelouse, pour répéter quelques gammes sur le maniement de son arme. Mais c'était plus un moyen de se concentrer et se détendre qu'une quelconque velléité guerrière. Sa séance terminée, son arme rangée, il prit soin de saluer toutes les personnes présentes qu'il avait l'occasion d'apercevoir. Et, d'un saut vivace, il se plaça face à Ramrod et lui tendit un papier de riz tissé, les yeux écarquillés.

« Un autographe s’il vous plait. »

C’était étrange de voir les deux visages de cet homme, séparés de seulement quelques secondes.

Invité

Ramrod écarquilla les yeux autant qu'il le pouvait ...
S'il s'attendait à ça !

Se tenait devant lui un homme qu'il connaissait plus de loin que de près, pour l'avoir croisé dans la citadelle d'Ogame,
et qu'il savait avoir intégré Aëringor en tant qu'écrivain.
Kyo.

Il se tourna vers Ominoe, qui était à la limite de pouffer de rire.

Excuse-moi, Ominoe ....

Puis il se tourna vers le jeune homme :
Kyo ... Je t'en prie.
Primo, abandonne le vouvoiement, j'ai horreur de ça.
Secundo, je ne mérite pas un autographe, même si, je sais, tu apprécies beaucoup ce que je fais.
Assoie-toi plutôt avec nous pour discuter, ça sera mieux, non ?

Ce faisant, souriant, il tapota avec sa main la place sableuse à côté de là ou il se trouvait.

Kyo passa par trois états à la réponse de Ramrod.
D'abord l’admirateur comblé de voir son idole l’inviter à s’asseoir à ses côtés. Ses yeux explosèrent ses orbites, si bien qu’on ne voyait plus que çà de lui.
Puis l’enfant déçu de ne pas voir son autographe, la moue triste, le regard humide.
Enfin l’homme fier, le guerrier qu’il était, celui qui prit la parole et qui salua respectueusement ses deux interlocuteurs. Avant de se redresser. Seul son regard ne laissait pas penser qu’il était un guerrier.

« Merci Ramrod de cette proposition. Mais assure moi que je ne vous interromps en rien dans votre discussion, à toi et … Ominoe si j’ai bien entendu, avant que je ne prenne place. »

Invité

Ramrod sourit.

Eh bien, nous parlions de choses et d'autres avec ...

Il se retourna vers son ami en orange, le désignant à Kyo.
... je te présente, donc, Ominoe Gondana, que tu dois peut-être mieux connaître par son titre de Maître de l'Académie des écrivains.
Je pense qu'il ne verrai aucun inconvénent à ce que tu te joignes à nous.
Non ?

Puis, se penchant lentement vers Ominoe, du coin de la bouche ...
... j'ai bon, là, niveau hiérarchie, parce que je vous confonds toujours avec Astriel ... ?

Ominoe sourit à Ramrod en retour et acquiessa.

Oui, nous sommes maitres tous les deux, mais lui des bienveillants et moi de l'école... mais le titre est le même...

Il désigna une place dans le sable chaud à Kyo.

Je ne vois aucun inconveniant, non. Le sol est doux, venez donc discuter avec nous... Il serait dommage de s'en priver, par ces beaux jours d'été.

Alors Kyo s’assit sur la place désignée par ses deux interlocuteurs. Ce coin de sable confortable.

« Enchanté Ominoe. »

Et, posant son daïkatana à ses côté, il se mit à l’écoute d’Ominoe et Ramrod.

« Messieurs, reprennez là où vous en étiez, je vous en prie. »

Invité

Oh .. Nous parlions du passé lointain, du passé proche. Cela n'avait que peu d'importance, finalement.
... Sauf si Ominoe désire m'acheter mon unité médicale !

Ramrod partit d'un rire franc, qu'il interrompit aussitôt.
Il regarda l'arme de Kyo posée sur le sol. Il se perdit un instant dans ses pensées avant de lui parler.

Mais ... Kyo, pourquoi avoir sans arrêt cette arme sur toi ?
Je ne vois pas de danger en Aëringor.
*Pourtant, il y en a eu ...*, pensa-t-il amèrement.

Est-ce un symbole, une habitude ... ?

Voilà bien longtemps qu' il n' était pas venu ici...
Bien lontemps qu' il ne l' avait pas retrouvé...

Il s' installa dans l' herbe, entre les tulipes et les crocus, s' allongea puis leva les yeux au ciel. Les nuages y dansaient doucement, prenant leur temps... Un temps d' éternité...
Il y avait une éternité qu' il ne l' avait pas retrouvé...

Il ferma les yeux, en silence... Puis les rouvre tout en fixant les nuages... essayant de découvrir une forme insolite à tel ou tel voyageur des plaines célestes...
Celui-çi avait la forme d' un oiseau à l' envol; celui-çi d' un dauphin voguant avec fouge et rapidité sur la surface terrestre; cet autre encore lui évoquait un lézard, faisant le point sur son perchoir tout là-haut; celui-là un cheval au galop, libre et serain, dont le vent faisait mouvoir la crinière en un ballet mystérieux et magnifique...
Mais cela évoquait beaucoup plus pour l' homme alongé ici-bas, sous les nuages...
Sur terre, sur mer, dans les airs, il y avait logngtemps qu' il ne l' avait pas retrouvé...

Soudain, une brise lui parvint... Ainsi qu' une odeur caractéristique, de jasmin et de tulipes, de roses et de crocus, de bouleaux et de pins... L' odeur, l' appel de la Nature...
Bien trop longtemps, il l' avait oublié cette Nature, aimante et protectrice, faiseuse de vie, de mort, d' existence... Elle qui faisait tout, tout lieux, toute chose, toute personne.
Il l' avait oublié cette paix intérieure que l' on ressent lorsque l' on se laisse bercer par la voix fraîche de la Nature, lorsque l' on se laisse porté par Elle, bercé d' odeurs envoutantes, de sons doux... De vie...
Il avait oublié combien de temps, de jours et de nuits s' étaient déroulées depuis la dernière fois où il l' avait retrouvé...

Mais tout cela n' a plus aucune importance... Il l' a enfin retrouvé... Bercé par le temps, il se laisse aller et part le retrouver... Doucement, calmement, il ferme les yeux, en paix... Il part, il part... Il part enfin le retrouver...
Il s' endort...
Le chemin de son coeur...

Ramrod glissa quelques mots sur leur précédente discussion. Les choses du passé, dont il allait obliger Kyo à parler avec la question qui allait venir. Kyo posa la main sur le manche de son arme, comme il l’aurait fait avec un enfant.

« C’est tout simplement mon plus fidèle ami et mon protecteur. Il en sait plus sur ma vie que moi-même. J’ai, en quelque sorte, fait le serment de ne jamais m’en séparer, alors il ne me quitte pas. Mais ne sois pas inquiet, je souhaite qu’il reste dans son fourreau le plus longtemps possible tant que je serais en Aëringor. »

Invité

Ramrod resta dubitatif ...

Et bien ... Je t'avouerai, sans étaler mon passé, qu'Aëringor est un endroit on ne peut plus paisible, dénué de toute violence,
alors que règne la violence et la bruit tout alentour dans cette partie de l'univers.
C'est pour cela que je ne comprends pas toujours pourquoi des personnes comme toi promènent une arme ici.
Mais je comprends tes raisons et les respecte.

Puis il eut un éclair de compréhension, et se retourna vers le Duc Mandarine, qui suivait de loin la discussion. Il le fixa malicieusement :

Mais au fait, Ominoe ... Tu ne vas pas me dire que tu n'a pas ton sabre laser, caché au fond d'un placard, sous les draps, dans tes appartements ? Hm ??

Le parc. Un si bel endroit , "l'idéal pour se concentrer, se reposer... réfléchir à toute sorte de choses." lui avait affirmé Plumo.
Maintenant, ca y est, elle le voyait ce fameux parc. Enfin elle le voyait. Car son employeur alchimiste n'avait pas voulu la laisser partir.
... A vrai dire, il ne voulait toujours pas mais en ce moment il était sûrement en pleine hallucination ("J'ai trouvé la formule de la pieeeeeeeerre!!") avec ce que lui avait crûment administré Eugénie.

Elle avait honte, certes, mais en même temps, elle avait besoin de repos. D'air pur. Elle en avait assez de toutes les vapeurs chimiques qui se dégageaient des mélanges abracadabrants de "Maîîîîître" Embree.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pu voir l'ombre d'une fleur. Elle se sentait vide, elle avait besoin de renouer avec la flore.

Elle fit quelques pas mesurés au milieu de l'herbe, et alla rejoindre des fleurs qui avaient poussé sous l'obscurité propice d'un arbre centenaire. Là, elle s'assit, la tête posée délicatement contre l'écorce de l'arbre. Elle posa son bâton noueux, en en retirant doucement l'éther, pierre merveilleuse. Elle la porta à son oreille, ferma ses paupières et écouta...

Qu'est-ce qu'elle écouta?

Elle écouta... les fleurs près d'elle qui lui fredonnaient à l'oreille leurs histoires... Eugenie ferma ses paupières, et écouta l'histoire de chaque fleur ... attentivement ...

Puis le chant des fleurs la berça et la mena dans les bras de Morphée...

Ominoe rendit à Ramrod un sourire coquin et amusé.

Hum... ma foi, oui, il se pourrait bien. C'est compexe à construire et à "quilibrer, mais totalement inépuisable... donc azutant le garder, au cas où...
Et toi, quels relicats a-tu gardés de ton passé ? Même pas une petite arme de poing ?

Invité

Même pas ... ?

Ramrod désigna du doigt son flanc gauche.

Mon cher Ominoe, souhaitant plus que tout au monde que mon passé ne "ressurgisse" pas, mais très méfiant d'un retour éventuel,
sache que je garde toujours sur moi de quoi ... me prémunir.
Ce n'est pas une arme, mais plutôt une assurance-vie.
Efficace.
Et je ne peux m'en détacher.

Je ne pense pas que même Elvia le sache, dit-il avec un sourire malicieux.

... Mais en dehors de ça, j'ai tout détruit.
Honte sur moi, ça valait une petite fortune ...

Kyo repris, l'air surpris, les mots de Ramrod.

"Assurance-vie ? Craindrais tu quoi que ce soit en ces terres ?"

Invité

...

Et bien, Kyo, disons que j'ai quelques ennemis, et qu'ils ne savent pas
pour le moment où je me trouve, voire même comment me trouver.
Cependant, je prèfère me protéger, et protéger ceux que j'aime, "au cas où".

J'ai un passé lourd à porter. Voilà tout.

Ramrod se perdit dans ses pensées, fixant le sable, le visage rêveur ...

A l'attitude perdue de Ramrod, Kyo répondit par un sourire chaleureux.

"Alors je crois notre situation similaire. Je suis ici loin de mon passé, et ce que je tiens de ma main est mon assurance vie. Et si il le faut, elle sera aussi la tienne, bien que je ne souhaite que cela n'arrive pas."

Puis il sortit avec une vivacité unique, un paquet qu'il étala devant lui, laissant apparaitre des boules de riz.

"Messieurs, nous palabrons mais nous ne mangeons pas, alors je vous propose de gouter cette spécialité bien de chez moi. Servez vous."

Ominoe sourit aux paroles de ses compagnons.

Moi, plutôt une assurance-mort... je ne pense pas avoir besoin de cette arme pour me préserver en vie, qui me traquerait ? Mais je suis encore Jedi au fond de moi, et si quelqu'un a besoin d'aide... ma lame reste le meilleur moyen de faire deguerpir les malandrins...

Il obtempéra aux paroles de kyo, et gouta au boulettes de riz... se disant tout de même qu'il discutait avec de drôles de types.

Ambre Melifol entra toute guillerette dans le parc. Elle y trouva rapidement Arrethas, en train de rêvasser dans l'herbe. Elle s'assit à côté de lui et laissa passer quelques instants avant de prendre la parole.

"Je suis désolée pour la dernière fois, j'ai dû partir tellement vite... Ma marmotte tortue taupe était malade, j'ai eu peur..."

Elle laissa passer quelques moments en silence.

"Pour me faire pardonner, j'ai réservé le Turgo... Dyraa sera là aussi..."

- Est ce qu'elle va bien maintenant? Elle est guérie?

Puis la regardant

- Un dînner au Turgo, interessant, avec Dyraa aussi, je sent que je vais m'amuser

Il se mit à sourire

- Je te parie qu'il t'offrira quelque chose moins de cinq minute après le début du repas. Tu veus prendre les paris?

Ambre sourit à l'ironie d'Arrethas.

"Dyraa est quelqu'un de très gentil et de tout à fait attentionné... Je ne prendrai pas les paris, parce que ce n'est pas nécessaire... Il aura quelque chose."

Elle rougit légèrement.

"Ca me gêne un peu d'ailleurs, ce sont des choses beaucoup trop luxueuses pour moi... Enfin, je le lui dirai s'il en fait trop..."

Elle se souvint alors de la questions d'Arrethas sur sa tortue marmotte taupe.

"Oui, elle va bien regarde"

Elle entrouvrit sa besace et lui fit voir le petit animal endormi au fond.

Arrethas plongea sa main dans la besace et carressa doucement l'animal. Puis regardant Ambre dans les yeux.

- Attentionnée, oui, mais il en fait un peu trop alors qu'il peut rester simple.

Doucement, il ceuillit une fleur qu'il tendit à Ambre

- Pas besoin de dépenser trop d'argent alors que ce parc regorge de cadeau magnifique

Ambre accepta la fleur avec un sourire, mais ne semblait pas convaincue.

"Nous verrons... Je t'attends au Turgo."

Elle se leva ensuite et se mit en route sans attendre son compagnon, fleur à la main.

Invité

Mwais ch'est wreument bwon, tes gwateaux là ..., fit Ramrod la bouche pleine.

Réalisant qu'il était à la limite de l'impolitesse, il se dépêcha d'ingurgiter sa bouchée afin de continuer sa phrase ...

Hum.
Mes félicitations, Kyo, c'est excellent ... Ca provient de chez toi, donc. Est-ce toi qui les fait ?