[HRP:]En pensant à Neobasileus, qui m'avait donné ce sujet il y a bien longtemps. L'idée est donc de vous mettre dans la peau de bambins de Dame Justice, afin d'inventer et de développer une sentence bougrement loufoque à notre diabolique accusé. Le nombre de sentences correctement expliquées à notre assemblée stupéfaite est illimité.[/HRP]
Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit, me tournant et me retournant dans mon lit, désespérément occupé à penser à mon costume d’avocat, et à cet insolent marteau qui frapperait trois fois aujourd’hui. L’alarme de mon réveil s’était déréglée et affolée à 6 heures 6 minutes et 6 secondes du matin, allez savoir pourquoi. Je me peignai à la hâte, buvait un bol de café noir brulant, bref j’avais cette drôle d’impression, celle de me revoir dix-neuf ans plus tôt, à la sortie de mes études de droit. Vous pourriez aisément vous moquer vous aussi, en me voyant réviser, tel un jeune premier, l’alinéa 5 de l’article 209 répertorié dans ce pavé imbuvable (mais que tous les hommes de loi chanceux doivent pourtant digérer) que l’on appelle le Code Pénal.
Mais sachez que les portes du tribunal s’ouvrent aujourd’hui pour décider du dernier jour d’un condamné, le Diable en personne. Toute métaphore est ici exclue, ne croyez donc pas que j’exagère. Il s’agit bel et bien de lui, domicilié au fond du couloir à droite, en face du débarras du paradis.
Jouissant d’une réputation qui n’était plus à faire sur les sentiers tortueux du droit chemin, il avait donc cité mon nom, en espérant, pourquoi pas, un non-lieu. J’étais donc, vous l’aurez compris, aux premières loges, ma diplomatie mise à l’épreuve par ce déluge, toute cette colère du monde qui s’abattait sur moi.
Le greffier aura pris soin de noter tous les échanges assourdissants établis avec l’avocat général, chacune de mes phrases coupées, ponctuées d’une ‘’Objection Monsieur le Président‘’ pleine de bon sens. Quant à moi, j’étais lessivé, mis à mal, KO. C’est à ce moment-là que je sentis un souffle derrière moi :
‘’ Allons bon mon vil défenseur, suite à quelle intervention divine êtes-vous devenu avocat ? Regardez-vous donc, pauvre garde-fou, vous êtes bien distrayant à défaut d’être convaincant. Vos bras héros gesticulent et miment une plaidoirie vouée à un échec, oserai-je dire cuisant. Jouez-vous seulement au poker ? Savez-vous manier ce que j’appelle l’art du bluff ? Bien sûr que non, j’en mettrai ma main à rôtir à feu doux. Cela se voit à votre stature, vous êtes bien trop droit. Pour ce qui est de la suite, soyez optimiste, laissez-moi faire… ‘’
C’est alors qu’il se racla la gorge d’une manière fort élégante, un frisson indescriptible s’empara de moi. Il parla peu, suffisamment cependant pour trancher net dans l’esprit démoniaque des jurés, tous en quête d’une sentence à la hauteur de l’accusé qui leur faisait face. Il tint à peu près ce discours, avec un sifflement comparable à celui d’un serpent qui vanterait à merveille les mérites du fruit défendu.
‘’ Ô Dame Justice, si je puis me permettre, opérez donc à votre guise. Laissez libre cours à tous vos caprices. Pour moi, et oserai-je l’avouer sans la moindre malice, brûler en Enfer sera le plus grand des Délices… ‘’
Ravi de sa rhétorique affûtée, il se tourna vers moi, laissant deviner sur son visage un sourire innocent et un clin d’œil complice. Si la comparaison me fut permise, j’étais sans doute devenu aussi pâle que lui était écarlate, bégayant, bouillonnant d’une violente envie de lui tordre le cou, ne sachant cependant que faire pour rester politiquement correct.
‘’ Ne vous en faites pas ‘’ me dit-il, ‘’ il faut toujours un méchant dans l’histoire. ‘’
Le Juge, tout aussi décontenancé par ce qu’il venait d’entendre, rassembla tout ce qui lui restait de courage pour saisir son maillet et demander de l’aide :
‘’ Messieurs les Jurés, chers Aëringoriens si vous préférez, c’est maintenant que vous entrez en scène. Trouvez donc la sentence appropriée pour clouer le bec de cet orgueilleux petit diablotin. ‘’
[HRP:]_Améliorer le modèle de flèches enflammées de Cupidon dans le but de donner plus d’ardeur et de passion aux histoires d’amour actuelles.
_Être embauché comme chef cuisinier pour le barbecue annuel regroupant tous les pensionnaires du paradis.
_Être contraint à l’exil sur un cumulo-nimbus ridicule, et forcé à écouter de la musique angélique à longueur de journée.
Soyez inventifs, créatifs, je vous donne ici quelques pistes à développer. Amusez-vous...[/HRP]