Une soirée d'été, avec toi... [nouvelle]

Une soirée d’été, avec toi…

Je marchais, lentement, le soleil couchant donnait une impression d’infinie nostalgie à mes pas, mon ombre, lente et pâle, se découpait pourtant dans le rougeoiement de l’astre. Une soirée d’été, une brise légère, apaisante, le chant des rouges-gorges, la parc, vide, à nous tout seul ! Je te tenais la main, et tu tenais la mienne, nous nous regardions, sourions en même temps, juste… heureux ! Là-bas, un banc, qui semblait nous attendre. En cet instant de bonheur intense, de félicité, tout me paraissait beau. Tu étais à mes côtés, que pouvait-il alors m’arriver ? Je regardais… la mer, qui se reflétait dans tes yeux, qui dansait presque, entraînante samba que le balancement des vagues au creux de ta pupille, pure, profonde, et insondable, cette samba qui contrastait avec notre calme du moment. Je m’attardais… sur chaque chose qui nous entourait, le chêne du parc, immense et splendide, la plage, en contrebas, les nuages défilant dans le ciel paisible, à l’image de nous deux, tranquilles, adonnés l’un à l’autre. J’avais envie d’être en accord total avec la nature, comme je l’étais avec toi. Si seulement, si seulement toute la vie pouvait suivre le modèle de cet amour, parfait, et éternel, tel nous l’espérions tous les deux, je pense.

Nous nous asseyons ensemble, serré l’un contre l’autre, toi lovée sur mon cœur, comme j’en ai tant de fois rêvé, avant…Je passe une main dans tes cheveux, je te veux à moi tout seul ! Tu es là, étendue sur ma poitrine, et jamais je pense je n’ai ressenti autant de désir pour qui que ce soit. Je suis content que ce soit toi ! Et que tu sois toi ! Les minutes passent, nous sommes là, sans rien dire, mais notre silence mutuel signifie bien plus que toutes paroles. On pourrait rester des heures, des jours, des ans, comme cela, sans vieillir, sous ce soleil de plus en plus rouge et flamboyant, cette mer de plus en plus calme, apaisée de vagues, les embruns retournés au fond de l’océan, tout comme mes ennuis disparus quand tu m’as souris. Petit à petit, tu t’endors, toujours contre moi, et je te contemple. Que tu es belle ! Quand tu dors, quand tu te lèves, quand tu souris, quand tu dis non. Je prie pour que je reste à toi toute ta vie, et qu’elle soit la plus longue possible, et que nous nous aimions encore plus. Un air de slow dansé hier me remonte à l’esprit. Tu avais été parfaite ! Et plus loin dans ma mémoire, une grise journée d’études, tu étais déjà là, pour égayer mes jours, de ton éclat de rire, si beau ! Il en sera ainsi pour l’éternité !
Je jette un dernier regard au soleil, avant que lui même ne nous salue et s’en aille de l’autre côté de la planète, dire bonjour à d’autres amants. Mais ce n’est pas possible, il ne peut y avoir que nous deux !
Je somnole maintenant, mes yeux seulement rivés sur les tiens, fermés, doucement clos.

Et moi, je me réveille. Que je suis fatigué ! Encore une soirée passée à écrire, mais écrire pourquoi ? Jamais il n’en sera comme je l’ai souhaité, jamais il n’en sera comme je l’ai écrit, jamais tu ne m’aimeras ! Il ne me reste que de vagues fantasmes, d’une vie qui je sais, jamais ne sera. Le plume est tout ce qu’il me reste. Toutes mes convictions sont ébranlées. Mes certitudes acquises, démontées. Mes idéaux, démolis. Il ne me restait plus que toi ! Ou il ne me reste plus que toi ? Je me plais à imaginer, dans ma solitude, le soir, au creux de mon lit, qu’un jour, tu me diras oui. Mais ce ne sont que des rêves, à quoi bon ? Dans des moments de doute, comme maintenant, tu es la seule lumière qui fait que je m’accroche, je ne peux concevoir la vie sans toi !
Enfin bon, il me faut aller me coucher, encore une nuit d’interrogations, de questions, sans réponses, sur l’avenir. Bientôt, je saurais, car sache que je ne perdrais jamais espoir ! Toujours je t’aimerais, quoi qu’il puisse nous arriver ! Et même si toi, non, tu seras toujours dans mon cœur, à jamais !