Fin, et début... [Evocateur]

Etrange... on peut se heurter parfois à des choses qui râpent, blessent, font peur... bizarre.

Des gens dans le mutisme, ceux qui font comme s'il n'y avait rien.

Ceux qui sortent, emmergent comme d'un brouillard.

Alors, dans ces lieux de la plume, on ne peut plus écrire, on ne veut plus se voir, comme on est vraiment.

On sort du coma... étrange.

Quelque part, au royaume des plumes...

Je l'ai trouvée là... Elle était passée par mon domaine, un peu plus loin de la ville... En arrivant... heureuse, oui ! Je crois qu'elle était heureuse... et maintenant, elle est là. Desarticulée... En partant, elle avait ces yeux... ce petit grain de folie, rougeoyant... Ce que cela devait la brûler... oui, ça la brûlait, je pense, elle se tortillait sur place... puis elle a voulu partir, comme ça, quand elle ne pouvait déjà presque plus tenir sur ses pattes... brûlée. Oh, elle n'irait pas bien loin, je le savais. Mais assez pour partir et s'effondrer ailleurs... j'y ai cru un moment, c'est vrai. Je ne l'ai pas lâchée dune semelle. Et elle est tombée avant, avant de partir... Je crois qu'elle me cherchait aussi... sans le savoir, peut-être.

Et elle est là... je l'ai trouvée là, hier, ce soir, maintenant, je ne sais plus... peu importe. Elle était là, est là, sera là, desarticulée, étendue dans l'herbe, comme un oiseau mort. Un oiseau mort... Je me souviens de Mr Martin, à l'école : « Vous êtes nul. Ce n'est pas un rossignol, c'est un passerau ». Je n'ai jamais aimé la zoologie ni les oiseaux, on faisait l'école buissonière. Et maintenant que je vois un mort, je le compare à un oiseau. Etrange...

Est-elle morte, d'ailleurs ? Je vais attendre encore un peu pour le savoir. Et que fais-je leur dire, aux journalistes... « Elle était encore jeune adulte, à l'aube de sa carrière et de son couple. Déjà femme, elle aurait dû être mère un jour. Puis grand-mère. Elle aurait dûe avoir encore toute une vie pour se consacrer à ce qu'elle aimait, sans se presser. » Je pourrais plaindre ses proches, mais... oui, ça serait trop convenu. Elle est juste là, dans l'herbe, la tête inclinée, comme si elle dormait... oui, elle dort, peut-être ?

On murmure là-bas, dans le monde réel, qu'elle a été torturée... qu'on l'a privée, étouffée... qu'on a voulu la faire tourner, s'égarer, dans un dédale sans fin. Elle en est sortie, je le vois, ses yeux ne brûlent plus... mais ce qu'ils sont vides. Elle n'y est pas restée longtemps, avec cette braise dans les yeux, elle a eu le courage de fuir. Peut-être auraient-ils pu être encore plus vide... c'est ce que je dois me dire, je pense.

Mais cela lui a-t-il servi à quelque chose ? Est-elle encore vivante ? Et qui donc pour faire ça, qui ? Ce n'est pourtant pas le rossignol dans son nid, ni le daim qui gambade dans la prairie. Quelque chose d'aussi... non, même ceux de la ville, je n'ose y penser. Ce sont des ovnis à coup sûr... mais aucune trace de soucoupe comme à la télé, j'ai bien cherché. Non, pas d'intrusion étrangère. Un ovni qui e cache parmi nous, alors... un extraterrestre dans la tête de quelqu'un... quelque chose de pas humain, quelque part... peut-être.

La jeune femme remua un bras, elle respirait faiblement. L'homme se tut, et la prit délicatement dans ses bras. Il le savait, comme l'arbre impregne son bois de chaque année, la nature se souviendra à jamais, ici aussi. Lui laissant ses pensées et ses souvenirs, il s'en alla aider l'ane qu'il avait dans les bras à se remettre. Et préparer le futur avec Elle.

Fin, et début... [Evocateur] Somerights20.fr

Invité

j'ai beaucoup apprécié ce texte ! Je ne sais pas pourquoi...mais ces pensées un peu saugrenues alors qu'on est face à la mort, ca me semble réaliste...On est "déconnecté" et notr esprit se préoccupe de choses bizarres, on est désappointé, désemparé, impuissant...Puis il y a tout ces petits détails auxquels on fait attention, comme si d'un coup on se rendait compte de l'importance de la vie et qu'on cherchait à en absorber le plus de souvernirs possibles...tout en retenant, en fiat, un triste évènements...

Bref, je trouve que tu as très bien décrit et écrit cela, de même que le fond est très touchant En même temps, ton texte soulève certaines questions en donnant des réalités.
Ce que j'aime également, c'est le "besoin" de ne pas croire que c'est...humain. Enfin voilou, merci pour ce texte, j'ai bien aimé le lire

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