La nuit [ Poésie mimétrique ]

Moi j'adore la nuit, mais ce n'est pas pour celà que je n'ai pas aimé. Je ne prône pas le 'retravail' d'un poème mais tout simplement son travail au court de l'écriture.
Bon, je m'arrête là, sinon je vais devenir chiant.
Le fait de cristaliser en un instant donne trop souvent une prestation peu rassurante... La prose poétique, sans forme, et beaucoup plus dûr que la poésie avec une forme.
Je le dis, je le sais, j'en suis sûr.
Je continuerais à te lire pour voir si je peux finir par aimer tes cristalisations.

Non non ton avis m'intéresse.

J'ai énormément travaillé cette année sur la cristalisation de l'instant, retravaillant mes poèmes ou mes proses au court des mois durant pour en voir leur évolution. Un peu comme la photographie à laquelle je m'adonne, j'aime à revenir plus tard sur ces écrits. Sans aucun doute que ce poème au niveau de la "forme" sera améliorée mais au profit d'une perte du fond me semble-t-il. J'ai toujours cette sensation dans la recherche de la perfection expressive de compliquer les choses. Je ne sais si c'est un sentiment que partage certains écrivains, ou si c'est un défaut qui m'est propre.

Bref, si je suis lu c'est avec plaisir que je publierais quelques travaux un peu plus abouti. Celui-ci n'est qu'un instant au milieu de la nuit, ressenti, violemment. J'adore la nuit, je vis la nuit, j'ai peur uniquement d'un seul moment de la nuit, un seul...

'Sans aucun doute que ce poème au niveau de la "forme" sera améliorée mais au profit d'une perte du fond me semble-t-il.'

Je ne sais pas si c'est vrai. Je pense qu'il faut avoir un point de vue critique sur ce genre d'évidence qui ressemble plus à une idée toute culturelle. C'est en quelque sorte devenu une réponse pavlovienne, ou plus humainement, une réplique en provenance d'un phénomène de socialisation. Voilà le topo: La forme nuit au fond. C'est sans doute ce que répète sans cesse les surréalistes, les contemporains, etc.
Je n'en crois pas un mot.
Ceci voudrait dire que Baudelaire comme Verlaine ont moins de contenu qu'Eluard ou Appolinaire.
Le crois-tu vraiment?

J'ajoute pour finir que la prose est beaucoup plus complexe que la poésie formelle. Il est plus facile de trouver un rythme, une touche esthétique, avec une forme que sans. Pour faire sans, il faut avoir une certaine expérience dans l'écriture.

Voilà voilà,
C'est mon avis.

J'adorais je pense voir cette évolution picturale et littéraire.
(Ceci est un moyen indirect de te demander si c'est possible).
De plus, tu m'as l'air très au courrant de 'tout' en poésie, on peut s'entendre.

Je finirais par dire que je connais pas énormément Nerval, sauf Sylvie que j'ai particulièrement apprécié.

Je te montrerais ça quand j'en aurais l'occasion et quand j'aurais tout récupérer. Ma petite graphiste adorée dispose de toutes ces informations et je ne la vois guère souvent en ce moment.

Je continue de tous vous lire car vous me rappelez une période de la fin de mon adolescence. Celle où j'écrivais, où je souhaitais ardemment devenir un critique littéraire avant d'accéder à l'écriture. Et puis le temps est passé. L'amour a fait son chemin, et mon coeur a été brisé en mille morceaux par une femme. Depuis un an environ, j'ai repris mes lectures, j'ai non pas jeté un oeil dans la poésie, mais je me suis plongé avec ardeur à l'intérieur, notamment sur l'oeuvre de Rimbaud (avec mes favoris que sont les "Illuminations"), celle de Verlaine ("Sagesse" est particulièrement poignant) et Baudelaire (l'ironique, l'ange déchu, celui qui se moque de l'amour et des sentiments, un maître parmi les maître vu ce qu'il masque dans ces poèmes). J'aime beaucoup Labrunie dont tu cites "Sylvie" chef d'oeuvre autobiographique, mais "Octavie" ou "Les Chimères" sont pas mal non plus. Mais mon favori: Aloysius Bertrand, l'inspirateur de Baudelaire dans les poètes maudits, avec un poème qui m'a percé le coeur de mes 17 ans, "Ondine". Bref oui je me suis mis à ré-aimer la poésie. Mais de là à dire "tout" il y a un monde, disons que la soif de connaissance m'habite dans ce domaine, ne me manque encore qu'une pratique énorme. Mais ce serait un plaisir que de partager cette humble culture avec d'autres. Je ne connais guère Appolinaire par exemple (et bien d'autres encores, je suis cantonné simplement à ceux que j'ai cité, ce qui représente déjà un énorme travail de complilation).

D'ailleurs je me demande pourquoi je divague ici.

Quand à moi, puisqu'on expose nos vies 'poétiques', je ne la connais que depuis 6 mois, bien qu'avant je la connaissais déjà, mais de vue. Enfin je pénètre ( ) plus profondemment ( ) son être.

Il me laisse de marbre aussi quand je le lis.

C'est sans doute l'ensemble qui ne va pas: trop court, trop personnel, sans image, brut en somme sans travail réel. Dès que j'ai mon prochain poème, je n'hésiterais pas à l'envoyer. J'en ai quelques uns mais ils sont souvent très courts, je n'arrive pas à écrire sur le long terme.