Chapitre 0 : prologue de Pour la gloire !

Un espace noir, sombre. Un vaisseau, puissant, presque félin dans le vide intersidéral. Et à son bord, l’Empereur. Le petit astronef fendait la galaxie, mais était en très mauvais état. Plus personne sur la passerelle de commande ne maîtrisait quoi que ce soit. Le croiseur était tout simplement attiré, aspiré même, vers une planète en bordure du système solaire. D’ailleurs, chacun s’était résigné et attendait patiemment le moment où, fonçant toujours parmis les étoiles, le vaisseau percuterait la planète. Et il avançait toujours, à une vitesse phénoménale, hyper spatiale. Il se rapprochait dangereusement de la planète, et, bientôt, les membres de l’équipage purent observer l’étrange astre solitaire. Il était lumineux, et semblait rayonner de l’intérieur, comme s’il attirait toute la lumière alentours. Une épaisse couche de brume l’entourait. Alors qu’il continuait sa course folle, le vaisseau passa au travers des nuages, et enfin la planète se révéla aux yeux de tous. Elle était en fait composé d’une unique forêt vierge, mais quelle forêt ! Toute la surface de la planète en était recouverte, et ainsi donnait cette étrange teinte verdâtre aux nuages. Curieusement, le vaisseau ralentit au fur et à mesure qu’il approchait de la planète, pour finir par carrément s’arréter et se poser sur un minuscule astroport perdu, qui paraissait avoir été conçu pour uniquement accueillir ce vaisseau.

Le premier à reprendre ses esprits fut l’Empereur. Et il fut le premier à franchir la porte du vaisseau, puis à franchir le sas, et enfin à se retrouver sur ce sol inconnu. Sa haute silhouette de forme humaine découpait une ombre dans le soleil naissant de ce matin. Enfin, on supposait que ce n’était que le matin du fait de la position du soleil. Ainsi donc il respira a fond ce nouvel air. Son torse puissant aux muscles saillants, nus, était étendu au maximum, afin d’inspirer le plus possible cet air pur. En cette matinée, le soleil était déjà magnifique, et faisait briller de milles reflets sa chevelure, qui n’avait elle-même pas de couleurs propres. Il était à l’affût, comme toujours, de tous les bruits avoisinants. Curieusement, la forêt était étrangement calme en ce commencement de journée. Etonné de cette absence d’activité, l’Empereur se retourna pour embrasser totalement le paysage de ses yeux de prédateurs, pareil à ceux des tigres de la Terre. Il fut tout de même rassuré en apercevant un petit volatile perché sur une branche haute, et une sorte de daim qui détalait dans les fourrés. Sa longue queue fendait l’air de gauche a droite, en un mouvement de balancier, difficile a suivre du regard. Son appendice caudale était long, flexible, puissant et terrifiant, car il était terminé par une lame effilée, et dangereusement tranchante, qui captait un rayon du soleil. La plupart du temps, il inspirait la crainte à ses ennemis, de moins en moins nombreux. C’était un chef de guerre, impitoyable quand il le fallait, dur en temps de conflit, extrèmement exigeant avec lui-même, et fin stratège. Son intelligence n’avait d ’égal que sa force au combat, qui lui conférait une brillante réputation, et un respect plus que mérité de ses pairs. Il régnait avec droiture et justice sur son peuple, qui dominait d’une absolue maîtrise la partie occidentale de l’univers, et sûrement bien plus encore. Mais il savait que son règne aurait une fin, et le jour venu il transmettrait l’Empire qu’il avait bâti à son fils, qu’il avait formé pour ça. Il avait une femme et un enfant, qu’il aimait bien plus que tout au monde. Son image de père était la même que celle de souverain ; juste, droit, intransigeant et dur. C’était un des derniers représentants de sa race, légendaire et éternelle, qui avait été la première espèce vivante et consciente à s’établir dans l’univers. C’était il y a plusieurs millions d’années, maintenant ils se sont éteints, et ne persistent guère plus d’une centaine d’individus qui font perdurer la gloire qui fut. En plus de ses extraordinaires capacités physiques et intellectuelles, il était doté d’un don, comme chaque membre de sa race. Ce n’était pas ce que le commun des mortels appelait vulgairement « pouvoir magique », mais son esprit était capable de chose qu’aucun humain ne pouvait concevoir. Lui même ne savait comment définir cette chose, mais il savait qu’elle était là, et que quand il y faisait appel elle l’aidait.

Il avança encore un peu sur le sol tendre de cette nouvelle planète. Tout ici respirait la poésie, jusqu’à la moindre branche de chacun des arbres présents. Il se sentait tout simplement bien, en harmonie avec son environement. Il se sentit soudain nostalgique de sa planète d’origine, qu’il avait quitté de depuis plus de dix ans déjà. La guerre faisait, ou avait fait rage, et maintenant, alors qu’il voulait retrouver les siens, il s’échouait sur une terre inconnue. Que le sort était cruel ! Peu à peu, les soldats commençaient a sortir du vaisseau, et, encore tout étonnés, essayait de deviner l’endroit sur lequel ils venaient d’atterrir. L’Empereur en interpella deux :
- Vous deux, partez en éclaireurs, essayez de trouver trace de vie consciente, si possible si nous sommes attendus, ou quoi que ce soit d’autre.
- Bien, sir !
- Toi, dit-il a un autre, contact notre vaisseau mère, et communique leur notre situation ! *mais cela m’étonnerait que l’on puisse*

Ces ordres donnés, l’Empereur fit le tour du vaisseau, attentivement. Il s’aperçu avec soulagement que rien n’était gravement endommagé, il pourrait être en état de marche après de petites réparations. Satisfait, il partit en direction des profondeurs de la forêt, dans l’intention d’en découvrir plus sur ce monde. Sa marche hasardeuse le mena dans les profondeurs presque abyssales du bois. Il ne souhaitait tout de même pas s’éloigner du vaisseau, ses hommes avaient besoin de sa présence. Ainsi donc il s’en retourna, vers le vaisseau qui l’attendait, couché sur le flan telle une bête sauvage meurtrie. Bientôt, ils décolleraient et essayeraient de rentrer, même si l’endroit plaisait bien à l’Empereur. Il faudra que j’y retourne, songea-t-il. Mais en attendant, ses éclaireurs n’étaient toujours pas rentrés, et personne n’avait encore contacté la planète mère. Quel dommage que la distance soit si importante ! Enfin, il entendit une cavalcade derrière lui. Se retournant, il aperçu les deux soldats envoyés en reconnaissance qui accouraient, visiblement essoufflés…
- Alors, qu’avez vous découvert ?
Ils se tortillaient, comme gênés.
- Eh bien… rien justement ! La forêt, la forêt, encore la forêt, et toujours la forêt !
- C’est bien ce que je pensais, nous ne découvrirons rien ici… nous repartirons des que le vaisseau sera en état !
Et l’Empereur s’éloigna, retournant a ses méditations.

Peu après, on lui annonça que le vaisseau était a nouveau en état de fonctionner… et qu’il pourrait repartir a l’instant, s’il le souhaitait ! Plus rien ne l’en empêchait, bien que le préposé aux communications n’ait pu contacter Unr-Can, sa capitale… tant pis, il ferait sans !
Bientôt, mais avec une pointe de regret tant l’endroit était charmant, il reparti, et cette fois, rien n’empêcha le vaisseau de prendre l’espace !
L’Empereur pensait bien évidemment au pourquoi du comment, comment cela se faisait-il qu’ils avaient été attirés, puis « relâchés » si facilement… cette histoire le tourmentait, et il n’avait de cesse d’obtenir des réponses. Mais rien n’y faisait ! Un jour, quand la guerre serait belle et bien finie, il reviendrait, et il comprendrait ce mystère. A présent, il tourna son esprit vers son retour, et vers les futures batailles qu’il aurait à mener… Son Empire prospère, composé de tous les plus puissants guerriers de cet univers, était engagé dans une lutte a mort pour le contrôle total de la galaxie, et le vainqueur serait considéré comme le souverain suprême, mais ce n’était pas seulement une question de pouvoir… En effet, le général en chef des armées ennemies n‘était autre que l’ami et confident de l‘Empereur, mais il avait choisi de renier son peuple, et lutte maintenant contre son ex-camarade. C’est pourquoi l’enjeu n’est pas seulement le contrôle de la galaxie, mais la victoire sur le paria devenu son ennemi mortel. Il se nommait Exia, et de tout point ressemblait à l’Empereur… ils étaient de la même terre, le même sang coulait dans leurs veines. Et il était un des seuls à connaître le véritable nom de l’Empereur, tellement ils furent proches… Une once de nostalgie envahissait l’Empereur à cette évocation douloureuse. C’était triste, tout simplement ! Comment avaient-ils pu en arriver là ? C’était un secret que personne ne connaissait, à l ‘exception des deux concernés bien sur… tous les artisans de la Rupture étaient morts à l’heure actuelle, pourchassés, puis exécutés par chacun des deux souverains. Jamais ce savoir ne devait être connu, a jamais il devait être honteusement conservé dans le plus profond de l’âme des seigneurs. Enfin, un bruit familier fit sortit l’Empereur de son tourment : le bruit des propulseurs hyper espace qui se mettaient en route, signe que l’Expédient allait partir, ce qu‘il fit, dans le plus grand silence extérieur. Peu de temps après, une longue queue bleue électrique traînait derrière le croiseur impérial. Il était de retour !

Invité

Il y a quelques répétitions mais l'histoire est agréable à lire et bien racontée. Dommage qu'ils repartent, je les aurai bien vu coincer dans la forêt.. J'espère que tu posteras une suite!

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