Ajira restait pensif, l'automne approchait. Les pétales s'envolaient comme une pluie rose et parfumée dans le sens du vent, colorant les sols autour de l'arbre, sur le sommet de la petite colline. L'automne... Le moment le plus beau d'un cerisier en floraison... Ou le temps des cerises...
Et la Ville au loin paresseuse, qui fumait d'autant de cheminées actives. Et les remparts, qui dressaient au loin autant de rangs que nécessaires... Et notre jeune Samurai, devenu Doyen avertit, expérimenté et habitué, qui pensait...
Je suis le Doyen... Sur mes épaules et celles d'Elvia, c'est le coeur d'Aëringor qui bat... Les Gardiens ne sont rien sans nous... Alors que sans eux, nous pouvons en trouver d'autres... Est-ce donc cela?
Un soupir traversa le corps d'Ajira, un soupir traversa la plaine en embrasa de rose l'air autour du cerisier sur lequel trônait le Samurai en kimono rose. Il se laissa aller contre le tronc et porta sa jarre de saké à ses lèvres, puis la portant en l'air et s'adressant à la Ville au loin:
A la tiennes! Ainsi soit-il, je ne te laisserais pas mourir. Et gare à ceux qui se mettront en travers de ma route, d'une manière ou d'une autre.
Alea jacta est...