Aëringor
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 {Nouvelle}: Intempéries

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Syllas
Vagabond de la Place Blanche.
Vagabond de la Place Blanche.
Syllas


Masculin
Nombre de messages : 91
Age : 159
Style Littéraire : Science-Fiction evidemment....
Animal représentatif : Aigle Bicéphale, emblème des Paléologues.
Passion : Mettre des dates de naissance impossibles?
Date d'inscription : 03/02/2007

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MessageSujet: {Nouvelle}: Intempéries   {Nouvelle}: Intempéries Icon_minitimeDim 20 Mai - 21:25

{Nouvelle}: Intempéries Intemp2ri1
Intempéries



-Oui….plus aucun contact dites vous ?

Sur l’écran, le gouverneur hocha la tête :

-Aucune, monsieur le ministre.
-Mais c’est dramatique ! Il faut…

L’Amiral Syllas hésita quelques instants.

-Envoyez les Gardes. Qu’ils nettoient tout élément suspect. Il serait catastrophique que des puissances étrangères en apprennent trop sur ce qui se passe ici. Ca c’est déjà passé …il ne faut pas qu’ils sachent que ça s’est reproduit. Je ne suis pas si loin que ça. Tenez-moi au courant.

Il éteignit l’holoconférence et le visage du Gouverneur d’Acre disparut de l’espace entre Syllas et le siège de devant. L’Amiral, rangeant la discrète balise dans une poche, resta soucieux, le menton supporté par une de ses mains, quelques temps. Une voix le fit sursauter.

-Que ce passe-t-il ? Demanda Son aide de camp, le lieutenant Gregorius Oresson, dont il avait oublié la présence à ses côtés, sur la banquette arrière de sa limousine antigravitationnelle.

-Il semble que depuis avant-hier il n'y a plus aucun contact avec la ville d’Anray, à cinquante kilomètres d’ici. Notre route la contourne.
-Plus aucun ? Comment ça se fait ?
-Non. Rien. Plus de d’holophone, de poste écrite, de consommation énergétique ni même de pression dans les canalisations d’eau. Les quelques personnes en voyage par là ont disparues aussi.
-Et les villes voisines ?
L’officier soupira :

-On voit que vous avez grandi sur Eitso, là où on trouve des villages toute les dix kilomètres. Ici c’est beaucoup plus isolé. Il reste 50 kilomètres jusqu’à Anray à l’est, une trentaine jusqu’à l’autre bled le plus proche, nommé Ploraff. Pas moyen de voir d’un endroit à l’autre. Complètement isolé, surtout depuis l’invasion Xenos ou les villages se sont parfois fortifiés.
-Donc vous envoyez l’armée ?
-Oui. D’ailleurs…

Il sortit son micro-ordinateur tactique et après quelques pressions sur le très complexe clavier, une image aérienne s’afficha. Il faisait très sombre dans la région, et sur l’écran noir, un point de lumière s’affichait et un autre point, sombre, surligné en violet lui. Syllas s’expliqua :

-Le point lumineux c’est le village proche de Ploraff…et ici…

Son doigt se posa sur le point violet.

-C’est l’endroit où aurait du se trouver Anray.
-Tout est noir…

Il y a avait un doute dans la voix de Gregorius. Il lui avait semblé apercevoir un petit ovale bleu à l’écart du point violet, mais son supérieur éteignit trop vite la machine pour qu’il puisse en être certain.

-Je n’ais vu quelque chose de semblable qu’une seule fois…Il y a bien longtemps.

Son regard vagabonda sur le bas-côté de la route bétonnée à quelques centimètres dessus de laquelle la limousine planait à grande vitesse, route actuellement vide et généralement presque pas fréquentée.
Rassemblant de lointains souvenirs, il allait commencer à parler quand il aperçut quelque chose qui lui fit écarquiller les yeux.

-Chauffeur ! Arrêtez vous tout de suite ! Ordonna-t-il d’une voix habituée à commander.
-Que se passe-t-il… ? Interrogea l’aide de camp, mais avant qu’il eut fini sa phrase, Syllas avait déjà détaché sa ceinture et sautait du véhicule encore en marche.

Oresson mit quelques secondes de plus à réagir, puis se détacha aussi et descendit précipitamment sur la voie.
L’amiral était cinquante mètres plus en arrière, accroupi au dessus de quelque chose, un genou sur le béton, une main tendue.
Le Lieutenant courut pour rejoindre son supérieur. D’autres formes firent leur apparition dans les dernières lueurs crépusculaires du soleil.
Une forme humaine sur laquelle Syllas était penché, à la lisière de la forêt, un engin était renversé sur la chaussée.
Gregorius passa à côté. C’était une moto antigravitationnelle, un modèle récent d’après ses quelques connaissances en la matière, taille moyenne et au profil effilé assez sportif. Sérieusement amochée, elle avait fait une longue glissade incontrôlée comme l’indiquaient les trace au sol. D’après le bruit qu’elle émettait, elle devait encore être en phase de refroidissement : L’accident était récent.
Lorsque le lieutenant rejoignit l’Amiral, il découvrit le corps inanimé qu’il auscultait en détail.
Ses vêtements de motard étaient complètements déchirés et ensanglanté au niveau de l’avant bras, laissant voir une peau rouge de sang coagulé, sinon le tissus au niveau du ventre avait aussi été lacéré, mais gardait son intégrité. Le revêtement extérieur du casque avait été arraché lors de la chute, laissant voir sa structure, jusqu’à la visière, noire et fumée, fendillée. Du sang recouvrait tout le corps, provoquant instinctivement une réaction de rejet de la part du militaire.
Syllas tenait la main du bras droit intact, au niveau du poignet, pour prendre son pouls, et déclara à l’arrivée Gregorius:

-Il est encore vivant…mais il va mal…aidez-moi à le transporter jusqu’au véhicule !
-Ne vaudrait-il pas mieux appeler les secours ?
-Non…ils mettraient des heures à arriver. Nous ferons ça en voiture. Il faut déjà l’emmener dans la commune la plus proche, espérons y trouver un médecin…

L’aide de camp s’apprêtait à empoigner les jambes de l’accidenté quand un bruit l’interrompit net. Il venait de la forêt derrière eux.
Il jeta un regard interrogateur à son supérieur, celui-ci était devenu livide, et tendit main vers sa ceinture, d’où il tira son arme la plus lourde, un pistolet à impulsion SIP au long canon bardé de systèmes hétéroclites.

-Qu’y a-t-il, Amiral ? Qu’est-ce qui…commença finalement Gregorius
-Baissez-vous immédiatement! Hurla l’Amiral en tendant le pistolet vers la forêt au dessus de l’épaule du lieutenant, ça recommence…murmura-t-il à la suite en s’adressant à lui-même.

Oresson se jeta au Sol. Le béton était froid et l’aide de camp avait à présent le regard fixé vers la forêt. Une sorte de rumeur indistincte se rapprochait, et d’étranges lumières aussi. Il n’avait jamais encore entendu un bruit pareil…mais il semblait que Syllas ne savait que trop bien de quoi il s’agissait.
La rumeur était toute proche maintenant, de l’autre côté des taillis, et s’était immobilisée, suivie à quelques secondes près par les lumières. Ce répit fut de courte durée, les buissons bougeaient à présent.
L’espace d’une seconde le lieutenant entrevit une ombre là-bas. Un instant de plus et il en aurait reconnu les formes…mais L’Amiral avait déjà fait feu, et Gregorius fut complètement aveuglé par la lueur du jet à impulsion qui s’en alla droit vers l’endroit où c’était tenu l’ombre.
Son supérieur étouffa d’un juron et recommença à tirer, une rafale cette fois-ci, contre les bois.
Chaque impact provoquait un bruit aigu comme un jet d’eau haute pression contre du béton, et les arbres disparurent en quelques instants dans une fumée d’un bleue profond.
Soudain Oresson sentit un mouvement au dessus de sa tête. C’était Syllas qui s’élançait vers les sous-bois, tirant à intervalles réguliers. Son pied heurta la tête du malheureux subordonné qui sombra dans l’inconscience, sa tête retombant sur l’avant bras tapissé de sang pétrifié du motard, alors que les premières gouttes de pluie commençaient à tomber.

[HRP] Le post dépasse la taille maximale...je vais donc devoir faire un double post pour ne pas fractionner trop l'écriture.[HRP]


Dernière édition par le Dim 20 Mai - 21:50, édité 2 fois
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Syllas
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MessageSujet: Re: {Nouvelle}: Intempéries   {Nouvelle}: Intempéries Icon_minitimeDim 20 Mai - 21:25

* * *




Les essuie-glaces faisaient un bruit sourd en raclant la vitre, écartant pour quelques secondes les trombes d’eau qui s’abattaient sur le véhicule.
La limousine filait dans la nuit, les phares allumés, dans un silence juste troublé par la pluie qui tambourinait sur la carrosserie.
L’aide de camp émergeait lentement de la torpeur profonde dans laquelle il était tombé il y a …il se rendit tout juste compte qu’il ignorait combien de temps il était resté inconscient.
Son regard fit le tour de l’habitacle spacieux.
Il était allongé sur la large banquette arrière, et son regard passait en premier lieu sur le dos du chauffeur, Lyod Jon, petit homme discret et efficace dont les services étaient très appréciés.
Ensuite il tourna péniblement la tête vers la gauche. Syllas était là, le coude, soutenant sa tête, posé sur l’accoudoir, le regard errant dans le vide pluvieux. Il n’avait pas remarqué que le lieutenant fût réveillé.
Finissant de se tordre le coup, Gregorius jeta machinalement un coup d’oeil de l’autre côté. Mais là, il y avait quelqu’un aussi.
Vêtue des vêtements déchirés, le casque abîmé retenu par ses mains griffées et tremblantes sur ses genoux, la motarde dormait. C’était une femme encore assez jeune, mais son visage semblait tellement fatigué et abîmé qu’il devait y regarder à deux fois pour en être certain : Ses cheveux étaient fantastiques ; ils étaient d’un blanc neigeux, une couleur qu’il n’avait jamais vu, tellement pure…. Une giclure de sang séché maculait son visage au niveau d’une cicatrice profonde dans la joue. La bouche était entrouverte et ses lèvres frémissaient légèrement.
Remettant ses idées en ordre, le lieutenant se redressa péniblement. C’est juste à cet instant là que Syllas avait réagit :

-Vous vous êtes réveillé, constata-t-il froidement, sans même lui accorder un regard.

Finalement Oresson s’effondra contre la banquette et demanda à voix basse, mystérieusement épuisé lui aussi :

-Amiral…que c’est-il passé ?

L’autre ne répondit pas tout de suite, laissant s’écouler de longs instants :

-Je vous aie ramené avec l’aide de monsieur Jon dans la voiture, puis j’ai fait de même avec la jeune femme que vous voyez-là.
-Pardonnez-moi, excellence, mais que c’est-il passé avant ? Quand je me suis évanoui ?

Cette fois-ci la réponse fut prompte, véritablement abrupte :

-Il ne s’est rien passé.

Ce ton, le lieutenant le connaissait que trop bien. Il était sans réplique. Laissant lui aussi quelques secondes de silence, il demanda autre chose, désignant la motarde endormie :

-Est-ce qu’elle c’est déjà réveillée ?
-Oui. Elle a eut un accident en rentrant chez-elle, à Anray. Mais elle s’en sortira sans séquelles graves.
-Mais…le chemin d’Anray n’était pas dans le sens de la moto lors de l’accident!

Pour la première fois Syllas se tourna vers lui et le regarda dans le fond des yeux. Ce regard semblait tellement fatigué était emplit d’une expression grave et mélancolique. La dernière fois qu’il avait vu cette expression de visage, c’était quatorze ans auparavant, dans la lointaine région des astéroïdes de Stypenyn, lorsqu’ils avaient pour la première fois de l’histoire l’humanité fait face aux Xenos. L’amiral avait compris mieux que quiconque la menace universelle qu’ils représentaient…mais ici le regard avait aussi un éclat particulier en plus. Celui de l’expérience déjà vécue.

-Ca n’est qu’un détail…nous avons parlé, moi et la jeune femme. Sachez… qu’il ne s’est rien passé.

Cette fois-ci il avait tellement appuyé sur la fin de sa phrase que l’accent était passé du grave au métallique. Gregorius se tassa nerveusement dans son siège rembourré. Il commençait à être emplit d’une angoisse inexpliquée et oppressante.
Soudain la voix d’un du chauffeur vint le sauver :

-Excellence ! Nous arrivons à Ploraff.

En effet, les premiers éclairages publiques illuminaient la bande d’asphalte mouillé au dessus de laquelle ils circulaient. Jamais Oresson ne fut si content d’entrer dans un village. Ces lumières jaunes avaient quelque chose de civilisé, de rassurant…
En deux ou trois minutes Lyod Jon trouva le cabinet de médecin local et arrêta le véhicule sur un petit parking pavé. Ensuite il s’empara d’un parapluie sur le siège passager avant, qu’il déplia dehors et fit le tour pour ouvrir la portière de Syllas, qui sortit en dessous tout en mettant sa casquette, avant d’aller lui-même ouvrir l’autre portière et aider l’accidentée ensommeillée à sortir, puis son aide de camp.
Jon verrouilla la voiture même si c’était inutile dans une petite communauté d’un millier d’âmes, avant d’emmener tout le monde sous le parapluie vers le porche. Là, il replia le replia et ouvrit la porte.
L’Amiral suivit des autres pénétra dans le cabinet, et à cet instant, un secrétaire qui buvait son café le recracha et lâcha la tasse qui se brisa avec fracas au sol, la mine soudain blême.
Tranquillement, le ministre s’approcha du comptoir poisseux de café et adressa la parole à l’employé :

-J’ai envoyé un message il y a vingt minutes. Le médecin est-il là ?
-Heu…amira-…excellence…heu monsieur le ministre, bredouilla le malheureux, intimidé et complètement déboussolé de voir un des chefs de l’état apparaître dans le cabinet de son village perdu, vers minuit, en compagnie d’une blessée grave, le docteur L-Langlers est dans son… bureau…
-Bien. Dites-lui que nous avons un blessé qui a besoin de soins immédiatement.
-Tout de-de suite…Excellence…

Il passa derrière le comptoir en courant, fuyant le regard froid de l’Amiral. Quelques instants plus tard les brides de phrases « Qui ça !?....tu te fiche de moi !? Merd… » Éclatèrent au loin, et le praticien apparut dans le couloir, la blouse jetée négligemment sur le dos, courant :

-Amiral ! Excellence...
-Occupez-vous de cette jeune femme, coupa Syllas en désignant la blessée qui, les yeux mi-fermés, se retenait péniblement à un de ses bras et à un du chauffeur.
-Oui…immédiatement. Emmenez-là ici.

Syllas fit signe au chauffeur et au lieutenant de rester en arrière et suivit le médecin dans une pièce dont la porte se ferma brutalement.


* * *





Acreopolis était une grande ville, moderne, bruyante et trépidante.
Oresson était soulagé d’être enfin arrivé ici. Plus de ténèbres encerclant la voiture, plus de forêt encerclant la route, plus de vaste étendue vide autour de sois…
La chambre d’hôtel était vaste, bien meublée et bien chauffée. Satisfait, il s’installa sur un petit divan et s’empara de la micro-télécommande. Après avoir zappé un petit peu, le lieutenant s’arrêta sur la chaîne d’informations Jadéo-Unionienne :

« …grand festival de la peinture flamande et française actuellement au Musée d’histoire Pré-Unionienne sur Christiansa, en particulier ce chef-d’oeuvre de Van Loo… »

Sur l’écran tridimensionnel l’image d’une toile ancienne représentant un port où des navires à voiles déchargeaient leur cargaison apparut.

« …Maintenant les actualités de l’Union : c’est pendant une vaste manœuvre militaire d’entraînement de l’armée sur Acre dans la région d’Anray qu’à eut lieu à une catastrophe de grande ampleur : Les lignes électriques locales seraient entrées en contact avec des éléments explosifs et auraient déclenché une explosion dévastatrice qui a rasée le village et les alentours. Malgré l’intervention rapide de l’armée en entraînement à proximité directe, aucun survivant n’a pu être retrouvé. Les autorités militaires, dont l’Amiral Ministre de la Marine Nikolaï Syllas, présent dans la région lors du drame, ont interdit la région pour éviter d’autres accidents. »

Cette fois-ci ce fut l’Amiral Syllas qui apparu, assis à la même table que le gouverneur, s’adressant à la presse :

-…L’explosion a provoqué de nombreux incendies qui pourraient être dangereux pour d’éventuels bedeaux, la zone restera donc fermée jusqu’à nouvel ordre. Y a-t-il d’autres questions ?

La foule de reporters étrangers se mit à crier alors que l’image revenait au studio où la présentatrice enchaîna, impassible :

« Toujours selon les déclarations du gouvernement, l’incident se serait produit par l’accumulation de pluie dans un creux d’un des sustentateurs qui a produit un court circuit. Le nombre de victimes est estimé à plus de mille cinq cent…À présent les actualités internationales … »


* * *




Syllas

Terminé d'écrire le 20/05/07.

[HRP]Voilà: je publie pour une fois ici, après la Bibliothèque (nom propre) dans l'espoir de vous avoir donné quelques instants d'agréable lecture. Pour la bannière...je ne suis qu'un amateur graphiste (très amateur), donc pardonnez-moi si elle est pas terrible.
Pour ce qui ne me connaissent pas (en dehors des section débats et l'arbre des grands événements), c'est mon background habituel que l'on retrouve dans nombre de mes RP (et parfois dans ceux d'autres; clin d'oeil à Rumulus, Berzerker, Artémis et ceux que j'oublie).
Clin d'oeil aussi à Plogoff (29) pour le nom du deuxième village.
Voilà, tout est dit. Je reposeterais peut-être la suite ici (car il y en aura une!), mais elle serait pas dans la catégorie "nouvelles". [HRP]
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