L'Eternel ( Au Seuil Rêvé)

Ils y en a qui rêvent d'Eternité
D'autres qui voudraient l'oublier...

Elle reprend la route, ma petite plume voyageuse. Elle veut aller vite, aller bien. Elle se dit qu’elle a beaucoup à parcourir, qu’une vie ne suffira pas. Elle sait que le temps passe comme un éclair, que les rêves s’effondrent avant d’avoir pu les toucher. Elle court, elle court. Elle voudrait l’Eternité pour ne rien manquer.

Mais quand elle y pense, a cette vie figée qui jamais ne vit, jamais ne meurt, elle sent une crainte la tourmenter. Elle sait puisqu’elle a vécu, puisque qu’elle vit et qu’elle vivra, elle sait le prix du silence, le prix de l’immobilité. Dans le courant, celui qui reste impurtable, ne verra jamais l’Aurore qui s’élève du lit Marin, comme un ange aux reflets dorés qui déploie ses ailes, les joues rosies par une timidité fragile. Il n’a jamais pu serrer dans ses bras le ruisseau qui l’a enfanté, cette chanson hésitante qui portait en elle tout ce qu’il est et tout ce qu’il ne pourra jamais être.

Elle sait que les Eternels, ces Anges perdus dans leur paysages, aux ailes si grandes qu’elles cachent le soleil : ces Etres parfaits que rien n’ébranle sont des Ames damnées, des corps rongés par un mal qui jamais ne cesse, qui les emporte un peu chaque jour, sans les faire tomber de leur Prison.

Et si, dans un instant d’incertitude s’élance vers lui. Et qu’ensemble, quoique l’image n’ait rien de réel, ils disaient…

Y avait-il un hier pour tes yeux cendrés
Quelques souvenirs mal effacés
Peut être une rose sur une table délaissée
Et le parfum d’une heure volée

Te reste-il, dans tes coffre de nacre et d’or
Collier de larme et pendentif rieur
Des humeurs vives qui s’échappent encore
Des tes yeux aux accent moqueurs

J’ai bien des chimère dans mon sillage
Des bibelots, des chansons fannées
Qui sonnent, résonnent sur mon passage
Des heures éclatées, mortes, envolées

Une Aurore mal fagottée, presque nue
Qui compte ses rayons avec tristesse
Un vieux roi aux manières inconnues
Pris d’une vague et tendre paresse.

Mais il n’est rien qui n’efface l’orage
Dans mon Ame sourde et fatiguée :
J’attend, j’attend depuis trop d’age
Une mort qui m’ a Abandonnée.

Les Eternels attendent que le vent les emportent, Statues de sel sur la grève, leurs ailes repliées, le doigt tendu vers l'Océan. Ils ont au bout de leur lèvres une chanson qui voudrait s'envoler. Les caresses de la mer sont leur douleur. Ils ne peuvent que rêver, et leur rêves sont des Cauchermars. Alors, maudit par le Monde, ils cachent dans leur traits monotones cette Révolte qui ne fait pas de bruit, et qui restera pour toujours une Supposition oubliée...

Mhhh par où je commence ...

J'aime beaucoup le forme de ton poème, mélange entre vers et prose. Cette poésie me fait penser à un rêve, c'est peut-être ce que j'apprécie le plus, et aussi le fait qu'elle eveil en moi des sentiments que je ne saurai pas décrire. Peut-être de l'apaisement ...

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