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 Adieu [épistolaire]

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Kensei
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Kensei


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Adieu [épistolaire] Empty
MessageSujet: Adieu [épistolaire]   Adieu [épistolaire] Icon_minitimeSam 1 Sep - 13:25

[HRP] Ecrit plus que personnel puisqu'il met fin à plus d'une année de chef dans ma belle et grande alliance qu'est la FuF univers 24.[/HRP]




« Le principal ennemi de l’amitié, ce n’est pas l’amour. C’est l’ambition. »
Philippe Soupault



Aliéné, voilà ce que je suis.
Et du loin de mes larmes, je fête ma liberté. J’ai longtemps cru que le bonheur se trouvait dans les yeux des autres, mais les leur n’étaient en vérité que ceux de tristes vampires ; de pitoyables suceurs de sang drainant lamentablement tout bonheur extérieur à eux.
En réalité, chacun se bat pour sa propre survie, tantôt sous la bannière de la vertu, tantôt sous le porche de la légitimité. Les uns se dressent et les autres suivent ceux qui pourront satisfaire leur soif de fatuité.
Déjà si jeune, j’assiste au dépucelage de ma crédulité. J’ai si longtemps cru au dévouement et à la loyauté que m’en voilà piégé. Bien sûr, quelques résistants subsistent encore au pays de l’amitié, la vraie, dénuée de toute convoitise, de toute ambition, mais il faut bien se rendre à l’évidence, cette terre est desséchée. Dans cet Empire perdu -ou presque-, le domaine des rois semble avoir été mis en jachère. Je ne parle bien évidemment pas de ces rois qui ne voient à travers leur royaume qu’un moyen de pouvoir, de contrôle et d’autosatisfaction, je vous parle bel et bien de ceux qui aiment leur royaume, de ceux qui le chérissent et qui sacrifieraient leur vie pour lui.
Je vais à la fenêtre et scrute mes semblables, a priori humains. Mais, le dos tourné, les yeux dans le miroir, j’aperçois d’immenses vautours et je sens leur regard, leurs ombres empreintes de convoitise danser sur les murs. J’assiste chaque jour un peu plus à ma montée par les uns, à ma descente par les autres. Alors je regarde, assis sur la montagne, le désert environnant et je devine les contours d’un futur peut-être moins prometteur. Les plaines fertiles de mes souvenirs, de nos souvenirs, ne semblent plus offrir que de douloureuses semences. Leur effrayante maigreur m’attriste et je me contorsionne. Mon agonie résonne dans cette immensité tandis que la brûlante odeur de la fin vient jusqu’à moi, cautérisant mes rires. Défunte joie, tu muselas mes cris, mais en l’absence de foi, je ne puis plus me taire. Usé par l’ingratitude, l’injustice et l’hypocrisie, je m’en vais. Les yeux tournés vers un horizon moins sombre, j’ai la certitude d’un monde meilleur marqué au fer de la tolérance. Mon cœur pardonna, consola, accepta et aima, mais voilà que les flèches qui sauvèrent se retournent contre mon carquois.
Ce matin, je me suis réveillé avec la conviction d’un jour meilleur. Il n’en était rien. Toujours les même prétentions, les même critiques, les même rancœurs. J’ai offert une année de ma si courte vie à ce que je croyais le plus, la fraternité. Mais le déluge de traîtrise et d’hypocrisie a déferlé sur les royaumes et le vaisseau que je m’étais construit commence malheureusement à sombrer. Au fond de moi résonne l’hymne de la noblesse et je me sens plonger. Abandonner le bateaux pour qu’il subsiste, grand et fort, n’est-ce pas là le devoir de tous les capitaines ?
Je me sens partir et je ne le regrette pas, ou plus. Je sais ce qui m’attend et j’ai la conviction d’affronter le meilleur des futurs avec la foi d’un prêcheur vertueux. Aux frontières de ce monde, je me montrerai grand.
Victime de la convoitise, martyr de la gratitude, je continuerai, dans cet autre monde, à tenir d’une main l’oriflamme de la noblesse et de l’autre le drapeau de la liberté.

Kensei


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