Prologue: Seul
Akilio roula, tapis dans l'ombre de la falaise, il était sûr que son maître ne pouvait l'apercevoir, et pourtant, c'était la deuxième flèche qu'il évitait, comment diable ce vieille homme pouvait voir dans cette pénombre?
Jouissant de sa nouvelle agilité, il entrepris de gravir la paroi de cette vertigineuse falaise, l'aube approchait, et il ne pourrais pas se priver de nourriture plus longtemps, il devait à présent marcher à découvert, et chasser...
Au quart de son ascension, il atteint une petite corniche, où il tenta de se reposer, en vain. Les évènements de la nuit l'en empêchait, et, tandis qu'il parvenait à s'endormir, ce ne fut qu'un sommeil troublé qu'il trouva, les cauchemars tourmentant son esprit.
Il ne put dormir qu'une heure, tout au plus, réveillé par Lysis, qui, comme à son habitude, avait dormis enroulé autour de sa nuque, cette petite créature, était un
Wird, une partie de son esprit, sa conscience, son compagnon. Tout au long des années qui les avait liés, leur complicité c'était forgé, ainsi que leur caractère.
Cela n'était pas perceptible dans le canyon, mais, en surface, le soleil était levé, il fallait faire vite, dans quelques heures, ses rayons inonderais le gouffre, et Akilio serait à la merci des flèches de son poursuivant.
Il le savait, son Mentaï n'hésiterais pas à tirer, dans la guilde, il n'y avait pas de place pour les faibles.
Il croqua dans du pain dur, son dernier morceau, il en cassa un bout pour Lysis et reparti à la conquête de la haute paroie.
Lorsqu'il s'agrippa à la dernière prise, lorsqu'enfin il arriva au sommet, l'astre solaire éclairait la moitié du mur, en dessous de lui, il se hissa, puis, s'agenouilla au sol, haletant, il admirait enfin cette grande étendu de roc et de terre, ou toute vie végétale était réduite à pousser à l'ombre des immenses pierres, et à survivre, sans parfois, la moindre goûte d'eau pendant plusieurs mois...
...
le désert du Lienort, c'est ainsi qu'on le nommait, peuplé de créatures horribles, il était de loin l'endroit le moins accueillant de la région, et à part les peuples nomades du sud, personne ne s'y aventurait de son plein grès. Mais voila, Akilio n'y était pas non plus de son plein grès, c'était son entrainement qui voulait ça, et son maître, le pourchassait, l'obligeant à fuir, seul...
Chapitre 1: Rencontre sous le vent...
Sihà, dans l'ambiance étouffé de cette haute tour, ne put s'empêcher de remarquer la beauté du jeune garçon, remuant les cendres, comme sont maître lui avait appris plusieurs années auparavant, elle découvrit bientôt l'itinéraire qu'empruntait son fils. La magie de vision n'opérait pas longtemps, et, ne pouvant se résoudre à l'abandonner dans cette affreux désert, elle décida, pour la deuxième fois de sa vie, d'enfreindre les règles de la guilde, abandonnant son poste de sentinelle, elle quitta bientôt la pièce, pour se rendre au
Lienort...******
Edrin observait le jeune garçon depuis l'aube, sa façon de grimper les hautes paroies, son agilité, tout en lui le destinait à devenir mercenaire de la guilde, et pourtant, un défaut, le plus importants, risquait de tout empêcher; son aptitude à ne pas obéir, à enfreindre les règles.
La pipe du vieille homme était éteinte depuis longtemps lorsqu'il s'en aperçu, et, quand il fut temps, quand l'astre solaire avait atteint son plus haut point dans l'ascension céleste, le maître ferma les yeux, et il ne fut plus là...
******
Le vent se leva, au loin,
Akilio sentit la détresse d'un jeune bouc, éloigné du troupeau, il s'était laissé prendre au piège par une crevasse, une proie facile...
Oubliant tout fatigue, il marcha, vent de face, il allait à reculons, la force du zef jouant contre lui, il lui fallait fermer son long manteau, serrant la capuche par des liens de cuire qu'il trouva dans sa bourse, il continua, emmitouflé de la sorte, il ne pourrait se défendre en cas, d'agression, c'était un risque à prendre si il voulait manger....
Arrivé au bord du gouffre, il trouva le bouc dans un piteux état, s'abritant tel une plante à l'abri d'un immense rocher, il sorti son arc et une flèche de son carquois, l'encocha, visa...une proie facile, vraiment...
Il lâcha son trait, la flèche alla se figer dans l'épaule de l'animal, qui, titubant, résistât.
La surprise d'
Akilio lui fit poussé un cris, une autre flèche, puis une autre encore suivirent son trait, la bête gémis, s'effondra.
Deux silhouettes apparurent au milieu du sable virevoltant, le jeune garçons restât tapis dans l'ombre et à la sécurité de son rocher, il pouvait voir dans le gouffre, une des silhouettes examiner la carcasse, c'était un homme, il retira une flèche de la hampe, l'observa, et rejoignit la deuxième silhouette, ils échangèrent quelque mot dont
Akilio ne put saisir le sens, puis, toutes deux s'éloignèrent, chacun de leurs cotés.