Je postes cette nouvelle que j'ai écris pour le concours d'Aëringor ici, afin qu'elle soit belle et bien archivée.
Cela m'a pris à peu près quatre heures pour l'écrire, donc pas énormément de temps par rapport à la somme de travail que je mets habituellement pour écrire quelques pages.
Il n'y a que très peu de changements, et ceux ayant votés pour le concours ne les remarqueront sans doute pas. A moins que je ne tombes sur des lecteurs assidus!
Bonne lecture à vous Académiciens, Pélerins, lecteurs en tous genres!
Je me permets de citer ici les quelques commentaires postés auparavant
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*Ayant un égo surdimensioné je n'en mettrais que quelques-uns particulièrement positifs
- Citation :
- le style est captivant et maintient attentif jusqu'à la dernière lettre. Un grand bravo à son auteur
- Citation :
- Le style est très agréable de même que la reprise du rêve du début à la fin m’a beaucoup fait rire.
- Citation :
- Oh, alors là, j'avoue, c'est un texte réalisé avec brio. La romance est très bien dosé entre le personnage principal à la jeune demoiselle.
- Citation :
- Chapeau ! Ce mot résume bien l'impression que j'ai eu en lisant et re-lisant ce texte. Réalisé avec brio, je félicite son auteur.
N.B: Me contacter par MP pour que j'ajoutes votre pseudo ou retires votre citation.Voici la courte nouvelle (3 pages) rédigée dans l'optique du concours, et surtout tout simplement pour le plaisir d'écrire.
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Partout où il se retournait, Sigurt de Landrec ne voyait que luxe et beauté. La salle dans laquelle il se trouvait était immense et magnifique. Elle méritait bien son titre d’Institut Impérial. Mais il fut tiré de sa rêverie par le gloussement des passants qui le dévisageaient et se moquaient ouvertement de lui.
Il jeta un rapide coup d’œil à sa tenue et faillit mourir d’apoplexie, malgré son jeune âge. Il était attifé d’un ridicule peignoir blanc avec des pantoufles roses en forme de lapin. C’était un cauchemar ! Il se laissa tomber par terre, les paupières closes, et se cogna durement la tête contre le sol en or.
-Aïe ! gémit-il.
La douleur lui fit rouvrir les yeux. Le décor avait changé du tout au tout. Il était à nouveau dans sa bonne vieille chambre impériale du Royal Palace. Il se débattit un instant avec une lourde couverture d’hermine et réalisa qu’il n’était non pas tombé dans les pommes, mais plutôt de son lit.
Une heure plus tard, le jeune empereur avait avalé un rapide encas et était fin prêt à se diriger vers le hall de l’institut impérial. C’était là que tous les jeunes dirigeants étaient formés pour diriger les divers Empires de l’univers. Alors qu’il grimpait dans le luxueux vaisseau de transport privé qui devait l’y emmener, il ne put s’empêcher de confier son rêve de cette nuit à son plus proche conseiller, histoire de vérifier si oui ou non il avait été suffisamment absurde pour faire cela.
- C’est un vieux rêve, on ne peut plus normal votre Sacro Excellence, le rassura le vieil homme moustachu. Nos ancêtres souffraient des mêmes visions paraît-il. Ridicule n’est-ce pas ?
Sigurt sourit faiblement. Il ne trouvait pas cela si drôle, et ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil à ses chaussures et à son costume, impeccables heureusement.
Peu de temps après, l’immense palais se profilait enfin à l’horizon. Comme dans ses songes l’endroit était d’un faste et d’une splendeur incroyable. La plupart des autres empereurs qui rentraient désormais dans l’enceinte de l’institut impérial portaient pour la plupart des tuniques de même classe. Abasourdi mais pas découragé pour le moins du monde, il quitta son vaisseau et rentra dans le bâtiment.
Guidé par son conseiller, il se retrouva rapidement dans un immense auditorium contenant des milliers de loges à deux places. Un étrange ascenseur l’emmena jusqu’à la sienne alors qu’il prononçait son nom dans un micro. Il prit place et se retrouva en compagnie d’une charmante jeune femme. Ses cheveux bruns tombaient en cascade sur ses épaules et deux yeux vert émeraude scintillaient sur son visage aux traits fins et féminins. Elle était habillée bien plus simplement que son entourage, et sa chemise noire légèrement entrouverte laissait entrevoir sa belle peau blanche.
Prenant Sigurt de court, elle se leva et lui tendit une main que le jeune homme baisa.
-Sigurt de Landrec, pour vous servir, murmura-t-il timidement.
-Claire, enchantée.
Et elle semblait en effet ne pas être tout à fait insensible à ce nouvel arrivant.
C’est alors qu’un immense écran apparut devant chaque loge et un visage leur demanda d’une voix neutre de bien vouloir s’installer. Pas un mot d’accueil ni d’explication, rien. Juste une phrase qui se répétait inlassablement « Veuillez enclencher vos bracelets de cyber-apprentissage. »
Sa voisine vint à son secours et lui montra une petite machine installée sur l’accoudoir de son fauteuil. Il devait y poser son bras et refermer le couvercle. Le reste irait tout seul, lui dit-elle. Il fit comme elle lui avait dicté, et au moment de refermer le couvercle, elle lui sussura dans l’oreille.
- A tout de suite.
L’espace d’un moment, ses paupières se fermèrent. Il rouvrit les yeux et jeta un coup d’œil à sa montre rétro. Le temps d’un clignement de l’œil, plus de trois heures avaient défilées devant lui ! Il était désormais plus de midi, et dans sa tête lui passaient toutes sortes de vision. Claire était déjà partie, mais elle avait laissée un mot « Rendez-vous au réfectoire. » Rien d’autre.
L’auditorium n’était pas encore vide et il lui suffit de suivre la masse des élèves qui sortaient et se dirigeaient tout naturellement vers la cantine, si l’on peut appeler ainsi un restaurant où les couverts sont en porcelaine et les cuistots des artistes reconnus. Il repéra rapidement la belle voisine et alla s’installer à sa table. Il lui demanda ce qui leur était arrivé.
-Tu viens d’ingurgiter toute la littérature humaine depuis l’an zéro jusqu’à nos jours. Tu vas assimiler pendant le repas, normalement, lui expliqua-t-elle. Le côté marrant, c’est que le comportement d’une personne peut changer selon l’apprentissage de la matinée. Une fois, après avoir étudié en profondeur la faune animale en cyber-apprentissage, il y a même un vieil Empereur qui s’est pris pour un macaque et s’amusait à monter sur les lustres. Tu n’imagines pas le scandale !
Elle rit aux éclats. Le jeune empereur la dévorait des yeux. Tout d’un coup, bêtement, il eut une vision de toute la philosophie antique. Ne pouvant s’en empêcher, il clama alors tout fort.
- Peut-on vivre heureux sans apprendre tout d’abord à mourir ?
Comme sortant d’une hypnose, il se rassit alors à sa table, calmé. Tout le monde dans la salle semblait agité par la même torpeur. C’était maintenant au tour des polars et autres romans policiers d’être assimilé. Certaines personnes dans la salle saisirent alors leur couteau en lança des regards inquiets aux alentours, d’autres encore examinait suspicieusement le contenu de leurs assiettes.
Puis tout redevint normal à nouveau.
C’est alors que toute la littérature romantique et érotique submergea l’esprit des élèves. Il ne put s’empêcher alors de remarquer comment les lèvres de Claire s’étaient légèrement entrouvertes. Leurs mains entrèrent alors en contact et se caressèrent discrètement. Leurs jambes se frôlèrent furtivement, et progressivement leurs pieds remontaient le long des chevilles.
Brusquement, sans prévenir, un immense écran se dressa devant eux et leur indiqua qu’il était temps d’achever leur repas afin d’utiliser à nouveau les bracelets. Plus aucune pensée étrangère ne venait plus perturber l’esprit des deux jeunes gens, à leur grand désespoir par ailleurs. L’assimilation s’était faite, et l’étrange voix les avait interrompus.
Sans qu’ils aient à se déplacer à nouveau vers l’auditorium, des serveurs leur apportèrent des casques, qu’ils étaient censés mettre sur leur tête. Cela fait, des questions déroulèrent alors à toute vitesse sur la visière-écran de l’étrange objet. Une demi-heure plus tard, ils purent les ôter.
-Et là on a appris quoi, demanda l’empereur en herbe.
La jeune femme rit à nouveau aux éclats.
-Ils vérifiaient juste si oui ou non tu avais bien tout retenu. Apparemment ça c’est bien passé, le rassura-t-elle. C’est fou comme une si jolie tête peut contenir tant de choses !
Il rougit, ne sachant pas comment réagir. Elle se leva, prit son sac, et se dirigea alors vers la sortie.
-Alors tu viens ?
-Mais...et les cours ? demanda-t-il surpris ?
-C’est fini pour aujourd’hui. Tu reviendras demain va.
Imprévisible et incompréhensible, elle partit alors en courant. Comme envoûté, Sigurt se leva et s’époumona pour la rattraper. Essoufflé, il n’eut que le temps de l’apercevoir de loin rentrer dans un luxueux vaisseau. Le sien l’attendait, à quelques mètres de là seulement. La portière s’ouvrit très largement et il s’affala sur les banquettes en cuir.
-On dirait que les cours d’aujourd’hui on épuiser sa Majesté ? S’étonna le conseiller.
Le jeune homme s’exempta de réponse. Après tout, il était l’Empereur tout de même. A peine arrivés, il se rua en dehors du vaisseau pour se jeter dans sa chambre. Il balança ses vêtements et autres ornements dans la pièce et opta alors pour un simple peignoir blanc et des chaussons.
Il aperçut alors dans sa poche un billet chiffonné. Il le déplia et reconnu immédiatement l’écriture d’une femme « A demain. Claire ». Rien d’autre n’était marqué, et pourtant tout était dit. Il ouvrit alors la porte et marcha dans le couloir du luxueux palace, toujours rêveur, la lettre à la main. Le vieux conseiller l’aperçut et vint lui murmurer à l’oreille.
-Sa Majesté semble très prompt à réaliser ses rêves les plus fous...
Sigurt ne comprit pas tout de suite. Comment le vieux moustachu pouvait-il être au courant pour lui et Claire? Il baissa alors les yeux et, à la vue de sa tenue, faillit faire une seconde crise d’apoplexie, bien réelle cette fois-ci. Comme quoi le rêve de ce matin était bien prémonitoire...