Tempête
L’air devenait plus rare, il ne savait pas où aller et la fatigue s’accumulait, il était déjà si loin. Il s’écroula sur le sol en pleurant. Ses yeux se levèrent machinalement vers le ciel, mais cette fois ce n’était pas pour prier, non, juste pour cracher. Tout le monde l’avait abandonné même lui, en qui il croyait tant autre fois, ce « seigneur » ne valait rien.
Un paratonnerre dans ce village était justement présent pour l’aider à disparaitre.
Une lumière apparut. Non… ce n’était pas possible…. Bien sur que non ce n’était pas possible, juste une voiture au loin dans cette ville déserte. Sur ce paratonnerre, il voyait jusqu’à l’horizon, mais il n’y avait rien à voir que des champs, qui entouraient ce triste village.
Le tonnerre et les éclairs se rapprochaient minutes par minutes, il s’agrippa plus fermement au paratonnerre, peut-être, espérait-il qu’un éclair vint frapper l’objet métallique, car Dieu n’existait pas, mais que le ciel par pitié pour lui offre, juste, une belle mort.
L’odeur de la pluie commençait à parfumer les alentours, il ne lui restait plus beaucoup de temps. L’eau coulait maintenant sur son crâne dégarni, un éclair vint frapper le sol non loin de lui, faisant rugir les enfers jusqu’à lui, le prochain sera sûrement le bon. Ses mains étaient maintenant presque plantées, comme figées dans le métal.
Une seconde détonation, le ciel cracha son malheur sur l’objet sensé le contenir. Le paratonnerre se désintégra sous le choc inouï de l’électricité.
Il ouvrit les yeux, il avait froid, très froid, mal aux yeux, mal à la tête, il saignait, oui c’était sûr il n’était pas mort, mais pourquoi ! Il regarda à ses pieds, un grêlon, un simple grêlon avait décidé de son sort à sa place, ce bout de glace l'avait assommé juste avant que l'éclair ne le frappe! Le ciel l'avait sauvé, la nature avait plus de volonté que lui.
Mais maintenant la pluie s’était tue, le tonnerre aussi, un rayon de soleil transperça le ciel noir.
Et, une autre lumière apparue, encore une voiture mais celle-ci venait dans sa direction. Une femme au volant, elle pleurait, il ne savait pas pourquoi. Elle était plutôt belle mais sa propre tristesse l’empêchait de le voir.
Elle descendit de sa voiture et alla à la rencontre du pauvre homme. Lui, ne le savait pas encore, mais il était sauvé, il ne croirait plus jamais à Dieu ni en l’homme, juste en une femme.
Ils s’adressèrent un sourire.