HOME+ Vagabond de la Place Blanche.
Nombre de messages : 94 Age : 43 Style Littéraire : 39 Animal représentatif : chat botté Date d'inscription : 06/02/2007
| Sujet: Mon Amour Dim 15 Avr - 3:48 | |
| Il vient de sortir de la gare, son barda sur le dos, le pantalon rouge usé emprunté et rapiécer. Six mois qu’il n’avait pas vu l’arrière, ici le monde ne semble pas s’être arrêter. La fumée du train, s’évapore, laissant place à une foule, femme endimanchée, homme habillé en costard cravate, sourire aux lèvres, heureux…Les sons résonnent dans l’immensité du bâtiment, sifflet et crie des contrôleurs ou des voyageurs. Un malaise le prend, il n’existe pas, personnes ne le remarquent, lui l’enfant du pays, lui qui ne dort plus, qui ne vie plus depuis un an, lui qui survie envers et contre toute logique, il est mort à leurs yeux, pas de parade, pas d’éloge, pas d’amis… ils sont tous là bas, vivant ou mort cela n’a pas d’importance, dans la tranchée il n’y a aucune différence.
Le gamin fluet qu’il était à laisser place à un homme taciturne, le visage marqué, la moustache brune taillée pour la circonstance, les cheveux lavés mais coupé à la va vite sont cachés par sa casquette. Le pare dessus bleu boutonné.
Il serre son poing, il les hait, il déteste leur indifférence…il sort de sa poche une vieille photo jaunie, souffle longuement l’air de ses poumons, et avance le premier pas vers cette ville qui ne veut pas entendre parler de lui…
***
Il est arrivé, cela fait une heure et demi, qu’il marche, c’est nettement plus supportable ici ce dit il. Devant la porte de l’appartement, dans la rue il hésite, et si elle non plus ne le reconnaissait plus. Et s’il ne pouvait pas la regarder ne se sentant ni vivant, ni mort.
« J’ai peur… » murmure inconscient… « j’ai peur de son regard »
La brise de l’automne frappe son visage, si douce, parfumée par le café du coin de la rue. Il prend la clef dans sa poche, et la fait glisser dans la serrure, lentement il la tourne et entre…
***
Elle est la devant lui allongé dans leur lit, il n’a pas put la chérire comme il voulait, elle ne lui en pas voulu…elle s’est endormie, il respire son parfum au jasmin, ses cheveux bruns, elle seul sait pourquoi il n’est pas mort. Près d’elle, regardant lentement les draps blancs brodés recouvrirent sa peau, il photographie, il veut l’emmener avec lui quand il repartira, que cette image paisible de celle qui l’aime puisse à jamais supplanter celle de ses amis déchiquetés… il verse une larme, puis deux il pleur en silence, Se retenant de faire du bruit, elle ne doit pas le voir comme ça… Il est seul…il est détruit, rongé de l’intérieur à jamais par ce mal. Il ferme les yeux et se couche près d’elle…puisse le paradis être aussi dur et l’enfer aussi doux…
***
il ouvre les yeux, le tremblement de la terre la réveiller, dormais t’il vraiment… la boue, mélange de sang, de pluie et de pisse lui saute au visage… « Baïonnette au canon !!! » il prend son fusil et sans tremblé le munis de sa baïonnette… le bruis sourd de l’artillerie résonne, la terre crie… il se colle contre le parapet de la tranchée, amas de terre et de corps d’amis partit trop tôt… il regarde au tours de lui, le bleuet se faire dessus, tremblant comme une branche contre le vent, l’officier tendu car il va envoyer plus de milles hommes à une mort certaines… il attend, le sifflet, comme celui de la gare, le signal qui lui permettra de partir…il sort de sa poche la photo jaunie…
« je n’ai pas pris le temps de lui dire que je l’aime » … il soupire…
le sifflet résonne, clairon de la faucheuse, le crie des soldats monte et les pousses, pantins courageux et oublié…
Il rentre dans la limbe, à demi debout, à demi couché, tel un acrobate il évite les trous, les corps pourri, ombres fuguasses d’un avenir trop proche. Les balles ne sifflent pas encore, ils ne sont pas encore assez proche…bientôt l’orage frappera…
il la revoie, son parfum, sa courbe généreuse…
Le tonnerre des balles gronde surprenant et fauchant la masse désarticulée et criarde…il tombe tous…hurlant, les têtes explosent sous l’impact, les corps s’amassent dans la mélasse noirâtre qui compose le sol…
Ses petits yeux amandes, ses lèvres rosées, ses seins ronds et doux.
c’est fini…enfin se dit-il…finit le froid, finis la peur, plus de rats compagnons d’infortune, finis d’avoir faim à en pleurer, plus de colère plus de peine…
Les yeux fermés, les bras ouverts, il se revoit se couchant près d’elle, dormir au creux de sa croupe pour l’éternité…il souffle l’air de ses poumons… et tombe au sol transpercé par les balles.
HRP : Voilà je me suis levé avec sa dans la tête ce matin, je le post en espérant qu’il vous plaira…
La guerre de 14-18 a fait environ 1 350 000 morts dans les troupes françaises, soit près de 900 morts par jour pendant 1556 jours, d’août 1914 en novembre 1918. Parmices morts, certains resteront à jamais non identifiés, leur nombre n’est pas précis. Les chiffres les plus divers sont cités, entre 100 000 et 600 000 disparus. | |
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Le Vagabond Bienveillant Supérieur.
Nombre de messages : 795 Age : 33 Style Littéraire : Tout ce qui m'inspire Animal représentatif : Le Loup Passion : Fumer ma pipe au pied d'un arbre... Date d'inscription : 28/03/2007
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Mido Invité
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Le Fondateur Bienveillant Supérieur.
Nombre de messages : 766 Age : 33 Style Littéraire : Fantasy, science-fiction, univers spatial. Animal représentatif : Le pingouin. Passion : Fumer de l' herbe à pipe, assis sur une branche d' arbre, lisant le Livre Rouge. Date d'inscription : 07/03/2007
| Sujet: Re: Mon Amour Dim 15 Avr - 12:14 | |
| [HRP]Mido, essait de compléter un peu ta remarque, peut-être trop courte[/HRP]. Superbe. Un thème original que sont les pensées d' un soldat de la Grande Guerre. On ne parle assez de cette guerre et de ces soldats, alors que ce fut la pus meurtrière de toute pour ces derniers. Surtout, avec les conditions qu' ils se tapaient.Une histoie émouvante et triste qui a (failli) me mettre la larme à l' oeil. (Eh je sus pas une mauviette moi !!!) Et l' explication à la fin du récit donne une impression de dédicace qui donne plus de poids au texte.Encore bravo à la peluche !!Un calin ??? | |
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Mido Invité
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Falmala Vagabond de la Place Blanche.
Nombre de messages : 133 Age : 42 Animal représentatif : pantère noire Passion : Jeu de role, lecture, écriture, cuisine et un tas d'autres choses Date d'inscription : 10/02/2007
| Sujet: Re: Mon Amour Dim 15 Avr - 13:21 | |
| Très beau récit Home. J'avais vraiment l'impression de suivre cet espèce de flash back avec le retour a la réalité du soldat qui s'était pris a rêver quelques cours intants avant le moment fatidique. J'ai beaucoup apprécier cette lecture et comme l as dit une autre personne. La dédicace en dessous donne tout son poids au texte que tu as écris. Qui est malheureusement bien plus qu'une simple imagination. | |
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Nombre de messages : 94 Age : 43 Style Littéraire : 39 Animal représentatif : chat botté Date d'inscription : 06/02/2007
| Sujet: Re: Mon Amour Dim 15 Avr - 13:32 | |
| je suis content qu'il vous plaise:D - Citation :
- Cependant, un orthographe à soigner, car il peut parfois nuire à la qualité du récit
mon éternel ennemi ma mère a tout essayer | |
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