L'on m'avait dit qu'écrire sur la forme d'un journal intime ne pouvait être que autobiographique. J'ai tenté de prouver le contraire.
Je vous demande d'aller sur ce lien, et de lancer la chanson Kingdom Of The Blind, avant de commencer la lecture.
http://www.myspace.com/drykilllogicMercredi 12 Décembre
Cher toi,
J'ai passé la journée la plus atroce de ma vie. Tout avait si bien
débuté, petit dejeuné au lit, une douche froide et j'étais fin prête
pour amorcer une nouvelle journée de travail ressemblant à toutes les
autres. Mais cette belle journée d'hiver se précipita, les événements
se succèdèrent .
J'ai recu un appel de l'hôpital St Antoine, Julien, mon ange, ma vie,
mon moi, était dans le coma. Je n'ai pas compris tout de suite, mais de
façon mécanique, je suis partie au plus vite le rejoindre.
Le temps d'arriver sur place, mon ange avait perdu ses ailes. Ma vie
s'écroulait, sous une pluie de cris, ce soir encore les larmes coulent
sur ces feuilles. Toi aussi tu es mouillé, ils le seront tous aussi
demain, si j'arrive à leur dire. Cette soirée sera belle par
l'apparition subite d'une nouvelle étoile brillante au fin fond de
l'univers, ainsi pourra t-elle éclairer ma mort prochaine.
Ce soir, je vendrais mon stylo à qui en voudra, je donnerais ma vie à
ceux qui l'accepteront . Et sous cette pluit battante, je m'envolerais
main dans la main avec l'esprit qui m'a accompagné pendant si longtemps.
J'ai allumé une bougie pour une dernière fois te voir, écrire dans la
pénombre naissante me torture les yeux, ces yeux qui n'en peuvent plus
de laisser couler toutes les larmes de mon corp inerte et stupide. La
flamme me rappelle les débuts brûlants de notre relation, un somptueux
repas au chandelle. Julien avait mis longtemps avant de s'avouer
vaincu, je l'ai eu pendant deux longues années et aujourd'hui il est
parti loin, là où plus personne n'ira le chercher.
Ces deux années étaient comme dans les livres, en jouant il me
mordillait l'oreille et je répondais en l'embrassant. De longues
soirées d'hivers se déroulaient auprès de notre cheminée, l'été nous
contemplions main dans la main le ciel étoilé.
Nous avons déjà vécu quelques semaines séparées, mais il était toujours
revenu. Mais en ce jours, ma pauvre envellope charnelle est vide, mon
corps ne cesse de le réclamer, il me manque horriblement. Je n'ai pus
le voir viavnt une dernière fois, son corps était froid, j'immaginais
qu'à chaque moment il allait se réveiller, sortir de cette torpeur pour
rigoler, jurant au poisson d'avril. Mais sur ce lit blanc il ne bougait
le petit doigt, pas même un clin d'œil, pour m'insiter à le retrouver,
rien simplement un corps vidait de son esprit.
Je t'écris de mon lit de mort, il est temps de le rejoindre, de
découvrir à ses cotés ce que l'Humanité désire encore nous cacher.
Désormais, il n'y a plus de limites, il m'a abandonné, je le
rejoindrais.
Qu'il existe un monde après cette fin ou un vide exhaustif, j'y serais près de lui à jamais.
Jeudi 13 Décembre
Cher toi,
Je ne pensais pas être encore de ce monde si atroce en ce jours, mais
je n'ai pus me donner la mort, ainsi va la vie dirait certain. Tu ne
dois pas me comprendre, et pourtant je me sens vide de toutes
sensations, j'ai essayé de manger un peu ce matin, mais même les
déjeuné au lit ne veulent plus rien dire. Mon souffle se coupait à
chaque bouché, mon corps se convulsait, à croire que je refuse
maintenant toute forme de nourriture.
J'aurais pourtant tenté de déguster mon délice préféré, une meringue,
mais rien n'y fait, elle s'est retrouvé en un espace temps aspiré par
la chasse d'eau.
Mon corps ne fait pas que refusé chaque pitance, mais il agit de même
pour tout actes de tendresse. Ma mère s'est vu repartir précipitamment
de notre maison à coup de cris et d'injures, je ne peux plus me
contrôler. Un bon nombre de pensées me font croire que je devrais
partir, mais c'est si dur d'en finir, je le désire tant, j'ai percer
hier chacune de mes veines, mais rien n'y faisait mon corps désirait
vivre.
Mon esprit se battait contre la lame de son couteau, j'ai hésité
l'espace d'un instant, quelques secondes de trop. Je ne peux rien faire
aujourd'hui, mon corps refuse de se mouvoir, alors il reste inerte le
long de ce grand lit, si vide, sans vie. Je suis partagé entre le rire
et les larmes, il met même arrivé de rire de moi tout en sanglotant.
J'ai si peur, il ne rentre toujours pas, je m'attend pourtant à
entendre d'un moment à l'autre la parquet grincer sous ses pas et
peut-être même le voir se glisser sous mes draps. J'ai perdu le
sommeil, je souffre le martyr, ma tête se sépare de mon corps.
Je n'ai pas fermé l'œil depuis l'accident ou devrais-je dire le double
meurtre, car l'on a pas fait que le tuer, mais on m'a aussi assassiné.
Je ne vaut plus rien, la mort m'empoigne, et le sommeil me retient, je
verrais demain. La force d'écrire m'a t-elle oublié de la même façon
que ma vie?
Dimanche 16 Décembre
Cher toi,
Dimanche, jours de chôme et ce n'est pas mon premier. Cela fait déjà
une éternité que je ne bouge plus de mon lit. Des visages plus atroces
les uns que les autres se succèdent autours de moi, un médecin, le
meilleur ami de mon cœur, eux et même un curé. Pour dire je n'ai même
pas eus la force de le rejeter, je n'écoutais pas ce qu'il disait, mais
je devais faire à merveille la morte intéressait, car il est bien
restait une heure. En temps normal je lui aurais expliqué que je ne
suis pas encore morte, que je peux toujours bouger le petit doigt, mais
que je vais me laisser mourir et même l'hôpital que je rejoindrais
demain, sans doutes les pieds devant n'y changeront rien.
Je sors doucement de mon coma éveiller, pour tituber jusqu'à la
cuisine, un peu de sirop de menthe histoire de voir l'eau couler plus
facilement le long de ma gorge, peut-être ainsi pourrais-je enfin
boire. Rien n'y fait, je sais si bien que le suicidaire ne le dira pas,
ne l'écrira pas plus, mais il s'agit bien ici de ma mort à venir. Et je
dois une explication.
Il n'y a plus un instant à perdre, juste le temps de refermer ce livre
après quelques phrases, pour qu'on comprenne un jour, ce qui a poussé
mes actes en cette belle soirée étoilée de la fin d'été.
Je repasse en boucle depuis ces quelques jours, comme un film que je
projette devant mes yeux endormis, ces deux années. Les seuls notables
de ma vie, ma seule vraie passion, mon seul délice que je me suis
accordé au cours de ma courte vie. Je suis malade, d'une maladie
incurable : le chagrin. Et je préfère me laisser glisser sur l'autre
rive, là où il doit m'attendre.
La mort n'est rien, si l'on a peur de vivre. Oui ! J'ai peur de vivre
seule, je me suis habitué à ne plus dormir seule, à ne plus manger
seule, à penser... Et aujourd'hui, il n'est plus, je n'ai jamais été
autre que l'ombre de mes proches. Pour une fois je ferais l'acte le
plus sensé de mon existence, l'unique qui puisse me demander une partie
infime du courage que je n'ai pas eu durant cette vie si morose et
monotone.
Faites que ce Dieu, aussi horrible soit-il, ai pitié de mon esprit
décharné, laissant en pâture à ces bêtes affamés avides de pouvoir mon
corps idiot.
J'ai laissé sur ces quelques centaines de pages la trace sombre de ma
destinée. Peut-être que se sera toi, chère mère ou vous médecins qui
liraient ces dernières phrases, mais je vous en supplie ne me prenait
pas en pitié. Je ne désirais plus que mourir et j'aurais dès ce soir
assouvit mon plus cher désire depuis la mort d'un ange.
A toi, pour une dernière fois. A nous pour toujours.
Lundi 22 février
Cher toi,
Enfin, après deux mois passés cloués dans un lit, je suis de nouveau
auprès de toi. J'ai tant de choses à dire. Ces longues semaines, ont
été fortes en émotion. Tout a commencé la dernière fois que je t'ai
refermé. Je ne pensais revoir le lumière du jour, je m'étais si bien
endormie, j'étais loin, au fin fond d'un coma artificiel. J'ai, pour
calmer ma douleur, tailladé chacune de mes veines, combinant cet acte à
un grand nombre de médicaments.
Ils sont sensés soigner, « des somnifères pour dormir » avait annoncé
le médecin lors de sa dernière visite. Ah ça ! J'ai bien dormi.
Mais le réveil fut horrifiant, entouré de blanc, les draps n'étaient
plus imbibés de sang. J'étais même déjà presque guérie, comme si l'on
avait voulu effacer toutes traces de ma tentative. J'ai pu manger et
boire de façon normale, j'ai même pu lire sans voir les pages tourner,
les lettres restaient des lettres.
Je suis maintenant consciente de la stupidité de mon acte, mais pour en
arriver là, il m'a fallu être aidé. Aucun médecin ou psychiatre
n'aurait pu faire ce dur travail. Seul peut-être une personne aurait pu
m'aider, « une personne » que dis-je ? Ce n'est pas un être humain,
mais belle et bien un ange. Cet être est incomparable, un vrai cadeau
du ciel, un dieu en blouse blanche, si beau en cet uniforme.
J'ai mis quelques jours avant de le voir, alors qu'il se fatiguait à
faire le singe devant mon lit. J'ai tout d'abord commencé par
l'ignorer, je ne souhaitais pas voir autre chose que cette mort loupée,
il n'y a rien de pire, et c'est ainsi qu'à force de drôleries, je pus
tourner la tête progressivement et me redresser.
Je l'ai embrassé un soir alors qu'il avait fini son service, il a passé
la nuit au près de moi. Aujourd'hui, je suis de nouveau heureuse et je
n'ai plus besoin de toi. C'est pourquoi je te jetterais au feu, j'y
avais pensé auparavant, mais n'en avait pas trouvé le courage.
Tu m'as permis de me rendre compte d'un grand nombre de choses, et je
vais répondre à tes interrogations par la positive, « oui je suis
heureuse », « oui il vit à la maison », « oui il est mort, et alors ?
», J'ai tellement honte, la mort n'est pas la fin de tout, mais le
début du reste.
J'ai eu le temps de réfléchir et de me poser les bonnes questions, je
peux en ce jour le faire toute seule, sans ton aide qui m'a été si
précieuse durant de longues années.
Ma vie est devant moi, je me dois de la saisir au vol, pour enfin voir la lumière à même le monde.
Je te souhaite bon vent, toi mon confident.
Plus jamais à toi.
Leza el