Ero [ Courte nouvelle ]

Mes yeux se fermèrent un instant.

Ce parfum de myrtilles me rappelait de délicieux souvenirs des coteaux Nord de ma cité natale. Des vignes, des ronces des arbustes naissant; à la manière d'une exploitation gersoiseuse peu entretenue. Ces odeurs de fruits des bois troublées par le raisin comme les excellentes cuvées de ma jeunesse. Mes narines pouvaient presque les palper... Mais désormais je ne pouvais qu'entrevoir les évocations d'un passé révolu. Tous ces champs, tous ces lieux aujourd'hui disparus avaient cédé la place en partie à l'extension des Hommes... La senteur des herbes folles entrelacée à celle des coquelicots tourmentait toujours mon odorat, ces vieux souvenirs chéris au fond d'l'âme.

Au pied de la colline un lac rafraichissait l'atmosphère apportant de nouvelles fragrances humides. Ce léger brouillard opaque parsemé l'air de rosée matinale. Une grande respiration et toutes ses saveurs s'amalgammèrent dans mon esprit. Toutes ces si petites particules qui font de l'instant une jouissance de la vie. Le soleil brûlait mes paupières éteintes, réchauffant mon coeur. Mes mains se promenaient dans les paturâges, se laissant aller dans l'herbe, frôlant chaque petit brin, chatouillant mes sens comme cette mystérieuse main qui effleura soudainement ma joue.

Qui était ce ?

Un bel inconnu sûrement. Sa main frôla une nouvelle fois ma joue, comme une brise printanière, électrisant subtilement mon corps. Le bourdonnement des battements de mon coeur masqua le bruissement d'une robe. Les plis de la soie survolèrent mon bras. Un souffle s'approcha de ma bouche, lentement, chassant toutes les effluves qui m'avaient tant séduites. Elle toucha peu à peu la commissure de mes lèvres. Un soupçon de sucrerie, une peau velouté. Qui était elle ? Un doigt carressa ma joue, jouant avec ma mêche blanche, l'enroulant, la déroulant. Mes yeux n'avaient qu'un désir, s'ouvrir; pourtant je n'y parvenais pas, me délectant de l'invraisemblance de l'instant. Elle déposa un second baiser sur mes lèvres; plus volupteux, suave et doux. Son autre main commença à dégrapher le haut de ma robe. Le piment de se donner à une inconnue.

Ma robe glissa peu à peu le long de mon corps sous l'effet de sa main. Ses lèvres passèrent de la découverte au jeu, effleurant sans cesse les miennes. La fraîcheur de l'air se fit sentir sur ma poitrine nue mais ne fût bientôt plus qu'un lointain souvenir sous l'effet d'une caresse osée. Le désir naissait petit à petit dans le creux de mes reins. Je me hasardais à répondre à l'un de ses baisers, elle l'esquiva. Instinctivement je compris qu'elle voulait s'amuser de mon corps. Je lui avais déjà donné mon accord. Elle s'allongea sur moi, n'ayant toujours de cesse que de jouer de ses lèvres sur mon visage...

Triste réveil.

[ Et si je me mettais dans la peau soudaine d'une femme... Courte nouvelle écrite en pensant un instant au bonheur du désir. Bonne lecture ]

Invité

Eh bien, ma foi, joli petit texte C'est bien écrit, en tant que pro de l'orthographe [Ahahahah] je dirais quasiment pas de faute, et un style très agréable. Tu aurais pu peut être plus appuyé sur le moment des baisers et autres, des caresses ... Car la moitié est une description d'un endroit, et j'avous être resté un peu sur ma fin. A un peu retravaillé mais très bien

Bon je vais à mon tour confirmer les dires de Mido, c'est assez bien écrit, sans trop de phöteux. Mais il est vrai que l'on est un peu désenparé de ne pas en avoir un peu plus finalement, le texte en aurait été gratifié ...

Mais ça reste tout de même bien bon ^^

Mido a écrit:: en tant que pro de l'orthographe [Ahahahah] ... et j'avous être resté un peu sur ma fin

>> Moi je reste sur ma faim ^^'

Je retouche ce texte dans la semaine pour vous en offrir une version un peu plus aboutie avec peut être... Une suite pour les affamés. La description je l'espère sera plus "intéressante" pour vous bande de pitits pervers.

:P

Alléchant

Joli texte, avec de belles descriptions, et une pointe d'érotisme qui ne va pas trop loin et ne tombe pas dans la provocation.

Peu de fautes en effet. J'en ai reperé juste une (quoi je suis pointilleux?) :

Ce léger brouillard opaque parsemé l'air de rosée matinale.

Bravo !

Texte très joli... On y croit vraiment jusqu'à la fin... On se laisse porter par les sens du narateru et il en vient en effet un triste réveil... ^^

L'écriture est intéressante mais le fond manque un peu d'après moi. C'est une étoffe précieuse sans corps à l'intérieur.

Je pense qu'il faudrait une touche d'originalité dans le cadre, l'environnement, pour donner plus de profondeur, peut-être un lieu métaphorique donnerait plus de grandeur à ce texte dont le lieu dénote trop de naïveté, naïveté tout de même épicée. Very Happy

Sinon, c'est ce que j'ai lu de mieux de ta part. cheers

Citation :: C'est une étoffe précieuse sans corps à l'intérieur

Il ne faut pas exagérer non plus. L'étoffe est loin d'être précieuse, ce n'est qu'un petit travail rapide sur du descriptif. Je cherchais en effet quelque chose à mettre au fond, de plus profond. Tu as vu juste.

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