L.D.M univers.20

Le soleil était éblouissant, en ce début d’été. Les grandes murailles de la ville le reflétaient à des lieux à la ronde. Tout le vieux Paris s’éveillait sous l’astre radieux, derrière la puissante enceinte. Astre que d’ailleurs un dragon obscurcissait déjà, de par son imposante silhouette. Il était bien matinal, ce dragon. Paresseux, il voletait de ci de là, parfois dans la lumière de l’étoile radieuse, parfois au cœur d’un cotonneux nuage. On s’était habitué à leur présence, depuis longtemps les humains vivaient en paix avec les créatures ailées. Ils n’entravaient pas le commerce fleurissant, les échanges avec les autres citées, et n’intervenaient jamais dans les affaires des hommes. En effet, la capitale de la France était la seule ville à la proximité de laquelle les dragons daignaient voleter. Pourquoi, nul le savait… un jour, peut-être, mais pas maintenant.
Un jeune garçon les regardait prendre leur envol, chaque jour, au pied de la muraille. Il avait les yeux rêveurs, le teint blanc, l’esprit ailleurs. Il les enviait, en fait. Il avait envie… qu’ils l’emportent, loin, avec eux !

Il grandissait. Il continuait de les admirer, il y passerait ses journées. C’était maintenant un adolescent, mais il était perpétuellement autre part, jamais sur Terre. Ses rêves étaient agités. Il rêvait de l’espace, de ruines et de dévastations, de cris et de pleurs. Mais il y avait toujours un élément récurrent à ses songes : un grand dragon, le plus gros de la meute, était à ses côtés, et lui parlait. Son univers l’obsédait tellement. Il passait de moins en moins de temps éveillé, si bien que l’on commençait à s’inquiéter sur son état de santé. Personne ne connaissait rien du mal qui le rongeait. C’était une période agitée. La guerre civile menaçait, de partout l’on murmurait que le roi avait pris la fuite. Mais lui n’en n’avait que faire. Son monde, c’était des planètes et des galaxies. Etonnant au vue de l’avancée technologique du siècle, on ne connaissait alors rien de l’univers. Mais pas lui.

Le soleil brillait toujours, les murailles étaient toujours là, le roi non, la monarchie non plus. Les dragons, si, le garçon, non. Il était parti, avec justement un dragon. Celui de ses rêves. Un beau jour, envolés, disparus à jamais dans l’infinie étoilée qui formait l’univers. Ce petit garçon rêvait toujours, de batailles, de pactes, de complots, il rêvait d’alliance ! Une alliance infinie avec des dragons, des dragons démoniaques !

Oeuvre rédigée par Arkon dans le cadre d'une commande passée à l'Académie des écrivains d'Ogame.fr.