Le Dernier Dragon. [High-Fantasy]

Prologue.

Page 1.

Le Soleil était haut dans le ciel, ballaillant la petite colline verte d' une douce et chaude lumière.

-Tu m' aimes ?
-Je ne sais pas... Je ne sais plus...
-Moi je t' aime. Jamais je n' ai chéri quelqu' un comme toi, avec tant d' ardeur. Tu m' entends ?? Je t' aime.

Un long silence pesant...
-Tu ne dis rien ???
Et elle rit. D' un rire doux et sonore, furieux et si calme. Un rire détendu, de paix intérieur, provenant du plus profond de son coeur.
Puis, délicatement, d' un battement doux et fin, comme les ailes roses d' un papillon coloré, elle posa ses lèvres tremblantes d' émotions sur les siennes. Il frémit à ce contact.

-Cela ne te fais rien ? Ne ressens-tu rien, mon amour ?
-Je ne sais pas...
-Moi je sais... Et je sais que toujours tu veilleras sur moi et nous pourrons vivre ensemble pour l' éternité, tant que nos coeurs battront l' un pour l' autre !
Elle posa délicatement sa belle main blanche sur son coeur et prit la sienne pour la poser sur son sein. Il ressentit encore un frisson.

Il la regarda.
Son sourire fin dévoilait ses magnifiques dents blanches sous les lèvres roses tant chéries. Ses cheveux clairs dansaient dans le vent, encandrant son visage pâle, jeune et angélique. Son corps mince dans sa robe, à peine sorti du cocon de l' enfance, était superbe, fruit de désirs et de respect amoureux. Ses yeux...

Ses yeux verts comme les plaines qu' il adore tant, comme les arbres qu' il connaissait dans son village natal, comme ceux de sa mère... Son coeur fit un seul bond et il se sentit défaillir.

-Pardon.
-Pourquoi pardon, continua-t-elle en riant doucement, sa voix représentant pour lui la douce pluie tombant délicatement sur les pétales d' une rose blanche. Que racontes-tu ??
-Rien.
-Je t' aime.
-Moi aussi.

Et ils s' embrassèrent. Assis face au monde, un sentiment nouveau l' envahit tandis que des larmes coulaient sur ses joues. Il prit doucement son beau visage, caressa ses cheveux longs, sentit le doux parfum qu' elle dégageait, le contact de sa peau claire et pure. Il faillit s' évanouir de béatitude tandis qu' elle souriait et l' embrassait, tremblant de tout son être, tout son amour.

Un moment parfait... La dernière chose que l' on voudrait faire de sa vie.
Il riait et pleurait en même temps.

Une lueur grise.
La lame.
La dernière étreinte.
Son sourire pour l' éternité.

Il a déposa sur l' herbe, essuyant délicatement sa bouche tachée de rouge et l' embrassa une dernière fois.
-Pardon.

Et là, il se leva sur la colline et face au monde, il hurla son incompréhension, son remord, son désespoir, sa haine.
Il cria jusqu' à en perdre haleine, jusqu' à user son dernier souffle et pourtant il continua à hurler.
Sa haine.

Page 2.


Quelque part dans le Grand Nord.

La cité de glace s' étendait enfin devant lui.
Les tours gelées montaient haut dans le ciel blanc et en de nombreux points, l' on voyait cette matière brillante s' élever en des figures géométriques époustouflantes et merveilleuses que l'on n' aurait pas, au premier abord, attribué à la Nature.
Les creux dans la glace lui donnait l' allure de vitreaux de verre et la lumière qui passait presque au travers faisait que l' on était en permanence entouré de lumière.

A l' intérieur justement, ce n' était que stalagmites et stalactites, creux et bosses, falaises abruptes ou montagnes infranchissables. Les gerbes de couleurs se perdaient dans un véritable dédale de glace, où se perdaient de magnifiques mosaïques de verre.
Jamais il n' avait vu quelque chose d' aussi beau et enchanteur.


Pourtant, il savait que le feu brûlait à l' intérieur, au centre de ce paradis.
Un feu terrible et meurtrier qui ravageait quiconque s' en approchait. Il le savait d' expérience.
Et bientôt, ce feu ferait de grandes choses, affreuses et jamais égalées. Lui et ses compagnons avaient parcourus de grandes distances et s' étaient avancés au devant de grands périls. Pour arrêter ce mal.
Mais ce qu' ils avaient découvert était terrible. Plus terrible que leur imagination aurait pu y croire. Bien plus.

Et maintenant, ils étaient tous morts... L' un après l' autre... Et ils avaient échoués dans leur mission. Ainsi que dans la nouvelle qu' il s' étaient assignés. Mais ils avaient raté leur but. La destinée de milliers et milliers de bonnes gens était dans leur main.
Tout était fini. Mais que les dieux en soient témoins, il n' avait jamais abandonné. Il espérait que d' autres découvriraient l' ampleur du mal et continueraient la quête.
Mais pour l' heure, lui et sa compagnie avaient échoués.

Ses pensées vagabondèrent ainsi pendant un temps très court.
Puis il ferma délicatement les yeux, maudissant ses erreurs et priant pour l' humanité, tandis que deux pupilles rouges et noires observaient sa fin.

Le froid ne le quittait plus et ce n' est pas la maigre couverture qu' il avait posé sur lui qui le réchauffait.
Il ne voyait rien mais il sentait le froid qui l' entourait et la neige qui cette nuit venait de tomber. Ses yeux étaient recouverts d' une fine couche de glace et de neige et il ne désirait pas vraiment les ouvrir.

Peut-être rester là et dormir... Enfin... Oublier ses peines et ses malheurs... Ses erreurs et ses crimes... Enfin et pour toujours...
Mais celà lui était impossible... Ils se força finalement à dévoiler au monde ses deux iris bleus pâles.
Du blanc... Pas étonnant dans cette région mais bon...

Il se leva, difficilement, repoussa avec rudeur la fine pellicule de neige qui s' était déposée sur lui. Il tourna ensuite son regard sur le monde alentour.
Alors qu' il n' appréçiait que très peu cette couleur pâle, elle l' entourait de toute part. A part quelques arbres comme celui sous lequel il avait passé la nuit, ce n' était que la plaine enneigée.
Pas un humain, pas une quelconque créature douée de conscience... Seuls quelques animaux isolés, rapides mais pas assez pour lui, étaient perçus par son fin regard gris.


Finalement, il s' ébroua... Se n' était pas tout mais il devait arrivé au village le plus tôt possible. Au moins ne risquait-il pas de se tromper de chemin dans cette région: le mince filée de fumée qui' il apercevait au loin, à quelques lieux, indiquait la direction.
Il reprit son bouclier en chène posé contre le grand arbre... Un sapin bien piquant... mis la couverture dans son sac, pris le pain sec, le macha avec habitude, but à sa gourde puis, passa le dis bouclier à son dos et le sac également.

Puis, pensant légèrement au repas qu' il ferait à son arrivée, il s' avança.
Avec difficulté, mais il était un professionnel. Pousser la neige haute avec son corps, même parfois avec son torse était bien-sur fort génant, mais pas impossible pour lui.
Il se dirigea vers le nord, vers la Baie glaciale du Foroche, où les nains avaient construit leur village, petit port où les gens de Durïn venaient des montagnes pour chercher leur poisson quotidien.

Finalement, au bout d' une demi-journée de marche, il ariva enfin à vue du village portuaire des Nains de ForodWaith.

Il posa finalement le pied devant la haute muraille de bois.
Derrière, le voyageur entendait le bruit étouffé de pas, de roues écrasant la neige et de conversations. Il porta son regard vers le haut de la muraille pour tenter d' apercevoir une sentinelle mais il n' y avait personne.
Au bout d' un moment, comme s' il cherchait quoi faire, il ferma les yeux puis fit le tour du mur par la gauche.
A quelques pas de là se trouvait la porte principale. Elle n' avait rien de particulière mais le vagabond savait que des gardes armés se trouvaient derrière.
Il se posta devant elle et frappa trois coups avec force.
Tout bruit de conversation, de déplacement, de respiration s' arrêta dans l' environ immédiat de la porte.

-Qui va là ???
Le voyageur leva les yeux vers la tête barbu à la voix grave qui le regardait. Elle portait une lance et était casquée mais il ne put en voir d' avantage.
-Je suis venu en mission pour le seigneur de ces terres. Ouvrez-moi !!
La voix de l' être était posée et douce comme la glace, presque semblable à un murmure mais parfaitement audible. Le nain secoua la tête pour voir où était ce visiteur à l' étrange voix mais il ne put seulement l' apercevoir.
En effet, l' homme portait un manteau gris presque semblable à la neige environnante et le nain n' était pas fort habile à le détecter.
-Je suis ici, nigaud !!
Le petit personnage bourru le vit finalement, juste sous son nez. Il n' était que trop tôt, pensant l' étranger.
-Que venez-vous faire ici, vagabond ??, demanda avec force le nain, grognon comme toute personne traitée de nigaude, surtout par un étranger. Travailler pour nous ?? J' en suis bien aise mon ami ! Prouvez-le donc !!
L' homme savait bien que les nains étaient forts septiques et que l' on ne gagnait leur confiance que quand tout doute était écarté. Et c' était bien à leur honneur.
-Voilà la preuve par la Moria !!
Et il sortit un bijou, un lune argentée, qui se mit à luire d' une lumière pâle tandis qu' il la tenait dans la main. Soudain, le nain disparu et cria quelque chose.
Sans un seul son, la porte s' ouvrit devant le voyageur.


-Bienvenue, bienvenue !!!!!!!!!
Le nain se détourna de son feu et s' avança vers l' humain. Celui-çi avait été rapidement amené à une maison basse proche de la porte où habitait le seigneur du village. Enfin, seigneur est un bien trop grand mot et basse aussi, comme le pensait le vagabond en se massant la tempe.
La pièce où il se trouvait était simple avec quelques fauteuils, chaises, coffres et tables basses.

L' être qui était devant lui était un nain à la barbe blanche et au visage ridé, mais où l' on pouvait lire la puissance dans sa carrure et la sagesse, le courage, l' expérience dans ses yeux.
C' était Tunrïn, fils de Taïn, d' une lignée cousine des Rois nains. Il avait mené de grands combats et s' était illustré par sa sagesse et sa force jusqu' à se que le Roi sous la Montagne le désigne pour diriger la colonisation de nouvelles terres. La population de nain ayant augmentée, doucement et sûrement après la fin des Temps Sombres, il immigrèrent vers le Sud, vers l' Ouest et finalement vers le Nord-Ouest, dans ces terres gelées.
Le village n' avait pas encore de nom mais il était le premier de tous. Et Tunrïn en était le haut dignitaire.

Tout en armure vétu, celui-çi serra dans ses bras l' homme qui se tenait là et l' invita à s' asseoir dans le siège, seul chose qui semblait adaptée à une taille humaine en ces lieux. L' homme ne bougea pas mais tendit une petite lune couleur argent au nain. Celui-çi la prit dans sa main.
-Ah ! La pière d' Arke-Lune, soupira-il en regardant les fines runes qui parcouraient le bord de l' objet. On dit qu' elle se met à briller dans la main de quiconque la tient, lorsque se sont des personnes possédant de bonnes intentions. Vous croyez que cela est vrai ??
L' homme sourit, plus par politesse puis demanda:
-Quel est le travail pour lequel vous m' avez fait venir ??
Tunrïn leva les yeux.
-Vous êtes trop direct mon cher... Tout viens à point qui sait attendre. Nous avons quelques formalités à accomplir avant cela.
Cette perspective qu' on lui cache des choses ne plut pas fortement au voyageur qui pinça les lèvres.
-Et ces... formalités ??
-Ah oui..., dit l' autre avec un sourire malicieux.
Il attacha la Lune à une petite chaîne qu' il pendit à son cou puis se retourna vers une porte au fond de la pièce. Il évitèrent une table et les fauteuils et le nain ouvrit la porte.
Il pointa finalement la main d' un geste théatral et dit:
-Voilà la Compagnie des Terres du Nord !

tres bien ecrit, je n'ai pas encore trop d'experience mais je pense ne pas me tromper. J'ai hate de voir la suite, en esperant qu'elle ne tarde pas a montrer le bout de son nez...

A la suite de Tunrïn, le voyageur pénétra dans une pièce plus grande et plus haute mais qui était fort encombrée.
Jetant un coup d' oeil rapide dans la salle, il put en effet remarquer un nombre impressionant d' étagères qui contenaient divers parchemins. Ce devaient être pour la plupart des cartes de cette région inexplorée du ForodWaith, préparées et modifiées par les soins des nains lettrés composants la Colonie. Et il avait raison: le Roi sous la Montagne avait en effet décider de cartographier avec précision ces terres gelées en prévision d' une arrivée plus massive de nain de son peuple.
Ces cartes s' étalaient en grand nombre sur diverses tables basses près des étagères, accompagnées de petits tabourets. Seuls des cierges complétaient le décor.

Au centre de la grande pièce se trouvait une belle table en bois où des cartes étaient posées entre les bougies. Sur septs chaises étaient assis sept nains, tout en armure ou en maille.
Turïn s' avança vers un son siège au bout de table et invita l' homme à s' asseoir à sa droite sur une chaise de taille humaine, disposée ici comme dans la salle précédente. Le vieux nain s' éclaircit la voix et proclama à l' assemblée devant lui:
-Bienvenue, bienvenue mes amis. Je déclare ouverte cette réunion de la Compagnie des Terres du Nord et espère que tous ceux qui se sont déplacé ont fait bon voyage !!
Tous hochèrent la tête et certains approuvèrent en marmonnant.
-Je voudrais commencer cete réunion par la présentation de cet homme courageux qui a été engagé par mes soins pour la mission qui nous est assignée. Malgrès les dangers et la mort qui pourraient se trouver sur notre route, il a accepté de venir en ces lieux des Terres des Hommes en traversant les plaines désolées. Et je l' en remercie.
Certains approuvèrent encore mais un nain, à bout de table demanda:
-Et qui êtes-vous, voyageur ??
Le vagabond leva les yeux et regarda celui qui l' interrogeait. S' était un nain de forte stature, d' un âge moyen et à la barbe rousse abondante. Il sourit et tira son capuchon. Tous les nains purent voir son visage à la lueur des cierges.

L' homme possédait un visage dur et froid. Son menton volontaire et puissant s' étendait sous un sourire fin qui se plissait souvent en une mimique ironique ou amusée quand il tentait de la mouvoir. Son nez était assez grand mais ses cheveux et ses yeux étaient intriguants: son regard était fin et perçant, coloré de bleu clair et ses cheveux longs étaient d' un gris argenté. Il s' exprima alors de sa voix semblable à un souffle:
-On m' appelle Garion...
Aucun ne fit de commentaire. Tous avaient entendu parler de ce vagabond des terres humaines où il avait marqué son nom dans la légende grâce à ces exploits en tant que mercenaire. Et ils ne savent pourtant rien de mes "exploits", pensa-t-il.
Tunrïn reprit la parole.
-Voilà qui répond à votre question mon cher Fundïn. Nous connaissons tous ce que l' on dit sur notre ami. Et certaines ne sont pas fausses.
Je vais désormais vous présenter notre compagnie mon cher Garion.



A ma gauche se trouve Grön, fils de Tir, lui-même fils de mon père.
Le nain a la barbe touffue et courte, habillé de mailles noires sous sa cape verte, inclina la tête vers le voyageur. Ses yeux étaient également verts comme les plaines et en son visage se dessinait la paix de l' esprit.
-A sa droite se trouve Glim, fils de Gloïn lui-même cousin éloigné de Tir.
Là se fut un jeune nain, au visage jovial et aux yeux pétillants qui lui sourit. C' était un être fort jeune, portant une courte barbe blonde, rare chez les nains et qui souriait tout le temps. Garion se prit à apprécier ce jeune nain dès que celui-çi le salua avec entrain. Il était habillé d' une fine cape grise veinée de doré.
-En face de lui se trouvent les frères Trôr et Grôr, fils de Ferïn.
Deux nains jumeaux à la longue barbe brune s' inclinèrent devant Garion. Bien plus que Grön dans sa cape verte les leurs étaient visibles à des lieux à la ronde: rouge et orange. Le vagabond espérait qu' ils ne viendraient pas avec eux dans cette tenue.
-Devant nos deux humbles compères se trouvent le sage Dolïn et le fier Durion, archer émérite.
Un nain à la barbe grise comme sa cape salua en même temps que son compère, un nain bourru à la barbe touffue et aux yeux emplis de réflexion, le voyageur. Le premier avait un casque à corne posé devant lui et l' autre abordait un carquois garnie. Son arc se trouvait également sur la table.
-Et voilà enfin Fundïn et Glir, fils de Tar-Hache-de-Feu et de Slir-Yeux-Noirs.
Lorsque les deux derniers le saluèrent, de manière rapide et méfiante toutefois, Garion fit de même. Il avait entendu parler de Tar et Slir qui, bien qu' étant hors de la lignée des rois nains, s' étaient illustrés lors de la dernière Bataille contre les gobelins. Et il savait que ses deux nains, descendant de ces guerriers étaient de la même trempe.

Un des deux avait les cheveux noirs de jais et portait une semblable cape, mais son épée, veinée de bleu et de sombre, état posée sur la table. Il avait l' air renfrogné et même colérique. Une tempête brulait en son coeur comme le sentait le mercenaire et pouvait éclater sur ses ennemis à tout moment. Son père, Yeux-Noirs, avait réussi lors de la Dernière Bataille à se faufiler dans la nuit et à égorger le plus d' orcs possible. Il était dit aussi fort cruel.
L' autre faisait plus penser à un grand seigneur des Temps Anciens. Fundïn, dont le père s' était sacrifié à cete même bataille en faisant un carnage, au bas-mot, dans les rangs ennemis. Ce nain semblait posséder les mêmes caractères que son père ou Tunrïn: la force, le courage, la loyauté, la sagesse, tout cela avec un petit quelque chose de la jeunesse.
S' était le nain roux qui l' avait questionner tout à l' heure. Il était, au contraire des autres, vétu d' une armure complète et arborait fièrement la plus grande hache que Garion ait vu.
Cette arme ne devait pas se retrouver sur son chemin. Et Fundïn non plus sans compter qu' il était deja fort suspicieux à l' égard de cet homme étrange.

Pour interrompre le silence pesant qui s' était établi Tunrïn déclara enfin:
-Hum... Maintenant que les présentations sont faites, nous allons pouvoir commencer.
Tous approuvèrent et tendirent l' oreille.

Un très beau début d'intrigue, tu t'appuies sur un monde déjà existant out en nous en dévoilant une part inconnue (on sait très peu sur les terres du nord du monde de Tolkien)

Un tombeau...
L' atmosphère dans la pièce était devenue si lourde, si tendue, si vide que l' on aurait pu se croire dans l' un de ses tombeaux oubliés... Chacun s' était plongé au plus profond de soi-même et semblait peser les paroles qui venaient d' être prononcées ici. D' autres semblaient même vouloir combattre cette idée, se torturant l' esprit jusqu' à ce que celui-çi émerge des ténèbres où il était tombé.
Un observateur anodin n' aurait peut-être pas compris quelle toufmente horrible bouleversait la Compagnie mais l' histoire leur avait appris la haine mais aussi la peur de ces êtres terrifiants.

Les dragons. Eternels ennemis des nains, ils avaient en maints périodes massacré des populations entières pour satisfaire leur insatiable envie de richesse. Car il est pour un dragon un bien que nul ne peut dépasser, même s' il ne l' utilise pas mais le comtemple et le garde avec force: l' or. Et c' est ainsi que, face aux nains qui ressentaient et ressentent encore aujourd' hui ce même besoin, la bataille était sans pitié.
Mais tout cela était loin, perdu dans les méandre du souvenir; et seuls les plus anciens se rappellent de ces hisotires racontées par leurs pères comme ils le font à ce jour. Et seuls certains se rapellent la bataille menée à la Grande Montagne, où leurs ancètres terrassèrent le dernier grand ver.
Et ce jour-là, on vint dire à ces nains, à qui le nom même de ces monstres étaient tinté de terreur, que le dernier ne l' était point.

Pendant de combien longues et longues minutes restèrent ces guerriers à tenter d' immerger leur âme de ce tourbillon noir, je ne le sais pas. Seuls le vieux Tunrïn et Fundïn qui, comme le compris à ce moment Garion, avait été nformé de tout cela.
Finalement, au bout d' un long moment qui parut une éternité, Glir, le nain à la barbe noire, prit la parole, visiblement déboussolé.
-Mais... Mais... C' est impossible... Il... Il n' y a plus de grand ver... Depuis des temps immémoriaux, nos ancétres ont terrassés ces monstres ! Non, c' est impossible !!!
La colère commençait à gronder en lui et ces paroles devinrent de pls en plus dures.
-Peut-être, répondit Tunrïn. C' est en tout cas ce que m' a dit mon frère...
-Pas sur !!! Pas sur !!! Mais voyez-vous ça ! Votre frère, que j' estime beaucoup croyez-le bien, est tout simplement partit à la chasse aux fantômes !
-Mais...
C' était Grôr, l' un des deux jumeaux qui s' exprima.
-Mais... Si ce dragon existe... Pourquoi n' a-t-il jamais attaqué de nains ? Notre peuple s' étend désormais sur un territoire très vaste et comment diable ce... cette chose n' aurait pas pu entendre parler de nous et venir, comme toute créature de son espèce, venir nous exterminé ?
-Je... Je l' ignore...
-Et, demanda l' archer Durion, comment se fait-il que votre frère ait été au courant de l' existance de ce dragon ? Et pourquoi avoir caché le secret au lieu d' avertir son peuple ?
-Je l' ignore.
Tunrïn baissa piteusement la tête, comme si l' âge commençait à peser sur ses épaules.
-En fait, vous ne savez pas grand chose..., reprit Glir.
Et là, tous murmurèrent, faisant passer la salle du tombeau à la volière.
-Je ne suis pas daccord !
Nouveau silence. Le vieux Dolïn se leva sur sa chaise, brandit les mains et parla d' une voix forte:
-Bien-sur ! Nous sommes vieux, Tunrïn et moi, mais Tir ne l' était pas autant que nous. Il n' était, je vous l' assure et vous le savez, aucunement sénile et encore moins fou. S' il pensait que sa mission était capitale et que peut-être un dragon vivait encore, c' est qu' il avait ses raisons !
Funïn le roux approuva du fond de la table.

Revigoré par ces paroles amicales, Tunrïn se redressa sur sa chaise et déclara:
-Il est vrai que cette information est peut-être éronnée mais alors mon frère a été mal rensigné. Peu importe de toute façon car la mission de cete Compagnie est en priorité de retrouver les membres de la précédente expédition et, si possible, de les aider ou de les ramener ici. Je voulais juste vous prévenir de cette... possibilité.
Alors qui continue ?
Tous se turent. Pendant un moment, chacun réfléchit: ils pouvaient mourrir par le frois et les dangers de la marche, ne pas retrouver les membres de la compagnie s' ils étaient morts, rencontrer divers périls dans les terres inconnues du Nord, qui plus est, menés par un vieux fou sénil et ceux qui croyaient un peu à cette histoire de dragon étaient d' autant plus inquiétés. Seuls Funrïn et Dolïn levèrent le poing en signe d' approbation.
A ce moment, la stupéfaction naquit dans les coeurs des nains: Garion avait levé le poing. Il prit la parole:
-Je ne voudrais pas gâcher cette jolie petite réunion, mais on m' a donné une mission et je m' y tiens, moi. Je croyais que vous étiez de grand guerriers mais il me semble que je me trompais. Qu' un simple humain soit plus brave qu' une poignée de nains est fort déplorable...
Plusieurs se mirent à maugréer dans leur barbe face à cette déclaration. Tunrïn sourit et Garion se leva.
-Même des elfes auraient accepté.
Satisfait, il s' en fut et quitta la pièce.

Lorsque Tunrïn pénétra dans la salle, celle où il avait acceuilli le vagabond, Garion était installé dans le fauteuil posé ici pour lui et regardait doucement le feu. Celui-çi se mouvait avec grâce: il tournoyait sans cesse, dans toutes les directions, prenant diverses formes. On aurait pu distnguer à certains moments, un danseur effectuant un ballet endiablé, un cheval au galop avec sa crinière flamboyante, un héraut hurlant ses nouvelles en un puissant crépitement...
Mais aussitôt que le nain y porta plus d' attention, le feu redevint flammes et les images disparurent de son esprit. Soudain épuisé, il vint s' installer dans un autre fauteuil aux côtés de Garion.
Celui-çi ne fit aucun mouvement, ne dit mot, n' eu aucune réaction. Il fixait simplement l' âtre ardent, comme s' il y guettait une nouvelle apparition de ces spectres de lumière...

-Vous avez réussi...
Tunrïn ne vit toujours aucun mouvement de la part de son hôte.
-Ils... Ils ont tous accepté de partciper à cette mission.
-Est-ce un bien ou un mal ?
Le vieux nain détourna le regard et fixa à son tour le feu, cherchant en vain un morceau de réponse dans le roulis incessant des flammes.
-Je ne sais pas...
Ils restèrent donc là, immobiles et pensifs. Mais je pourrais maintenant dire que ce silence fut probablement plus bénéfique que toutes paroles de réconfort ou d' autre sorte. De nombreuses pensées noires taraudaient Tunrïn en ce moment et il n' était pas vain d' imposer ce silence au pauvre être. Les ans portaient sur lui, il le savait bien...
-Que croyez-vous, demanda Garion, de ce dragon ?
L' autre respira un grand coup et entreprit de répondre à a question du mercenaire:
-Je... Je ne sais pas... Si cela est vrai... Notre compagnie court au suicide, et c' est pour cela que je voulais imformer toutes ces personnes... Je comprends la colère de Glir... C' est un personage sombre et malicieux, mais il ne cherche pas à mal... Mais la mission sera tout de même dangeureuse...
Il soupira une fois de plus.
-Nous ne savons point ce qui se trouve dans le Grand Nord... Probablement des loups, des ours... Et il ne faut pas oublier les vivres, si rares en cette saison et cette région... Les périls nous guettent de toutes parts... Et cela m' inquiète...
-Allez, vous n ' allez donc point nous dire que cela terrifierait le puissant et fier Tunrïn...
A ces mots, le nain éclata de rire, en un puissat rugissement, de telle sorte que les sentinelles qui surveillaient l' entrée furent épouvantées. Sous le vent, ils ne comprirent pas ce qui se passait et quelle créature rodait dans le village. Il leur fallut dix bonnes minutes et deux paires de baffes de la part de leur supérieur pour qu' ils se ressaisissent.

-Vous avez raison !!! C' était... intéressent comme tactique ! Nous sommes un peuple fier et... Mais l' essentiel est que vous avez réussi, mon cher... Nous en avons enfin terminé avec cela...
-Détrompez vous Tunrïn...
Le nain se retourna vers Garion.
-Le voyage ne fait que de commencer...