les couloirs

Invité

Quelques heures ? Hmmm ... Quelques jours seraient bien plus agréables, tu sais ... Notamment, si nous nous éloignions de la si vivante Académie. Ensemble.
Après tout, les Mondes blancs ont sûrement des secrets à partager : ... tout le monde à ses secrets, il suffit de savoir comment les découvir.

Ramrod fut surpris mais heureux de retrouver Elvia ici.
Son inspiration avait tendance à décupler en présence de la belle doyenne.
Il lui caressa la joue, un sourire aux lèvres ...

Comme j'aimerai ... maintenant que je te connais ...

Ramrod perdait son regard dans les yeux de la Prêtresse : elle avait toujours provoqué cet effet chez lui.
Il se ressaisit brusquement, revenant à la réalité.

Mais ... au fait, tu ne m'as jamais répondu : voudrais-tu devenir mon modèle, maintenant que tu es devenue ma muse ?

Invité

Ton modèle?

Les yeux d'Elvia s'illuminèrent gaiement.

Avec plaisir! Mais je ne sais pas si tu réussiras à me faire prendre une pose, je n'ai pas toujours la patience de rester sagement en place des heures durant! J'espère que je ne te décevrai pas!

La jeune femme souriait de cette proposition, imaginant déjà où elle pourrait accrocher son futur portrait. Alors que ses pensées divaguaient vers quelques sphères mégamomanes, elle changea brusquement de sujet.

Je suis passée au Village ce matin, pour voir l'avancement des travaux que notre Doyen adoré t'as demandé d'effectuer. Ton atelier recèle de bien d'étranges objets pour un simple peintre..

Elvia ne pouvait s'empêcher de penser à l'unité médicale qui avait sauvé Borzeur d'une mort certaine il y a quelques semaines de cela. Elle laissa sa phrase en suspens, laissant à Ramrod le loisir de répondre ou pas. De nouveau, elle prit la parole :

Enfin..Dis moi, accepterais-tu mon humble présence le temps que tu dessines? Je n'ai pas envie de retourner travailler pour l'instant!

Invité

Un sourire barra le visage de Ramrod, en même temps que son ses yeux se pigmentèrent de malice ...

Ta présence ? Pour sûr ... elle est indispensable, là, tout de suite !

Il saisit délicatement Elvia par la main, et l'amena vers une arcade.
Lui déposant un baiser dans le cou, il chantonna :

Ne boouuugge pas de là .... Tu es paaarfffaaaaiiiittee ....

Il se dirigea vers son chevalet, attrapa tout son matériel sous le bras et recula de deux mètres. Il s'orienta vers la doyenne, s'assit sur un tabouret de fortune, et la regarda, amusé :

Et bien voilà ! Ta présence, et mon modèle ! Promis, tu ne verra la toile qu'une fois tout terminé complet !!
Ramrod souriait comme un gamin fier de sa bêtise.

Puis il se rappela ce qu'avait dit Elvia auparavant ...

Au Village ? Moui ... Je n'ai pas terminé de tout déménager aux Ateliers, il doit rester encore certaines choses.

Mais tu fouilles dans mes affaires, dis-moi ??
Passons ... Je ne t'en veux pas.

Il commença à griffoner sur la toile, armé d'un fusain, le regard oscillant entre son modèle et sa toile.

Je n'ai pas toujours été Peintre, tu sais ... J'ai dû faire des choses ... disons ... peu reluisantes. Vraiment. Ce que j'ai gardé au Village est, disons ... une garantie.
Mais qu'as tu découvert, en définitive ?

Invité

Elvia essayait de bouger le moins possible tout ayant l'air naturel, ne souhaitant pas que son portrait soit râté. Mais quand Ramrod insinua q'elle avait fouillé ses affaires, elle s'anima aussitôt :

Ah non, je suis curieuse mais pas intrusive!

Elle avait quitté sa place et s'était avançée vers le jeune homme.

Non c'est juste que la porte de ton atelier était ouverte..alors j'ai jeté un rapide coup d'oeil mais pas plus je-te-jure!

La Doyenne prenait un air offensé d'enfant boudeur mais ses yeux continuaient de sourire magré elle.

Ce que j'ai vu? A vrai dire, peu de choses mise à part l'artillerie du parfait petit soldat..de quoi tenir un siège..Trois fois rien en somme!

Elle reprit finalement d'un air beaucoup plus sérieux.

J'espère juste que tu ne me caches pas de sérieux problèmes. Et puis si c'était le cas, je serai là pour t'aider, ainsi que A et sa garde personnelle. Allez, oublions!

Elvia s'en retourna vers son arcade et reprit sa pose, se prêtant au jeu.

Invité

Il posa son fusain sur le rebord du chevalet, et soupira.
Il regardait le sol, songeur ...

Excuse-moi, ma douce ... Je ne voulais pas te froisser, même qu'un peu, et je ne tiens pas à te cacher quoique ce soit.

Jusque là, je n'ai aucune raison de me cacher. Mais me taire, oui.
Il la regarda, attristé.

Elvia ... Je n'ai pas un passé glorieux. Et je ne veux pas épuiser les sentiments que tu me portes par mes lourdes fautes.
J'éprouve tant pour toi ...

Il se remit à fixer le sol, ses mains tremblaient ...
Il parla doucement, mais ses paroles lui étaient destinées, à lui. Pour se châtier encore une fois.

... Il y a longtemps, j'ai dû torturer beaucoup de gens ... et tous ne sont pas morts ...

Sous les arcades, le soleil venait frapper le dallage des couloirs. Il était à son zénith, mais le peintre n'avait cure d'en profiter ...

Invité

Mido rentrait d'une dure journée de labeur. Comme la taverne ne l'attirait peu en cette heure de la journée, il décida de se promener, près des murailles, dans les couloirs si enchanteurs et remplis de secrets. Quelle ne fut pas sa surprise de voir Ramrod, son maitre, dessiner avec apparement entrain et délicatesse la belle doyenne, avec qui il partageait sa vie depuis peu. Il passa doucement derrière lui, doucement, sans faire de bruit, et lui murmura à l'oreille, pendant que Elvia tournait la tête:

- Tu en as bien de la chance, profitez donc mon maitre !

Et il repartit, tout aussi calmement, observant le beau paysage à travers les arceaux de pierre blance.

Invité

Elvia resta longuement silencieuse. Elle ne savait comment interprêter ce qu'elle venait d'apprendre. Elle ressentait la douleur de Ramrod et son malaise mais aucune magie ne pouvait y remédier. La Prêtresse se sentait tout aussi impuissante.

Instinctivement, lorsque son compagnon avait confessé des bribes d'un passé obscur, elle avait porté la main à sa Larme Sacrée qui rougeoyait doucement, accrochée à son cou. Un geste d'auto-défense qui la surprit elle-même... Doutait-elle de lui? Fort heureusement , Ramrod n'avait pas vu ce geste, trop occupé à affronter ses démons.

Elva s'approcha du peintre, s'agenouillant près de lui, fixant ses mains entâchées de peinture. Elles tremblaient.

Je crois que nous devrions remettre à plus tard mon portrait. Je..je dois retourner travailler..

La jeune femme se releva, esquissant malgré elle un vague geste d'affection vers Ramrod puis s'éloigna sans un mot de plus. Elle était bouleversée, tiraillée entre deux sentiments contraires. Elle ne doutait pas du repenti et de la sincérité de Ramrod mais ce qu'il avait évoqué, la torture, l'effrayait et la dégoûtait tout autant. Elle devait se retrouver au calme pour réfléchir..

Invité

Mido était attéré. Le peintre et la doyenne rayonnait, et en quelques mots, la situation avait changé du tout au tout. Elvia avait écarquillé les yeux, et avait serré sa pierre rougeoillante dans son cou. La révélation que Ramrod venait de lui faire l'avait apparement profondement touchée.

L'elfe, qui n'était pas totalement partit quand ces mots furent dit, s'appuya sur un pilier. Son maitre, qu'il avait tant admirer, si calme et sage, pouvait t'il avoir été un être sanguinaire et violent, comme il le disait? C'était impossible pour lui. Il y avait forcement une explication à cela. Mais il fallait parrer au plus pressé.

Il sortit de sa torpeur et couru derrière la doyenne, tappotant le dos du peintre au passage et lui glissant à l'oreille:

- J'ai entendu, je reviens.

Mido étant plus rapide, il rattrapa la jeune femme, apparement très troublée. Des larmes coulaient sur son doux visage.

- Je ... Chère doyenne... J'ai malheuresement entendu la fin de votre conversation avec votre cher et tendre ... Je ... Je ne peux pas disculper mon maitre aimé comme cela, en claquant des doigts, mais je le connais depuis tant d'année, je ne peux croire qu'il soit comme ça, je ...

Et il se mit à genoux. Des larmes coulèrent doucement sur ses joues. La révélation l'avait tout autant choqué.

Invité

Il était resté sans bouger.
Perdu.

Il avait perdu beaucoup aujourd'hui ...
Un semblant de façade, des paroles oubliées et meurtries,
... et la confiance de son amour.

Il étouffa un sanglot, se prit la tête entre les mains.
Ramrod pleurait en silence, pour que personne ne l'entende.

Son inspiration était partie loin derrière lui,
son passé l'avait rattrapé et lui faisait face.

...

Il fracassa violemment son chevalet de rage, la toile se brisant à terre.
Les yeux rougis, il se leva et eut envie de s'enfuir ... aussi loin qu'il pouvait.

Invité

Quelqu'un la suivait..Elvia pressa le pas, ravalant sa tristesse mais Mido la rattrapa bien vite.

Je ... Chère doyenne... J'ai malheuresement entendu la fin de votre conversation avec votre cher et tendre ... Je ... Je ne peux pas disculper mon maitre aimé comme cela, en claquant des doigts, mais je le connais depuis tant d'année, je ne peux croire qu'il soit comme ça, je ...

Elle jeta un regard désespéré à l'elfe qui s'était effondré à son tour.

Je ne peux le croire non plus...Je lui fais confiance mais j'ai besoin de m'éloigner pour mettre mes pensées au clair. Il y a forcément une raison..et moi qui m'enfuis au lieu de comprendre..! Il m'avoue l'inavouable et moi je le condamne ! Mais je ne peux revenir c'est au-delà de mes forces pour l'instant..S'il te plait Mido, dis lui que..

Elvia s'arrêta un instant et défit la Larme Sacrée qui ornait son cou. Elle la remit à Mido.

Donnes lui cela il comprendra..

Invité

Mido se releva, essuya les quelques larmes qui coulaient encore sur sa peau satinée, et répondit:

- Je lui porterais, je ne veux pas qu'il soit blamé, car même si il a put être ainsi, ce qui m'étonnerait grandement. Je conçoit que vous lui en vouliez, ou que vous soyez désappointée, mais sachez que malgrès ses actes passé, c'est un homme bon, et que vous le laissiez lui briserait le coeur ...

Mido se rendit compte qu'il parlait à la doyenne. Il rougit donc de tout son visage, et s'enfuya en courant vers le peintre, qui avait renversé son chevalet et qui pleurait à chaud de larme dans ses mains.

Il ralentit à son approche. Il s'approcha, se mit à genoux, écarta les mains du visage de son maitre, et lui tendit le bijoux:

- Tenez ...

Le visage de l'elfe était fermé, terne et dénué d'émotion. Il voulu parlé, mais les larmes lui brouillairent la vue, et il ne prononça qu'un chapelet de mots incompréhensiblent. Après s'être calmé, il recommença:

- Je ne peux croire que vous ayez pu commetre de tels actes. Je commence à vous connaitre depuis le temps, et vous êtes tout ce que vous prétendé avoir été. Je voudrais tellement que ce que vous dites sois faux, mais au fond de moi, je sais que vous êtes franc, et que le mensonge n'est pas dans vos habitudes, votre révélation étant la preuve la plus probante.

Il reprit son souffle, se retourna et laissa couler quelques sanglots:

- Si vous voulez parler, je suis là.

Invité

Ramrod était bouleversé, et son visage n'était que crispations.
Il tenait au creux de sa main, un objet qu'il n'aurait pu tenir.
Un objet aux pouvoirs incommensurables, et en même temps si fragile.

La larme d'Elvia.

Ce présent signifiait ô combien de choses.
Il l'avait auparavant tenu dans ses mains, mais dans des conditions bien différentes, et sa propriétaire à ses côtés.
Maintenant, tout était différent.

Il regarda le jeune elfe, celui qui l'appellait avec affection "Maître" ...
Ramrod tenta d'articuler. La salinité de ses larmes picota ses lèvres entrouvertes.

Mido ... par pitié ... Cesse de m'appeller "Maître". Je ne le suis pas.
Et ne veux pas l'être. Même si je suis ... ton bienveillant.

Ramrod eut un rictus à l'entente de ce nom. Bienveillant, lui ...
Le destin est retors quelquefois.
Lui qui fit tant de mal.

Il reporta son attention sur la Larme, qui pulsait doucement.

Mido ... T'a-t-elle dit quelquechose, en te donnant ceci ?
Non ... Oublie ... Je le sais déjà ...

Il allait s'en aller, avec une envie irrépréssible d'être seul, mais resta sur ses positions.
Il baissa les yeux, évitant de regarder l'elfe.

... Je ne mens jamais.
Encore moins à celle à qui j'ai donné mon cœur.
Tu as de la peine à y croire, mais ...
Tout est vrai.

Pour mon malheur.

Et il regarda à nouveau les Tours de la Ville haute. Cela lui semblait si loin, maintenant ...

Ominoe, voyant le visage de Ramrod, n'vait mi que peu de temps à y retrouver les sequelles du malheur. Il était resté impassible, caché dans un recoin d'ombre, le temps que se finissent les converations. Il avait vu Elvia passer tout près de lui sans le remarquer, perdue, si perdue. Il cligna un instant des yeux, en baiissant la tête.
Imbécile... tu étais là, tout près, et tu n'as rien vu...
Il mit quelques instants à retrouver sa sérénité. Décidement, ses capacités d'antan n'étaient que maigres souvenirs, au moment où il commençait à en avoir sérieusement besoin.

Bonsoir, Ramrod, mon ami ...

Il sortit de l'ombre et s'avança dans le couloir. Il était vétû de sa simple cape grise qu'il affectionnait ses derniers jours, mais dont il ne mettait plus guère la capuche vu la température ambiante.

... chacun a à porter la lourdeur de son passé, et chacun demande au fond de soi l'aide de l'autre.

Il s'avança encore un peu. Son visage était calme, serein, son regard chaleureux. Il esquissa un léger sourire en posant la main sur l'épaule de son compagnon.

J'ai vécu avec des gens comme toi, j'ai guidé des gens comme toi, et j'ai été moi aussi comme toi. Et quelqu'un m'a sorti du trou... Cela fait bien longtemps qu'aider les gens n'est plus mon métier quotidien, mais je n'oublie jamais la valeur des amis. Si tu veux que l'on parle, je suis là...

Invité

Sa vision quelquepeu troublée, Ramrod ne reconnut pas immédiatement Ominoe.
Pourtant, c'était bien lui qui se tenait là, lui prouvant sa sympathie.

Comme moi ... toi, Ominoe ?
Sais-tu au moins ce que j'étais ?

... Personne ici ne le sait.
Tout le monde ici ne connaît que Ramrod, l'artiste Peintre, débarqué ici pour redécorer l'Académie.
Personne ne connaît celui que j'étais ... Il y a si longtemps, mais dont j'ai encore la sensation d'être maintenant.
Moi-même, je pensai cela oublié. Oublié à tel point que je me croyais capable d'aimer.
Mais mon passé reste au présent, quoi que je fasse.

Le taire ne m'apporte que remords et honte, le réveler ne m'apporte que peur et fuites.
Je ne voulais pourtant rien cacher à Elvia ...

Il leva la tête au ciel, ravalant ses larmes, serrant au creux de sa main tremblante, sa Larme.

Mido s'était mis à l'écart, observant silencieusement la discussion.

... Mais ton geste me touche, Ominoe. Qui es-tu donc pour sembler si semblable à ce que je suis ?

Ominoe hocha la tête.

Je ne peux pas dire que j'ai été comme toi, Ramrod ... quoique ... comment un enfant peut-il le dire ...
Mais depuis ce jour où j'ai eu sur mon visage le même rictus que le tiien, où je me suis vu comme toi dans la glace, entre douleur, honte, rage et impuissance, j'en ai rencontré beaucoup, de ces gens qui n'avaient pas fait que du bien. Il y avait des égarés, ceux qui avaient fait une simple bêtise d'un jour, des névrosés ... ceux qui étaient simplement mauvais et froids, aussi...
J'ai passé ma vie à les aider, ce genre d'êtres... parfois avec succès, parfois moins...

Ominoe Gondana avait frissonné à ces dernières évocations. Que de lutte, de frayeur... et de douleur, aussi.

Alors qui je suis, dis-tu ? Je pourrais répondre "simplement le maître de l'académie" si je n'avais ne serait-ce qu'un espoir de te berner, et l'envie de le faire....

Il soupira légèrement, et ferma les yeux quelques instant en inspiant. Les mots avaient décidement du mal à sortir. Mais il releva bien vite la tête, les yeux pétillants. Il devait être fier pour son ordre, pour son maître. Il le sera.

Sais-tu ce qu'est un chevalier Jedi, Ramrod ?

Invité

Il eut un imperceptible mouvement de recul.

... Jedi ?

Ramrod eut l'air stupéfait, en même temps que son esprit imbriquait cette dernière nouvelle avec toutes celles relatives au Maître Gondana.
Oui, finalement, cela semblait logique. Ses paroles, ses gestes, cette manière de se comporter ...

Ominoe Gondana ... un Jedi ... J'aurai dû m'en douter, après tout.
Oui, j'ai connu des gens de ta caste, il y a quelques années.
Mais ma situation à l'époque me les faisait éviter plutôt que les approcher.

J'ai toujours beaucoup aimé votre philosophie et votre vision des choses.
Néanmoins ... mon ... aversion pour tout forme de magie, a rendu votre "Force" pour le moins insupportable, pour moi.

Ramrod soupira. Ses pensées s'étaient orientées vers d'autres cieux, moins torturés.
La révélation d'Ominoe le faisait réfléchir.

Il eut une pensée pour la larme qu'il tenait toujours, il se dit qu'il devait la rendre à Elvia au plus vite, que la posséder pouvait la mettre en danger ...
Mais la doyenne avait fui pour pouvoir assimiler le choc de la révélation. Il attendrait donc, pour aller la revoir.
Un peu de temps pour mieux choisir ses mots.
...

Il se retourna, Mido était apparemment parti.

Viens, Ominoe ... Marchons un peu, si tu le veux bien. Je pense que nous avons des choses à nous dire ...

Ominoe sourit.

Nous sommes peu nombreux, mais l'ordre des Jedis n'est pas mort, effectivement... cela dit, tu m'interesses aussi... ceux qui y ont eu affaire à l'odre ne courrent pas les rues. Mais pour ce qui est de la Force, tu n'as pas encore grand chose à craindre... J'ai beaucoup perdu, j'en ai peur.

Se concentrant sur un vase un peu plus loin, il le fit légèrement chanceller.. sans plus.
Ouais, décidement, je vais devoiir m'y remettre...
Je te suis, mon ami...

Invité

Ils marchèrent lentement le long des couloirs, nullement fréquentés ... La frâicheur d'une fin de journée s'abattit sur leurs épaules.

Je me doutais que tu n'étais que façades, Ominoe.
Mais de là à me rendre compte de ta vérité ... J'en étais loin.

Après tout, là où toi tu te dissimules, moi je refuse de m'y rendre.
Mon passé est lourd, et je refuse maintenant de le porter.
Comme j'ai toujours craint qu'il me rattrape, je m'étais prémuni contre d'éventuelles représailles ...
Mais c'est finalement moi qui le rattrape.

Ramrod sourit, les yeux perdus dans le vague.
La question qu'il posa ensuite, était sur un ton totalement désinvolte.

... Ominoe, as-tu déjà contemplé la lente agonie d'une personne, qui se débat sous ton emprise ?

Ominoe fronça les sourcils, cette question le ramenait bien loin...

Cela fait une bonne trentaine d'année que ma fonction m'interdit ce genre de pratiques, et tu dois t'en douter, je pense... Mais avant...

Il réfléchit quelques instant avant de relever la tête, adressant à Ramrod un petit sourire, empreint de tristesse mais posé.

Je dois avouer que je n'ai jamais réfléchi en ces termes pendant ma rédemption, mais oui... oui, je pense que j'ai déjà dû battre à mort quelqu'un... plusieurs personnes, peut-être. Après de la torture, je ne crois pas...

Invité

Ramrod répondit à son sourire ...

Redemption ? Au moins, as-tu pu en avoir une ...
Tu vois, nous sommes en soit différents, Ominoe.
Moi, je n'ai pu m'en sortir que grâce à la réputation que je me suis forgée.
Cette réputation que je souhaite taire maintenant.

Ramrod s'arrêta de marcher. Ominoe l'imita.

Je n'ai pas eu le choix de faire ce que j'ai fait. Je n'ai jamais eu devant moi le choix de laisser vivre quelqu'un. C'était ma fonction, Ominoe : je ne me suis même jamais demandé si ce que je faisais était bien ou mal. J'étais utile, voilà tout.
Et j'étais extrêmement bien payé ... pour être "utile".

Ramrod cessa brsuquement de parler, et regarda le maître avec intensité.

Mais comment as-tu pu te ... "transformer" en Jedi, Ominoe ? Pour ce que j'en sais, votre Ordre interdit toute cruauté ... Comment as-tu pu être accepté, malgré tes antécédents ?

Ominoe sourit.

Tu sais, il suffit parfois... il suffit parfois de tomber sur la bonne personne... non, de faire ce geste insignifiant qui vous fait rencontrer la bonne personne... et moi, j'ai eu cette chance...

Il soutint quelques instant encore le regard de amrod, avant de détourner légèrement ses yeux vers le dehors. Et de se concentrer pour faire revenir son passé.

J'ai été un de ces enfants, abbandonnés peut-être, je ne saurais le dire... un de tous ces enfants qui ont grandi par eux-même dans toutes ces banlieues crasseuses des planètes industrielles de la bordure exterieur...
Au début, on voulait juste s'entraider... mais on a bien vite grandi, trop vite atteind cet âge où l'on commençe à être assez intelligent pour servir aux adultes tout en étant enfant. Et on avait faim...
On a commençé à rêver d'un gang, de drogues et de prostituées, de pouvoir, de bagarres...
Et on l'a fait, presque... on n'avait que 13 ou 14 ans, mais on était les rois de notre petits monde. Certains étaient plus agés, et on étaient tous prêt à se battre. Alors, on a fait comme tous les petits délinquants de quartiers... des conneries, plus ou moins grave...

Il s'arrêta un instant.

Et puis, tout a changé ce soir-là. Pourtant jusqu'à présent, j'avais réussi à l'être, inhumain, en rossant plus faible que moi ou en utilisant les femmes commes simple objets de fantasmes. Mais j'étais tombé amoureux Ramrod, tout simplement amoureux...

Un sourire fugace apparut sur son visage.

... d'une fille fantastique... Mais le chef n'était pas d'accord, Ramrod, il ne voulait pas. Parce qu'il la voulait pour lui. Et il a réussi à l'avoir pou lui, et je n'ai jamais réussi à comprendre ce à quoi elle consentait vraiment quand je les ai vus s'embrasser sur le parking, quand je l'ai vu la toucher. J'ai tout vu, et je ne savais pas comment réagir. Je savais ce que m'avait appris le gang, rien de plus : la violence. Toujours, encore. lors, plus tard en soirée, j'ai voulu aller discuter avec elle.
Je l'aimais encore, quand je fumais mon joint avant le rendez-vous. Je l'aimais encore quand je lui ai dit ce que j'ai vu. Mais j'avais mal, bien trop mal. Alors...

Il ferma les yeux plusieurs secondes. Ce que le poid des ans ne peut effacer...

Alors j'ai perdu les pédales. Il y avait du sang, beaucoup de sang. J'étais dans une cellulue, arrêté pour meurtre. J'étais face au père de la victime, à visionner les photos prises par la police. J'ai hurlé, beaucoup...

Il les rouvrit lentement. Le moment difficile était passé.

Alors me dira-tu, quel rapport ? Et bien, le père, je ne l'ai jamais vu éclater en sanglot. Juste quelques larmes, les premiers jours suivant cette nuit-là. Quelques gouttes roulant sur sa joue. Il ne s'est jamais énervé, il ne m'a jamais voulu de mal, et il m'a tendu la main. Pour me venir en aide.
Il est chevalier Jedi, il s'appelle Eluthran.
Il m'a formé, il m'a appris à être un être humain. Il est mort, sans que je ne succombe à l'envie de le venger. Désormais il n'est que Force, mais il me guide toujours.

Invité

Il avait écouté silencieusement les paroles d'Ominoe.
Le Maître lui semblait si différent, maintenant.
D'une profondeur et d'un contraste surprenant.

Si lui-même n'avait pu ressentir les mêmes émotions, peut-être que l'homme en face de lui, dans sa toge grise, lui ferait peur.
...
Ramrod prit pleinement le sens des réactions qu'avaient eu Mido et Elvia.
Il eut un relent de colère au fond de lui ...

Ton histoire est triste, Ominoe.
On pourrait en penser que ton mentor a cherché à te faire expier tes fautes, en te rangeant sous l'ordre des Jedis ...

Ramrod sourit.

... Comme je cherche à expier les miennes par mes dessins.
Mais rien ne s'oublie, n'est-ce-pas ? J'imagine que tu penses toujours à ces terribles instants, que tu essayes toujours de faire dévier le cours de l'histoire, pour effacer ce que tu as fait.
Pour que tout soit normal.

Il ressentit plus fort, la larme d'Elvia au creux de sa main.
Elle illuminait faiblement à travers ses doigts.
Sa couleur avait changée. Mais il ne savait pas ce que ça signifiait.

Ramrod posa sa main sur l'épaule d'Ominoe, perdu dans ses pensées.

Mon ami ... Tes paroles, si elles ne te libéreront jamais, m'ont fait comprendre pas mal de choses. Sur toi. Sur moi.
Je t'en remercie.
Finalement, tu avais raison, on se ressemble ... un peu.

Il marqua un temps d'hésitation, et poursuivit, un maigre sourire aux lèvres :

Je dois ... retrouver un rayon de soleil.
Il suffira à percer mes ténèbres, avant qu'elles m'engloutissent.
Je pense que tu me comprends ...

Avec un geste d'affection, il s'écarta lentement du Maître, et fit demi-tour.
Ramrod parcourut les couloirs, et se mit en tête de parcourir tout Aëringor ...

Invité

Mido, regrettant d'avoir était quelque peu excessif quand Ramrod n'allait pas bien, décida de le retrouver pour s'excuser, et aussi pour parler un peu, peut être le soulager un peu. Il parcoura tout les couloirs de l'académie, enlevant des couches de vêtements, tellement la promenade était longue. Lassé et désespéré, il décida de rentrer chez lui.

Mais sur le chemin du retour, près de la tour blanche où il habitait, il croisa, dans un coin, Ramrod, accroupi, observant les dalles immaculées. Il s'approcha, se mit à son niveau, et prit Ramrod dans ses bras. Aucune réaction de sa part.

- Je ... Ramrod, je n'ai pas été très sympathique avec toi, alors que tu n'étais pas au plus au point. Je voudrais m'excuser, et surtout me racheter. Si jamais tu es près à me pardonner, je t'écouterais, avec toute la bonne volonté du monde.

Invité

Ramrod contenit sa joie de retrouver le petit elfe.
Il essaya du mieux qu'il put, le rassurer.

Voyons, Mido ... Je ne t'en veux pas. Je comprends ta réaction, ne t'en fais pas.
Je suis même heureux que tu reviennes vers moi après ce que j'ai avoué.
Merci, mon ami.

Parler ... Ne m'en veux pas, mais je dois avant toute chose parler à Elvia.
J'espère que tu me comprends. Je dois la retrouver.
Les lueurs qui s'échappent de son pendentif ne me disent rien de bon.
J'ai très peur pour elle, Mido, et je dois faire vite.

Il se releva, et regardait les tours de la Ville Haute. Peut-être s'y trouvait-elle ...

Invité

Mido aussi était inquiet pour Elvia. Il ne l'avait vu qu'une fois, c'était à la Taverne, et elle avait l'air au plus mal. Il comprenait Ramrod et lui proposa:

- Ramrod ... Je sais que je ne devrais même pas te le dire mais ... Il faut que tu ailles lui parler, t'expliquer. Elle comprendra ! Elle est loin d'être sote, et elle est compréhensive. Et tu ne lui a pas menti de surcrois ...

Il rougit. Il s'écarta, épousta sa toge blanche en lin, et continua:

- Je ne peux te forcer à rien, mais te connaissant, je sais que tu ne faiblira pas. Va la voir, et explique lui. Viens avec moi, je t'accompagne !