Chroniques Angéliques [Story]

Plus en retard qu'il ne l'aurait voulu, il sortit de son sac le sandwich qu'il s'était préparé à la va-vite, le mangeant en vol. Il ne lui fallut qu'une vingtaine de minute pour entrer dans l'espace de la grande cité d'Angelhëden, se dirigeant vers son lieu de travail, la « Tour Forestière de Cristal ». Elle se nommait ainsi car le bâtiment avait plus ou moins fusionné avec l'un des plus grands arbres de la planète, il y a de ça fort longtemps, durant sa construction. De plus ses vitres étaient teintées d'un vert particulier, un vert forestier, à cause de la sève de l'arbre, support de la Tour, disait-on. Ses reflets émeraudes étaient splendide et baignaient une partie de la cité dans une lueur naturelle et sereine. Aussi, le tronc de l'arbre épousait parfaitement la base de l'infrastructure, et ses branches avait permit la mise en place d'un judicieux équilibre pour la Tour et ses embranchements divers. Il finit son petit déjeuner tout en s'approchant du bâtiment, et saisit une gourde pour boire quelque gorgée de Semiel, une eau à laquelle on ajoutait un subtil mélange de miel et de sève d'arbre fruitiers.

Arlegän entra dans la Tour Forestière par l'un de ses nombreuses entrées, situées sur tous les étages, excepté les derniers. L'intérieur était sobre, l'architecture intérieure était basé sur des jeux de lumière pour offrir une clarté agréable, assez forte sans être aveuglante. Les courbes légères décrivaient les décorations et les murs au détriment d'un symétrie parfaite. Et selon les étages, les thèmes révélant la nature du bâtiment variaient, sans passé par une hiérarchie prédéfinie. Les derniers étages n'étaient pas forcément les plus jolis et les plus impressionnant. En marchant vers son bureau, il salua des connaissances par politesse et habitude, puis arrivé à destination il entra sur son lieu de travail et s'assit sur sa chaise. Son bureau était doté, comme tous les autres, d'une baie vitrée, mais au moins, il avait une vue imprenable sur le Lac de Kinah. L'ange ouvrit son sac et en sortit quelques dossiers, ainsi que son supra-ordinateur portable qu'il alluma pour ensuite se reconnecta sur Windnet et naviguer sur le site des Guerriers du Jugement Dernier. Il passa toute la matinée à lire l'ensemble des écrits disponibles, et à fouiner un peu partout, de fond en comble. Il nota les informations qu'il jugeait utile, ainsi que les diverses images et autres photos de parchemins, de statues, etc...ne laissant rien au hasard.

Il ne faisait aucun doute que ce site était officiel, et non pas l'oeuvre d'un petit groupe d'amateur. Il y avait là bien trop de culture, de précisions, de clareté dans la structure du salon virtuel, de précision dans les textes, de références détaillées...bref il en était maintenant persuadé, tout ceci n'était pas une affaire à prendre à la légère.

Il effaça toute trace de son passage dans les lieux, et transféra les images et autres photos dont il avait besoin, elles apparurent au fur et à mesure, sur la plaque de matérialisation de son supra-ordinateur. Il rangea toutes ces photos dans un classeur. Ensuite, il enregistra l'ensemble du site, pour pouvoir garder sa trace et travailler dessus librement, sans se connecté à une strate de Windnet, plus tard. Arlegän n'eut pas trop de mal à faire tout ceci, il avait des connaissances assez poussées dans les domaines de manipulations de Windnet. Cependant, il était étrange qu'un tel site n'est pas été détruit par le Comité d'Informations Secrètes (CIS).

* C'est bien étrange...alors que l'adresse de leur salon est très accessible...trop même...en plus il n'est même pas munit de protection...même un amateur pourrait en venir à bout. Alors pourquoi il n'a pas été détruit depuis le temps !? *

Arlegän s'enfonça dans sa chaise, quelqu'un frappa à la porte. Un ange entra dans son bureau, c'était Azraël, un ami d'enfance. Ils avaient parcouru les mêmes chemins et travaillaient ensemble depuis le début.

- Salut, je peux entrer ?
- Tu es déjà rentré.
- Ha oui suis-je bête ! Je ressors donc et refait la chose ?
- Ha ha ha, non pas la peine voyons. Alors comment vas tu Azraël ?
- Oh très bien, les affaires se portent bien dans le secteur des armements.
- Je vois, mais de toute façon, ce secteur marche toujours bien, et je parlais plutôt de ta famille.
- Ah, et bien, ça va, ça vient, moyennement dirons-nous, une mauvaise passe, ma mère est gravement malade...
- Qu'a-t-elle ?
- Justement, on ne sait pas, mais elle semble dépérir...
- Désolé...
- T'en fait pas, une mauvaise passe je te dit. Enfin pour en revenir au secteur de l'armement, c'est sûr qu'avec les différents guerres actuelles, ça sera pas le secteur économique qui tombera en premier. Et toi, ça va ?
- Moi, oui, mieux que jamais !
- Ah oui, j'ai apprit la nouvelle, c'est pour quand ?
- Dans un an encore, à peu près.
- Oh, ya encore le temps.

Arlegän se retourna vers la baie vitrée, contemplant le panorama qui s'offrait à ses yeux. Azraël le suivit, hésitant aux premiers abords, il prit la parole, un ton grave enveloppait sa voix.

- Dit moi, toi aussi tu enquêtes sur cette Ligue ?
- Oui.
- Que penses tu de leur panoplie de lieux virtuels ?

Arlegän ne paraissait pas surprit que son ami ait découvert, lui aussi, le site en question. Ce n'était pas pour rien qu'il était chargé d'enquêter sur cette affaire, il était bon dans ce domaine, presque trop bon même parfois. Mais quelque chose le gêna dans ses paroles, un détail qui avait toute son importance.

* ...des...des sites ? *

- Leur panoplie ? Il y en a plusieurs maintenant ?!
- Ah tu n'as pas eut le temps de t'en apercevoir. Attend un peu, tu permet que j'utilise ta bécane de bureau ?
- Vas y.

Azraël s'assit sur la chaise et pianota sur le clavier du supra-ordinateur de son ami, il se dirigea vers le site des Guerriers du Jugement Dernier. Avec assurance, il procéda à la destruction du lieu virtuel. Il savait y faire et s'y connaissait beaucoup mieux qu'Arlegän, faire ce genre de chose était pour lui un jeu d'enfant. Et après quelques manipulations expertes et précises, le site fut détruit.

* ça à l'air si facile...il doit y avoir un piège ou quelques chose du genre...*

- Tu l'a détruit, donc comment se fait-il qu'il ne l'ait pas été par le Comité d'information Secrète ? Ou même un simple hacker ?

Azraël lui adressa un regard, puis il tapa « GJD » sur une bibliothèque virtuelle, recensant tous les lieux virtuels sur chaque strate de Windnet. Il cliqua sur le premier lien qui s'affichait sur l'écransphère., ce qui les amena au salon officiel du groupe terroriste. Celui qu'Azraël venait de détruire à l'instant, celui de cette matinée. En effet, il était treize heure passé. Arlegän fut stupéfait.

- Comment cela-se fait-il ?
- C'est un piège, c'était juste pour te montrer que moi, le CIS et les autres hackers se sont faits avoir en beauté.
- Je ne te suis pas...
- Ce n'est pas si compliqué, en fait la destruction de leur « chambre virtuelle » en engendre une nouvelle juste après, identique à la première, comme clonée si tu préfères. En plus il y a pire, car non seulement leur espace virtuel réapparait à nouveau, mais en plus il se dédouble.
- Je vois...donc tous ceux qui ont tentés ou tentent de supprimé leur site permet la multiplication de celui-ci...et donc sa prolifération...
- Et le pire dans tout ça, c'est que nous ne savons pas comment ils procèdent, tous les moyens ont été utilisés pour venir à bout de ce stratagème, mais rien n'y fait. Peut être par une manipulation quelconque du cours de l'Alaxmä...nous n'en savons rien...
- Pas même une piste ?
- Trop de pistes oui, et nous n'avons pas tout décortiqué des multiples hypothèses...Et puis, lorsque les espaces se dédoubles, l'une reste dans la zone où elle se trouvait, l'autre va aller infecté d'autres espaces virtuels, au hasard. Pour le remplacer, ce qui donne donc un autre espace dédié au site officiel des Guerriers du jugement Dernier...donc plus de liens vers leur salon... Et ça se répand très vite, trop vite...
- Cette affaire va rapidement devenir officielle...
- Malheureusement oui, la seule chose que nous pouvont faire pour l'instant c'est prendre les devants avant qu'il ne soit trop tard et formulé un communiqué sur cette histoire...Sinon, nous serrons très mal vu par la population qui ne comprendra pas pourquoi on lui a caché ça.
- Et vous ne pouvez vraiment rien faire ?
- Pour l'instant nous sommes impuissant oui...rien que d'y penser ça me révolte ! Nous devons arrêter le processus le plus vite possible, mais nous ne pouvons pas...
- Et...vous avez pensez à détecter la source ? Je veux dire, le premier espace virtuel dans lequel a été créer le salon de leur guilde terroriste ?
- Non...tout est brouillé, et il y a bien trop de réplique pour être sûr de quoique ce soit...et nous ne pouvons nous permettre non plus de couper totalement l'accès à Windnet, il y aura de trop grandes répercutions...
- Ce groupe est loin d'être idiot...
- Loin de là, il nous l'on déjà montrer dans leur multiples attentats qu'ils ont revendiqués, nous n'avons jamais réellement trouvé grands choses pour établir une enquête précise. Et cela dur depuis...
- Cinq mois, je sais.

Un silence s'installa, laissant les deux amis dans un profond mutisme qui devenait e plus en plus dérangeant. Chacun se posait des questions, chacun désirait des réponses, mais ce dont ils étaient sûr c'est que cette histoire allait s'ébruiter avec toutes les conséquences qu'elle apportera. Jamais auparavant un groupe terroriste n'avait été aussi loin, passant à travers les mailles des filets posés par le CIS et d'autres organismes liés à l'État mis en place. Arlegän reprit la parole, décidé de rompre ce silence insupportable.

- Et qu'en est-il de ce problème des bas-quartiers ?
- Ah celui-là...encore un coup des GJD.
- Hein ?
- En fait, c'est assez simple, nos services de renseignements nous indiquaient depuis quelques années une forte baisse des influences des sectes dans ce quartier. Les services de démantèlement désossaient sans trop de problèmes ces sectes et leur structures. Mais depuis l'arrivée de ce groupe, nous avons rencontrer certaines difficultés à moduler le mouvement sectaire...extrémiste qui plus est. Et aujourd'hui, l'ampleur du problème devient très inquiétant, et ça devient dangereux. On dissout une micro-secte et il en naît trois par la suite, et tout cela, sous l'impulsion des GJD. Nous avons coincer quelques uns de leurs membres mais...ils utilisent du poison ou se coupent la langue..bref, ceux sont des fanatiques, et c'est pas joli joli...
- J'imagine...
- Donc chaque jours, de nouvelles personnes s'adonnent à ces milieux, pour grossirent leur rang et amplifier le courant de manifestation extrémiste. Les GJD dirigent déjà en partie les bas-quartiers, indirectement pas les sectes les plus influentes, donc il s'avère très difficile de les atteindre directement. Et je n'imagine pas la pagaille que cela pourra provoquer si ils se mettent en réelle mouvement...
- Qu'est-ce que tu dire par là ?
- Qu'il est bien possible qu'ils pourraient mettre en marche une révolution, où ils tenteraient de renversé l'État actuel, se servant des heurts des manifestation pour agir dans l'ombre par derrière et touché le coeur du gouvernement.
- Le Capitole...
- Exactement. Quoi d'autre de mieux que de briser le symbole de la puissance d'un État pour le rendre impuissant aux yeux de la population. Mais nous avons prit les devant,mais j'espère que ça 'aura pas lieu...et nous feront tout pour l'en empêcher.
- Impensable...comment peut on en arriver là ?
- Aucune idée. Tout un réseaux de sectes est déjà mis en place, dirigé par les GJD, tapis dans l'ombre, et cela leur permet de mener des actions coordonné, tout comme le dernier attentat sur la Place Isfal. Et plus le temps avance, plus ils gagnent en assurance et puissance, et plus il nous est difficile de contrer leur plan. Mais je penses que nous avons encore du temps, ils sont arrivés récemment en scène...enfin je l'espère...
- Je l'espère aussi, il va falloir agir vite, mais si vous même n'avez pas réussit pour l'instant...je me demande bien ce que je peux faire...
- Reste attentif au moindre détails, c'est tout, c'est suffisant.

Azrael pianota sur le supra-ordinateur de son ami et collègue, il retourna sur la liste des espaces pris par les GJD sur Windnet. Plus de 50 000 zones étaient infectées. Arlegän fut le plus étonné des deux, il ne su dissimuler cette stupeur et demanda :

- Dit moi, il y avait combien d'espaces infectés tout à l'heure ?
- Environ 47 000.
- En si peu de temps...
- Et le phénomène va en s'amplifiant...
- ...
- Bon j'efface toute trace de notre passage par ci par là, pour pas que t'ait d'ennuis.

Il s'exécuta et après une dizaine de manipes, tout était rentré dans l'ordre.

- Voilà, maintenant, c'est comme si tu retrouvais ton supra-ordi de ce matin, tout beau, tout propre.
- Merci.
- Bon on en reparlera, je te tiens au courant de l'affaire vu que tu nous aide, même si normalement, je n'ai pas le droit de te divulguer des infos sur l'affaire mais bon, vu qu'on ne se connait que trop bien, je te fait confiance.
- Pas de problème. Ah oui, j'avais une chose à te dire. Vu que ça viens de me revenir, en fait c'est...

Arlegän n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une violente explosion résonna dans toute la cité. Les deux anges se ruèrent devant la baie vitrée après le passage des secousses. Un feu rougeoyant suivit d'un épais nuage de fumée noire progressant vers le ciel cherchant à le défigurer, était nettement visible alors que le foyer se situait à l'autre bout de la ville. Azraël et Arlegän se regardèrent, pour s'en retourner à ce spectacle. Quelques instants passèrent, aucun des deux ne bougeait, figés dans la contemplation de l'horreur de l'évènement et de ce qu'il allait engendrer..

- Non...pas possible...pas maintenant...
- Le Capitole ! S'écrièrent ils à l'unisson.
- Pas de temps à perdre, allons y !

Les deux anges sortirent du bureau, et prirent leur envol dans l'un des hauts couloirs du bâtiment, se dirigeant vers la sortie la plus proche. Ils se reposèrent au sol à la sortie, garder par la sécurité. Arlegän leur fit signe mais ceux-ci ne le regardaient pas...regardant eux aussi avec une peur dans les yeux, le Capitole en train de brûler dans les flammes d'un attentat. Ne voulant perdre une seule seconde, ils coururent vers la sortie, et arrivés dehors sur le pont d'atterrissage, plongèrent dans le vide pour déployer leurs ailes et fuser vers le Capitole.

Ils ne s'en rendaient pas compte, du moins pas précisément, mais un engrenage infernal était déjà en marche, et l'avenir promettait de sombres ouvrages sous le regard de nuages noirs approchant...

Fin Du Chapitre 3

Non loin des colonnes de fumées noires accusant les blessures du Capitole, dans les profondeurs de la ville, là où les ombres se faufilaient sans bruit, où le silence le maître mot, une silhouette défilaient sur le sol pavé des rues étroites et sinueuses qui caractérisaient la partie basse de la ville, tel une sorte de bas-quartier répandu sur tout un étage de la cité. Il n'était d'ailleurs pas conseiller de venir en ces lieux, car l'on pouvait y trouver moult choses peu ragoûtante et les mauvaises rencontres étaient monnaie courante. L'on surnommait cette endroit, « La Décharge ». Chose compréhensible aux vues de l'état des rues, des circuits d'eau et d'aération, ou même des tas de déchets qui traînaient partout, attendant que quelqu'un serve pour sa propre survie. On racontait même que des monstres étranges rodaient à certaines heures, quoique l'importance de l'heure était toute relative car le soleil ne passait jamais par ici, un manteau de brume – triste marque d'une pollution croissante – empêchait les rayons de l'astre solaire d'arrivé à ce niveau de la ville tout en marquant la frontière de La Décharge.

L'être volant survola un cour d'eau, craché par de gros conduits rouillés et usés par le temps et la saleté poisseuse. L'ombre de sa silhouette s’arrêta devant une porte ferrée, arborant pour seule décoration une peinture dégradée représentant une main métallique serrant une paire d’ailes blanches tacheté de peinture rouge, tel des gouttes de sang. Quelques inscriptions étaient gravées dans une langue inconnue, mais sans nulle doute dotée d’une sombre et funeste histoire. L'être frappa à la porte. Quelques instants s'écoulèrent, un claquement se fit entendre et une petite fenêtre ferrée s'ouvrit, laissant entre-apercevoir un visage renfrogné toisant l'être depuis l'autre côté de la porte. Une voix bourrue se prononça envers l'étranger planté devant la porte.

- Qui es tu ?
- ...tu sais qui je suis, tu n’as pas besoin de d’entendre mon nom.
- Ben voyons, je me serais souvenue de ta p'tite gueule d'ange si je t'avais déjà vu ici. Aller arrête de jouer avec le feu, le mot de passe ou bien dégage.
- Ouvre.
- Le mot de passe ?
- Je n’ai pas le temps pour ça, ouvre moi.
- Mais oui, aller dégage !
- La p'tite gueule d'ange va donc devoir te forcer la main, quelle désolation.
- Ah ah ah, tu me fais bien rigoler toi tu sais, mais tu me fait perdre mon temps, tu comprends pas ce que je t'ai déjà dit ? Dégage le morbac !
- Humf, ça me déplairait de devoir me salir les mains sur une sale gueule comme la tienne, alors je te donne une dernière chance de sauver ta misérable vie.
- Ah ah ah ! Le regard du vigile se fit ensuite aussi tranchant qu'une lame d'acier, va mourir.
- Soit, répondit l'être avec une touche de dédain et aussi de lassitude exaspérée.

L'ouverture par laquelle les deux êtres se toisaient se referma dans un claquement sec, jetant un froid vulgaire. On entendit les ronchonnements du vigile, jurant après l'avorton qui l'avait ainsi dérangé. Il n'eut que le temps de sentir une douleur atroce qui lui paralysait le corps que la porte blindée vola en éclat dans un grand fracas. L'homme s'écrasa contre le mur situé face à ce qui était jadis une porte, il tomba, inconscient et blessé au torse. L'auteur de tout ce remue-ménage entra enfin dans la pièce.

Vêtu d'une toge couleur sang, déchiquetée et tachetée par l'usure et les voyages mouvementés. Il portait à sa ceinture une arme étrange, munit d'un gâchette et d'une garde courbée. Ses cheveux d'ébène, ébouriffés par nature et son regard gris lui donnait un aspect fantomatique...et la pâleur de sa peau n'arrangeait pas la chose. Et pourtant, son visage laissant apparaître quelques traits d'innocence, comme si cet être n'avait pas tout perdu de son enfance, du moins sur le plan physique.

Tout le monde se dressa devant lui, ayant parfaitement vue la scène. Certains tenaient leurs armes en mains, d’autres restaient dans l'ombre ou même tentaient de s'éclipser, histoire de profiter de tout ceci pour disparaître incognito. Une voix sourde et caverneuse s'éleva dans la salle, imposant le silence à tout ces cafouillages menaçant, vis à vis de l'intrus.

- Que fais tu là ? Héla le barman de la taverne.

Homme au profil très imposant, costaud mais tut aussi rondouillard, malgré sa petite taille il imposait un certain respect. N'ayant jamais possédé de cheveux, son crâne était couvert d'un tatouage étrange. Son regard était franc et sec, mais loin d'être agressif, ses connaissances le disait très social malgré son apparence.

- Cela fait un temps, lui répondit cette voix calme, et familière...
- Effectivement.
- Mon vieil ami.
- C’est bon de te revoir Lidrak.

Les deux anges s’enlacèrent d’une étreinte amicale, oubliant ce qui venait de se passer. Les autres résidents de la taverne s'épièrent tour à tour, éberlués, face à ce changement soudain de situation qui échappa à beaucoup d'entre eux. Ils reprirent leurs occupations respectives peu après. Les uns relancèrent une partie de cartes, les autres replongèrent dans leurs pintes alcoolisées, voir dans les méandres de leur esprit. Lidrak et le barman se dirigèrent vers le comptoir sans porter un regard au vigile, toujours au sol, baignant dans son propre sang.

- Tu soignes toujours tes entrés à ce que je voies.
- Est-ce de ma faute si tu changes de garde d’entrées à chaque saison ?
- Hum, vue dans cette optique tu n'as pas tord pour le principe, mais dans les faits c'est une autre histoire.
- Je sais.
- Que veux-tu, les temps sont durs pour nous aujourd'hui, depuis que les institutions de l'empire ont changés et se sont endurcis...nous les parias sommes pourchassés sans relâche...
- Je vois, il s'est passé beaucoup de chose depuis mon départ...
- Pas tant que ça mais, je suis obligé de prendre mes précautions, les Archanges maintiennent l’ordre, même ici ! Ils passent de temps à autre dans les bas-fonds de la ville lors des grandes « percées ». Donc je suis contraint à cacher certaines choses, et surtout de me protéger un minimum. C'est pour cela que j'ai ouvert cette taverne, ici, c'est sans doute le seul endroit où les Archanges ne viennent pas, et même si ils venaient ils ne trouveraient pas les secrets que renferment ce bâtiment.
- C'est déplorable d'en être arrivé là !...Tu veux que je te dise ?!...

Le regard de Lidrak se fit alors plus sévère, et une haine se dévoilait derrière ses paupières, le barman lui ne céda pas, mais craignit la réponse, il attendit, ne préférant ne pas répondre.

- Tu me dégoûtes ! Depuis quand te cache tu comme un rat ! Ce n'est pas digne d'un Anombre !
- C'est que...
- Tssss, je t'aurais bien tué si tu n'étais pas un ami de longue date, mais sache que tu m'a déçu...amèrement.

Le barman, excédé par cet accès de colère de la part de son ami, se révolta à son tour contre ces accusations.

- Et tu crois que c'est facile pour nous de nous couvrir de honte !? Nous servons l'ombre du Chaos, mais mort, nous ne pourront plus rien faire pour lui, donc nous nous cachons, en attendant que les temps redeviennent plus clément pour notre faction.
- ...Un guerrier n'abandonne jamais...certes...mais nous le faisons d'une manière différente.
- Je ne suis pas un homme de combat, mais d'affaires, l'aurais-tu oublié ?
- Non, bref passons. L’ombre du Chaos va renaître et dans peu de temps elle va s’épanouir, retrouvant son influence d'antant.
- Je sais, je l'ai sentit, et...
- Quoi ?
- Cette secte, c'est...
- Ah ! Non, elle est extérieure à notre faction, mais, considère là comme un pantin articulé que nous utilisons pour mener à bien nos plans.
- Ils le savent ?
- Quelle importance ?! Ils veulent la même chose que nous, dans une moindre mesure il est vrai, mais ils ont pactisé avec « eux ».
- Hum, enfin une bonne nouvelle, quoique je me suit délecter de cet incident au Capitole.
- Chut ! Poursuivons ailleurs...
- Oui, viens dans ma chambre.

Lidrak regarda les autres clients de la tavernes, personnes ne semblait avoir prêté attention à leur conversation plutôt houleuse et variée en tons. Sans doute par crainte d'apprendre des choses qu'il valait mieux ne pas savoir, ou peut être s'en moquaient-ils complètement. Et c'était mieux ainsi, il n'y aurait donc pas de complication. Le barman posa ses lourdes mains sur les épaules de son vieil ami, et lui fit signe de le suivre, ce qu'il fit. Il le rejoignit derrière le comptoir et ils passèrent plusieurs pièces pour enfin arriver à une chambre modeste.

- Pas mal hein ? Une loge pas très grande mais bon, c'est ce qui se fait de mieux dans cette zone.
- Mouais, pas mal, mais ton goût pour la déco est horrible, tu n'as pas changé.
- Tsss, tu ne comprendra jamais ce qu'est de l'art ! Bon, deux minutes je reviens.
- ...
- Au fait, tu veux un verre ?
- Oui je veux bien.
- Comme d’hab' ?
- Oui, merci.
- Je t’apporte ça.

L'homme rondouillard quitta la pièce tout en laissant son invité seul, dans sa loge. Celui-ci la regarda sous tous les aspects. Malgré les dire de son compagnon elle se voyait spacieuse et bien accommodée, quoiqu'il y régnait un certain désordre. Un fouilli hasardeux devant lequel n'importe quelle femme de ménage hurlerait au scandale. Non pas qu'il y avait des montagnes de déchets ou d'objets répartis ici ou là, mais c'était presque un tapis de feuilles chiffonnées, de caisses et d'outils étranges éparpillés au quatre coins de la pièce. Il se dirigea vers le bureau sans considéré respectueusement les tas de feuilles sur lesquelles il marchait, quelques paperasses y étaient étalés dans le désordre, une fois de plus. C'est comme si le terme « ordre » n'obtempérait pas dans sa caboche d'ange se dit Lidrak. L’une des feuilles retint tout particulièrement son attention. Il la prit, ses yeux se remplirent d'un ton de surprise. C’était une lettre qui venait de Ligue Sanglante.

Citation :

« Mon ami, il est grand temps que nous agissions, nous te convions à une petite fête dans deux jours. Tu sais ce que tu dois faire, cette mission est de la plus haute importance pour nous tous. Et je sais, et nous savons tous que nous pouvons te faire confiance pour cette tâche. Un de tes anciens amis t’accompagnera dans votre mission divine. Vous ne devez pas avoir une seconde de retard, et l’échec ne peut être toléré. Soyez là ou vous devrez être, tout dépend de vous pour la réussite de cette mission. Et pour l’épanouissement de notre gloire jadis enlevée. Notre puissance va renaître, nous reprendrons le pouvoir de cet empire !
Que la vie te soit éternel mais n’oublie jamais tes devoirs envers Thalos, notre Dieu à tous, rend lui hommage, crains le et il te guidera vers la gloire éternel !
Toute puissance à Thalos, longue vie à notre pouvoir !

GJD »

Lidrak fronça les sourcils, tandis que son ami se tenait là, le regardant, deux verre à la main. Il regarda l’ange lisant cette feuille et parut soudainement gêné. Son ami le regdrant avec un regard glacial.

- Tiens donc, voila que tu laisses traîner ceci...
- Personne ne viendra ici de toute manière....
- Tu connais les règles, nous ne devons pas nous faire démasquer !
- Tu es toujours aussi impulsif
- Sans doute...mais explique moi...que me caches-tu !?
- Hein ?
- Tu oses me poser une question à propos de cette Ligue Sanglante alors que tu y es déjà intégré ! Et tu nies en savoir d'avantage sur ce qui se passe en ce moment !
- Comment dire...c'était un test.
- Un test !?
- Je ne peux faire confiance qu'à ceux qu'ils me désignent. Et je voulais être sûr que ça soit bien toi et non pas quelqu'un d'autres...tu sais, avec les technologies humanoïdes, il est devenu facile de prendre l'identité de quelqu'un, enfin son corps tout du moins.
- ...Je vois, finalement, tu en es ressortit moins bête qu'avant.
- Ah ah ah, toujours le petit mot doux dont tu as le secret. Hum ?
- Ne perdons pas de temps, tu sais ce que nous devons faire.

Lidrak regarda la lettre encore une fois tandis que son compagnon le regarda d'une manière déterminée, comme pour répondre à cette dernière question. Il tendit sa main pour ouvrir sa paume et la lettre s’enflamma subitement. L’ange laissa tomber le morceau de papier incandescent qui se posa après quelques acrobaties aériennes sur le sol tapissé de feuilles... Prélude d'un incendie grandiose. Il regarda son ami, celui-ci lui tendit un verre.

- Tiens, c’est un très bon cru.
- Merci.

Lidrak prit le verre puis regarda la couleur du vin. Un rouge profond rappelant la couleur du sang qui coule dans les veines. Il huma son parfum, quelques effluves de chaire et de chêne. Il en bu une simple gorgée, puis il posa le verre sur le bureau. Sans considéré l'incendie qui se propageait dans la chambre, l'autre non plus ne réagit pas même en considérant les lourdes conséquences que cela aura quelques instants plus tard...

- Enfin bon, comment vas-tu, Lidrak ?
- Quel changement soudain de sujet, bien depuis notre dernière tournée.
- Nous aurons tout le temps de tergiverser sur notre devoir mon vieux.
- Et toi, j’espère que tu n’as pas perdu tout tes moyens à rester dans un bar malfamé.
- Non, ne t’inquiète pas, j’ai même progressé.
- Bien, c’est pour après-demain, à 9h00 précise.
- Je sais.
- Tu es sûr que nous ne serons pas gênés ?

Lidrak se mit à rire, d'un rire glacial et lacérant, Irlaän lui resta de marbre face à cette attitude, comme si, il avait cette habitude. Et il se surprit lui même à retrouver certaines sensations qu'il percevait à une époque bien trop lointaine pour son esprit, lorsque lui et Lidrak bourlinguaient d'univers en univers.

- Non, ils seront bien trop occupés à chercher des indices dans le capitole, peut être qu’ils feront un raid dans les bas quartiers, mais maintenant ça n’a plus d’importance. Il n'y aura plus rien à trouver de toute manière.
- Et...et pour cet endroit ?
- Tu connais les règles et nos ordres, Irlaän, tu sais très bien ce qu’il va en advenir.
- Très...très bien.
- Quoi ?!
- Non, je me disais simplement que c'était bien dommage, je commençait à aimer cet endroit.
- Et bien il est grand temps pour toi de repartir à une vie qui t'es destinée.
- ...
- Vite, nous n'avons que peu de temps pour partir sans être dérangé.

Ils quittèrent la pièce déjà en partie happée par les flammes, Lidrak sortit son arme tandis qu'Irlaän se posta devant la porte de sortie de la taverne...Des hurlements sonnèrent le glas de la mort tandis que les ombres dansaient sous les flammes purificatrices...

Une heure passa, deux êtres prirent leur envol dans les profondeurs de la cité, fusant comme des flèches dans ses rue embrumées. Derrière eux, une fumée montaient doucement dans le ciel, colonne noirâtre rejoignant celle du Capitole formant ainsi un arc funeste, mauvais présage pour la plupart, signe d'une renaissance proche pour quelques uns...

erg...édite ! je ne voulais pas posté en fait..c'était juste pour utiliser l'éditeur de texte...

hum, j'éditerais plus tard donc, pour la suite...

Chapitre 5 : Altercation

Ëfhina se leva enfin, extirpée de cette nuit agité. Elle s'assit sur le rebord du lit, repensant à tous ces rêves horribles. Rêves ? Non, des cauchemars plutôt, et ceux-ci venaient encore tirailler son esprit de bon matin. Il était tout de même intriguant de noter que l'on se souvenait bien plus facilement d'un cauchemar que d'un rêve plus agréable, sans doute que les mauvais rêves se voulaient plus marquant dans les esprits. Ceux-ci ne désirant pas que ce qui se passe dans les cauchemars se passe dans la réalité. Les peurs oniriques dénoncent ainsi nos peurs dans la vie réel, entre autres...Elle passa ses mains sur son front en sueur, puis elle se leva préférant oublier cette nuit houleuse et tout ce quelle pouvait signifier – ce dont elle ne désirait absolument pas réfléchir pour le moment – et prit quelques vêtements dans la penderie pour ensuite se rendre dans la salle de bain, au rez-de-chaussé.

Après s'être lavée, et s'être habillée, elle se posa dans la cuisine, contemplant qu'une partie de la table était préparé. Elle se saisit d'un saladier emplit de fruits, et s'assit à table, commençant par une gorgine – un fruit rouge en ogive aux goût corsé, légèrement amer et sucré – et poursuivit son repas tranquillement. Après s'être rassasiée, elle rangea le tout puis se dirigea vers les jardins.

Dehors, elle resta immobile à contempler ces allées bordées de cerisiers – particuliers car ils étaient constamment en fleurs, en toute saison – et toutes ces fleurs aux tons pastels et autres arbustes arborant leurs fruits aux couleurs criardes. Son regard se perdit devant le balai aérien singulier que réalisaient deux cricerills – cousins des crécerelles, au plumage rougeoyant – tout en chantant leur attirance l'un pour l'autre. Un peu plus loin, quelques lémuriens se chamaillaient la nourriture du matin. L'ange se décida après quelques instants de faire un tour, en partie sous la demande du bébé qu'elle portait, du moins elle le pensait. Et plus tard elle lui montrerait cette nature merveilleuse, toutes ces espèces de plantes et d'animaux...Elle appréhendait ainsi un ravissant avenir sans se soucier de ces cauchemars qui lui tiraillaient l'esprit et lui gâchaient presque chaque nuit...




Pendant ce temps, dans le bureau d'Arlëgan, l'écransphère de son supraordinateur s'illumina soudainement. Et comme animée par sa propre volonté, la machine imprégnée d'Aläxma continua sur sa lancée et se mise entièrement en route. Les touches du clavier runique s'illuminèrent dans un ordre précis tandis que les images défilèrent, ainsi que les différentes commandent...L'écransphère afficha un fond bleu mariné, et un point doré scintillait dans le coin supérieur gauche...

Citation :

_Plan d'urgence Arm02mond activé
_Configuration en cours...
_...
_Code : ARMAGGEDON-0TR02
_Code accepté
_Procédé de dissimulation totale activé
_Anonymatum absolu activé
_Protection des intrusions activée
_Taux de régulation des flots magiques : stable
_Modulation de la séquence 0Arm-TR-02
_...connection en cours...
_...
_...
_Connection effectuée
_Téléchargement en cours
_...45%
_...85%
_100%
_Téléchargement terminé
_Messages reçus // priorité Utimae 0A
_En attente d'une confirmation de lecture...

L'écransphère resta ainsi, le message reçu par le supraordinateur attendait son destinataire si tant est qu'il aurait la possibilité de le lire...Depuis l'écran, une lumière rouge se dégageait, baignant la pièce d'une atmosphère inquiétante.

*
* *

Quelques feuillages émirent un bruit de froissement au passage d'un être, tout de noir vêtu, portant un masque étrange. Plusieurs de ce qui semblaient être ses compagnons arrivèrent quelques instants plus tard, pareillement accoutrés. L'un d'entre eux, qui semblait être le chef de l'escouade leva la main. Tout le monde s'arrêta net dans la seconde qui suivit. S'accroupissant dans les feuillages, il avança prudemment, prenant soin de le moins de bruit le moins de mouvements possible pour ne pas éveillé des soupçons quant à leur présence...

Il se cabra, arrivé devant du chemin depuis cette colline, et vit à quelques pas un petit précipice d'une demi-douzaine de mètres. La vue qui s'offrait à lui, donnait une vision global du Palais des Roses, depuis le Sud, c'est à dire, de l'autre côté de l'entrée principale de la propriété. Il sortit une lunette, sorte de jumelle télescopique, et scruta attentivement le bâtiment en lui même ainsi que la configuration des jardins. Non pas qu'il ne connaissait pas par coeur les plans de la propriété et des différentes bâtisses qui la composaient, mais c'était pour se rassurer que rien n'avait changé par rapports au briefing, fait la veille. Prudence est mère de sûreté lui avait-on dit, et il aimait à repenser cette phrase dans sa tête et à ses hommes. De plus, il se devait de savoir si les propriétaires se trouvaient là, ou pas. Là dessus ils n'avaient pas reçu de conseils précis, si ce n'est que tuer les résidants ne posait pas vraiment de problème...du moins, du moment que cela ressemble à un accident...Mais se souvenant du ton de son supérieur, il savait qu'il valait mieux ne pas faire de bavure...mieux valait les neutralisés avant qu'il ne s'aperçoivent de leur présence...sans quoi ils seraient obligés de faire le sale travail...

Il rangea la lunette après l'avoir repliée, puis revint vers son unité. Parfait, il n'avait vu personne dans les Jardins Sud, et apparemment, personnes aux fenêtre du Palais, ni dans ses serres situé sur son toit. Il espérait que cela durerait jusqu'à ce qu'ils soient venu récupérer leur objectif. D'autres pensées fusèrent à travers son esprit, la plupart des questions sur d'éventuels risques et imprévus, mais il les chassa d'un hochement de tête. Il devait se focaliser sur leur mission, et agir en conséquence, imprévus ou pas.

Son unité n'avait pas bougé d'un pouce, il leur fit signe de le suivre, ce qu'ils firent. De braves gars, assidus et zélés dans leur travail, ils étaient de parfaits pions de guerres, spécialisés dans les infiltrations, démolitions, et d'autres particularités du même acabit. Sélectionnés parmi la crème des crèmes des soldats désirant joindre le milieu commando, il savait qu'il pouvait compter sur eux. Après tout il avait suivit le même tracé que ses hommes, et seul l'âge, donc l'expérience le démarquait. Et l'insigne tribale, ressemblant à un s couché, qu'il portait sur ses épaules et son masque rappelait son statut important.

Il retourna sur ses pas, et chacun se posta au pied du précipice, attendant le moment propice et fatidique...

* Plus que vingt minutes...*

Le jardinier salua Ëfhina qui rentra à l'intérieur du Palais après leur petite conversation. Il se gratta machinalement la tête, et se demanda pourquoi fallait-il toujours qu'elle veuille du nouveau dans ses jardins. Certes, innover lui apportait beaucoup de plaisir, mais il fallait par la suite entretenir les lieux, les arbres, les fleurs et le restes...Et introduire une nouvelle espèce demandait un certain tact quant à son influence envers l'écosystème qui l'entourait...Il en avait connu des jardins qui finissaient par dépérir à cause de l'introduction d'une espèce nouvelle de plante, ou d'animal. Un rien suffisait à rompre le charme naturel d'un milieu.

Il porta un regard autour de lui, une once de fierté lui saisit les entrailles, pour sûr, il était heureux d'avoir pu contribuer à la création ce jardin. Une perle de ce monde à ses yeux, pour ce méticuleux mélange de multiples espèces disparates...qui avait abouti à ces jardins éternellement fleuris...un exploit de la main angélique. Il se dirigea vers sa petite cabane, située derrière le Palais, dans les Jardins Sud, toujours l'esprit rêveur...

Pendant ce temps, la jeune femme prit le soin de ranger leur chambre, pour ensuite se rendre dans son petit endroit fétiche, le balcon nord. Elle pouvait ainsi écrire pendant que son enfant semblait apprécié l'endroit...peu être percevait-il la beauté extérieure de l'endroit ? Elle n'en douta point, mais se demandait comment pouvait-il reconnaître cet endroit sans pour autant le voir...Étrange question se dit-elle, mais qui ne manquait pas de pertinence à ses yeux. Son enfant, Astriel, semblait avoir de grandes affinités avec l'Aläxma pour ressentir autant de choses...du moins elle le supposait, car elle se trompait peut être.

Elle se saisit d'un lot de feuille et se mit à écrire la suite de son livre, une oeuvre parmi beaucoup d'autres parlant d'un monde imaginaire, peuplé d'êtres étranges...Elle leva son stylo, signifiant qu'une idée somptueuse lui avait parcouru l'esprit..après avoir créer le monde et en avoir construit sa base, elle avait trouver avec quoi elle consoliderait les murs...et c'est ainsi qu'elle se lança pour une aventure folle aux multiples facettes et rebondissements, sa trame était en cours...

Plusieurs minutes passèrent...elle leva subitement la tête, comme perturbée par quelque chose...Elle se mit à scruter les jardins comme si la chose en provenait...Mais ne détectant rien sinon la vie naturelle qui s'y déroulait, elle fronça les sourcils, elle se remit à écrire, plongeant dans ses pensées.






Le bureau d'Arlëgan n'avait pas changé. L'éclairage donnait un air démoniaque à toutes ces figurines d'engins spatiaux qui trônaient sur les étagères murales de la pièce...Seuls témoins de la scène...et c'est toujours avec persistance que l'écransphère indiquait le même message. Si ce n'est que le terme « Important », marqué en grand, clignotait périodiquement...Et c'est avec insistance que le message réclamait son droit d'être lu...Droit ? Non, devoir.





- C'est l'heure...

* Allons y *

Kregak, capitaine de la troupe des Srilaences, donna le signal. Chacun de ses guerriers sauta habilement depuis la corniche pour atterrir six mètres plus bas, se réceptionnant avec une minutie parfaite, pour ainsi n'avoir aucune séquelle de ce saut. L'art de planer sans utilisation des ailes n'était pas une discipline à la portée du premier ange venu. Sans perdre un seul instant, le chef de la troupe s'élança vers les jardins, les autres le suivirent docilement. Courant à travers les fourrés, l'heure n'était plus à la prudence passive mais à l'action décisive. Ils se devaient d'agir vite et bien, sans quoi leur mort serait certaine, si ce n'est par leur ennemi, ce sera de part la main de leur supérieur. La routine en somme.

Arrivés aux abords des Jardins Sud, ils sautèrent par dessus le mur délimitant la propriété ç l'aide de leur armure. Munie de propulseurs situés au dos et sous la plante de leurs pieds, ils pouvaient ainsi effectuer des sauts impressionnant, évitant de déployer leurs ailes et ainsi de se faire aisément prendre...à trop laisser de trace on se fait prendre par derrière. Kregak posa un pied dans la propriété, il ne perdit pas de temps et courra à vive allure vers le Palais des Roses, s'aidant des jardins pour se dissimuler parmi les cerisiers et les buissons touffus.

Chacun prit ses position, la moitié de la troupe se dirigeait vers la partie droite du bâtiment, les autres vers l'aile gauche. Ils progressèrent rapidement jusqu'à ce qu'une voix les hèle.




Il n'en revenait pas et n'aimait pas du tout cela, néanmoins il ne pouvait laisser faire cela, aussi demanda-t-il avec toute la dureté que sa voix pouvait fournir la venu étrange de ces hommes habillés de tuniques noires...

- Hey vous là ! Que faites vous ici ?! Ceci est une propriété privée vous savez, vous n'avez aucunement le droit de venir ici sans une invitation ou une autorisation !

Malgré son assurance apparente, une certaine crainte lui nouait l'estomac, ces anges n'avaient pas un accoutrement normal. Plus que des tuniques, ce qu'ils portaient ressemblaient plus à des armures qu'à autre chose. Et leur allure ne présageait rien de bon tout comme la posture qu'ils prirent en réaction à son interpellation. Ses mains serrèrent avec force sur la pelle qu'il avait entre ses mains, prêt à en découdre si jamais ils montraient un quelconque signe d'agressivité.

Le guerrier noir s'était cabré et semblait ne pas vouloir lui répondre, il semblait hésitant quant à la conduite à adopter. Puis il se décida après une interminable attente, tandis que ses camarades s'étaient immobilisés. Il tapota deux fois sur son épaule droite et une lame sortit de son armure depuis le haut de son poignet droit puis il fonça vers le jardinier qui prit se mit en garde. Celui-ci frappa dans la direction du Srilaence avec sa pelle de jardinage dans un pur réflexe instinctif.

- A l'aide ! Aidez moi à les comba...arrl...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le guerrier en armure venait de lui trancher la carotide et c'est dans un râle incompréhensible qu'il s'étala au sol, son sang coulant à flot. Brizar, tel était le nom de ce soldat tandis un regard vers Kregak. Celui-ci appuya sur un des boutons de son casque, réglant ainsi leur fréquence radio.

- Bordel ! Tu aurais du l'endormir avant ! On est repéré maintenant par tes conneries !
- ...Merde !....il n'aurais pas du être là ! Jura Brizar, honteux d'avoir participé à la dégradation des choses...
- Vite, ne perdons pas de temps ! Groupe Zirha allez dans l'aile gauche ! Fouillez les deux premiers étages ! Groupe Horios, dans l'aile droite, occupés vous des sous-sols ! Groupe Iruis, avec moi, entrée arrière principale, deux derniers étages ! Bougez vous les plumes !
- Bien capitaine, répondirent-ils tous en coeur.

Chaque groupe se rua alors vers son objectif, constitués de cinq hommes par groupes hormis celui que dirigeait Kregak, où ils étaient six. Ils savaient tous désormais que tout jouais contre eux...Déjà plusieurs cris s'échappaient de la bâtisses et même à l'extérieur, leur présence était désormais officielle...Cela ne présageait rien de bon.