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 Le rêve [ Essai ]

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Tr0n
Bavard du Kom Turgo.
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MessageSujet: Le rêve [ Essai ]   Le rêve [ Essai ] Icon_minitimeSam 23 Juin - 16:55

Une ondée mécanique glisse sur les lisses parois d'une rocaille millénaire, éclaboussant généreusement mon visage d'une fraîcheur saisissante. Chaque gouttelette, voletant dans une étrange et indescriptible harmonie, se mélange à la sueur moite de mes joues rosées dans un florilège de saveurs. Les fragrances humides de ce jour de pluie titillent mes narines inexpérimentées. Une fabuleuse danse des sens. La forêt alentours m'éveille, fait subtilement éclater mon esprit en milliers de minuscules particules évaporant chacune de mes pensées. Les milles et une senteurs de cette lisière s'entremêlent dans un chant cérébral langoureux formant de nouvelles odeuridées. La monotonie de la nature se transforme au contact de la réflexion en des mots naissant, émergeant d'une âme torturée. Vagabondant au coeur d'une éternelle méditation, un immense océan masque désormais mon odorat.

Je ? Il ? Non il. Il se prend à m'évader. Il m'entraîne dans une folie éphémère de rêves idéalistes. A la limite d'une frontière infranchissable, mon esprit et ses sens se croisent et se mêlent pour concrétiser une union fragile: des envies fébriles à peine perceptibles. Même l'auréole divine d'un soleil resplendissant ne parviendrait à faire vivre ses fusions du rève et du vrai, de l'impossible et du concret, mariage d'un sens et d'une pensée.

J'ouvre les yeux. Progressivement, lentement, doucement.

Toujours ce même temps maussade. La pluie a cessé, le tonnerre gronde; tout paraît gris dans le ciel comme la noirceur d'un coeur opaque. Les nuages se meuvent en somptueuses arabesques luminescentes, digression du divin dans l'équilibre manichéen de la nature; subtile opposition. Le rêve disparaît, cédant la place à la translucidité des émotions physiques, perçant le linceul de la voûte céleste. Un rayon.

Ce qu'il voit... Est ce bien la réalité ? En veut il ?

L'eau claire s'échappe de la falaise au rythme tranquille d'une nature sans... sentiments. Elle vit, elle s'anime mais elle ignore la profondeur du désir. Elle l'ignore... Elle est la simplicité incarnée pourtant si complexe à comprendre. Parallélisme d'un idéal féminin ? Vis je au travers de mes rêves ou vit il par mes yeux ? Eternelle question d'une vie morne et terne malgré les éclairs qui zèbrent l'horizon. L'eau devient à son tour opaque, dernier regard.

Il plonge.

Furtif vent des méninges qui claque la grand voile d'une Nina fragile, blessant le coeur. Les pensées me transpercent, laissant des trous béants et amplis de ténèbres qui ne cicatriseront jamais. Sentir fait jouir, voir fait mal, penser tue. Réflexions vers un bonheur incertain. L'hérésie de toutes les vies compliquées. A mesure qu'il pense, dans une introspection destructrice, il se démolit. Plus il pense, plus il souffle sur les braises de son âme. Mais plus il souffle plus les braises s'éteignent.

Son nez ne sent plus. Ses yeux se referment. La fin est proche, mais je veux continuer, avec lui. Saisir chaque bribe de cette jouissance idyllique, de cette magnifique utopie, de cet instant unique. La toucher, revenir dans cette communion qui m'échappe. Mais qui suis je pour réclamer ce don ?

Il rêvait. La sueur perlait sur son front lorsqu'il se réveilla.

La rosée d'une aube grise voilait dame Nature de sa robe étrangement translucide. Paradoxal ténébreux réveil. Elle ouvre les yeux, touche mon corps encore engourdi par le rêve, m'effleure de la douceur de ses mains. Je me souviendrais de la chaleur de la nuit, de nos deux corps réunis, simplement. Elle s'éloigne.

“ Tu es réveillée ?”, d'une voix rauque encore engourdi par le court sommeil journalier.

Elle se rapproche, me frôle une nouvelle fois de son corps si parfait. Les yeux embués, je l'observe, décrivant ses courbes sous la soie. Elle est belle, mais elle l'est encore plus dans mes rêves. Ses hanches, le creux de ses reins, admirable. Un sein que j'entrevois, souvenir de la tiédeur suave de sa peau. Les pensées se sont envolées, le rêve enfoui dans un profond subconscient, gardé par les barrières de mon coeur. La réalité, complice de mon esprit, achève de bâtir un mur autour de ma raison. Mon âme redevient froide et blafarde, insondable. Pourquoi me tourmente-t-elle chaque nuit ? Pourquoi parlons nous ? Elle sait qu'elle ira voir un autre "homme" dans quelques heures. Elle ne sent pas la jalousie qui m'envahit. La forteresse érigée par mon intellect atteint son instant de rupture, se craquelle, et je préfère le rêve. Je replonge.

Je la dévore les yeux clos. Je l'imagine, je la vois sans la voir, je la touche sans l'atteindre. J'élabore des chimères, des fantasmes que je partage avec elle sans les partager. Je fais sans qu'elle ne ressente. Elle est à moi dans un cocon ampli d'érotisme et de sensualité. Elle ne le sait pas, elle ne le sent pas, elle ne le voit pas, et je ne l'exprime pas. Je vis dans l'espoir ? Non dans un mirage. J'ai échoué.

Elle s'étire. Elle se lève. Un sourire.

« Oui, je suis réveillée. » ajoute-t-elle d'un regard vitreux.

La douleur est intense. Elle me le dit dans son regard, éternel reproche d'un immobilisme inquiétant. Elle n'aime pas les rêveurs... Dans mes illusions la nuit fût somptueuse. Dans la réalité... Le château de carte s'écroule.


La porte claque. La gorge serrée, la poitrine congestionnée, je me sens mal.


Et ce n'est que le début.
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MessageSujet: Re: Le rêve [ Essai ]   Le rêve [ Essai ] Icon_minitimeDim 24 Juin - 18:55

Un beau texte, j'ai vraiment aimé ce que tu as mis dedans... QU'il est doux de rêver, mais qu'il est dur de se réveiller, non ? ^^

Sinon, c'est assez bien écritet sans fautes grossières (j'ai pas relu cici ^^')

En gros, pas mal
Wink
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