Aëringor
|
|
| Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] | |
| | Auteur | Message |
---|
Ominoe Gondana Gardienne du Conseil.
Nombre de messages : 1051 Age : 37 Style Littéraire : En tout genre (ou presque) Animal représentatif : Euh...un pekari ? Passion : Ben heu...RP, ordi, lecture, musique, beuverie, cours de Gérard...et tout le reste Date d'inscription : 13/02/2007
| Sujet: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Ven 15 Juin - 1:15 | |
| Troisième concours de RP de l'Académie Et voilà, c'est parti ! Les participants sont là, et en masse ! Et dans les starting-block depus presque deux semaines, pour certains. Pour consulter leur liste, vous pouvez vous referer au sujet d'inscription, que vous trouverez ICI.
J'ai l'honneur et l'avantage de vous révéler en ce jour le sujet de ce concours, que voici... - Citation :
Pour oublier un passé peu glorieux, vous avez décidé de vous ranger, et de mener une vie tranquille et morale. Un après-midi, cependant, on vient vous trouver, en vous demandant d'executer le lendemain une tâche que vous considerez désormais comme mal. Si vous ne vous pliez pas à cette exigence, vous serez tué, sans nul doute, et votre interlocuteur vous l'a bien fait comprendre. La nuit-même, vous avez du mal à trouver le sommeil. Tiraillé entre plusieurs sentiments, vouus ne savez que faire, et vos vieux démons prennent une fâcheuse tendance à réapparaitre. Décrivez cette nuit et cette lutte interieure.
Peut-être y reconnaitrez-vous une patte un peu inhabituelle, mais ne vous inquietez pas : c'est tout ce qu'il y a de plus normal. En tant que bienveillant de la section j'ai pris en charge l'organisation de ce concours, y compris la rédaction du sujet, paufiné avec l'aide de mon Elvia adorée, que je remercie au passage !
Comme d'habitude, votre texte doit être en conformité avec les règles générales du concours, présentées ICI. Dans le cas contraire, il sera automatiquement exclu.
La date butoire impérative pour envoyer les textes, est fixée au 30 juin à minuit. Le calendrier des évenements est tel que je ne pourrai absolument pas rallonger ce délai. Merci de vous y tenir !
Je rappelle que les textes seront ségrégés dans un premier temps en deux groupes de taille à peu près égale pour les vote (deux groupes égaux de 8 textes, si tous les participantenvoient un texte à temps), comme cela a été précisé dans le calendrier de la section, disponible ICI.
Je rappelle l'adresse d'envoi des textes (notée dans le reglement général) : staffacademie@voila.fr A vos plumes, et bonne chance à tous !
Dernière édition par le Lun 16 Juil - 1:47, édité 2 fois | |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 13:38 | |
| ** TEXTE N°1 ** - Citation :
- "Chère Maria Magdalena,
Vous vous attendez sûrement à recevoir cette lettre. Vous l’avez même sans doute espérée avec ferveur. Mais je ne pense pas que vous vous attendiez à son contenu. Du moins, pas ce contenu-là. Vous avez certainement entendu des rumeurs autour de vous, ces derniers temps. Allusions, murmures, discours directs même, de nombreuses connaissances ont dû vous parler de moi, de mon intérêt pour vous, et surtout des fois innombrables où je vous aurais guettée sans que vous le remarquiez. Chez vous, en boîte, à la sortie du casino. J’aurais tout fait, selon eux.
Ces « amis » auront alors commencé à parler de moi, de mes mérites. Ils vous auront dépeint ma grandeur d’âme, ma générosité. Ma beauté surtout. Ils auront mis en avant ma grande culture, ma thèse, mes études prolongées… Mon attrait, essentiellement. Ils vous auront parlé de mon côté artiste, bohème. Mais surtout de mon physique de rêve. Et pour clore le tout, ils auront plus ou moins lourdement insisté sur mes nombreux talents au lit.Un portrait parfait, donc. De quoi vous sentir flattée et céder rapidement à mes avances enflammées. Mais il semblerait que les apparences soient trompeuses.
Je m’appelle David. J’ai 25 ans. Et je suis un gigolo.
Il y a deux ans, j’ai abandonné cette activité pour une femme que j’aime. Je ne souhaite pas reprendre ce soi-disant métier. Je ne veux plus vivre cette humiliation constante, cette recherche d’escroquerie à chaque seconde. Alors n‘’espérez plus, ne rêvez plus, et laissez-moi en paix ! S’il vous plaît !"
Je manque pousser un hurlement de rage et froisse violemment la lettre. Non, je ne peux pas dire ça. Je ne peux plus évoquer ces jours d’horreur, de cauchemar ! Malgré tout, il faut bien que je la dise, cette vérité qui me hante ! Qu’elle comprenne ! Qu’ils comprennent tous ! Qu’ils aient pitié !Ils ne comprendront pas. Ils n’auront pas pitié. Ils ont besoin de son argent. Et ils sont prêts à tout pour y arriver. Même me tuer. Parce qu’ils préfèrent leur vie à la mienne.
Je prends une nouvelle feuille. Il faut que j’accepte la mission, que je la séduise. Je n’ai pas le choix. Je préfère encore me prostituer que perdre la vie. Je commence à rédiger une autre lettre :
"Ô Maria Magdalena,
Douce et belle madone qui éclairez le ciel grisâtre de ma vie, ange céleste descendu des cieux pour illuminer mes nuits, puissiez-vous savoir qui je suis, connaître mes sentiments !Depuis le jour fatidique où mes yeux fatigués se posèrent sur votre visage d’une perfection inégalée, je ne puis cesser de songer à vous. Si seulement une fois, rien qu’une seule fois, mes yeux aveugles pouvaient rencontrer votre doux regard bleu azur, qu’un ciel étoilé ne peut égaler ! Je rêve parfois à votre corps si…"
Encore une feuille de froissée. De déchirée même. J’ai vu la photo de cette vieille truie. Ridée, liftée, maquillée. Un monstre. Un monstre qui devrait user de mon corps. Alors que ma femme dort dans mon lit ! Non, je refuse. Je ne peux pas, vraiment pas. Je ne veux plus, le jeu est fini.Pourtant, il le faut. Parce qu’il est venu. Parce qu’il était là.
Aujourd’hui, toute la journée. Mon mentor. Mon « cher » mentor. Celui par qui tout a commencé…Bien sûr, au début, je lui rendais grâce. L’argent coulait à flots, et tellement facilement ! Il suffisait de sourire. De dire le bon mot au bon moment. Une chance pour un SDF comme moi. Et puis, peu à peu, il a fallu embrasser. Puis sortir, et rester boire un dernier verre. Passer la nuit, au final. Et lui, toujours présent, toujours souriant… Toujours moqueur.Qu’il ose en plus revenir, cet être abject !
Il était très poli, comme d’habitude. Il a sonné ce matin. Demandé après moi. Fait un baisemain à madame. Il s’est aussitôt attiré ses faveurs et s’est vu attribuer un café avec le sourire. Moi, je faisais semblant d’être accueillant. Ma femme s’y est aisément laissée prendre. Trop même. Je me suis demandé, ce matin, à quel point elle me connaissait. Peut-être ai-je fait une erreur. Toujours est-il que j’attendais qu’elle parte. Lui de même. Je le craignais, aussi. Surtout. Et puis finalement, il a fallu qu’elle s’en aille. Non sans un mot discret sur le charme de mon compagnon. Moi, je l’ai juste embrassée, sans rien dire. Elle est partie. Quand je suis rentré dans la cuisine, il avait déjà remis son chapeau et allumé son cigare. Il avait toujours voulu ressembler à Al Capone. Il possédait quasiment le même attirail de vestons et de pantalons. Bref, un vrai clone. A part la chemise hawaïenne, son « péché mignon » comme il aimait à l’appeler. Il avait l’air ridicule. Mais cela ne me donnait pas envie de rire. Pas du tout même. Je me suis assis en face de lui et j’ai attendu. Il était gros. Bien plus qu’Al Capone. Il ne devait pas s’en rendre compte.
« Alors, comment vas-tu ? » a-t-il demandé de ses lèvres bouffies.
J’ai poussé un soupir.
« Aux faits. »
Moins je parlerais, moins il aurait d’emprise sur moi. Ça, je le savais d’expérience.
Il sourit. Moqueur.
« Je pense que tu sais pourquoi je suis là. »
« Je refuse. »
Deux mots simples que je n’avais pourtant jamais réussi à prononcer auparavant.
Le sourire. Toujours.
« Laisse-moi d’abord t’expliquer l’affaire. Elle s’appelle Maria. Maria Magdalena. Elle est en vacances sur la côte d’azur. 50 ans, mais s’en donnant 30. Liftée. Et surtout, multimilliardaire. La démarche habituelle. Voici sa photo. »
Il me la tendit. Elle était exactement comme les autres.
« Je refuse. »
Je m’accrochais à ces deux mots. Désespéramment.
« Tu n’as pas le choix. »
Le sourire. Suffisant, cette fois. J’avais envie de le frapper.
« Tonio et Alfredo sont sur l’affaire, si tu vois ce que je veux dire. »
Oui. Je voyais très bien. Tonio et Alfredo étaient les meilleurs tueurs à gage de la région. Et ils ne viendraient pas pour la fille.
« Tu es vraiment sûr que tu ne veux pas le faire ? » reprit mon tas de graisse de mentor.
Comme s’il ne venait pas d’énoncer sa dernière phrase.
« S’il te plaît.. Nous avons besoin de toi. Cela me chagrinerait d’avoir à confier cette mission à quelqu’un d’autre. Vraiment. Mais je te laisse le choix. Comme je l’ai toujours fait. Je reviendrai demain matin. Avec Tonio et Alfredo, je ne sais pas si tu te souviens d’eux. Enfin, tu me diras si tu es d’accord ou non. »
« Pas devant ma femme. »
C’était tout ce qu’il me restait à dire. Je n’osais plus refuser.
« Voyons, tu nous prends pour des malfrats ? Nous sommes des gentlemen, nous connaissons la politesse. »
Il était presque aussitôt reparti. En me laissant le choix final entre la prostitution et la mort.
Je ressors les lettres de la poubelle. Je remets chaque morceau à sa place, patiemment. Comme si ma vie en dépendait. Et c’est le cas. Je ne sais pas quel morceau de papier finalement prendre. Il est des instants dans la vie où tout peut se jouer en un seul geste. Une seule seconde. C’est le cas de celui qui va venir. Celui de ma décision.
Je reprends les deux lettres en main, les relis une dernière fois et les remets dans la poubelle. Au fond. Je les brûlerai demain matin. Puis, j’ouvre mon tiroir. Tout au fond, il y a une cache. Une cache dont je suis le seul à posséder la clé. Je l’ouvre. Je fouille un peu.
Mon gros lard avait raison. J’ai le choix. J’ai même le choix de ne pas me décider entre les options qu’il me propose. Et d’en choisir une autre. Une qui m’assurera une entière liberté. Même si pour cela, il faudra que j’abandonne les derniers vestiges de ma fierté. De mon âme. Pour trouver le bonheur.
Je sors le revolver de sa cache. Un sourire carnassier, un peu fou, éclaire mon visage. Demain, mon mentor viendra. Avec Tonio et Alfredo. Mais ce n’est pas moi qui mourrait. Ce sera eux. |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 13:42 | |
| ** TEXTE N°2 ** - Citation :
- - Tuer … À croire que je ne sais faire que çà… Peut-être est-ce le cas… Ce boulot ne m’a attiré que des emmerdes, et ce n’est pas cette maudite dette qui me fera penser le contraire…
Je suis assis, là sur mon lit, à me torturer… Voilà trois ans que j’ai raccroché, que je me suis coupé de ce monde. Je n’étais pas mal payé, non, mais il est des choses que même le pire des hommes ne peut supporter. Quoi qu’il en soit, j’apprends aujourd’hui qu’un vieil engagement dont j’espérai m’être acquitté est revenu sur le tapis, c’est juste quand on se croit loin de ce monde qu’il revient à vous sans même qu’on s’y attende… Peu importe, je lis sur mon réveil digital qu’il est déjà minuit passé, il vaut mieux que je dorme, le sommeil, il parait que ça porte conseil…
- Bon allé…
J’espère trouver rapidement le sommeil… Ma chambre me paraît bien vide le soir : pas de radio, pas de réveil qui fait « tic-tac », pas de télé… Je n’ai plus qu’à fermer les yeux, si seulement cette journée n’avait été qu’un simple rêve… … … Un simple … … … rêve … … Bon sang, mais je suis où là ? Ce désert, je le connais… Le Koweït… Comment je suis arrivé là ?? Pan !! Mais on me tire dessus en plus ! Je dois me mettre à couvert au plus vide, là un fossé, il faut que je saute dedans de suite… M’y voilà à présent en sécurité… Quoique… Qui sont tous ses gars autour de moi ? Sergent Joshua Murrey, Caporal Sergio Ramìrez, et … moi … Oui moi ! Je me souviens à présent ! Ce désert, j’avais 20 ans, dire que je pensais vraiment y rester… Hey non Paolo ne sort pas ta tête !! Tu vas … Pan !! … Non… Paolo… J’ai l’impression de revivre tout ça, pourquoi ? Pourquoi je dois revivre ces horreurs ? Pan !! Celui-ci… Ce cliquetis, cette détente, ce son, la première fois que j’ai tué un homme. Pas un seul homme de mon peloton n’aurait réussi ce tir, une balle en pleine tête sous feu ennemi, face à une cible située à plus de 300 mètres et le tout en semi obscurité…
- C’est pas croyable…
Les soldats sortent à présent, ils attaquent, on attaque… Murrey me fonce dessus, je ne vais pas pouvoir l’éviter… Ouch !! Il m’ait rentré dedans de plein fouet, mais pourtant je n’ai rien senti… Que … Que se passe-t-il encore à présent ? - Où suis-je ?
Je l’ignore totalement, on se croirait en plein Time Square. Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qu’il m’arrive ? J’aimerai le savoir… Marchons, je n’ai rien à perdre. On est le matin, deux jeunes font un footing à ma gauche, un chien urine contre un panneau en face, et à droite, un homme en costard cravate marche, accompagné de deux autres, des gardes du corps je présume…Le plus vieux a une mallette noire, qu’il semble tenir fermement… Je vais le suivre, j’ai le pressentiment de le connaître… Quoi ??!! Il vient de s’effondrer ! Là, net, il marchait, puis il s’est écrasé au sol, comme foudroyé… Une tache rouge se fait voir sur sa belle chemise blanche à 200 Dollars… Cet homme… Je sais, ça me revient ! Je crois que c’est moi qui vient de l’abattre … Je lève la tête, là sur l’immeuble de chez Wilson and Brown. Mais pourquoi je revis ça ? Je dois aller le voir, enfin « le »… « Me » voir … Je dois aller « me » voir… Là il y a la route à quelques mètres, je cours, bouge pas… Hop j’escalade la barrière, il n’y a pas de voiture ? Etrange il y a toujours des voitures ici, quelle que soit l’heure… Un bruit, un moteur, derrière moi … Je me retourne :
- Ahh !!
Mais je me suis fait foncer dessus ! Je n’ai eu le temps que de fermer les yeux… Je les rouvre… Où suis-je encore cette fois-ci ? Combien de temps ce jeu va-t-il durer ? Où cela va donc me mener ? Si au moins je le savais… J’ai l’impression d’être dans une vieille bâtisse. Un incendie semble l’avoir ravagé… Le sol craque sous mes pas, d’anciennes poutres sont suspendues dans le vide, il y a à ma droite un escalier en spiral, à l’armature métallique. Ce bâtiment, je sais parfaitement duquel il s’agit, comment pourrai-je l’oublier ? Argentine … Buenos Aires … 28 Août 2005… Le jour où tout a changé… Le jour ou rien n’allait plus être comme avant… La mission d’origine était là aussi assez simple : éliminer un des chefs de cartel, un rival potentiel de mon « client ». Le plan aussi était simple : je savais qu’il devait se rendre au port en vue d’acheter un nouveau bateau. En face du port de plaisance, il y avait un vieux bâtiment qui avait brûlé lors d’un incendie quatre ans auparavant, la position idéale en somme… Je vais poursuivre devant moi, sans doute me trouverai-je installant mon arme, ou attendant ma cible… Oui je suis bien là, prêt à tirer, évidemment…
- Eh bien « tu » n’es pas en retard, ou du moins je ne suis pas en retard…
Non, pour ne pas être en retard, je ne l’étais pas… Je me souviens avoir même deux heures d’avance, mais qu’importait… Mon arme était munie d’un silencieux, tout allait se passer comme tout s’était toujours passé, du moins tout devait se dérouler ainsi…
L’homme est arrivé, je ne voulais même pas le laisser se rendre aux bateaux, je voulais en finir rapidement. Il pointa sa tête quelques instants, j’ai tremblé, et j’ai préféré attendre encore un peu, et pourtant je pouvais l’avoir à ce moment-là… Mais quelques secondes plus tard, je disposais d’une fenêtre de tir parfaite, j’ai donc profité de l’occasion, mais évidemment, tout ne s’est pas passé comme cela devait se passer. Cet homme d’une cinquantaine d’année avait un fils, qui devait avoir à peine plus de dix ans… Il allait serrer son père dans ses bras, le coup est parti, le jeune s’est effondré, mais pas son père… Je n’ai jamais réussi à tirer une seconde fois, j’aurai pu remplir le contrat, tuer ce mec, mais je ne l’avais pas fait, non, j’avais fait bien pire… Durant toute ma vie, avec ce boulot, des ordures, j’en ai tué, tellement que je ne les compte plus… Mais là j’avais tué un innocent… Clic… Pffiou… Ca yest, le déclic, suivi du tir, le gamin vient de s’écrouler, et moi, je suis là. La scène est encore plus horrible vue de l’extérieur… Cette fois-ci, je n’ai pas eu le courage de regarder le coup partir, de me voir le tuant, non…
Je n’ai jamais rempli ce contrat, je n’en ai jamais rempli d’autres depuis… Je préfère partir de cette pièce, j’en ai encore trop vu. J’en ai assez de chercher des réponses, un but à cela, un pourquoi, je veux que cela cesse ! Je pousse la porte, et qu’est-ce que je vois ? Tout est noir, il n’y a rien derrière cette porte, je me retourne pour voir cette dernière, mais il n’y a rien non plus. Je suis dans le noir, seul. Je m’effondre par terre, j’en ai assez de cette mascarade, pourquoi dois-je revivre tout ça ?
-Tu te demandes pourquoi tu revis tout ça…
Là, un homme vient de me parler, je suis où cette fois encore ? Un parc, encore, mais je ne le connais pas celui là… Cet homme, c’est ce vieillard, assis sur un banc, une bouteille de Martini à la main. Autant lui parler à mon tour, peut-être sait-il quelque chose sur ce qu’il m’arrive…
- Oui en effet. - Ce n’était pas une question, viens t’asseoir…
Je n’ai rien à perdre à le faire, après tout ce que je viens de revivre, ce n’est pas m’asseoir aux côtés d’un vieux clochard qui changera grand-chose…
- Que me voulez-vous ? - Moi ? Absolument rien… - Qu’est-ce qui m’arrive ? - Eh bien je ne sais pas, je dois t’avouer ne pas être docteur… - Alors pourquoi me proposer de m’asseoir à vos côtés ? - Tu n’en as pas assez ? - Comment savez-vous ? - Je le sais, c’est tout. - Est-ce que je peux faire quelque chose pour arrêter ce calvaire ? - C’est à toi d’y répondre. - Rah !! J’en ai assez de cette comédie ! - Eh bien arrête tout dans ce cas… - Quoi ? - Bon, je dois y aller, au revoir mon vieux, un bon conseil, ne fait pas ce contrat, c’est tout ce que je peux te dire…
Là je reste bouche bée, qu’avez-t-il voulu dire ? Bonne question… Une de plus… Mais j’entends un bruit, comme le son d’une radio, oui une musique ! D’où vient-elle ? Je dois en trouver la source… Là derrière l’arbre devant moi, j’y vais… Mais je n’y vois rien, rien d’autre que de l’herbe, autant rebrousser chemin, mais il n’y a plus rien derrière moi !! Plus d’arbre, je me retourne, plus d’herbe non plus, bon sang ! Et je tombe !!
- Ahhh !!!! Mais qu’est-ce qu’il se passe ??
Je me redresse en sursaut ! Cette musique… L’autoradio… Il est 6h30 … Déjà… Et j’ai ce rendez-vous… Rendez-vous à la vie, rendez-vous à la mort… Je devrais sans doute encore devoir tuer… Mais qui ? Pourquoi ? Il ne faut pas ! Si je ne le fais pas je serai tué à mon tour ! Mais quelque part ce n’est qu’un juste retour des choses… Non je dois sauver ma vie !… Mais encore au prix d’une autre ? Et s’il y a encore un gamin ? Non je dois refuser, partir… Et mourir ? Tuer et vivre ou laisser en vie et mourir… |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 13:46 | |
| ** TEXTE N°3 ** - Citation :
- Des pensées… elles étaient innombrables, en cet instant. Voilà trois heures déjà qu’il avait croisé, comme par hasard, l’homme en noir, costume cravate impeccable, lunettes de soleil noires, très propre, comme à son habitude. Jason n’avait pas encore réalisé. C’était comme si ses facultés mentales avaient été brusquement occultées. Il n’arrivait plus à penser, son cerveau fonctionnait au ralenti. Il n’avait pas dit un seul mot, son visage était resté sans expression à l’annonce de cette nouvelle, cette incroyable nouvelle, malheureusement tellement réelle. Il avait marché, lentement d’abord, puis plus vite, jusque chez lui. Là, il avait claqué la porte, la sueur perlant, coulant sur son front, creusant des petits sillons sur ses tempes grisonnantes. Il s’était servi quelque chose de fort, en avait repris, puis repris encore, jusqu’à lâcher le verre, ses mains tremblant si fort qu’il lui était devenu impossible de se saisir de quoi que ce soit.
Personne chez lui. Ah, oui, sa femme, Anne, était en voyage d’affaires, un riche marché japonais requerrait sa présence. Et ses enfants…son enfant… Cela faisait plus de quinze ans que Théo était mort, souvenir effacé au gré du temps. Seul persistait de lui quelques photographies, sur la cheminée, sur la table de chevet, dans la cuisine ou au salon. Sa mort, à l’époque, avait anéanti la jeune et heureuse famille. La joie d’être parent, la joie d’élever un enfant, de le voir grandir, faire ses premiers pas, puis aller à l’école. C’était un bonheur indescriptible, à nul autre comparable, et voilà qu’on leur retirait. Anne avait beaucoup pleuré, mais s’en était remis, le temps guérissant les blessures. Mais chez Jason, cette perte avait pris une toute autre forme : il s’était renfermé, faisant rejaillir sa hargne sur quiconque l’approchait. Il était taciturne, parlait peu, répondant par monosyllabes. Et il n’avait pas tardé à perdre son travail, ses amis, seule sa femme lui était restée fidèle. Il voulait exprimer sa haine, son mépris pour le monde, le dégoût que lui inspiraient les gens qu’il côtoyait fréquemment.
Aussi, il avait commencé à fréquenter des personnes louches, buvant de plus en plus souvent, s’adonnant à des activités souvent hors des limites de la Loi. Et c’est ainsi qu’il l’avait rencontré. Sa rencontre avec lui s’était ensuite toujours déroulée de la même façon : Jason, hors de sa maison, au magasin, au parc, croisait un homme en costard, très bien mis, qui lui glissait quelques mots et une grosse enveloppe dans la main. Et il en était de même depuis plus de 14 ans.
Mais maintenant, tout cela était fini. Il y a une semaine, Jason s’était décidé à reprendre sa vie en main, de faire de lui un autre homme que celui qu’il avait été durant ces 14 années d’égarement. Mais d’un autre côté, durant tout ce temps, une personnalité s’était révélée en lui, sombre et ténébreuse. Peu à peu, au fil du temps, Jason avait pris goût à ces activités. Il sortait de plus en plus souvent, monopolisait en quelque sorte le marché, très exigeant, des mercenaires. Il ne se donnait plus de limites, sa seule passion désormais étant d’accomplir avec succès ses contrats. Oui, une passion. Voilà ce que représentait pour lui le métier de tueur à gages.
Quant à sa femme... Elle ne se rendait compte de rien, elle aussi était très prise, également par son métier, qui, lui, était plus régulier, plus platonique. Depuis la mort de Théo, elle s’était plongée dans son travail, tout comme son mari s’était plongé dans la boisson, gravissant rapidement les échelons de son entreprise, jusqu’à atteindre le poste de vice présidente d’une grosse boîte de Manhattan. De fait, elle passait beaucoup moins de temps au domicile conjugal, ne voyant plus qu’épisodiquement son mari. Elle prenait ce nouveau poste très à cœur, cumulant dîners d’affaires et rendez-vous à l’étranger. Et Jason se retrouvait seul, affreusement seul, ce qui lui permettait de sortir en toute quiétude, jamais inquiété par quelque affaire familiale.
À vrai dire, sa relation avec Anne était morte en même temps que Théo. Certes ils étaient mariés, mais sans cela, il ne se verraient plus. D’ailleurs, Anne avait sûrement un amant. Mais Jason n’en n’avait que faire. Au moins, lui n’était pas préoccupé par des affaires de cœur, il avait ainsi le champs libre pour accomplir ses malsaines besognes. D’ailleurs, ces besognes ne pouvaient souffrir d’aucune relation sentimentale.
Et voilà. Seul dans sa cuisine, la nuit tombée, Jason était encore en train de se questionner sur la conduite à tenir. Et c’était un rude combat intérieur qui se déroulait dans son esprit. D’un côté sa volonté de redevenir un homme de bien, respectable, de tourner le dos à cet infâme passé, et de l’autre côté ce goût qu’il s’était découvert, cette passion de tuer, de planter ses yeux dans ceux de sa proie agonisante alors qu’elle allait rendre son dernier soupir. Jason aimait ce dernier regard, l’étincelle de vie qu’il emportait, qu’il volait des yeux mourants de sa victime, comme un trophée. Mais cela appartenait à une autre vie, n’est-ce pas ?
Oui… il le savait. Il s’était juré de ne plus jamais tremper dans aucune affaire, de ne plus jamais prendre un contrat. Ce serait totalement en désaccord avec ses engagements tous récents que de répondre à la demande qui lui avait été faite. Il ne voulait plus entendre parler de contrat. Sa morale lui interdisait de trahir le serment qu’il s’était fait. Il sourit à cette évocation : sa morale… depuis quand avait-il une morale ? Ou alors, elle se serait tue pendant 14 ans pour revenir le déranger en ce moment, crucial ? Eh bien… oui peut-être, justement, cette morale serait le signe qu’il « revenait à la vie », qu’il avait coupé tous ponts avec son passé. Mais non ! Il ne devait pas se laisser aller à de futiles sentiments. Il se reprochait cette faiblesse. Il avait toujours été fort, moralement, au moment de porter le coup fatal, jamais aucun remord ne l’avait visité. Alors pourquoi commencer maintenant ? Pourquoi sa conscience l’empêcherait désormais de tuer ? Parce qu’il avait vieilli, voilà tout. Et parce qu’il était fatigué de toute cette violence. Et peut-être aussi parce qu’il ne trouvait plus d’intérêt à tuer. Plus d’intérêt ? Il se surprenait lui-même à penser cela.
D’abord, ce métier lui garantissait des revenus plutôt aisés, et surtout, il lui permettait de s’évader, de s’exprimer, à sa façon. Chaque meurtre était une œuvre d’art en lui, qu’on pouvait interpréter, à l’instar d’un livre, ou d’une peinture. Et l’argent… Jason se faisait miroiter tout ce qu’il pouvait se permettre, depuis qu’il avait débuté dans le milieu. Oui, décidément, il y avait de nombreux avantages à ce métier. Et c’était si bon ! Ce sentiment de puissance que l’on éprouvait lors du dernier geste… ç’en était jouissif ! Et en même temps qu’il se faisait ces réflexions, il sentait bien qu’il glissait sur la mauvaise pente, il allait accepter ce dernier contrat : trop de choses s’alignaient pour qu’il se dirige en ce sens. Il tenta, dans un dernier sursaut de moralité, de se détourner.
- Oui, mais… tu es faible, tu ne peux même plus t’en passer ! Faible et vénal, voilà ce que tu es devenu, Jason !
Et le combat intérieur se poursuivait. Qu’importe, puisque s’il ne prenait pas ce contrat, il serait tué ? Il était donc obligé de s’y plier. Et voilà l’argument qui arrêta sa décision. Demain, il irait se promener, et comme par hasard, il croiserait des personnes, des personnes qui pourraient lui être utiles, à lui procurer… de fausses identitées, des armes, des renseignements. L’esprit finalement apaisé, il reprit son verre, et but pour honorer ce dernier contrat. Promis, après celui-là, il raccrochait. Mais en attendant, il avait du travail, demain s’annonçait passionnant. Son horloge sonnait minuit alors qu’il allait se coucher, ses pensées calmées, en paix. |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 13:48 | |
| ** TEXTE N°4 ** - Citation :
- Je me souviens de bien des choses de ma vie, sans doute trop. Enfin, vous savez, il y a des choses qu'il vaudrait mieux oublier, sans ça elles vous apportent de sales histoires parfois. On va dire que pour ma part, j'ai pas mal bourlingué dans ma vie, mouais. Voyez vous, le milieu mafieux, j'en connais un rayon. Non pas en tant que mafieux moi même, mais en tant que fournisseur, et employé – genre pour faire les salles besognes – Ah ça… Les armes à feux, la drogue, l'argent, les cartes, les clubs mal fréquentés…c'était mon credo. J'ai même eu la chance de marchander avec l'un des Grands de la Pègre, un des Parrains. C'est quelque chose… je peux vous dire que face à ce genre de type, vous vous tenez à carreau ; un simple geste pouvant, avec un peu de chance, vous coûter un membre…Sinon c'est au cimetière et sans éloge. Qui irait plaindre quelqu'un qui joue avec les flics et la loi ? Quelqu’un sachant très bien qu'il met sa vie en danger en jouant avec un feu qu'il ne contrôle pas ? J'en connais pas des masses.
Mais voilà, les poursuites en bagnoles dans les rues la nuit, les casses dans les banques, les deals crapuleux, les ventes sentant l'arnaque ou même les liquidations plus ou moins propres, c'est du passé pour moi. On peut dire que je me suis rangé, mouais. Ce métier, c'est pas bon pour l'organisme… Que ce soit pour ce stress continu ou ce flingue pointé constamment sur votre tempe à chacune de vos virées... Dans ce milieu, il n'y a pas de repos, c'est soit toi, soit eux. Les marchandises et une belle langue qui ne fourche pas sont tes garants de survie…et encore, parfois ça ne suffit même pas. Un imprévu peut très vite tout faire capoter...Et pour tout vous dire, c'est pour ça que je suis parti de ce milieu...mais comme quoi...on échappe pas à son passé, enfin c'est ce que je me dit maintenant, depuis aujourd'hui...
Et c'est pour ça que je n'arrive pas à dormir... Foutue vie ! Je me demande pourquoi j'existe.. ce que je dois faire... Quelle heure est-il ? Deux heures treize. Et merde... plus que cinq heures, et je devrais choisir… Et quel choix... redevenir la crapule que j'étais, avec de grandes chances de finir six pieds sous terre, et peut-être sauver mon fils... Ou m'enfuir loin de tout ça, tout oublier ? Est-ce un choix humain ? Je me le demande. Et je me demande également si je suis un bon père… Je sais ce que je devrais faire en tant que tel mais... d'un autre côté, je ne peux pas redevenir celui que j'étais… Je ne veux pas. Je... bordel ! Non… calme toi, calme toi… Tente de réfléchir convenablement… Récapitule, depuis ce jour maudit où tout a commencé… Ainsi tu pourras choisir ce qu'il faut faire. Oui…
Il m'a suffit ce jour de me regarder dans la glace en me rasant, un malaise me prenait aux tripes dès le matin. Mais là c'était différent de d'habitude. Quand je pense que mes deux compagnons sont morts... et pas moi, j'aurais peut être dû crever ce jour là, ça aurait été plus simple. Voilà où j'en suis maintenant… Face à tout ça… Impuissant, à cause de ce que j'ai fais... ou plutôt de ce que je n'ai pas fait.
Tout ça parce que cet enfoiré de Pelegro est devenu parrain… Et aussi... parce que je ne lui ai pas rapporté cette maudite valise de billets. Je me demande bien pourquoi les mecs de l'autre gang ne m'ont pas descendu ce jour là. J'avais tué deux de leurs gars, et me suis chèrement défendu pour arriver à en balafrer deux ou trois, mais non, il m'ont prit la mallette, et je suis revenu chez moi… Ma femme tuée… Joli tableau, heureusement les flics ne sont par venu… Et je ne sais pas qui en est l'auteur. Ce gang ? Sans doute, je ne sais plus où j'en suis maintenant…
Il fait chaud en plus, et ce ventilateur qui marche plus ! Le monde est contre moi c'est pas possible !
Je m'assis en tailleur sur mon lit et allume une cigarette, j'en ai bien besoin tiens. Pour me détendre un peu, une bonne bouffée et je me laisse tomber sur mes coussins, regardant le plafond. Ah... c'est bon de ne penser à rien, même une seconde, c'est reposant. Mais cela ne dure guère longtemps et je me revois dans mon taxi, et ce mec qui me braque de son flingue, derrière mon siège. Et voilà qu'il m'annonce que Pelegro a kidnappé mon fils… J'aurais dû me douter de cette voiture noire le matin, en le déposant près de l'école, je suis con… Ces cinq années de vie paisible n'ont fait que d'amoindrir ma force... je suis devenu une loque bonne à rien. Chienne de vie.
Et… Quand ce mec est sortit de ma voiture, j'aurais tout donné pour pouvoir le tuer, au lieu de ça je l'ai regardé comme une statue, pétrifié par ce qu'il m'avait dit… C'est sûr, si on demande à monsieur tout le monde de tuer quelqu'un après lui avoir fait signer un papier comme quoi il lègue toute sa fortune à un mafieux, sous peine de voir son fils unique mourir, il y a de quoi se suicider non ? Devenir dingue alors ? Ou peut-être jouer au héros ?
Moi c'est différent, j'ai du métier… Mais je me rends compte qu'au final ça ne m'apporte pas grand chose de plus et je me sens démuni, ne sachant que faire.
D'un coup de poing rageur j'éventre le mur dans un bruit sec, quelques perles de sang tombent sur mes draps… J'avoue avoir envie de le crever de mes mains, de voir son sang se répandre sur le sol… Non... ça ne sert à rien, et ce n'est que pure folie… Je serais mort avant d'être entré dans sa demeure... et mon fils aussi… Mais… raaa ! Pourquoi ? Et il est déjà quatre heures trente... je ne sais toujours pas quoi faire…
Pour certains, ça semblerait être une évidence, en tant que bon père... mais je me retrouve à penser que je ne l'ai jamais été, pour douter ainsi… Quelle pitoyable image je peux avoir, ça me fait pitié et me dégoûte. Mais de toute manière, même si je m'enfuis comme un lâche, il me poursuivra, elle est pas belle la vie ?
Mais... peut-être est-ce un rêve ? Et je vais me réveiller demain, oui ça doit être ça ! Un affreux cauchemar... j'espère…
Alors pourquoi j'ai si mal ? Pourquoi je saigne et je sens cette douleur physique et mentale… Cette torture... ce tourbillon de sentiment qui me hante ! J'en peux plus ! J'ai envie de le crever, cette pourriture du diable, quitte à crever à mon tour !
Je me lève du lit, dommage que je n'ai pas de punching ball, je l'aurais bien pulvérisé pour tout faire ressortir. Par inattention, je renverse une pile de bouquins... je suis maudit. Arrivé dans la salle de bain je me regarde dans la glace… Je me ferais presque peur avec ma tête de déterré… et ce regard perdu. Une profonde lassitude m'envahit… Si je meurs, mon fils le sera sans doute aussi, quelle honte. Mais est-ce que je l'aime assez pour jouer au héros ? Peut-être… Pour redevenir la brute ignoble que j'étais... je n'en sais rien.
C'est en partie pour ça que je ne bois pas... sinon je casse tout. Et, ennemis, inconnus ou amis, je frappe sans distinction. Et je me souviens de mes interrogatoires… Ah ça c'est sûr... on ne m'appelait pas le Bourreau pour rien… Et c'est que je pourrais y reprendre goût… si je recommençais... non... je ne peux pas... pas devant mon fils... non. Mais si je ne fais rien... tout sera fini… Je n'aurais plus qu'à me pendre ou à me noyer dans un lac.
Et dire que je n'ai jamais été croyant… Mon Dieu s'il te plaît aide moi à trouver une réponse dans cette merde immonde dans laquelle je suis ? S'il te plaît…
Et je reste là, sur mon petit balcon, à regarder le ciel, l'implorant même, je me maudis… |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 13:52 | |
| ** TEXTE N°5 ** - Citation :
- Une nuit sans repos
Les flammes, les flammes dansants au milieu de l'obscurité, ravageant tout sur leur chemin, reduisant tout à l'état de cendres fumantes. Rien ne pouvait échapper à ces flammes, elles brulaient, lentement, tout ce qu'elles pouvaient, créant de longues entendues de fumée s'envolant dans le ciel. Hiruma se trouvait là, temoin de cette fournaise. Il voyait le feu dévorer le village, entendait les cris de panique et de douleur des victimes de l'incendie. Etrangement, il ne bougeait pas, il réstait là, immobile, comme si ces hurlements d'appel à l'aide ne le concernaient pas.
Puis, il sentit un liquide chaud couler le long de sa main. Il leva le bras et le vit tacher de sang. Il regarda autour de lui et se rendit compte qu'il se trouvait au milieu d'une marre de sang, recouvrant le sol et montant jusqu'à ses chevilles. Mais il voyait que, petit a petit, le niveau montait et que sur cette étang reposaient des centaines de cadavres. Les flammes avaient disparues, de même que le village et les cadavres, l'horizon était rouge. Face a lui se tenait un homme, debout, un sabre a la main. Le sang ruisselait le long du tranchant de la lame puis se jettait dans cet océan de sang, goutte par goutte. L'homme fixait cette étandue rouge avec attention, si bien qu'Hiruma ne put voir son visage. Soudain, il redressa sa tête et porta son attention vers lui, son regard perçant temoignant d'une folie meurtriere. Hiruma fut terrifié quand il reconnut le visage taché de sang qui lui faisait face. Ce visage, il le connaissait bien. Ce visage n'était autre que le sien, c'était cet homme qui avait commit ce massacre, il se voyait en train de commettre un carnage.
Il se mit à avancer lentement vers Hiruma, sans que ce dernier ne puisse faire quoi que ce soit. Puis il s'arrêta, face a lui, et planta la lame de son sabre dans sa poitrine, affichant un regard de satisfaction et un sourire malsaint. Il murmura ensuite quelques mots a sa victime:
'' Je dois tuer, nous devons tuer, tu dois tuer!''
Hiruma tomba en arrière, puis fut recouvert par l'océan rouge. Il chuta dans les profondeurs, coulant toujours plus profondément, comme s'il n'y avait pas de fin... Il se redressa brusquement et jeta un rapide coup d'oeil autour de lui. Il fut soulagé de reconnaître sa chambre.
'' Ce n'était qu'un mauvais rêve.'' Pensa-t-il. '' Juste un mauvais rêve...''
Il se ralongea et tenta de se rendormir. La chambre était eclairée par la faible et grisâtre lumière de la lune, baignant la vallée dans une nuit calme et tranquille. Seules les bourrasques de vent venaient troubler le silence qui deumerait en ce lieu. Pourtant, malgre ses efforts, il n'arrivait pas a trouver le sommeil.
Il sentait son coeur battre dans sa poitrine, rapidement. Son corps était recouvert de sueurs froides et il tremblait, comme s'il savait que quelque chose de terrible allait se produire. On lui avait de nouveau demande de tuer, mais il ne voulait pas. Mourir? Il s'en moquait, sa vie etait devenue infernal. Hiruma repensait au visage qu'il venait de voir, un visage recouvert d'un horrible sourire, un sourire terrifiant, degageant une aura de peur, avec un regard, montrant un désir ardent de tuer, transperçant la chaire tel une lance. Ce visage était le sien et il en avait peur. Il le sentait, sortant lentement de l'obscurité, comme s'il se reveillait apres un long sommeil. Ce visage qu'il avait réussit a enterrer revenait peu a peu en lui et en même temps, des centaines de souvenirs, sous forme de flash: Lui, un sabre à la main, tuant sans pitié, les morts, le sang, beaucoup de sang. Il en avait assez. Il ne désirait pas voir ces douloureux souvenirs. Il avait prit tellement de vies que cela le hantait. Il arrivait tant bien que mal a supporter le poids de ses crimes, mais revoir tout cela en meme temps, il ne pouvait pas.
Une voix résonnait dans sa tête, chaque seconde elle gagnait en intensité, se faisant de plus en plus forte et fréquente. Il tentait de l'ignorer, mais plus le temps passait et plus il était attiré vers cette voix. Elle répetait sans cesse la meme chose: '' Je veux tuer.'' Hiruma voulait la faire taire, car il sentait peu a peu sa folie sanguinaire revenir en lui, son ancien désir de tuer. Il hurla de colere en se relevant pour tenter de dissiper cette envie et cette voix, puis plus rien. Aucun son ne lui parvenait. Il pensa avoir réussit, mais la partie sombre qui l'habitait n'allait pas s'avouer vaincue si vite.
''-Tu veux que j'arrete?'' Entendit Hiruma.-Qui est là?'' Demanda-t-il en regardant autour de lui d'un air affolé.-Tu ne me trouvera pas avec tes yeux, il te faudra chercher en toi pour me voir.''
Hiruma parut tout d'abord surprit et ne comprit pas ces paroles, mais après quelques secondes de réflection, il sut ce que cela voulait dire.
-Tu as comprit. -Mais, impossible. Je dois être... -Fou?'' L'interrompit la voix.'' Pourquoi pas? Cela expliquerait tout, mais rappels-toi de ceci: J'existe, pour de vrai. Je veux tuer à nouveau, comme autrefois. -C'est un cauchemard, cela n'est pas réel... -Oh non, le cauchemard tu l'as déjà fait et, je t'ai tué. Comprens-tu ce que cela veut dire? Cela veut dire que tu ne me battras pas, je prendrai le contrôle de toi et j'irai accomplir ce que nous savons faire de mieux: tuer. -La ferme! Je ne veux plus, j'ai vu couler trop de sang, j'ai prit trop de vie... -Tu n'as pas la force d'assumé ce que nous avons fait, mais n'ais pas peur, je vais m'occuper de tout maintenant. Acceptes ce travail!''
Hiruma sembla hésiter un moment. Peut-être que cela était mieu ainsi. Tout abandonner, arrêter de se battre, il en avait assez de lutter. Depuis des années il se rappelait ce qu'il a fait, ses crimes horribles.
'' Oui, c'est ça. Abandonnes ce combat perdu d'avance. Pourquoi continuer ainsi en repensant toujours au passé? Laisse-moi m'occuper de tout...''
Mais il se souvint de la promesse qu'il se fit. Il avait promit de ne plus jamais prendre de vie, de ne plus jamais tuer aucun humain. Il ne pouvait pas briser cette promesse...
-Je ne veux... pas redevenir le monstre que j'étais. Je ne veux plus avoir les mains tachées de sang. -Quoi? Et comment m'en empêcher? Tu sais très bien que tu ne resisteras plus très longtemps. Tu étais faible autrefois et tu l'es encore maintenant. Laisse-moi m'occuper de tout, comme la dernière fois. Penses à ta femme et à ton fils qui ont été tué, laisse la colère et la haine que tu as envers ce monde te dominer. -Non, car je sais qu'ils ne voudraient pas cela, j'ai fait une erreur qui a couté la vie a des centaines de personnes et je compte bien ne pas la refaire. -Tes paroles sont vaines. Quoique tu fasses je reviendrais. -C'est ce que nous verrons...''
Les premiers rayons de soleil illuminèrent la vallée, dissipant petit a petit la fine brume qui la recouvrait. Ils eclairèrent la chambre d'Hiruma. Ce dernier était assit sur les genoux, a terre, son katana et son wakisashi a la ceinture, souriant.
''-J'ai gagné.'' Dit la voix. -Pas encore...''
Hiruma prit le tento a coté de lui et sortit la lame du fourreau.
''-Qu'est-ce que tu fais? Arrêtes! -Tu ne t'y attendais pas à ça, hein?''
Puis il planta la lame dans son buste. Un filet de sang coula de sa bouche et de sa plaie. Hiruma tomba sur le coté. ''-Espèce d'imbecil...'' Dit la voix dans un ultime souffle.
Il s'écroula a terre, mort...
'' Même si je n'arriverai jamais a racheter mes fautes. Même si mes crimes ne seront jamais pardonnés, par mon sacrifice je sauverai des vies...'' |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 13:56 | |
| ** TEXTE N°6 ** - Citation :
- Je n’arrivais pas a fermé l’œil, pourtant il aurait bien fallu. Ca m’aurait grandement aidé. Qui sait ? Peut etre les dieux m’auraient permis de rever de belles choses, je ne sais pas moi, une taverne au calme, un diabolo menthe glacé a la main, une paille a la bouche. A la terrasse de cette taverne meme, avec le soleil me caressant tendrement le visage de ses rayons chaleureux, bronzant mes epaules que je denuderais pour lui. Et il m’accorderait aussi de l’argent dans ce reve peut etre. Allez, soyons fou ! Riche a million. Non, a millard !
Mon cœur se sera soudain de nouveau a l’idee d’un nouveau souhait.
Meli pourrait peut etre etre dans mon reve. Revenu dentre les morts, me serrant contre lui brievement mais tendrement, comme il aimait tant le faire, pudiquement, comme part peur d’etre decouvert par un dieu jaloux de notre bonheur, me deposant un de ses rares baisers dans la nuque. Nous deux nous chamaillant pour avoir droit au dernier glaçon dans mon verre vide de tout diabolo menthe. Je le gratifierais d’une petite moue, parodie de bouderie quand il m’empecherait de commander une biere ou encore une vodka. Je ne bois pas de toute facon, mais c’etait si bon d’etre reconforté comme une enfant par ses soins pour compenser cet interdit, que je le faisais a chaque fois.
Meli …. Pourquoi me l’avaient ils enlevé ? Pourquoi lui alors que j’aurais du etre a la sa place ?
Et voila que celui qui m’en avait privé revenais me voir.
Au fond de moi, je l’admirais et j’étais fière de cet honneur. C’est MOI qu’il veux, malgre toutes ses années passées a m’effacer de la circulation. Il ne m’avait pas oubliée et avait du remuer ciel et terre pour me retrouver. Moi, la meilleure de la profession. Moi qui exallait dans tout ce que j’entreprenais. Moi Harley Kingsdom, la calamity janes des temps modernes, comptueuse de carte hors pair, femme fatale et fine dague redouté meme des guerriers les plus farouches.
Ouais, ca c’etait dans l’ancien temps, redescend sur terre Madame Twarn. Ton ancien promis c’est avéré le plus grand pourri de la terre et ton mari, Melenope Twarn a ete abattu a ta place, tu t’en souviens ?
Et la, tu serais prete a sortir de ta torpeur bienheureuse, de ta vie, laissé ton poste de professeur dans cette grande université et partir a la l’aventure avec l’ordure qui a tué ton mari ?
Tuer c’est mal.
Je me mis a rire nerveusement malgre moi.
Le dernier qui avait prononcer cette phrase devant moi avait ete, a titre postume, la risée de toute la pegre. Il faut dire que j’etais tres doué pour mimer de facon parodique mes victimes.
Le demon du jeu et de la folie en moi voulait que je reprenne ma place aupres de mon promis, ce fougueux amant qui m’avait initié, qui avait trouvé en moi un « talent qu’il ne fallait pas gacher ».
« Gacherais tu ton talent Harley ? Oserais tu te faire a toi-même cet affront ? Tu merite mieux que ca. »
Ces propres mots, prononcés hier. Jeune et credule demoiselle, tu l’avais suivi il y a longtemps. Ces beaux yeux, son sourire. Le seul a te regarder, a t’aimer, a apprecier ton talent.
Les cartes, les maths, la precision, la finesse. D’apres lui, tu avais le choix entre prestidigitatrice et milliardaire.
Ton choix fut vite fait, tu l’aurais suivit jusqu’au bout du monde, hein ? Il t’as appris a tué, tu n’as pas bronché. Ca t’as meme amusé. Il a voulu t’apprendre a boire, et la encore, tu as comblé toute ses esperences. Le groupe entier pouvait parier sur toi, tu tenais toujours la derniere aux concours de boisson.
Tu etais heureuse, petite cretine, pourquoi a-t-il fallu que tu gaches tout ?
Je fremis, me rapellant le jour où William a decouvert que j’avais eu une aventure avec mon pigeon, que je laissais peut a peut tomber le contrat et que le charme que j’etais censé opéré sur lui pour l’arnaquer, je ne le simulais pas.
« Ta maman ne t’as dont jamais appris qu’il ne faut pas jouer avec la nourriture Harley darling ? Soit une gentille fifille, plume moi ce pigeon avant de l’achever et de le devorer jusqu'à ce qu’il ne reste plus rien … dans son gros compte en banque ».
Le pigeon, Meli, avait fini par etre achevé et devorer, c’est vrai. Mais achevé par le plomb de William et devoré par ses cochons.
Les larmes pelerent dans mes yeux pendant que ma partie d’honnete femme se lancait dans ma tete dans une contre argumentation.
Tu ne vas tout de meme pas te réengager aupres de ce monstre, non ? Et pourquoi s’il te plait Harley ? Pour te sauver des porcs de William, ces minions petits animaux de compagnie qui ont deja devoré nombre de vos victimes communes ?
Tu accepterais ca, toi, la douce professeur Twarn que les eleves adorent et admirent ? Tu tuerais des innocents pour epargnez ta vie ? Crois tu vraiment que Meli t’as sauvé et a pris la lame qui devait t’etre destinée pour que tu continu ainsi ?
La lame qu’il a pris a ma place. Je me tournais dans mon lit. Sur ma table de chevet se trouvait cette dague. William, par cruauté, me l’avais donné. Mon porte bonheur il parait. La meilleure lame du pays.
C’est vrai, j’avais essayer , c’etait la lame la plus fine, la plus legere et la plus meurtriere que je n’avais jamais porté.
Machinalement, je l’attrapais et m’amusais a la lancer en l’air et la rattraper, a quelques centimetres de mon joli petit nez. Maman aimé d’ailleurs a m’apeller Cleopatre. Moi j’aimais pas. Cleopatra, c’etait le nom du chat de la maison.
En l’air. Retourner. Retomber. Rattraper.
Je jette un coup d’œil affolé a l’heure. Dans 1 heure meme pas, William sera la. Que la nuit passe vite quand sa vie et celle des autres que l’on y decide.
En l’air. Retourner. Retomber. Rattraper.
Ce manege dure encore 30 minutes, une grande demi heure a me demander quelle sauce mangeront les cochons de William.
Je ne peux pas. Je n’arriverais jamais a le refaire.
Toujours la meme chose. Jouer, gagner. Jouer, gagner. Ce au moins 5 fois. Et puis enfin jouer et faire gagner le pigeon. Le seduire. Prendre un verre. Passer du temps avec lui. Une fois le pigeon plumé, le tué, le faire devorer par les cochons de William.
En l’air. Retourner. Retomber. Rattraper.
Des pas dans l’escalier.
En l’air. Retourner. Retomber. Rattraper.
Les Santiags qui claquent.
En l’air. Retourner. Retomber. Rattraper.
« Harley ! Ma cherie ! J’espere que tu as fait le bon choix ! »
En l’air. Retourner. Retomber. Rattraper.
La poignée de la porte s’ouvre. Ca y est, mon choix est fait.
En l’air. Retourner. Retomber.
Je ferme les yeux et, dans une ultime pensée de ravissement, je souris a travers le filet de sang. Meli me tendait une main, un diabolo menthe dans l’autre. |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 15:35 | |
| ** TEXTE N°7 ** - Citation :
- "Alexander Lakewood. 38 ans. 15 ans de tôle. Moyen de pression: une femme, deux enfants. Situation: il s'est rangé à sa sortie de prison. Emploi: Réparateur automobile. Spécialisé dans le déverrouillage de coffres..."
Gros Tony écoutait attentivement toutes les informations que son conseiller lui donnait. Patron du crime de plusieurs quartiers de Seattle, il avait organisé un braquage, qui devait avoir lieu le lendemain. Mais un de ses homme avait été arrêté à la dernière minute... Il cherchait donc un remplacant.
Il se leva, et ordonna qu'on aille le chercher. Il fallait qu'Alexander participe. Un homme de main demanda:
"Et si il refuse ?"
Le Patron sourit férocement: "Bousculez-le un peu." *** Lakewood était mécanicien dans un petit garage perdu. Il était en train de fouiller dans le capot d'une voiture quand deux types louches le prirent à part. Rapidement, ils lui exposèrent la situation.
"Hors de question. Gros Tony trouvera quelqu'un d'autre. J'suis un mec rangé, maintenant."
"Non, tu nous as mal compris...t'as pas vraiment le choix. Tu imagines pas ce que le Patron peut nous ordonner de faire... à toi, ou a ta famille... 'Faut que tu sois devant la National Bank à 4h du matin. T'as interet d'être lâ."
Puis les deux hommes de main sortirent du garage, laissant Alexander seul, perdu dans ses pensées. Cette nuit-lâ, il dormit assez mal... *** Quinze années auparavant, Lakewood avait décroché un "contrat" semblable, à la "Big Stingy Bank". Ca devait être le plus gros coup du siècle... Ce jour-lâ, c'était Alexander qui faisait le guet, menaçant les civils une arme à la main, pendant qu'un "collègue" vidait les coffres, et que deux autres patrouillaient dans l'édifice. Les hommes de la sécurité avaient été maîtrisés. Tout se passait pour le mieux, si ce n'est qu'un des otage jouait au héros, en tentant de s'échapper plusieurs fois, ou en essayant d'appuyer sur un bouton d'alarme. Au bout d'un certain moment, le braqueur l'avait assommé d'un coup de crosse sur la tête.
Un garde de la banque en avait profité pour lui sauter dessus, pendant qu'un autre donnait l'alerte. Alexander luttait pour garder son revolver que l'homme voulait lui arracher. Un complice arrivait déjà pour rétablir l'ordre, mais quelqu'un avait appuyé sur la gachette, et une balle avait touché une fillette de 7 ans. Le mécanicien n'oublierait jamais cette vision: une enfant en habits du Dimanche, le teint blême, les yeux fermés, une grande flaque écarlate s'épanouissant autour d'elle. Il n'oublierait jamais non plus le regard assassin, empreint de tristesse, que lui avait lancé sa mère...
Mais ce n'était pas l'heure de laisser passer en premier les sentiments. Une demi-heure plus tard, la banque était entourée par les gendarmes et les forces spéciales. Les cambrioleurs menaient un siège. Les civils étaient devenus des otages, et la blessée un dommage collatéral. Lakewood savait que c'était horrible de penser ainsi, mais c'était maintenant sa vie qui était en jeu... De longues minutes passèrent, et rien ne bougeait. Seuls les cris de la foule au-dehors mélé à la voix d'un policier criant "Rendez-vous ! Vous êtes cernés !" se faisaient entendre. Alexander pensait que sa dernière heure était venue. Le S.W.A.T. allait donner l'assaut d'un moment à l'autre. Le braqueur n'était pas croyant, mais il se signa avant d'entamer une prière. Il n'y avait plus d'échappatoir. Ses "collègues" étaient rassemblés autour de lui, se rapprochants des otages, pour ne pas qu'un tir de précision ne vienne les abattre d'un coup.
L'attaque commença, mais pas comme le pensaient les bandits. Les grilles de ventilation au plafond s'ouvrirent toutes en même temps, libérants des grenades lacrymogènes. Les compagnons de Lakewood tiraient sur des cibles invisibles, esperants toucher quelque chose. Les civils étaient évacués rapidement, et Alexander avait laché son arme, et s'était jeté à terre. Il entendit juste quelques détonations confuses, puis il vit une grande lumière quand les portes d'entrée furent ouvertes. Des mains l'agrippèrent, le menottèrent, et l'emmenèrent dehors. Seul un autre braqueur avait survécu, sûrement de la même façon que lui. Puis il fut rapidement jugé, avant d'être envoyé au pénitencier d'état pour 15 ans. *** Il se réveilla, couvert de sueur. Il s'était juré de ne plus faire ce genre d'expérience. Gros Tony se débrouillerait sans lui. Il défendrait sa famille si il le fallait. Mais plus jamais il ne voulait faire de mal à qui que ce soit, ou risquer sa vie malhonnêtement. D'ailleurs, il était déjà 7h du matin. |
| | | Elvia Invité
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Dim 1 Juil - 15:41 | |
| ** TEXTE N°8 ** - Citation :
- Je fixais le plafond d’un regard vide, le visage dénué de toute expression. J’habitais un petit appartement miteux, un peu a l’écart du centre ville, là où les gens ne disposant pas de beaucoup d’argent étaient censés se retrouver. Evidement ce n’était pas la grande classe, mais cela me suffisait à moi-même.
C’était un petit studio, faiblement meublé. Un lit était disposé au centre de la pièce, collé au mur dans sa largeur. Je l’avais récupéré à une brocante, il était plutôt en bon état. Une commode était installée juste à coté, supportant une petite lampe de chevet et un paquet de cigarettes entamé. La pièce comptait une seule fenêtre, dont la vue donnait sur l’arrière de l’immeuble. On pouvait simplement y distinguer un pan de mur crasseux, s’élevant sur un tas d’ordure dégoûtant. Allongé sur mon lit, je repassais sans cesse l’événement de cet après-midi. Je travaillais dans un petit garage, situé à quelques pas de chez moi. Dans la journée, un homme avait fait irruption dans la pièce. Plutôt bien bâti, il portait un costard avec des chaussures d’un noir éclatant. Il sonda un instant l’environnement et s’avança vers moi.
« David Cartis ? — Oui ? — Je suis Mike Dubrey, je suis envoyé part Monsieur Sobat. — Sobat ? »
Mon visage se crispa. Sobat, un homme puissant, avait bâti sa fortune sur la vente de drogue, et possédait plusieurs complexes immobiliers. L’homme était sûrement son petit chien, chargé de la basse besogne. Je serrais les dents fortement, puis repris la parole.
« Que veux-t-il ? — Il compte sur vous pour livrer un colis important. Monsieur Sobat tiens également à vous signaler qu’il serait très embêté que vous déclinez son offre, vous… voyez ce que je veux dire David. »
Dubrey m’avait mis au pied du mur, laissant ma colère monter progressivement. Les menaces m’avaient toujours dégoûté. L’homme me regardait d’un air sérieux avec un léger sourire, fier de me lancer sa salive à la figure.
« Vous savez que j’ai arrêté de faire ça ! Lançai-je d’un ton ferme.
— Nous savons que votre séjour en prison vous a fait réfléchir, mais vous serez bien payé pour cette affaire. Monsieur Sobat est prêt à doubler le montant habituel. » Soudain, l’affaire prenait une tournure différente. Et puis, avais-je le choix ? Sobat n’aurait pas hésité une seconde à me tuer si je refusais son offre.
L’homme repris d’un ton direct.
« Monsieur Sobat vous laisse un jour de réflexion, je repasserais demain dans la journée pour avoir votre réponse. Bonne journée David. »
Dubrey se retourna en direction de la sortie.
« C’est ça ! Bonne journée », dis-je d’un ton ironique.
Je repassais cette conversation dans ma tête. Je m’étais tourné de l’autre côté pour essayer de prendre une position confortable, mais rien à faire, je n’arrivais pas à trouver le sommeil. En réfléchissant, je me ferais une coquette somme d’argent, mais l’idée de retourner en prison ne me réjouissait guère. Une nouvelle bouffée de chaleur se fit sentir, je suais abondement, et l’oreiller était devenu chaut et humide. Je le chassais d’un geste brusque, essayant de chasser ma frustration.
Les heures passèrent et je n’étais toujours pas décidé. Je m’étais assis sur le rebord du lit pour m’allumer une cigarette. Inspirant une profonde bouffée je me dirigeais vers la fenêtre. Le sol était poisseux et grinçait à chacun de mes pas. Je regardais dehors, essayant de percer la pénombre. Après tout, pourquoi pas ? Je pouvais le faire une dernière fois, et empocher l’argent. Je ne pouvais pas risquer grand-chose après tout. Sur cette idée, j’étais parti me recoucher, attendant que le sommeil me gagne.
Le petit matin arriva rapidement, laissant sur mon visage les marques profondes de cette nuit agitée. Je m’approchais du petit lavabo d’une démarche hasardeuse et fébrile. Je pris soin de me laver le visage d’une eau froide pour tenter de dissiper les cernes qui me défiguraient.
« Aller David, courage », me dis-je.
Je pris un petit déjeuner : un simple café avec une cigarette. Je m’étais ensuite dirigé vers la salle de bain, le savon ne sentait même plus, il se limitait à son unique tache, nettoyer.
Après mettre habillé, je pris la route du garage. Le ciel était grisâtre, un petit vent s’était levé et me brûlait les yeux. Arrivé à quelque pas de l’établissement, j’apercevais Mike Dubrey. Il attendait sur le parking, adossé sur une voiture noire. Les vitres étaient teintées, et on ne pouvait pas distinguer l’intérieur du véhicule. À quelques pas de la voiture, il se redressa et s’avança vers moi.
« Bien dormi, David ? — Pas trop mal. — Vous avez pris votre décision ? — Oui, j’accepte l’offre. »
Dubrey sortie un petit papier de sa veste et me le tendit.
« Voilà vos instructions. Veillez à ce que ce soit fait dans les règles, et monsieur Sobat sera généreux. »
Dubrey remonta dans sa voiture, laissant apparaître un intérieur cuir de grande classe. Je le regardais partir en épluchant la note qu’il m’avait remise. Il était indiqué un lieu ou j’allais trouver une voiture avec le sac dans le coffre, l’adresse de la livraison, et l’endroit où j’allais déposer ensuite l’argent. À première vue, ça avait l’air assez simple. Après ma journée de travail, je me rendis sur le lieu prévu. Un homme attendait près du véhicule. À mon arrivée, il m’interpella.
« David Cartis ? — Oui. — Les clés sont sur le contact », dit-il d’une voix agressive.
L’homme se retourna et partit aussitôt. Je montais dans l’auto, rien à voir avec une voiture de luxe. Les sièges étaient déchirés et il y avait une odeur infecte. J’avais roulé un petit moment avant d’arriver à la seconde adresse. Le quartier n’inspirait pas confiance. Il était jonché de petites maisons miteuses et les trottoirs étaient maculés de voitures désossées. Je me garais devant l’une d’elles. Hésitant un moment avant de descendre, les mains crispées sur le volant, je pris une profonde respiration. Je ne savais pas ce qui pouvait se passer une fois à l’intérieur, et l’angoisse me montait à la tête. Je sortis de la voiture avec courage, ouvris le coffre, et empoignai le colis. J’étais maintenant devant la porte, la frappant de trois coups. Un homme m’ouvrit, les yeux rouges et le teint blanc. On pouvait sans conteste voir que ses loisirs étaient de se piquer toute la journée. J’étais rentré d’un pas assuré, pour ne pas faire apparaître ma peur. Dans le salon, c’était un fumoir inimaginable, quelques loques humaines étaient étalées sur le sofa, les yeux vides en train de regarder le plafond. Il fallait faire attention où marcher, des cannettes vides étaient à même le sol, disposées comme dans un dépotoir. J’étais maintenant dans une petite pièce à l’écart. Une petite table était posée au centre, avec un sac et une arme posée sur sa surface. Un homme était assis là, me dévisageant avec méfiance. Rien à voir avec les camés du salon, celui-là avait la peau colorée et avait l’air sur de lui.
« Tu viens de la part de Sobat ? — Oui, confirmai-je d’une voix plutôt atone. — Très bien, fait moi voir ce que tu m’apporté. »
Je déposais le sac sur la table avec délicatesse, fixant l’arme avec une nervosité déconcertante. L’homme l’ouvrit et vérifia son contenu. Quelques goûtes de sueurs me coulaient sur le visage.
« Très bien, dit-il, voilà pour toi, il me lança le sac qui était sur la table, et maintenant part. » Je pris le risque de lui tenir tête. « Une minute ! Je vérifie. »
J’ouvris le sac pour contrôler son contenu. Des billets sous cellophanes étaient entreposés à l’intérieur. L’homme me fixa avec un vilain rictus.
« Satisfait ? dit-il en souriant. —Oui. »
Je refermais le sac rapidement et sortie de la maison. C’était fini, l’affaire était terminée, je montais dans la voiture et pris la route pour la dernière adresse. Dubrey était là, toujours avec cette voiture noire. Je descendis du véhicule et lui donna le sac. Il l’ouvrit pour vérifier à son tour le contenu. Comblé, il me donna une enveloppe. À son ouverture, une agréable liasse de billet y était glissée. Il y avait là de quoi refaire ma vie, du moins, repartir du bon pied et régler toutes mes dettes. La vie m’avait sourie un instant, mais c’était pour moi, la dernière affaire que j’entreprendrais. |
| | | Ominoe Gondana Gardienne du Conseil.
Nombre de messages : 1051 Age : 37 Style Littéraire : En tout genre (ou presque) Animal représentatif : Euh...un pekari ? Passion : Ben heu...RP, ordi, lecture, musique, beuverie, cours de Gérard...et tout le reste Date d'inscription : 13/02/2007
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] Lun 16 Juil - 1:42 | |
|
Voici la liste des résultats!
Texte lauréat: Texte 1, avec 30 votes favorables.
Second: Texte 6, avec 24 votes favorables. Troisièmes: Textes 3 et 4, avec 23 votes favorables. Quatrième: Texte 2, avec 14 votes favorables.
Nette domination du premier et un podium serré donc ! Et sans conteste vu les points du quatrième...
Je délivre donc maintenant les noms d'auteurs.
Texte 1: Ambre Melifol Texte 3: Zehyr Texte 4: Astriel Texte 6: Schaft
C'est donc Ambre Melifol qui gagne ce concours : Bravo à elle !!
Pour les votes, c'est ICI | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] | |
| |
| | | | Troisième concours [Gagnante : Ambre Melifol] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|