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 [Fantastique] C'est pas une vie...

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MessageSujet: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeLun 22 Oct - 1:44

L’AVANT VIE





Il était 20h32, il pleuvait averse sur un quartier pavillonnaire, la lumière d’un vieux réverbère éclairait une belle décapotable rouge des années 80, juste à coté une petite villa blanche en face du bitume humide de la rue. Un couple sortit de la maison hâtivement, l’homme portait une veste de cuir noir assorti avec son jeans et ses courts cheveux bruns ondulants sous la pluie, la fille était vêtue d’un tailleur gris qu’elle essayait vainement de protéger de la pluie. L’homme arriva le premier à la voiture et ouvrit galamment la porte à sa fiancée. La voiture démarra en trombe, les pneus crissant sur le bitume trempé.


L’homme conduisait vite mais avait l’air tranquille, la femme quant à elle paraissait agitée.

« Je suis stressée, sa fait longtemps que je ne les ais pas vus… » Dit-elle rapidement.

« Ne t’en fait pas, tu es magnifique, tu seras la plus belle pour ta fête. » Lui dit-il avec tendresse.

Ils se regardèrent amoureusement et il enleva une main du volant pour effleurer la cuisse de la fille qui la prit gentiment dans la sienne sans cesser de le fixer… Aussi ils ne purent voir la lumière en face ; un camion de soixante deux tonnes conduit par un routier. Un type sans histoire mais constamment épuisé par les milliers de kilomètres qu’il parcourait chaque jour… Ainsi lui presque assoupi et eux complètement amoureux vivant tous les trois dans leurs rêves ne perçurent pas la réalité et le choc enfonça la voiture dans le camion avec un facilité déconcertante…


Le couple mourut la main dans celle de l’autre… de la main de l’homme coulait son sang, fluide vital fuyant ses veines comme son esprit se sauve de son enveloppe saccagée… L’hémoglobine goutte, ruisselle, coule à flot et enfin se tarit… C’est fini, c’est fini mais en même temps tout recommence… Saviez vous que nous n’avons q’une vie mais que dés que nous l’avions fini nous la recommençons, identique, programmée, inutile…


Par contre l’âme elle fait exactement la même chose dans un nombre incalculable de Paradis, Purgatoires et Enfers. Pourtant un homme va oser défier le cycle et est mort pour commencer son avenir…


Dernière édition par le Mar 23 Oct - 20:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeLun 22 Oct - 21:10

BIENVENUE

IL ouvrit les yeux, IL était perdu, IL savait qu’il ne devrait pas être ici, cependant IL ne comprenait pas, le camion, cette horrible pression qui lui broya les os, éclatant les viscères, vidant son corps de son sang comme on presse un éponge… Douloureux souvenirs en somme. IL remarqua que son corps était rénové et que même son ongle incarné avait disparu, IL se rendit aussi compte que ses vêtements n’avaient pas changés depuis son départ, le départ de sa maison mais surtout de sa vie, et IL se dit qu’il aurait put tomber plus mal… Autour de lui s’élevaient des bâtiments, tristes, gris, sales. De temps en temps IL, au travers de la brume pouvait discerner d’autres formes, les lampadaires, des hémicycles, des complexes industriels… IL errait désormais dans cette ville étrange, IL ne rencontrait pas d’animaux, ils semblaient ne pas avoir été conviés à sa résurrection… IL s’amusa au début de l’irréalité de l’endroit puis IL se lassa de marcher et commença à réellement chercher, chercher d’autres hommes.

Ses recherches l’avaient poussé dans un dédale de ruelles et IL prêtait l’oreille en quête de bruits familiers, rien, IL se concentrait, rien, IL tentait de capter chaque son, chaque bruissement… Un bruit de pas lourd mais feutré lui résonna dans la tête, était ce bien vrai ? IL en doutait, cela faisait trop longtemps qu’IL l’espérait et IL avait peur que ce ne soit qu’un fruit de son imagination, cependant le pas se répéta avec irrégularité, on le suivait, IL s’étonna, qui cela pouvait-il être ? Les pas se rapprochèrent, IL se remit en marche tout en se demandant la nature de son suiveur… Les deux être couraient maintenant, le poursuivant se révélait être plutôt massif et le rythme de ses pas mêlés à ceux de IL rappelait un solo de batterie particulièrement entraînant, toute la différence se faisait dans le fait que cette course-poursuite était fatalement mortelle… La sueur lui perlait au front et IL se surprit à penser qu’il préférait ceci à son errance ennuyeuse de tout à l’heure. IL remarqua que l’autre devait être habitué à la course car étant lui-même bon coureur IL se sentait rattrapé par son poursuivant…

IL heurta violemment un homme et en frôla un autre, ils se relevèrent tous les trois, IL regarda pour la première fois derrière lui et n’en crut pas ses yeux, sous la lumière tremblotante d’un réverbère IL put voir une créature infernale dont le corps ressemblait anormalement à une gargouille comme on en trouve dans les photos de cathédrales. la bête avait le visage arborant un sourire jouissif à l’idée d’ajouter une nouvelle victime à son tableau de chasse, que IL n’avait aucune peine à imaginer bien garni, cependant la créature parut contrariée de voir les deux nouveaux arrivant. Elle eut un léger regard au fusil que portait l’un des intrus mais cela ne l’empêcha pas de, dans un grand battement d’ailes, se jeter sur le premier homme et de lui enfoncer vigoureusement la main dans la poitrine, prenant à peine le temps de savourer le regard empli de terreur de sa victime puis de retirer le cœur de se dernier dans une gerbe écoeurante de sang… IL, ainsi que le deuxième homme, eut un mouvement de recul et contempla la suite avec stupéfaction, la victime, au lieu de mourir hurlait à se briser la voix, un flammette s’échappa de sa blessure en même temps qu’une odeur infâme de poil roussi, l’homme se consumait de l’intérieur et bientôt de son visage sortirent des flammes, puis celles-ci apparurent de tous ses orifices, sa tête, sa peau son corps se craquelait et laissait s’écouler son sang bouillonnant…

IL en eut assez et, plein de dégoût, IL remarqua le fusil à pompe du cadavre rougeoyant qui se trouvait en face de lui, IL n’hésita pas s’en saisit et braqua l’arme sur le démon. Méthodiquement IL vida le chargeur sur l’être, celui-ci s’écroula avant de commencer à se convulser et se vider de son sang noir. Le sang s’écoula tel de la lave le long du caniveau entraînant les deux douilles avec lui tels deux esquifs emporté par le courant… Le survivant se retourna et IL put voir un visage fatigué quitter des yeux la masse informe de son ami partir en fumée, les yeux gris, le visage contracté, la mine usée il semblait assister à ce spectacle pour la énième fois…

« C’était un ami de mon fils, il est mort il y a sept mois dans les même conditions… C’est pathétique n’est ce pas ? » Dit l’homme avec un sourire désabusé.

« Qu’est ce que c’était ? » demanda-t-IL sans s’émouvoir.

« Mon quotidien, ou devrait je dire notre quotidien à tous… Tu dois être nouveau, ici tu verras tout les jours se ressemblent ; on se cache, on voit mourir, on tue, on se souvient et finalement on ne ressent plus grand chose, cela fait cinq ans que je suis ici et j’ai vécu cette situation au moins des centaines de fois… On ne vit pas ici, on existe, c’est déjà bien… » Expliqua le quinquagénaire.

« Je ne crois pas en la destinée et encore moins en la fatalité… Je ne compte pas me terrer, la vie est elle-même une quête d’évolution et renoncer c’est refuser de voir la suite, de pouvoir améliorer, de donner une chance aux autres… » S’enflamma IL.

« Tu es jeune, ça se voit, ta vigueur fait plaisir à voir et j’espère sincèrement que tu reste vivant pour voir la suite… En attendant vient avec moi, je vais te montrer aux refuges, tu ne peut pas être inutile vu la manière avec laquelle tu a tué ce démon ! » Et sur ce il l’entraîna avec lui…
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Otalimar
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeLun 22 Oct - 21:21

UN peit mot: bravo! je ne suis pas fan des réçit à l'environnement "actuel" d'habitude, mais là c'est vraiment bien écrit, un peu sanglant mais pas d'excès, continue!
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeMar 23 Oct - 0:46

Jamais, jamais IL ne s’était sentit aussi désemparé… IL avait la cervelle retournée, IL savait que ce ne durerai pas mais tous ces morts, toute cette haine, tant d’effort pour si peu, son monde était l’incarnation du mot misère…

IL se trouvait au milieu d’une place style 19ème, les maisons de centre villes bâties de pierres et de briques, quelques arbres dénudés de feuilles siégeaient au centre dans un carré d’herbe, quelques bancs pour les piétons fatigués, un bassin encadrant l’herbe sur lequel se posaient quatre passerelles de bois… Perdu dans ses pensées son regard passa en cercle sur une scène contre nature. Le refuge où IL se trouvait avait été attaqué par les démons. On se doutait qu’ils le feraient mais personne n’y pouvait rien, une vague de fatalisme plongea sur le camp et IL dut en venir aux mains pour forcer ses compagnons à s’armer… Ceux-ci étaient faibles et ne méritaient même pas son attention mais IL avait eu besoin d’eux pour survivre.

A ses pieds gisaient trois démons, sur ses côtés s’étalaient les restes de ses vingt camarades, en tout une dizaine de démons avaient péris et dont la moitié de sa propre main, les autres s’étaient enfuis… IL marchait dans le sang, ses mains en ruisselaient et des larmes coulaient le long de ses joues, l’amour lui manquait, la douceur du corps aimé, le goût de ses lèvres sur les siennes, la tendresse réciproque, le plaisir de caresser une peau recelant mille douceurs… Catherine lui manquait, son amour s’était évaporé dans le brouillard de ses rêves, la mélancolie pourrissait son humeur, de toute façon la joie en générale avait disparut le premier jour où IL s’était réveillé ici… Comment exprimer un rire ou de l’amour dans un lieu que même le soleil ne visitait plus… Comment apprécier la douleur de ce monde où le goût de la peur se rend maître, où le regard des gens se perd dans leurs larmes, où le cœur des gens ne bat plus que pour la souffrance, où les âmes s’exilent et où les hommes se cachent dans la fange pou se protéger désespérément de la maudite faucheuse…

IL crie, IL insulte le ciel, IL demande pourquoi, pourquoi ici, pourquoi lui, pourquoi un tel monde peut exister, IL en remet la faute à LUI, LUI ne les regarde pas, LUI les à mis là mais eux ne peuvent qu’attendre le moment où LUI se sera satisfait de leurs souffrances… Rares sont les personnes à survivre assez longtemps pour réussir à monter…
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeMar 23 Oct - 20:47

PURGATOIRE

L’air était lourd, une odeur étrange flottait, une odeur d’émotion, de la peur, de la haine, de la souffrance… Une foule de pierres tombales et sépultures parsemaient le lieu… un brouillard serein enveloppait le décor.
Un homme, étrangement, était assis sur une tombe et, courbé sur lui-même, scrutait le vide en face de lui. La brume humide faisait friser ses courts cheveux bruns et des gouttes de condensation mêlées à celles de sueur perlaient sur son visage musclé, la fraîcheur du lieu ne rendait pas superflus la veste de cuir ainsi que le jeans noirs qu’il portait.

IL était mal à l’aise, IL en avait marre de ce purgatoire, l’air qu’IL absorbait l’étouffait, celui-ci bouchait ses pores, anesthésiait son cerveau et ralentissait son cœur… IL n’en pouvait plus voilà maintenant trente ans qu’il parcourait ce putride endroit et rien, que la mort, la solitude, la haine contre ceux qui l’avaient mi ici et enfin l’incompréhension ; quelle faute avait-IL put commettre pour mériter cela, des années de planques et de survie pour en arriver là…

« Savez-vous pourquoi il y a des tombes ici ? »

IL sursauta attrapa son arme et visa la nouvelle venue.
« Qui êtes-vous ? »

« Eve. Mais vous n’avez pas répondu à ma question, à votre avis pourquoi y a-t-il des tombes dans un endroit comme celui-ci ? »

« La Eve ? Je ne savais pas que vous… » Il regarda autour de lui.

« Pour les tombes, aucune idée… » Avoua-t-IL.

« Vous ne trouvez pas cela étrange ? Des cimetières alors qu’il n’y a pas de morts… On sait que ceux du Bas les utilisent comme portails pour venir ici, On a essayer de les détruire mais ils en creusent toujours plus… cela n’a servi à rien. » Dit-Eve blasée.

« Ceux du Bas… Vous voulez dire les démons ? » Interrogea IL

« En quelque sorte oui, Lucifer prépare une armée depuis une éternité, il faut comprendre, chaque guerrier met un temps infiniment long à être formé… » Répondit-elle.

« Vous avez dû remarquer que les personnes tuée par les démons ne jouissent pas de l’habituelle mort embaumé que notre chère Terre nous a habituée. »

« Ah oui ! La tournure de l’évènement laisse présager de la suite du voyage. Mais dites-moi, comment en savez-vous tant ? »

« Je suis la depuis une éternité… Mais je suis surtout venue vous informé qu’il vous attend… » Dit-elle simplement.

« Qui il ? »

« Samael bien sur… mais venez, il est temps… »
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeVen 26 Oct - 18:08

L’APPEL


Samael, était un homme, si on le considérait seulement comme un humain, d’une grande taille, la peau blanche d’une pureté inhumaine, des cheveux blanc écume trônaient sur ses épaules, une immense toge noire de jais l’enveloppait, magnifiant ses traits fins et harmonieux. Samael devait être quelqu'un d’important par l’assurance de ses gestes et la dignité de ses pas…

IL s’avançait vers l’autre, de chaque côté s’élevaient les immenses voûtes de la cathédrale… IL avait été appelé, pas seulement par Eve mais aussi, et surtout, par LUI pas besoin de voix IL l’avait senti, un besoin d’y aller, de trouver la cathédrale, de recevoir ses ordres… Eve n’avait été que la médiatrice, l’expression par des mots des vibrations de sa tête, l’officialisation de l’officieux. Cela faisait longtemps que IL n’avait pas ressenti cette sensation, celle de la suprême infériorité, comme quand on marche aux cotés d’une pyramide ou d’une gigantesque cascade. Une intense lumière envahissait la nef et se reflétait sur les gargouilles… Samael le regarda de ses pupilles blanches et dit :
« Vous voilà enfin… C’est LUI qui m’a demandé votre aide. »

« Mon aide ? Pourquoi ? » Interrogea IL sur la défensive.

« Cela fait longtemps que vous êtes ici et j’imagine que la lassitude doit avoir raison de vous de temps à autre, n’est ce pas ? »

« Que voulez vous de moi ? A quelle fin me destinez vous ? » Se méfia IL.

« Nous vous offrons la chance de rejoindre votre Catherine aux portes… Mais pour cela vous devez tuer Alastor. » Il s’arrêta et tendit une plaque à IL.

« Tenez, il y a ici l’emplacement de son armée, et donc de lui-même… »
IL réceptionna la plaque et la regarda attentivement…

« En gros il suffit que je tue une personne pour aller là-haut ? » Demanda IL.

« Se ne sera pas simple, il est accompagné de ses gardes et est lui-même très puissant… » Répliqua Samael.

Réfléchissant, IL avait le regard dans le vague et la mâchoire crispée, d’un coup IL releva la tête et s’écria avec verve :
« Pourquoi ? Pourquoi après tant d’années ? Qu’ai-je fais ? Demandez le LUI, c’est sa faute, je n’ai rien à faire ici ! »

« Ne parlez pas de LUI sur ce ton ! LUI ne se trompe jamais et ne fait pas d’erreurs ! Tu n’as même pas le droit de douter… De toute manière je n’en sais pas plus et cette discussion a assez durée… » Sur ce Samael s’éloigna et sans même se retourner :
« Ne nous décevez pas, nous comptons sur vous… Au revoir Daniel ! »
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeSam 27 Oct - 16:49

Comment avait-il put en arriver là ? Qui aurai put prévoir qu’il deviendrait le tueur à gage de ceux d’en haut ? Daniel était exténué… Sur son corps des marques de coups et de blessures le faisait souffrir, dans sa tête des cris, des rebellions venaient défier son courages, des démons l’encourageaient à la perversion au plus profond de son âme… Daniel tomba à genoux, comment lutter contre l’enfer, pourquoi lutter contre la fatalité ? Il désespérait… Qui pourrait l’aider, qui pourrait lui donner la force de continuer, de se battre, d’aimer, pourquoi ne pas se fier au dieu sombre, pourquoi ne pas se ranger du côté de la damnation et de la haine, de la perversion et du meurtre… pourquoi ne se rebellerait-il pas contre ses employeurs ? Pourquoi ne s’amuserait-il pas à massacrer, à tuer, à haïr ?

Eve appuya sa main sur la pierre froide des murs de la cathédrale, elle observait… Dans son corps un mouvement lui faisait danser le cœur, des frissons la parcouraient, elle devait aider cet homme… Tout son être lui imposait de lui venir en aide, comme si toutes les cellules de son corps commandait son esprit de le soutenir jusqu'à se que les démons l’arrachent à ce monde de cruauté ou que le désespoir la gagne, hors celui-ci refluait à chaque fois qu’elle voyait cet homme… Il lui permettra de vivre, ou plutôt de survivre… tout être recherche ses raisons et elle avait trouvée mais en même temps elle doutait d’elle-même, elle jugeait chacun de ses gestes comme inconvenants à la situation… Elle doutait en ses capacités… Elle doutait d’elle-même, comment être celle que lui espérait, elle s’approcha de lui et s’accroupi à ses côtés… Elle lui murmura à l’oreille :
« Reste avec nous… Continue ta destinée, jamais un homme n’a eu de telles faveurs de la part de ceux d’en haut… »

Elle marqua une pause… Elle était désespérée et avait du mal à penser, à se souvenir, sa douleur, bien qu’éphémère lui broyait les boyaux… Son cœur n’en pouvait plus, qui seul dans ce corps en détresse pleurait, du corps de Daniel s’exhalait toutes les souffrances que l’on puisse imaginer, tout son cerveau était obstrué par des phrases, des mœurs impies… Comment pourrait-elle contrecarrer les plans de Lucifer, comment pourrait-elle fournir la dose de bien, de bonheur suffisante à l’achèvement de la mission de Daniel ?

Daniel sentit la caresse d’un souffle sur sa nuque, le doux contact des cheveux de Eve, le bonheur de sa main sur son épaule… Les visions torturantes s’en allèrent, les démons criards dans sa tête devinrent aphones, les plaies de son esprit se refermèrent. Daniel enleva la tête de ses mains et sur son visage se peignit sa détermination, il se releva complètement, se retourna, et d’un regard digne et sombre dit :
« Il est temps, Alastor est à moi. »

Et sur ce il sortit de la cathédrale d’un pas souple.
Eve ne savait que penser, il y avait trop longtemps qu’elle avait cessé d’y croire, cet ange qui l’avait enlevé du paradis et qui lui avait accordé une réponse, elle avait alors demandée ce qui lui arriverai par la suite et l’ange lui avait répondu que… cela faisait si longtemps, sa mémoire était opaque, elle revoyait sa main sur la grille rouillé de la frontière, le chêne millénaire mais l’autre restait dans l’ombre de ses souvenirs, ça y était elle se rappelait enfin des paroles :



" Tu tomberas plus bas que tu ne puisse imaginé,
Après l’avoir côtoyé tu changeras et risqueras ta vie,
Mais ton cœur après l’avoir embrasé sera sauvé,
Vas désormais, tu reviendras car LUI te sourit…"

Comment savoir si l’ange disait la vérité et si elle allait dans la bonne voie ? Seul son cœur pourrait la guider maintenant…
Eve suivit du regard Daniel qui s’éloignait, elle se résolut à le suivre et s’engagea dans les marches du parvis pour le rejoindre dans l’allée
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeMar 30 Oct - 3:04

Souvenirs

Daniel est allongé dans l’herbe, il n’a pas envie d’aller plus en avant tout de suite. De toute manière son corps est brisé par la haine, la peur, les coups et la fatigue. Au dessus de lui le ciel est gris, peut-être pour rappeler à tout ce bétail humain que leur purgatoire n’est pas là pour leur bonheur mais pour la pensée et le changement… Seulement le changement se fait dans la peur… Il est las, très las, pourquoi tant de mouvement, pourquoi s’entêter, pourquoi se défendre… Déjà ses yeux se ferment et son esprit se retire de ce corps meurtris pour voguer vers d’autres mondes…



… Daniel a 13 ans. Les mains sur sa figure pour retenir des larmes, qui couvrent ses joues, s’immiscent entre les lèvres, rincent ses idées noires et souillent son jeune âge. En effet aucun enfant ne devrait à avoir être agenouillé à côté du cadavre de son père…
Aucun enfant ne devrait avoir à remettre des lunettes sur des yeux qui ne verront plus…
Aucun enfant ne devrait avoir à essuyer ses mains du sang de sa propre famille…
Comment un gamin peut-il recommencer à vivre et aimer après tant de haine et de mort, à côté de lui des agents de sécurité circulent et le bousculent, ce petit bout de chair rose maculé de sang... Autour de lui les maisons disparaissent tandis que ses yeux se ferment...



… Deux ans plus tard, Daniel regarde fixement sa mère qui pendouille ou bout d’un fil, ses yeux sont secs, il y a longtemps qu’il ne pleure plus, il y a longtemps que ses amis l’ont abandonné, il y a longtemps qu’il ne sait plus pourquoi il s’accroche, il n’y pas de vie pour lui depuis ce jours noir où ces types ont tabassé son père avant de lui enfoncer un flingue dans la bouche et faire un trou gros comme un poing dans la gorge qui lui chantait des chansons le soir pour l’endormir…
Autour de lui les flics se dépêchent, ne comprennent-il pas qu’il est trop tard…
Autour de lui quelques enquêteurs l’interrogent, il ne les écoute plus, il regarde le ciel…



… Le ciel est noir, sans doute pour cela que sa sœur est accrochée à ce grillage vingt mètres en dessous de la fenêtre de sa chambre, Daniel ne regarde même pas…
Il se demande juste quand est-ce que lui-même mourra, lui le fils d’un père flingué, d’une mère pendue, frère d’une droguée suicidée…
Pourquoi la mort s’acharne t-elle toujours sur les mêmes, mais Daniel se sent désormais exclu de cette famille maudite, la mort ne le voulait-elle pas ? Son sang était-il plus noir que celui des autres ? Aussi il survivrait et vivrait pour aimer et grandir…
Autour de lui les voisins se rassemblent et crient…
Mais à l’intérieur de lui quelque chose a changé…
Et derrière lui s’étalent désormais les ruines de son passé tragique…



… Ses yeux s’ouvrent à nouveau. Au dessus de lui les nuages forment des spirales gigantesques et sinueuses, son esprit se clarifie et ses membres reviennent à la vie, il se souvient et se dit que en fait la mort n’a pas arrêté de le pourchasser et avait finalement parachevée son œuvre…
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeMar 30 Oct - 3:06

Ils s’étaient depuis quelques temps remis en marche, ils progressaient sur un long sentier bordé d’herbes hautes et quelques vieux arbres jalonnaient le terrain, le ciel d’un gris bleu changeait vite de forme et conservait son éternel mystère.
Profitant d’un bref arrêt de Eve Daniel se mit à son niveau, il la regarda avec un sourire espiègle et dit :
-Dis-moi, tu aimes les pommes ?

Eve marqua un temps, stupéfaite, puis comprenant la plaisanterie elle rétorqua :
-Et toi ? Aimes-tu les prunes ?

Sur ce elle esquissa une baffe qu’il évita en rigolant.

-Désolé ça m’a échappé ! Dit-il.

-Moi aussi !

Ainsi ils continuèrent leur route en blaguant.

Lorsque le soir arriva Daniel s’arrêta près d’un arbre et, en désignant la forêt en face de lui, dit :
-Si ça ne te dérange pas je vais passer la nuit par là, on sera abrités. J’ai pris des provisions pour le voyage, on ne mourra pas de faim.

-Penses-tu que nous serons en sécurité ici ?

-Mais oui ! Tu devrais le savoir vu le temps que tu as passé ici. Il lui sourit.

-Peut-être mais j’ai surtout appris à être méfiante.

Ils s’arrêtèrent aux premiers arbres et Daniel se mit à confectionner une cabane rudimentaire pendant que Eve jetait un coup d’œil aux provisions.
-Même si nous ne mourrons pas de faim j’espère que le voyage ne sera pas trop long.
Elle sortit un morceau de viande, quelques herbes aromatisantes et une casserole usagée du sac de Daniel, ensuite elle entreprit de faire un feu sur une pierre plate.
Lorsque Daniel paracheva sa construction en rajoutant de l’herbe pour faire des matelas sous le toit de branchettes, Eve finissait de faire bouillir l’eau et elle ajouta les herbes et la viande. Daniel s’assit à côté du feu en soupirant.

-Je suis content de ne plus être seul. Je dois avouer que je commençais sérieusement à m’ennuyer après ce qui c’est passé à St Marcus.

-Qu’est-il donc arrivé ? La dernière fois que je suis passée à côté la ville était en ruine et les cendres fumaient encore… J’avoue ne pas m’être approchée davantage.

-Une banale expédition de démons à eu comme idée de venir faire un tour voir le pureté de nos âmes, comme ils se plaisent à le dire, au début il ont tentés de nous avoir en nous amadouant. Cela à failli marcher car mes compagnons étaient faibles et naïfs, j’ai répondu aux démons en les défiant de ne jamais mettre le pied à l’intérieur de notre refuge. Le lendemain ils n’étaient plus là et leurs traces menaient vers le fleuve. Alors mes compagnons m’ont tous acclamés, mais j’avais beau leur dire que ce n’était sans doute qu’une ruse aucun ne jugea bon de suivre mes conseils… Le soir même alors que tous croyaient le danger passé nous avons tous entendu des cris de mourants et vu quelques maisons en flammes. Les moins imbéciles de tous m’ont aidés à combattre les démons jusqu’au matin où je m’aperçu que j’était tout simplement le dernier et tout à fait seul. Voilà ce qui est arrivé à St Marcus, cela va sans dire que ensuite je suis parti le plus vite possible du refuge en flammes, j’ai alors appris à vivre seul et à l’écart de la bêtise des autres hommes…

Sa voix s’éteignit et il reprit son repas machinalement, les yeux baissés. Le repas se poursuivit dans le silence. Une fois son plat fini il releva la tête pour dire :
-Je t’ai préparé une couchette, pour ma part je vais dormir car il est tard et la journée à largement été pourvue en émotion et en marche à pied. Demain nous nous lèverons tôt car il nous reste plusieurs jours de marche avant Phalène. Bonne nuit.

Ils s’endormirent tout deux assez rapidement car la journée avait en effet été éprouvante.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeMar 30 Oct - 3:08

Au levé, Daniel s’étira lentement les muscles ankylosés et réanima le feu avec un des briquets du packtage. Il partit chercher quelques branchettes jusqu’à avoir un fagot raisonnable. Il s’aperçut rapidement qu’il s’était bien plus éloigné qu’il ne l’aurait pensé.

En regardant autour de lui il comprit qu’il était entré plus profondément à l’intérieur de la forêt. Les arbres formaient une barrière solide et obscure dans le ciel, ne laissant filtrer que quelques rayons de lumière. Une légère brise remuait lentement les branches les plus hautes et faisait danser les rares tâches de lumières atteignant le sol.
Sur sa droite dominaient un mélange de verts clairs et de bleus, les fleurs se mêlant avec grâce aux buissons. Sur sa gauche se tenait une dominante rouge et jaune, du orange te de l’ocre, des feuilles mortes, des touffes de pissenlits et de tulipes jaunes.
En face de lui par contre les arbres laissaient juste la place à un léger sentier de se faufiler.

Daniel pris ce sentier par tout hasard. Ses pieds caressaient la terre douce et chaude du sentier.
Daniel se sentait emporté par la beauté de l’endroit et allongea le pas pour profiter de la fraîcheur du matin pour courir un peu. A ses côtés les arbres défilaient avec de plus en plus de vitesse, les couleurs se fondaient, le vert, le rouge et le bleu donnaient désormais de violets, des oranges et des turquoises…

Soudain le sentier déboucha sur un petit lac, son eau était claire et pure. Pris d’une envie soudaine Daniel enleva en hâte ses vêtements et plongea dans l’eau. Il apprécia la douceur de ce bain et en profita pour se laver de sa sueur.
Allongé dans l’eau il pu constater comme la matinée était peu avancée, le soleil se levait à peine et la rosée perlait aux feuilles des arbres.

Il se dit que cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas sentit aussi bien, puis il eu des remords d’avoir laissé Eve seule et se releva. En se rhabillant il pensa à trajet qui le mènerait par le suite. Il avait pensé aller à Phalène, là où un ami à lui pourrait lui donner quelques renseignements pour réussir à trouver Alastor.
Une fois fin prêt il ne lui fallut que peu de temps pour retrouver le campement où Eve se réveillait à peine.

Il déposa son fagot et en mit une bonne partie dons le foyer pour raviver le feu, ensuite, il se rassit. Eve flamboyait de la lueur des flammes et de rouges reflets sanguins ondulaient sur ses longs cheveux noirs. La chaleur la fit se remuer légèrement de confort et de bien-être. Elle regarda Daniel en lui demandant si il avait bien dormit, ce à quoi il acquiesça.

Elle se leva et étira elle aussi ses membres endormis tel un chat paresseux. La voix encore embrumée de sommeil elle demanda.
-Quel voyage nous as-tu concocté pour ces prochains jours monsieur le héros angélique ?

-Je t’en prie, la reprit-il, je ne suis pas encore un ange.

-Parce que tu penses l’être un jour ? Elle eu un sourire malicieux.

-Donc, pour répondre à ta question première, nous nous dirigeons vers Phalène pour y retrouver un vieil ami qui pourra peut-être nous aider à trouver notre cher Alastor.

-Je vois que tu n’as pas perdus ton temps ces dernières années.

-Il faut bien vivre. Il reprit. Nous ne sommes qu’à environ une centaine de kilomètres de Phalène, je propose de partir dès que nous aurons mangé un petit quelque chose car nous en avons au moins pour deux jours de marche… et il vaut mieux ne pas trop s’attarder.

Eve acquiesça et ils reprirent leurs discussions tout en préparant le petit déjeuner.
Une fois prêt ils prirent leurs sacs, Daniel noua sa ceinture retenant un pistolet d’un calibre raisonnable, il serra aussi la gaine de cuir contenant un poignard dentelé qu’il avait trouvé dans les ruines de St Marcus. Ils se mirent en route. Ils progressaient bien et le soleil partiellement masqué par les nuages semblait se mouvoir avec la même cadence que leurs pas.

Cependant la nuit tombait et le Pont du Fou n’était toujours pas en vue, aussi décidèrent-ils de ne pas y être pour dresser le campement le long de la forêt.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeJeu 8 Nov - 16:45

Après une nuit de sommeil agité Daniel se réveilla et commença à ranger les affaires et à ne laisser que le nécessaire pour le petit déjeuner.
Une heure plus tard ils reprirent la marche en direction du Pont du Fou.
Vers midi ils arrivaient en vue du fleuve et ne découvrirent pas seulement le pont, comme ils s’y attendaient, mais aussi une caravane allant lentement dans la même direction qu’eux.

Daniel pressa le pas et put constater que le convoi était composé de marchands, reconnaissables grâce à leurs habits verts et rouges dont la guilde faisait usage.
Les mules et les chevaux des marchands étaient lourdement chargés et les hommes semblaient sereins. Lorsqu’ils virent passer les deux voyageurs la plupart leurs accordèrent un sourire mais sans s’attarder davantage. Daniel était content de retrouver des humains et il se rendit compte qu’il n’en avait jamais vraiment côtoyé depuis son arrivée.

Alors qu’ils arrivaient en tête de la cohorte, Daniel aperçu un marchand dont le chapeau et le costume le laissaient paraître comme le maître marchand.
Daniel arriva à sa hauteur et lui adressa un salut.

-Bonjour à toi marchand. Les affaires sont bonnes on dirait ?

Le maître le regarda de haut en bas et répondit.
-Oui, en effet, nous venons du Sud et le commerce va même très bien.

Le marchand était robuste et dépassait presque d’une tête Daniel, sa voix était limpide et rassurante.
-D’où venez vous dans le Sud ? Questionna Eva, ainsi s’était nommée Eve pour ne pas attirer l’attention.

-De la Grande mine près de Voces.

-Voces ? La grande mine ? Qu’est-ce donc ? Interrogea Daniel.

Le marchand le regarda intrigué.
-Vous ne connaissez pas ?

-Non, pour ma part je viens du Refuge St Marcus.

-Le refuge St Marcus ? Mais c’est le refuge maudit ! On dit que tout ses habitants se sont fait voler leur âme par les démons d’en dessous ! On dit même que c’est Lucifer en personne qui a mené l’attaque !

-Ah bon ? Et bien je puis vous assurer que ce pauvre Lucifer n’y était pas car je suis le seul survivant ; Les habitants ont fuis pour la plupart où sont morts en combattant, j’ai tué de mes mains les derniers démons qui ont eu le malheur de venir.

-Vous êtes un grand chasseur ?

-Comment ?

-Un chasseur, c’est ainsi que l’on nomme ceux qui traquent les démons.

-Et bien je ne savais pas que j’en était un ! Il eu un petit rire. Mais appelez moi Daniel, c’est beaucoup mieux ! Et voici Eva, une grande amie.

-Ravi de faire votre connaissance chasseur Daniel. Il lui serra la main. Ainsi que la votre. Et il se retourna vers Eve pour lui faire un baisemain. Pour ma part je me nomme Emmanuel et je suis le chef de ce convoi. Je peux même me vanter d’avoir une place au conseil de la guilde marchande !

-Dites-moi Emmanuel, vous n’avez pas peur de brigand en maraude ou des démons avec un si précieux chargement ?

-Ah ! Vous dîtes cela parce que vous n’avez pas pris la peine de regarder mes hommes de plus près. Tout ces marchands sont des durs à cuir, avant ils faisaient pour la plupart partie des régiments de troupes régulières. Moi-même je peux me targuer d’être plutôt fine lame et de connaître les rudiments pour viser.

-Je vois, cela ne vous dérange pas que nous fassions un bout de route ensemble ? Mon amie et moi allons à Phalène et dieu sait si les routes sont peu sûres ces temps-ci ! De plus vous pourrez me raconter les nouvelles que votre vie de nomade ne doit pas vous faire défaut.

-Et bien cela ne me dérange pas. J’apprécie la compagnie, surtout lorsque celle-ci est de qualité, et j’adore raconter mes histoires. Tellement que mes compagnons m’accusent d’inventer ! D’ailleurs, connaissez vous l’histoire de la contrée de Labass ? Figurez vous qu’une fois, un jeune homme m’a dit que…

Et l’homme raconta toutes sortes de péripéties et se donnait à cœur joie de les illustrer comme un bon comédien. Daniel et Eva passèrent un très agréable voyage.

-Et voilà. Dit Emmanuel, reprenant son souffle après une histoire particulièrement rocambolesque. Nous approchons de Phalène, nous allons camper près de ce bois. Vous joindrez vous à mon repas ce soir dans ma tente ?

-Bien sur. Répondit Daniel ravi de s’être fait un ami. Nous vous rejoindrons d’ici une heure le temps d’établir notre campement et de donner un coup de main à vos hommes.

-Vous m’en voyez enchanté. A tout à l’heure donc !

Daniel déposa ses affaires non loin du campement marchand et commença à faire son lit.
-Alors, Eva, comment trouves-tu notre hôte ?

-Son sens de la vie et du savoir vivre est plaisant et il a le verbe haut. Je le trouve agréable.

-Je n’en aurais pas dit plus. Répondit Daniel avec un grand sourire, j’ai quelques questions à lui poser qui me taraudent depuis que je suis ici. J’ai grand hâte d’aller le rejoindre mais avant je tiens à aider un peu.

Après avoir monté quelques tentes et sympathisé avec les marchands et les aides de camps, Daniel revint à son campement et se rasa pour avoir l’allure plus convenable.
Ils rejoignirent Emmanuel à sa grande tente à l’heure prévue et celui-ci les attendait sur le seuil avec le sourire.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeJeu 8 Nov - 16:47

Comme l’avait prévu leur hôte, Daniel et Eve trouvèrent le repas succulent. Pendant le dîner Emmanuel leur conta l’histoire de la mystérieuse vallée du Crâne avec une ferveur digne d’un grand comédien, agrémentée par des gestes et grimaces il réincarnait les bêtes les plus horribles, se levant de sa chaise dans un bond soudain il mimait une brusque attaque sur le héros puis finalement se rasseyant il reprenait le cours normal de son histoire en oubliant quasiment de manger. Il fallut que Eve et Daniel se mettent à le gronder pour que celui-ci accepte de laisser son récit à plus tard pour se restaurer.

La compagnie d’un tel homme était pour le moins amusante, ses histoires captivantes faisaient oublier tous les soucis et passaient remarquablement le temps. A la fin de son histoire Emmanuel, en reprenant son souffle, put constater que le repas était finit et que ses deux invités attendaient patiemment. Aussi il leur fit un grand sourire, se leva en demandant à un apprenti de s’occuper de la table, et se dirigea vers un coin de la tente où étaient entreposés à même la toile de sol des coussins, poufs ainsi qu’une petite table constituée d’un plateau de cuivre calé sur un ensemble sculpté de bois assortit. Là il leur fit signe de s’asseoir, se retournant une fois encore il rappela un apprenti et lui demanda d’amener du thé, un narguilé et des gâteau au miel.

Les trois nouveaux compagnons s’assirent à leur aise, échangeant des paroles de politesses ponctuées de quelques blagues vis-à-vis du dîner pendant que deux appentis apportaient thé et friandises, suivis de près par un dernier transportant soigneusement le narguilé, il l’alluma avant de saluer son maître et de partir hâtivement rejoindre ses compagnons.

Emmanuel déclara :
-J’ai choisi pomme et melon pour les arômes, vous verrez, le tabac est particulièrement savoureux !

-Je n’aurais jamais pensé que les hommes du Purgatoire avaient réimplantés ces pratiques ! Dit un Daniel les yeux éberlués. Je ne savais pas que les plantations du Sud étaient si importantes…

-Cela je ne vous le fais pas dire. Vous auriez vu les cultures de la Maurienne que vous ne comprendriez même pas comment on pourrait mourir de faim dans ce monde.

Eve intervint :
-En effet puisque c’est impossible.

Emmanuel leva un sourcil et répondit :
-On ne peut mourir dites vous ? Essayez donc de cesser de vous sustenter pendant un mois et nous verrons alors dans quel état vous serez. Vous savez pertinemment que même si nous ne sommes pas exactement mortels au point de vue organique il est des traditions ancestrales que nous ne pouvons dépasser. Pourquoi mangez vous d’ailleurs ?

-Et bien, parce que j’en ai envie, parce que j’aime sentir le goût des aliments et avoir l’estomac plein.

-Exactement, et depuis quand mangez vous ?

-Comment cela ?

-Depuis quand mangez vous. Lui répéta il avec un sourire. Ne vous en faites pas il y a un piège.

-Et bien depuis assez longtemps, plus de quelques siècles en comptant ma vie sur Terre.

-Alors, sérieusement, pensez vous que vous pourriez vous passer d’une telle drogue et d’un tel plaisir ? Si vous ne mangeriez pas pendant un laps de temps trop long alors votre cerveau détruira votre âme à défaut de votre corps, le temps variera suivant votre force de caractère mais le résultat restera le même, vous finiriez par devenir si faible que si un démon venait à passer il absorberait votre âme sans même bouger un cil…
-Je n’avais pas vu les choses sous cet angle.

-Peu de gens le savent et c’est pourquoi il vaut mieux continuer à garder un semblant de civilisation terrienne. Nous deviendrions malade sans cela.

Daniel reprit le cours de la discussion et demanda :
-Pouvez vous nous parler de votre pays Emmanuel s’il vous plait, expliquez moi comment se fait il qu’une puissance humaine arrive à s’installer dans un monde si rude.

Le marchand tira longuement sur la chicha et recracha lentement un fil de fumée blanche et odorante avant de répondre :
-C’est compliqué, mais pourquoi pas, j’adore raconter et j’ai encore du temps devant moi. Bon, alors par quoi commencer… Ah oui, les duchés !

En fait, la Terre du Sud est constituée de trois duchés différents, ou du moins elle l’était. Ceux-ci étaient puissants et riches, dirigés par des Ducs au moins aussi puissants et aussi riches. Longtemps les Ducs ont régnés à la manière des rois de jadis, s’offrant tous les privilèges, le droit de vie et de mort sur leurs sujets en échange de leur protection.

Cependant le Duc de la province Est décéda un jour et ce fut son meilleur ami, Nostradamus, qui le succéda à la tête du duché. Nostradamus devint rapidement l’idole de son peuple en lui accordant plus de droit et en créant les guildes. Parmi ces guildes les gens du commun pouvaient devenir des gens importants et riches, celles-ci prirent rapidement de l’ampleur et devinrent une sorte de conseil épaulant leur Duc dans ses tâches.

Malheureusement une telle gloire ne pouvait qu’attirer la jalousie des autres Ducs et des démons, avides de sang, de pouvoir et de puissance. Aussi une alliance entre la province Sud et Ouest se fit pour écraser militairement Nostradamus. Quelques mois après le début de la guerre les soudards Souesd, le nom des guerriers de l’alliance, avaient remportés de grandes victoires sur un Nostradamus mal préparé.

Au moment où le duché Est semblait être perdu, l’armée complètement morcelée et les places fortes en feu, prises ou assiégées, les guildes intervinrent au niveau de la population. Pour défendre leurs droits elles rassemblèrent nombres de volontaires et constituèrent ce en quoi leurs métiers les avaient formés depuis des années, la logistique. Avec une facilité déconcertante les guildes surent mettre en place des armées bien équipées pour défendre leur Duc. Les guildes empêchèrent aussi les communications ennemies, d’où d’ailleurs la création d’une guilde des assassins par la suite, fabriquèrent les armes dont leurs hommes avaient tant besoin.

Après un mois, les forces Souesd étaient tellement décimées par l’armée populaire qu’ils durent faire marche arrière. De plus, la victoire de la population libre sur l’envahisseur plut tellement que les villes des duchés alliés tombèrent les unes après les autres sous la main des guildes. Ainsi, Nostradamus regna en maître sur tous les duchés existants. Ce n’est que près de deux siècles plus tard que Nostradamus mourut pendant une émeute et rejoignit les rangs de ceux d’en haut. Maintenant c’est Priffys qui règne.

-Et qu’en est il de l’économie ?

-Voces, le point central des trois duché et le siège de toutes les guildes. On peut y trouver des représentants de chaque guildes tant que celle-ci à reçu la bénédiction du conseil. Ainsi on a la guilde des marchands, dont je suis moi-même représentant, la guilde des armuriers, des brasseurs, la guilde équestre, celle des plaisirs, des assassins, de l’agriculture, des chimistes, de l’Ordre et j’en passe.

A Voces il y a aussi le palais du Duc, un immense édifice tout de pierre blanche, faite de dômes, de chapelles, de morceaux de temples grecques, d’une gigantesque tour de Babel, d’un magnifique jardin suspendu et orné des plus belles statues correspondant aux styles corynthiens, doriques, spartiates, thèbains et même perses.

Si l’on prend la peine de descendre dans les quartiers de Voces on peut voir le peuple. Là vous pourrez trouver tout ce dont vous pourriez vouloir si jamais vous le voudriez car sur la place de la libération guildique s’étend les immenses marchés. Jamais vous n’aurez vu, assurément, tant d’hommes, de femmes ou d’enfants en train de bavarder, marchander et faire ses courses !

Les duchés ont des grandes mines au Nord, tandis que le Sud-Est d’immenses champs parcourent les plaines sur des milliers de lieues, cet endroit est appelée la Maurienne.

-Merci pour tout Emmanuel mais si vous en dites plus je crains que ma tête n’explose. Je suis content que vous me racontiez tout cela et je compte bien à ce que vous me fassiez part des merveilles que le Sud recèle.

-Au revoir mes bons amis et à demain, si vous le souhaitez mes hommes vous réveilleront car nous voulons atteindre Phalène pour la matinée afin que le marché soit prêt pour midi.

-Ce ne sera pas nécessaire, que la nuit vous soit bonne.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeVen 9 Nov - 17:13

HRP: Edite de suite ton message Aenaril! Il est désormais interdit de commenter ici, bien que ce que tu m'ai dit me fasse grand plaisir, il faut créer un topic spécial dans le colisé je crois bien. :HRP

Eve venait de se lever. Le soleil dans un coin de ciel prenait son envol gracieux et digne après une bonne nuit de repos. Ou du moins il aurait du en être ainsi si elle ne se serait pas trouvée dans le Purgatoire. Chaque matin, chaque journée, chaque nuit, les nuages masquaient les astres. L’absence de lumière dorée affaiblissait son moral. Eve en avait plus qu’assez de cette perpétuelle chape de brouillard. Peut-être irait-elle un jour dans le Sud, là où le soleil arrivait à transpercer de temps à autres.

Plus tôt dans sa vie, déjà très longue, elle avait du quitter le Paradis pour venir errer comme une âme en peine dans ce monde sinistre. Tout le monde savait bien que ce n’était pas sa faute mais pourtant la lourde peine lui avait été infligée.
Adam lui en avait fait souffrir. Jamais elle n’aurait du l’écouter, pourtant elle n’avait pas put résister et avait commit un « crime » en pleine conscience de cause.

Depuis elle s’était promise de ne plus aider personne et de laisser les hommes dans leurs problèmes. Mais c’était sans compter son envie de revoir ses amis de La-Haut. Lorsque Samael l’avait contacté la première fois elle n’avait pas put résister à l’offre qu’il lui faisait.
Aider un seul homme à remplir sa mission et en échange recevoir l’absolution. Elle ne s’était pas méfiée car l’offre était bien trop alléchante mais maintenant que Daniel, l’homme en question, avait reçu sa mission, elle doutait d’avoir eut raison d’accepter un tel contrat.
Car Tuer Alastor était bien plus complexe qu’un simple humain ne pouvait l’imaginer.

On tue un démon d’une balle en plein cœur. Mais on le tue seulement dans le Purgatoire, pas éternellement, ce qui implique que dès que ce démon aura suffisamment récupéré de ses blessures il sera en mesure de revenir hanter le Purgatoire. Mais il ne pourra alors pas survivre à une deuxième, et fatale, blessure mortelle.

Le cas des D’oualis, les maîtres démons, était encore davantage compliqué. Un D’oualis avait absorbé tant et tant d’âmes que son enveloppe dans le Purgatoire est nettement plus résistante, ils ont la possibilité de revenir plus rapidement. Si jamais quelqu’un parvenait bien sur à en tuer un… Les seules histoires de D’oualis bannis du Purgatoire forment la plus terrifiante et la plus belle de toutes les sagas. Ou du moins la formaient lorsque Eve faisait toujours partie du Paradis.

Maintenant que son sort dépendait de la réussite de Daniel elle avait d’abord faillit lui en vouloir amèrement. Mais au fur et à mesure que le temps passait elle le trouvait agréable. Il était affectueux et n’hésitait pas raconter quelques blagues lorsque l’atmosphère était tendue. Malgré tout, Eve sentait une sorte de puissance émaner de cet homme. A certains moments une petite alarme résonnait dans sa tête, Daniel était un homme dangereux. Elle n’aurait pu dire pour qui mais elle en était pratiquement certaine.

Maintenant, le soleil devait être à un quart de sa course dans le ciel. Daniel remua un peu, ouvrit les yeux et commença à se lever. Une fois que les deux compagnons eurent finis de déjeuner ils rejoignirent Emmanuel et Nathan, son homme de confiance, et donnèrent un coup de main pour lever le camp et s’approcher de Phalène.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeVen 9 Nov - 17:14

Les quatre personnages s’avançaient au devant de la caravane. Daniel et Emmanuel en pleine polémique sur l’importance de la religion. Tandis que Nathan et Eva parlaient de voyages lointains d’un air plein d’entrain.
Ils se rapprochaient de Phalène, bientôt ils furent en vue de la ville elle-même. Son style datait un peu aussi au goût de Daniel, 19ème sans doute. Malgré son étendue elle semblait déserte, quelques cheminées laissaient profiler un léger panache de fumée emporté par une brise. Cependant, au fur et à mesure qu’ils s’approchaient Phalène sembla s’éveiller, comme un vieux chien qui aurait perdu l’habitude de voir des nouveaux.

Lorsque les gens de la ville s’aperçurent que la caravane était composée de marchands nombre de personnes affluèrent dans les rues et les regardaient sur leur passage. Certains adressaient des sourires, d’autres allaient dire bonjour à des connaissances de la troupe.

Une fois arrivés sur la grande place ils s’arrêtèrent enfin et les apprentis, aidés des marchands, commencèrent à mettre en place les étals. Emmanuel se retourna vers eux pour leur dire :
-Je vais rencontrer deux, trois connaissances histoire de prendre des nouvelles. Je vous laisse, profitez en pour faire le tour des boutiques une fois que celles-ci seront prêtes. Tes vêtements Daniel sont plus qu’usés !
Il fit un clin d’œil au concerné et s’en alla.

Une fois seuls, Nathan en train de coordonner les préparations avait déjà prit congé, Daniel regarda Eve et dit :
-Et bien si ce n’est pas une manière de m’inviter à lui acheter une nouvelle veste !
-Ceci dit il n’a pas tord du tout. Ajouta malicieusement Eve. Laisse-moi donc te trouver de nouveaux habits, le noir te rend tout terne et triste. Je vais tâcher de trouver des choses colorées. Du rouge ou du bleu ?
-Du bleu. Répondit Daniel en levant les yeux au ciel.

Eve prit son compagnon par la main et l’attira à sa suite :
-Viens ! Allons donc manger une tourte tant qu’elles sont chaudes. J’ai vu que le boulanger venait d’ouvrir sa porte de l’autre côté de la place.
-C’est pour me remercier de te laisser m’habiller ? Je te préviens que je ne te laisserais pas toutes les décisions ! C’est encore moi qui porte mes habits après tout.
-Mais non ne t’en fais pas. Qu’est-ce que tu peux être grincheux quand tu veux !

En voyant le sourire espiègle d’Eve, Daniel ne put s’empêcher de repenser à sa femme. Catherine lui manquait, c’était particulièrement dur. Mais le pire était ce sentiment de la trahir à chaque fois qu’il adressait la parole à Eve ou qu’il la regardait. Se rendant compte de sa mine grave il se reprit et rit un bon coup.

-Et bien tu vois que te faire vêtir ne te fais pas si peur !


Dernière édition par le Ven 9 Nov - 18:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeVen 9 Nov - 17:16

Emmanuel partit voir Nathan, son second en chef et meilleur ami, il avait des choses à lui faire faire qui ne souffraient d’aucuns délais. Peu avant il avait laissé seuls Daniel et Eva. Les deux voyageurs. Ceux-ci étaient particulièrement sympathiques, Daniel posait sans cesse des questions sur le grand Duché, la naissance des trois provinces, l’influence des guildes, l’autorité du Duc ou encore sur les démons. Eva, quant à elle, semblait en savoir davantage, on pouvait lire dans ses yeux une sorte de naïveté, et pourtant, que d’intelligence.
Il n’avait pas posé trop de questions sur leur passé. Eva ne semblait pas vouloir en faire part, elle devenait distante ou esquivait habilement les questions indiscrètes. Daniel répondait seulement sur quelques pans importants de sa vie nouvelle dans le Purgatoire, comme la destruction du Refuge de St Marcus ou son errance dans le Nord depuis son arrivée, ses différentes péripéties contre les démons, mais jamais sur sa vie antérieure ou sa soudaine envie de connaître le Sud…

Tout en pensant, Emmanuel était arrivé devant l’échoppe de vêtements de cuir où se tenait Nathan.

-Alors ? Comment vont les affaires ? L’interpella-t-il.
-Et bien elles vont plutôt mal Emmanuel, les gens ont envie d’acheter c’est certain, mais ils ne le peuvent pas. Je suis allé faire un tour dans les allées et je n’ai vu que des gens en train d’essayer de marchander ou d’essayer de troquer. Les gens d’ici semblent pauvres. Beaucoup ne sont pas là.
-Bien vu, je dirais même qu’il manque plus des deux tiers du Refuge. Les gens que je connaissais ne sont pas là. Comme si le Malin en personne avait fait sa cueillette ici… J’ai des gens à aller voir, des nouvelles à prendre. Tu t’occupes de ce que je t’ai demandé n’est ce pas ?
-Oui, oui, je vais appeler Bertrand pour qu’il s’occupe de l’étal.
-Bien. Emmanuel eut l’air pensif. J’y vais…

Décidément, rien n’allait normalement dans cette ville. Jadis, les gens souriaient pleinement aux passants, maintenant ils paraissaient ternes et fatigués. Les murs étaient plus sales qu’avant. Au dernier passage, il n’avait pas remarqué les maisons en ruine en bordure des champs.
Aussi, il cherchait à retrouver les gens avec qui il avait su nouer des liens. Mathias, Jean, Paul et Christophe.

Après deux heures de recherches il en était là, Christophe avait fuit et Paul était mort d’une crise d’appendicite l’année passée. Il fut beaucoup attristé de la mort de son compagnon et déçu de la réaction de Christophe. Les gens avaient parlés d’une menace grandissante à l’Est et au Nord. Des villages entiers avaient fuis des régions devenues peu sûres. Ici même les gens fuyaient, seuls trois cent hommes et femmes étaient restés. Tous les jours on pouvait compter le nombre de nouvelles maisons vides, abandonnées à la faveur du matin.

Il fallait faire quelque chose, il devait trouver Mathias et Jean, ses deux derniers espoirs de savoir ce qu’il se passait vraiment ici.

Lorsqu’il aperçut Mathias, celui-ci était assit sur un banc près d’une fontaine éteinte et sale. A son côté, Jean lui parlait. Ils avaient l’air grave et ne prêtaient strictement aucune attention à l’activité alentours.
Aussi, Emmanuel se permit de regarder à distance ses anciens amis.

Mathias était large d’épaules, le buste fort et la poigne tout autant. C’était une personne à qui on aurait pu donner un métier facilement, tout en hésitant entre bûcheron et forgeron. Il avait un visage sévère, mais les rides qui lui striaient le coin des yeux rappelaient tout les rires qu’ils avaient eut. Jean semblait plus vieux qu’il ne l’était. La trentaine virtuellement il paraissait cinquante maintenant. Plus fluet que son ami il restait dans la norme des gens avec son gabarit moyen. Le teint pâle et les mains agiles il donnait pourtant l’air d’être plus fin et grand.

-Et bien ? Vous jacassez comme de vieilles pies alors que tout le monde travaille autour ? Leur demanda Emmanuel, fiché devant eux provocateur.
Surpris, les interpellés relevèrent la tête pour voir leur ancien ami afficher un grand sourire.
-Emmanuel ! S’écria Mathias. Comment vas-tu vielle fripouille ? Toujours à la tête de ta guilde à ce que je vois !
-Je vais bien merci !
-Je savais bien que tu reviendrais nous embêter Emmanuel ! Déclara jean avant de le serrer dans ses bras.
-Mes amis, vous me paraissez angoissés, expliquez moi de quoi il retourne que je puisse voir si je peux faire quelque chose pour vos misérables peaux d’infortune !
-C’est d’accord. Décida Mathias. Mais dans ce cas notre petite histoire vaudra bien un coup à boire n’est ce pas ?
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeVen 9 Nov - 19:10

Le trio entra dans le bar en parlant haut et fort, plusieurs personnes se retournèrent, puis reconnaissants les têtes connues de la ville reprenaient leurs discussions. Ils se dirigèrent vers l’une des tables de bois massif au fond à droite, près de la fenêtre. Mathias et Emmanuel commandèrent une pinte d’ale tandis que jean demandait sagement un thé comme à son habitude.

Une fois servis, Emmanuel but une longue gorgée de sa chope avant de demander :
-Bon, commençons par un bout. De quoi est mort Paul ?

-Appendicite.

-Ce coup là vous le faites à d’autres. Vous savez très bien que les maladies n’ont pas effet ici.

Avant de répondre, Jean regarda à droite, puis à gauche, méfiant.
-Dans une mission. Il toussota pour se dégager la gorge. Il y a peu des émissaires du Duc sont venus nous proposer un marché. Ils nous offraient la protection du Duc et son soutien en échange de notre liberté. Bien sûr, certains furent tentés, mais nous avons… dissuadés les autres des penser la même chose. Il faudrait être idiot pour donner les clés de Phalène à n’importe qui. Ils avaient dressé un campement non loin et Paul fut désigné pour les espionner. De lui nous n’avons retrouvé que son cadavre.

Emmanuel prit une teinte grisâtre sous le choc de la nouvelle.
-Des hommes du Duc dis-tu ?

-Oui, laisse-moi continuer veux-tu ? Bon, quelques jours plus tard les soudards sont revenus et ont refait leur offre. J’ai pris la parole et leur ai dit tout le bien que je pensais d’eux et les soupçons que j’avais à leur égard, que nous n’avions besoin ni de protection, ni de servitude. Eux, n’eurent pas l’air d’apprécier la nouvelle. En repartant leur chef nous a prévenu de nous méfier à l’avenir. Cela n’a échappé à personne, c’était bel et bien une menace.

Mathias prit le relais de son ami.
-Depuis quelques temps maintenant les disparitions inexpliquées s’accumulent et les rumeurs circulent, faisant foi de démons progressant vers Phalène et rôdants aux alentours à la nuit tombée.

-Hum, cela expliquerait donc la pagaille qui règne ici… Je comprends mieux pourquoi il manque tant de personnes.

Jean ricana.
-La plupart sont des pleutres, grand bien leur fasse de fuir !

-Peut-être, mais Christophe ? On m’a dit qu’il avait fuit aussi.
Mathias et Jean échangèrent un regard complice et Mathias répondit :
-Christophe ? Fuir ? Tu le connais trop bien pour dire cela !

-Ce sont les rumeurs qui courent…

-Où est allé ce bougre à ton avis ? Je vais te dire moi ! Il organise des rondes d’éclaireurs à partir de la « Ferme du Marchand » à l’Ouest des « Grands champs ». Il a déjà formé une demi-douzaine d’hommes. Ils sont doués et particulièrement efficaces. Grâce à eux on se sent plus en sécurité ces derniers jours…

Il redevint grave.
-Malheureusement, ses recherches ont eut raison de nos espoirs, les rumeurs concernant les démons sont véridiques, certains refusent de l’admettre mais j’ai vu de mes yeux propres le cadavre de l’un d’eux pour pouvoir être formel. Nous courons un grave danger Emmanuel, et l’arrivée de tes hommes me redonne un peu d’espoir.

Emmanuel fit tourner sa chope, songeur, avant de la vider d’un trait.
-Ainsi, vous accusez les hommes du Duc de pactiser avec les démons ?

Déstabilisé par la rudesse de la question Mathias répondit maladroitement.
-Et bien, il ne me parait pas très difficile de faire le rapprochement entre les deux événements, n’es-tu pas d’accord ?

-Peut-être…

Il se leva et déposa quelques pièces sur la table et déclara en s’en allant.
-Faites attention à vos paroles mes amis, parler contre les hommes du Duc revient à parler contre lui-même. Payez la note, pour ma part j’ai des choses importantes à faire.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeVen 9 Nov - 19:11

Nathan avança dans les fourrés, il cherchait depuis maintenant douze heures. Autour de lui les ombres commençaient à s’allonger, ce qui n’était pas pour lui plaire vu les rumeurs à glacer le sang qui circulaient ces derniers temps sur les contrées du Nord par delà les Landes Tristes.
Pourtant il n’avait pas le choix. Il avait promit à Emmanuel de faire ce qu’il lui avait demandé. Emmanuel était une personne excentrique, aux premiers abords il semblait tout à fait farfelu et inconscient et pourtant si l’on prenait la peine de mieux le connaître on pouvait s’apercevoir qu’il était capable de faire des choses extraordinaires dès qu’il en sentait le besoin.

Et c’est avec un regard dur et grave qu’Emmanuel lui avait demandé de retrouver la cache aux oiseaux. Contrairement à ce que l’on pourrait croire l ne s’agissait en aucuns cas d’oiseaux, mais plutôt de livres. L’endroit, Nathan se souvenait d’une des magnifique histoire de son ami, avait trouvé ce nom à cause des gens qui avaient gardés ce lieu il y a bien longtemps et qui se déguisaient en oiseaux pour effrayer les imprudents.

Le temps leur manquait a présent, il avait fallu des dizaines d’années pour qu’Emmanuel prenne conscience de l’existence de cette bibliothèque mystérieuse et encore quatre ans pour en trouver la cache. C’était d’ailleurs l’une des raisons qui l’avait poussé à faire continuer la caravane jusqu’à Phalène. Mais, alors qu’ils touchaient au but, une troupe de démons avait été signalée dans les environs et de troublants propos faisant foi de soldats du Duc pactisant avec l’ennemi rendaient leur tâche toujours plus compliquée. Seulement, pour une raison qui lui échappait, récupérer ces livres semblait d’une importance vitale aux yeux d’Emmanuel et faillir était hors de question pour Nathan.

Il rejeta un coup d’œil à la carte que lui avait donné son ami avant de partir, il n’était plus très long à présent, raison de plus d’être encore plus méfiant. Il sortit de sa gaine son long couteau acéré qu’il avait fait fondre par l’un des meilleurs armuriers de Voces contre un service rendu dans l’armée quelques années plus tôt. Il profita d’une légère pause pour manger un bout de pain, pas question d’avoir le ventre vide si jamais la mission tournait au vinaigre, il resserra l’attache de cuir de ses chaussures avant de repartir. Il n’était plus qu’à quelques centaines de mètres à présent.

Nathan regardait beaucoup le ciel pour en savoir plus sur l’état d’avancée de la soirée. Il avait la foulée sure et le pas léger, aucun bruit ne filtrait de ses pas et il prenait de temps à autres des repères sur le terrain pour pouvoir se retrouver au retour. A un seul moment il trébucha sur une branche, alors il se redressa lentement et continua sa route.

La cache aux oiseaux était en effet cachée, seul un monticule d’herbe trônait au milieu d’une petite clairière, la forêt alentour était assez clairsemée pour laisser filtrer la lumière céleste en laissant de doux éclats mordorés sur les feuilles mortes recourant le sol. Mais c’était sans compter le don naturel de Nathan pour le pistage et l’orientation.
Il put mettre à jour, en creusant légèrement, une petite porte pouvant laisser passer un homme de petite taille. En regardant à droite puis à gauche, Nathan s’engouffra dans la cache.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeMar 13 Nov - 0:47

Une fois à l’intérieur de la cache Nathan prit une lampe à huile de sa sacoche et l’alluma. Il fut surprit par la petite taille de l’endroit. C’était une pièce de quatre murs, chacun accueillant des étagères croulantes de livres et de parchemins, excepté le mur contenant la porte.

Au centre, une petite table ronde en bois noir trônait, pleine de poussière. Nathan avança jusqu’au centre et passa un doigt sur la tale. La trace laissée lui indiqua que cela faisait des éternités que personne n’avait fait le ménage ici. Se dirigeant vers les étagères, il effleura de ses doigts les nombreux livres.

Ainsi c’était cela qu’ils avaient tant cherché avec Emmanuel ? Quelles réponses pourraient-ils trouver ici ? Regardant les livres de l’étagère centrale du mur du fond, Nathan put lire sur certaines couvertures, « L’Edénéen aurait-il des racines », « La croyance est-elle obligatoire, Dieu ? » ou encore « Le récit des temps modernes ». Ce fut ce dernier qui attira son attention, il commença à le feuilleter.
C’était une histoire racontant la tyrannie d’un grand seigneur, ayant succédé au gentil roi et qui trahit son peuple en s’alliant avec les forces ténébreuses. L’histoire était magnifiquement écrite mais sans force de détail. Nathan fut surprit de ne pas voir de noms, juste des allusions. Le récit était entrecoupé de poèmes marquant les différentes étapes.

Alors que, au fil des heures, Nathan explorait la bibliothèque. Il s’aperçut qu’ilne faisait qu’effleurer un savoir immense mis à l’écart du temps et des hommes par on ne sait qui. Nathan se fit l’idée d’être le pionnier d’un savoir oublié depuis des lustres. Même s’il ne comprenait pas tout des divers manuscrits, l saisissait bien qu’il était totalement dépassé.
Une fois rentré avec Emmanuel ils pourraient commencer la longue étude que promettait cette mine d’information. Il ajouta quelques livres dans sa sacoche et jeta un œil à l’extérieur de la cache.

Dehors, la nuit tombait toujours plus, déjà, les nuages avaient prit cette teinte de flamme alors que le soleil affleurait l’horizon. Nathan se souvint des avertissements de son mentor de ne pas rester trop longtemps au dehors au risque d’avoir de mauvaises rencontres. Or, ce n’était ni le moment ni le lieu pour faire ce genre de rencontres et prendre du retard. Ils avaient cruellement besoin d’en savoir plus sur la situation actuelle et à présent, après tant d’années de recherche, ils manquaient de temps.

Revenant dans la bibliothèque, il finit de survoler les derniers livres de l’étagère de gauche. Ce fut alors « Le traité des sens » qui accapara son attention. Il prit le livre dans ses mains et commença à lire tout haut, sa voix prenant un son grave et puissant dans la cache :
-L’Homme cherche depuis si longtemps à satisfaire ses envies qu’il a perdu ses vrais buts, il relance toujours les dés du hasard en s’attendant toujours à trouver mieux et tant pis si cela tue le voisin. C’est cette façon de vivre qui mena tant de mondes à la ruine et versa tant de fleuves de sang.
-L’Homme a gardé ses rancoeurs et oublié les douceurs, il à jeté l’amour du voisin pour ramasser la haine de l’étranger. Tout son passés par trois choix, ceux-ci les ont façonnés eux et leur entourage. Ce sont les choix de la puissance, cette impression que l’on est capable de faire tout ce que l’on veut et tant pis si l’on en perds la raison.
D’abord, le pouvoir de construction où la personne sera poussée à mener des projets évolutifs et bénéfiques.
Ensuite, le pouvoir de modulation où l’individu étanchera sa soif de commandement, tentera d’influer le cours des choses et de jouir de son influence, et enfin…
-… Le pouvoir de destruction, la voie maléfique, où l’homme puise son plaisir dans le sang, la haine et la ruine de tout ce qui est cher aux autres.

Nathan resta bouche bée face à son livre, cette dernière phrase, identique à celle qu’il pouvait lire sur le manuscrit, n’était pas le fruit de sa lecture, mais bel et bien celui de quelqu’un d’autre. De quelqu’un possédant une voix légèrement rauque, forte et grave. D’une voix qui signifiait que les mauvaises rencontres étaient arrivées.
Nathan se retourna lentement, conscient que sa situation était complexe et dangereuse. Aussi, lorsqu’il vit devant lui, dans l’encadrure de la porte, un démon, il ne fut pas surprit, juste terrifié.
L’être était mince mais bien bâti, ses muscles fins semblaient cependant aussi solides que de l’acier. Il avait le port altier et la tête haute, son visage, fin aussi, affichait un léger sourire. Il avait cette beauté perverse qui mettait mal à l’aise, sa peau semblait légèrement écailleuse et sur son corps rouge mat, ses veines à fleur de peau, brillaient d’un jaune orangé de feu, cela lui donnait un air incandescent.
-Pourquoi faites-vous cette tête cher ami, aurais-je commis une faute lors de ma récitation ?

Cette pointe d’humour fut si éloignée de la situation que Nathan balbutia de surprise, puis lentement commença à rire. Un rire plein de froid et crispation. Finalement ressaisi, il réussit à contrôler ses nerfs et à regarder le démon en face pour le voir et l’entendre lui dire :
- Venez donc à l’extérieur, nous avons un peu de temps devant nous pour que vous puissiez rire de nouveau.
Il le regarda plus intensément.
- Avant de voir de quelle couleur est ton sang.

Cette fois, Nathan n’avait plus envie de rire et pendant que son interlocuteur retournait à l’extérieur, il se répéta pour lui même, atterré :
- La couleur de mon sang ?

Nathan avait suivi l’être rouge jusqu’au dehors, lentement il sentait l’appréhension qui s’affirmait en lui, l’autre n’était pas venu seul. Une foule de démons silencieux attendait au dehors au milieu des flammes de ce qui fut quelques temps plus tôt une belle forêt. Les cendres encore chaudes retombaient en pluie fine sur le sol.

- Mon nom est Shéol, et voici mes compagnons.

Il semblait heureux de montrer à Nathan qu’il avait quelque puissance. Mais son interlocuteur avait d’autres préoccupations.

- Que vont devenir les livres de la cache ?

La question sembla importuner le dénommé Shéol.
- Quelle importance, j’ai trouvé ce que je cherchais et je compte mener à bien ma mission. Et, puisque de toute manière comme tu es condamné je vais te raconter deux ou trois choses.

- Vous avez donc autant de confiance en vous ? Cela ne vous est pas parvenu à l’esprit que le feu et mon absence inquièteraient mes amis ? Ils arriveront sans doute bientôt Shéol.

- En effet, ils arriveront…Nathan lui apparaissait nettement comme un rabat-joie… Mais trop tard, donc ça nous laisse le temps de bavarder.

« Bavarder », le problème avec ce démon, c’était sa manière d’aborder certaines notions, comme la mort par exemple.
-Et bien bavardons, se résigna Nathan.

-D’abord, j’aimerais que vous donniez votre sacoche. Elle contient des ouvrages que je je n’aimerais pas voir répandus.

Nathan le regarda froidement et lui jeta sèchement sa sacoche pleine de livres.
Shéol reprit :
- Ce qui m’étonne, c’est le fait que vous soyez venu seul. Je trouve cela tellement fou de la part d’hommes du pantin.

-« D’hommes du pantin » ? Qui est-ce ?

- Le Duc bien sûr ! Vous ne pensez tout de même pas qu’il est capable d’agir seul ?
-Il a pourtant repoussé vos forces à Mysti !

Le visage de Shéol s’éclaira et il découvrit ses dents aigues.
-Vraiment ? En êtes-vous si sûr ?

A ce moment là un démon arriva prestement, il semblait plus frêle que les autres mais ses longs membres avaient une agilité évidente. Se rendant compte qu’il sortait du bois en flamme, Nathan s’expliqua le fait qu’il ne l’avait pas remarqué auparavant. La créature s’adressa discrètement à Shéol et retourna dans la forêt aussi rapidement qu’il était arrivé.

Shéol parut légèrement troublé, il se retourna vers son captif humain.
-On dirait que vos amis arrivent plus tôt que prévu, c’est très gênant, très gênant.
Il paraissait méditatif.

-Bon, du coup je vais devoir abréger notre entretien.

Se retournant vers ses laquais il gronda de sa voix si grave.
-Mettez le feu aux livres, il jeta la sacoche à leurs pieds, tous les livres, dès que ce sera fait. Partez, je vous rejoindrais.

Shéol regarda Nathan de biais et marmonna pour lui-même :
-J’ai quelque chose à faire.

C’est alors que, Nathan, comprenant que le moment fatidique était arrivé, fonça sur le démon et esquissa un direct, que l’autre para nonchalamment: il lui attrapa le poignet fautif et le tordit dans le dos si violemment que des os se brisèrent. Une fois son adversaire maîtrisé, shéol lui enserra le torse et les bras d’une étreinte puissante arrachant de ce fait un cri de douleur à Nathan. Le démon lui susurra alors à l’oreille.
-Regarde, regarde les livres brûler cher ami.

Les larmes aux yeux, Nathan répondit d’une voix rauque de douleur.
-Tu perdras à ce jeu Shéol, tu perdras…

Cela ne plut pas à Shéol qui hurla en resserrant d’un coup ses bras ce qui eu pour effet de briser les cotes et la colonne vertébrale du malheureux. Il le rejeta au sol. De ce fait, le livre que Nathan avait tenté de cacher tomba à terre.
Nathan sentit sa vue se troubler, il eut vaguement conscience que Shéol déchirait les pages du « Récit des temps modernes » en ricanant, il allait finalement le jeter dans des flammes voisines lorsque quelque chose le fit jurer bruyamment et s’en aller.
Nathan dans le délire de son agonie pleurait doucement, la terrible douleur s’était évanouie, laissant place à un inquiétant sentiment de malaise. Il se souvenait de l’histoire du « Récit des temps modernes », À la fin… A la fin que ce passait-il ?
Maintenant il voyait le ciel de la nuit, les flammes rougeoyantes, et le visage de Daniel penché sur lui. Celui-ci paraissait lui poser des questions mais il n’entendait pas… Il n’entendait plus…
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MessageSujet: Re: [Fantastique] C'est pas une vie...   [Fantastique] C'est pas une vie... Icon_minitimeMer 14 Nov - 1:25

Daniel ses amis, tous avaient l’air abattu et triste. Emmanuel était blême et ne parlait pas, Eva, quant à elle discutait avec Jean des évènements de la nuit, tout deux avaient la mine sombre.
Il était épuisé, il n’aurait su dire si c’était dû à la mort de Nathan, à la lutte pour contenir l’incendie, le manque de sommeil ou le désespoir de se voir de nouveau impuissant face aux démons.

Les cinq compagnons étaient assis autour d’un feu de camp, en contrebas de la ville, dans le campement des marchands. Jean et Mathias les avaient rejoins en cours de soirée.
Emmanuel, jusqu’à présent muet, releva son regard des flammes et déclara :
-Il faut prévenir Christophe, ses actions pour maintenir les démons en retrait ont apparemment échouées et il est en danger maintenant à la « Ferme du marchand ». De plus, ses hommes et lui nous seront d’une aide précieuse en cas de nouvelle attaque.

Eva prit la parole :
-Si vous nous prêtez une escorte de trois hommes je me propose à y aller, pour le prévenir, et si Daniel le veut bien évidemment.

Cette proposition, venant d’Eva, était pour le moins inattendue, car si Daniel semblait toujours prêt à donner un coup de main et faire un brin de causette, Eva restait, et cela faisait son charme, mystérieuse.
Ce qui étonna le plus Daniel fut le fait qu’elle lui demande presque la permission pour y aller. Bien sûr il était attaché à Eva mais jamais il ne s’était imposé à elle.

Emmanuel opina doucement de la tête, pensif, avant de répondre :
-C’est une bonne idée, mais je n’accepterais aucun départ si vous ne prenez pas au moins cinq hommes avec vous. Après ce qui est arrivé à Nathan nous ne pouvons plus nous permettre de retenter le Diable… Cinq hommes armés, pas un de moins.

Voyant que tenter de parlementer sur ce point n’aboutirait à rien, Eva acquiesça, elle se retourna vers Daniel et l’interrogea du regard pour savoir ce qu’il en pensait.

-Je n’ai pas vraiment d’objections, je viendrais avec toi, Eva. Mais toi, Emmanuel, que feras-tu ?

Ce dernier croisa le regard de Jean et de Mathias avant de répondre.
-Vu que les démons sont en maraude dans les parages nous devons préparer la défense et mettre les gens au courant de la menace qui plane au-dessus de nos têtes. J’ai comme projet de donner un entraînement accéléré aux habitants pour que, même si nous devions repartir sans avoir affronté les démons, ils puissent toujours leurs tenir front.
-D’accord.



Jean et Mathias se levèrent, après un léger silence.
-Nous allons nous coucher, après cette nuit éprouvante nous avons besoin de repos pour être au mieux pour les préparatifs.

Ils saluèrent et se retirèrent du cercle. Eva se leva à son tour pour aller se reposer et partit, laissant Daniel et Emmanuel seuls.
Daniel sortit nonchalamment un morceau de parchemin sale de sa poche et commença à le tripoter machinalement.
-Emmanuel, je n’ai pas tenu à en parler avec les autres mais il y a des choses qu’il faut que tu m’expliques.
-Le fait que Nathan soit si loin du camp ? Je vous ai dit que je lui avait demandé de faire un tour de garde aux alentours pour se mettre au courant et de tenter de…

Daniel l’interrompit.
-Pas cela Emmanuel, je sais très bien ce que tu nous à dis. Non, je voudrais savoir pourquoi avoir risqué sa vie pour quelques bouquins ?

Le marchand parut méfiant.
-Des bouquins ?

Daniel lui tendit le morceau de parchemin tâché de suie et de sang. Après l’avoir consulté Emmanuel blêmit, mais ne souffla aucun mot, aucune explication. Daniel laissa un peu s’installer la tension, il avait besoin de réponse donc pas question d’être miséricordieux, même si cela lui en coûtait. Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’il ne reprenne la parole.
-Connaissait tu l’existence du « Récit des temps modernes » ? Quel est son importance ? Que cherche-tu exactement, marchand ? Que compte tu garder pour toi ? Encore quelque chose que tu jugeras si important que même la mort des gens qui te sont chers, sache que je ne serais pas le prochain et Eva encore moins, alors décide-toi Emmanuel.

L’autre accusa le coup et baissa les yeux, avant de murmurer :
-Ces livres sont l’héritage des anciens anges qui vivaient encore sur cette terre avant la Grande Brûlure, ils étaient des chefs d’œuvre de philosophie, de poésie et de conte. Cette bibliothèque, la cache aux oiseaux, contenait pas mal de ces manuscrits ; Quant au « Récit des temps modernes », c’est un recueil de prédiction écrit sous forme de roman. Nous avons passé des années à chercher des éléments de réponses aux évènements qui nous troublent. Grâce aux anciens textes qui ont étés sauvegardés, nous avons retrouvé la trace des livres cachés, ici. Il faut que tu te rende compte Daniel, un livre de prophéties, pleins de livres de prophéties, c’était notre bouée à laquelle nous nous étions accrochés…
Il eut une légère pause, mais reprit d’une voix cassée :
-… Mais désormais tout est finit.

Lui posant une main amicale sur l’épaule, Daniel répondit :
-Maintenant tu es seul face à ce qu’il te reste à faire. Les prophéties ne devaient pas arriver en ta possession, elles sont l’œuvre de gens de pensant pas comme nous. J’ai lu ce poème, Emmanuel, c’est ambigu. Nous sommes toujours seuls lorsque la nuit s’avance, nous sommes toujours seuls lorsque la pluie recouvre nos blessures. Tu es fort, montre-le.

Ils restèrent longtemps assis dans la clarté diffuse du feu, silencieux. Puis, Daniel se releva et s’en alla.

Il arriva dans la tente qu’il partageait avec Eva, il s’assit sur le lit. Sous la lumière de la lampe accrochée à un piquet, il se prit la tête entre les mains, fatigué.

-Emmanuel nous a caché des choses n’est ce pas ? Lui demanda doucement Eva.
Sans bouder, il lui raconta l’échange qu’il avait eut avec le marchand.
-Je suis sûre que nous pouvons lui faire confiance, Daniel. Mais je suis d’accord avec toi quand tu dis que ce n’est sans doute que la partie visible du problème, à mon avis, le grand Duché connaît de gros ennuis et nous ne faisons qu’aborder le premier chapitre d’un livre immense.

-Mais au moins nous t’avons toi, Eve.

Elle sourit et, s’approchant de lui, écarta les mèches devant ses yeux :
-Lis-moi ce poème, la nuit à été dure, lis-le moi jusqu’à ce que je m’endorme.

Lorsque l’oiseau ressortira
De son nid de terre ici bas,
Le premier pion sera bougé
Dans le feu et le sang versé.

Comme si de rien était
Le mal écrira ses versets,
Avec les larmes d’un pur
Qui dans le sol fit gravure.

Ô serpent hiératique,
Ô matin rougeoyant,
Ô bouc des supplices.

Toi qui bois au Calice,
Toi qui toujours mens,
Toi l’âme diabolique.

Pleure mille fois les larmes,
De la haine et de la souffrance,
Qui toujours sera tienne.
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