Lundi matin.
Elle ferme la porte.
Les enfants dorment encore. Mais Ehad ne va pas tarder à se lever.
Comme chaque matin depuis 6 ans, elle se dirige vers l'arret de bus. Voilà Fernand, le voisin qui part travailler.
Ils échangent un signe de la main comme à chaque fois qu'ils se croisent.
Elle arrive à l'arret et regarde sa montre. 6H25.
Le bus est en retard. La femme sourit de toutes ses dents bien blanches. Albert doit encore avoir eu du mal à se lever.
Devant le simple poteau de l'arret, entre les platanes maladifs, elle attend. Elle est seule à attendre.
Enfin, 6h31, le bus apparaît au bout de la rue, avec ses couleurs bleues, et son inscription fiére: je roule au gaz naturel...
Le bus s'arrete. La porte s'ouvre.
Comme tout les lundi matin, elle sort son port monnaie, entre,et paie son ticket.
Albert lui dit que ce n'est pas la peine, que ça fait trois ans qu'elle paie son ticket comme ça, et qu'une petite exception d'une journée serait sans conséquence...
Elle secoue la tête en souriant. Comme tout les lundi.
Albert démarre et ils se parlent pendant le trajet, alors que les autres personnes nez dans le journal, ou tête dans le cul, restent dans leur coin.
Enfin, c'est l'arret de la poste. Elle doit descendre maintenant.
Elle lance une petite pique, et descends sur le rire joyeux d'Albert, un sourire au levre.
La grande rue rectiligne est semble vide aujourd'hui.
Mais on est tôt, et on est lundi. Le monde va bientôt reprendre ses droits, et envahir cette rue du bruit de la foule et des voitures.
Elle se dirige d'un pas tranquille vers la poste de service, ou tout les employés et véhicules entrent, et sortent.
Elle s'arrete à coté de la porte. Elle fouille les poches de son manteau bon marché. Elle en sort un petit badge magnétique.
Sourire aux lêvres, elle pousse la porte de service et se dirige vers la badgeuse à coté de la grande plante en pot, sencée « améliorer l'envirronement du personnel »...
Le chef parle avec Yvonne, une autre femme de ménage.
Elle les saluent tout en tendant son badge pour commencer sa journée...
Arretez *****. Il faut qu'on parle.
Yvonne a l'air choquée, et ébahie. Elle semble embarassée aussi.
Elle part en baissant les yeux.
La jeune femme commence à s'inquieter.
Son chef semble aussi gené qu'Yvonne.
Ecoutez, je suis désolé. J'ai une mauvaise nouvelle pour vous. J'aurais preféré vous le dire dans d'autres circonstances mais.....
Et alors, il lui explique, qu'elle est virée. Il n'y peux rien, elle est sans papier. Et les consignes viennent d'en haut.
Elle est sous le choque. Si elle s'attendait à ça. Cela fait des années qu'elle fait le ménage ici.
Elle essaye de comprendre.
Elle est pourtant sous contrat. Certes, elle n'a pas de papier, mais....
L'homme, s'excuse, puis, la jette dehors. Il ne sait pas si elle touchera les indemnités.
Mécaniquement, elle sort. Dans la rue, elle se dirige comme un automate, vers l'arret de bus, qui la raménera chez elle.
Elle ne voit pas les quatres personnes à coté de l'arret, en uniformes bleu, avec kepi.
Sa couleur de peau. Ils la reconnaissent instantanemment.
Mme *****?
..... Oui?
Elle lêve la tête. Elle se rend compte qu'elle est entourée par des policiers.
Des gens dans la rue, qui s'anime un peu, tourne le regard vers cette scene, tout en s'éloignant rapidement.
Elle se rend compte qu'elle aurait mieux fait de se taire. Mais il est trop tard. Et ils ont son signalement.
Quelq'un l'a dénoncée.
Ils lui demande de la suivre au poste.
Elle demande pour aller récuperer avant son bébé, pour prévenir son mari.
Pas question, lui réponde les serviteurs de la loi. Suivez nous au poste, sans faire d'histoire.
Elle se laisse encadrer, et entre dans une voiture banalisée.
.....
11h 10, le bébé dort.
Les policiers l'accompagne. Ils récupérent le bébé. Puis deux d'entre eux raccompagne la mére en pleurs avec le bébé de 3 mois.
Ils attendent le petit Amadou, 6 ans, qui devrait bientôt rentrer de l'école primaire.
L'enfant est né sur le territoire sur le territoire. Il sera envoyé à la DASS.
Pour le bébé, de même, mais la mêre refuse de s'en séparer.
Un gros flic rougeot est particulierement content. Ils ont atteint le quotat fixé par la prefecture avec cette prise-ci. Deux gosses et leurs parents.
La mêre, bien qu'avec un permis de travail, a une autorisation de séjour périmée, qu'elle n'a pas pu renouveller, avec la nouvelle politique d'immigration.
Le pêre, employé dans une usine quelquonque, est lui aussi suspect.
Il rentrera bien plus tard.
Mais ils se retrouveraient bientôt... au poste.
........
Le juge de la liberté a envoyé son accord. La mêre, le bébé et le pêre, passent leur nuit en garde à vue.
Bientôt, ils passeront en jugement, puis seront expulsés comme la loi le prévoit, la mêre, vers la tunisie, le pére, vers le Montenegro.
Leurs enfants resteront en France, et leurs parents ne pourront jamais les revoir.
Satisfait, le commissaire rajoute les chiffres sur son rapport.
2 clandestins de plus trouvés...
Les quotas sont atteints.
....................
HRP: je pose cette nouvelle pour montrer mon indignation devant des choses que je n'ai découvert que recemment.
Vous trouvez que j'exagere?
Certes, j'interprete des faits, mais cette nouvelle est tirée de faits réels.
source d'indignation