Initiation [dramatique]

J’ai plus le temps, déjà dix heures que j’attends, et je
pourrais en passer dix de plus. Il faut que je me décide, il faut que j’agisse vite et bien, sans confondre vitesse et précipitation. Ma meilleure couverture reste quand même le parapet du toit. J’ai peur de le rater, le rater signifierait
l’échec de mon initiation. Et la confrérie des Black Hawks à une manière bien particulière de sanctionner l’échec. D’aucun diront une manière expéditive…

Je me souviens de mon premier jour a l’Académie Secrète, après avoir été recruté par un de leurs scouts, qui avait vu mon premier fait d’armes. Le massacre de ma propre famille, impressionné par tant de violence brute, il m’avait proposé de canaliser ma folie destructrice, et quelques jours plus tard je commençais mon cursus, bien décidé à exceller.

Mon parcours fut long et périlleux mais fut à chaque fois couronné de succès, je repense encore a toutes les palmes que j’ai pu gagner avec émotion. Cette chose noire qui m’habite, logée au creux de mon estomac et que je nomme Ma Rage, m’a servis durant toutes ses années, surtout dans l’Aréne.

Et me voila sur ce toit pour accomplir le dernier acte de ma formation, ma première mission. Mon cœur s’emballe, mes mains deviennent moites, déjà ses années d’entraînements me semblent oubliées. Je doute, j’ai
peur, peur de rater ma cible et d’etre ainsi condamné à une mort lente et douloureuse.

Quand soudain … J’émerge de mes pensées au moment ou la cible sort, mes années de conditionnement ne m’ont pas servis a rien. Je n’ai quelques secondes pour l’abattre avant qu’il ne rejoigne sa Ferrari 430. J’épaule mon fusil de type PGM hecate II calibre 12,7, j’ajuste tranquillement ma cible, je retiens ma respiration, et inéluctablement j’appuie sur la détente. Quasi immédiatement je vois a travers ma lunette la tête de ma cible être remplacé par une espèce de masse grumeleuse vaguement rosâtre. J’ai atteins mon objectif. Mon apprentissage est fini.

Je sens le soulagement m’envahir, insidieusement de bas en haut, cette sensation née dans mon bas ventre sous forme de picotement remonte doucement dans mon ventre avant d’atteindre ma tête et de me faire fondre en
larmes. Moi qui avait été surnommé par mes camarades Screw Face je me retrouvais à fondre en larmes après avoir éliminé la cible. Je restais là, sur place, au lieu de foncer au point d’extraction ….

Merci pour tes critiques. Mais j'aimerais t'apporter quelques precisions, j'ai voulu mettre en avant la complexité (c'est un bien grand mot ) du personnage. Soit il a été capable des pires actes, mais dans quels conditions ? Et surtout il st froid, tout ce qu'il ressent est atténué, il craint pas tant pour sa vie que l'echec, que le fait de ne pouvoir integrer la confrérie, mais en meme temps comme je l'ai rapidement dit on lui a appris à canaliser sa rage, à la focaliser sur un objectif précis.

Ceci etant je sais que mon texte est mauvais c'est un premier jet ecrit en 10 minutes a 2h du mat'...
Malheureusement tout mes anciens textes ont disparus avec mon ancien PC...

A vrai dire ma technique est pauvre j'ai l'habitude d'aller a l'essentiel ... J'ecris comme je vomis

Pfff a vrai dire j'en sais rien.. Plus je le lis plus je me dis que ca pourrait etre une amorce de quelques choses. Comme une scéne d'entrée, mais en aucun cas une petite nouvelle...

Quant a rentrer dans sa tête pas besoin ces quelques lignes se sont imposées comme une evidence. En a peine dix mintes, sans avoir a réfléchir. Comme si ca avait cogné pour sortir. Ca me fait ca de temps en temps... Et puis plus rien des mois sans ressentir ce besoin . Faudrait que je me force et que je continue ce recit

Quand je disais que c'était difficile de rentrer dans la peau du tueur, c'était du point de vue du lecteur

C'est clair que ça pourrait être intéressant de le continuer ce texte car il est intrigant ton héros, y'a matière a fantasmer dessus!

Merci de tes encouragements

[Mode modo] Attention, le double-post (sauf pour les suites) est interdit. Alors, attention à tes prochains textes... [/Mode modo]

Voila pour vous ce qui pourrait servir de suite.. Et qui reponds a vos questions :





Pendant ce moment d’atermoiement, sûrement conscient d’avoir commis une erreur fatale, je vois ma vie défilée devant mes yeux, des moments gais aux moments les plus insoutenables. Mais je revis surtout ce que je considère comme ma pierre angulaire. J’avais tout juste dix huit ans et il semblait à un observateur avisé que j’avais tout pour moi, des parents aimants, un don pour le sport, et un QI surdimensionné. Seulement voila, mes parents n’étaient pas aimants ils étaient étouffants, et
voulaient que je sois parfait. Le jour où ma mère m’a emmené faire ce putain de test de QI j’avais a peine 5 ans. Et ce jour ma vie a basculé, ou plutôt s’est arrêté.
Quand ce putain de psy a annoncé à ma mère que mon QI dépassait largement la moyenne et frôlait les 150 j’ai d’abord pas tout saisi, soit j’avais un gros quotient intellectuel et alors ? Mais pour mes parents ça a tout changé, je devais réussir, je n’avais plus droit de rêvasser. Et comme il ne comprenait qu’a 5 ans être capable d’expliquer le big bang, ou maîtriser les équations du second degré c’était certes remarquable, mais c’est surtout frustrant. D’autant plus que j’étais déjà auparavant solitaire, mais la cette révélation n’a fait
qu’empirer les choses. J’étais leur bête de foire et j’étais coupé des camarades de mon âge qui, fort logiquement me traitait comme un monstre et me martyrisait,
je ne compte plus le nombres de fois ou je suis rentré chez moi en sang. Et ou ma mère me demandait si on m’avait battu. Et mon père plutôt que de m’apprendre a
me défendre, allait se plaindre au directeur… Et bis, et ter repitita et ce ad nauseam. Alors oui la rage, la haine de l’être humain, le dégoût de l’autre a grandit en moi. Et oui j’ai toujours tenu pour responsable mes parents, et oui mon cœur s’est gelé quand j’ai eu 7 ans, l’age de raison comme on dit, et oui dés l’age de 10 ans je me suis juré de leur faire payer au centuple ce que j’avais
enduré. Et oui à l’age de 18 ans j’ai pris les choses en main, je les ai saignés comme des porcs et ai mis le feu à la baraque pour brouiller les pistes. Tout le monde n’y a vu que du feu à part les Black Hawks. J’etais aux yeux de la société un pauvre orphelin touché durement par le destin. Personne ne s’est étonné par la suite de la découverte de mon cadavre –condition sine
qua non pour commencer l’apprentissage-


Malgré l’anéantissement de mes bourreaux – que ce soit par amour ou par ambition ils étaient mes bourreaux- ma rage ne s’est pas calmé instantanément, heureusement d’ailleurs. Car des la première semaine les premiers années s’affrontent dans l’arène…





Et maintenant que l’initiation prend fin, que ma dernière
épreuve et mon premier contrat est effectué, je me rends compte que ses quelques années de bonheur ou l’on m’a permis d’utiliser ma rage comme je l’entendais, sont finis. Et que de nouveau je vais retourner vivre la bas, dehors, parmi des faibles êtres humains. Et déjà je sens le goût amer de l’impuissance au fond de ma gorge. Car ce n’est plus un ou deux etres humains que je veux éliminer mais l’humanité toute entière …