Quand la Forme et le style l'emportent sur le fond

Je vais faire une parenthèse pour parler d'un phénomène qui m'a longuement agacé et que j'ai appris à ignorer. Au début, comme tout le monde en fait, j'écrivais en mettant des jolis mots les uns à côté des autres et j'étais content, le rythme chantait, les mots se succédaient harmonieusement. Mais ça ne voulait rien dire et je laissais le soin à mes lecteurs d'y trouver des sens que moi même je n'y voyais pas du tout. Et pour cause, je n'y voyais moi même strictement aucun sens.

Mais petit à petit que j'ai acquis de l'expérience humaine et plumesque, je me suis mis à mettre un ou plusieurs sens à mes phrases, à donner un rythme qui caractérisait une ambiance, bref, à faire un vrai don de mon ressentit et de mes émotions à mon lecteur. Mais j'ai la fâcheuse habitude de considérer que mon lecteur est une sorte d'interlocuteur privilégié qui sait de quoi je parle au travers de mon texte. Et, puisque moi je sais de quoi il parle, je le comprends parfaitement et je n'arrive pas à concevoir que tout le monde ne peut le comprendre.

Ce qui provoque chez les lecteurs deux types de réaction. D'abord ceux qui ont le sentiment de toucher à un iceberg, séduis - ou pas - par les couleurs, l'ambiance, l'odeur, etc. Ils admettent ne pas tout cerner et respectent la plume qu'ils honorent d'une estime certaine. Et les seconds, les gros lourds, qui accusent l'auteur de faire des "colliers de mots" et de ne pas savoir lui même ce qu'il écrit. Ce phénomène, le second, je l'ai notamment rencontré avec l'Envol de Ma Plume. Et ça m'a mis hors de moi de me faire juger sur une oeuvre qui parle métaphoriquement de ma vie comme étant un simple bouffon qui jouait avec les formes.

Donc je tiens à dire ceci, aussi

Woilà, je file par la petite porte, pardon, pardon, grands philosophes d'avoir embêté vos échanges =)

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