Ayesha
Chapitre 1
Depuis plus de mille ans, sur Tanjor, vit un peuple enchaîné dans la servitude, soumis par les habitants de ce Pays. Ce peuple est arrivé par les glaciers du Nord de Tanjor à pied, mourrant de froid et de faim. C'est durant cette période qu'ils s'installèrent dans les contrés les plus au Nord. Ce peuple vénère, depuis toujours, une déesse nommé Ayesha.
Les habitants du pays, accueillirent ce peuple avec bonté et gentillesse. Mais dans leurs temples, les prêtres et les liseurs d'âmes voyaient d'un mauvais oeil leur l'arrivé. Un des prêtres chercha un signe dans le ciel, il vit une grande étoile bleutée, entouré par neuf autres, qui formèrent une rune. Il décida qu'elle serait une rune de captivité et que l'étoile bleue prisonnière de celle-ci représenterait ce nouveau peuple qu'il baptisa le peuple turquoise puisqu'ils avaient tous les yeux bleus, légèrement teintés d'un vert jade. Il transmit son idée aux autres temples qui firent passer le messages aux habitants comme quoi ce peuple avait été envoyé par les dieux pour leur servir d'esclaves. Les habitants de Tanjor se mirent donc à maltraiter et à réduire en esclavage ce peuple qu'ils avaient accueilli de bon coeur.
Mais aujourd'hui, un vent de révolte souffle dans le pays. Pour le moment, il n'y a eut que quelque cas isolés, mais ils deviendront de plus en plus fréquents si les dirigeants du Pays ne font rien, c'est ce qu'avait prédit l'un des plus grands prêtres de Tanjor.
Voilà pourquoi, Jyahë ,princesse héritière du trône de la principauté d'Harabec se rend en bateau à l'émirat pour rencontrer son pire ennemi, l'émir. Elle veut essayer de le convaincre de faire une trêve pour pouvoir régler le problème que pose le peuple turquoise.
Sur son bateau, la princesse héritière d'Harabec regarde le beau lever de soleil, lorsque soudain, apparaît à l'horizon, des voiles noires. De suite elle sut que c'était un piège tendue par son ennemi, mais elle n'avait d'autre choix que de se précipiter dedans.
Elle regarda les galèriens qui ne faisaient que ramer en respectant les ordres, ne voyant pas le danger arriver droit sur eux. La première chose qui lui passa par la tête, fut que l'Emir n'était qu'un traitre et qu'à cause de lui des centaine de personne allaient probablement mourir. Dire qu'elle avait cru que cette personne était sincère... Elle s'en voulut bien plus que jamais, mais ce qui la rendait plus furieuse encore c'est qu'elle voyait mal ce qu'elle pouvait faire. Servan, sa domestique, se précipita vers elle.
- Princesse ! Princesse ! Votre toilette est prête !
La jeune fille ne répondit pas, trop absorbée par le bateau arrivant droit sur eux. Elle réfléchissait sans vraiment trouver de solution. Elle pointa son doigt dans la direction du danger. La suivante releva les yeux et hoqueta.
- Ma-ma-demoiselle !
Jyahë baissa les siens. Le ciel lui parut plus sombre que jamais, pourtant il était bel et bien clair. Elle soupira.
- Que dois-je faire ?
Servan réagit au quart de tour.
- Partir d'ici et mainteant.
La princesse s'appuya contre un rebord et respira l'air iodé. Elle ferma quelques instants les yeux et écouta le rythme frénétique des galériens frappant l'eau de leurs rames. Le tambour retentissait comme un orage en pleine tempête. Soudain elle sentit une main la saisir, elle ouvrit les yeux et vit la domestique l'emmener de force dans le canneau. Surprise, elle ne put faire le moindre mouvement.
- Servan !
La femme sauta dans la même barque que sa protégée et elles descendirent jusque dans l'eau.
- Tu compte vraiment les laisser là comme ça ?!
Jyahë étais perdu, elle se sentait impuissante. La princesse d'Harabec et sa suivante comencrent à s'éloigner. Le bateau de l'émir arriva et aborda celui que venait de quitter la princesse d'Harabec, il s'ensuivit une bataille brève et meurtrière. Les soldats du fourbe, supérieur en nombre et en armement, se rendirent maître du navire. Ils le coulèrent pour faire disparaître toute trace du massacre. Les galériens, attachés s'enfoncèrent avec le navire. Jyahë voyant tout ces hommes couler, se jeta à l'eau et sortit de sa tunique, une dague. Elle plongea jusqu'au navire et ateignit le premier rang de galérien, le seul où ils étaient attachés avec de la corde. Elle commença à couper celle du premier homme qui remonta à la surface, pareil pour le second et quand elle arriva au troisième, elle le regarda dans les yeux, son regard ne montrait qu'une indiférence à la vie, on pouvait nettement voir la cicatrice qui partait d'au dessus de l'oeil gauche et descendez jusqu'au niveau du nez. Leurs regards ne s'étaient croisés qu'une seconde, mais celle-ci sembla durer une étenité. Puis cet instant se brisa lorsqu'elle entendit un gargouillement venant du banc derrière elle. Elle reprit ses esprits et coupa la corde du galérien qui remonta à la surface. Voyant qu'elle ne pouvait plus rien pour eux, elle remonta toute triste jusqu'à la surface. Elle demanda à un des galériens de l'aider à monter. Lorsqu'ils furent tous dans la barque, ils s'aperçurent qu'ils étaient trop nombreux. Le premier des galériens qu'elle avait sauvé se leva :
-Eh bien, vu qu'on est trop nombreux, vous mes demoiselles, vous allez finir le trajet à la nage.
Le troisième galérien, celui avec qui elle avait croisé le regard, prit la dague des mains de Jyahë et poignarda le galérien qui tomba dans l'eau.
- Maintenant qu'on est plus en surpoids, on pourra ramer jusqu'au rivage.
Il avait dit ses paroles tout en passant son doigt sur le tranchant de la lame. L'autre galérien prit les rames et commença à les conduire jusqu'au rivage. Lorsqu'ils furent arriver il partit de son côté sans un regard sans un dernier au revoir. La princesse et sa suivante commencèrent à s'éloigner lorsque le galérien les appela.
- N'allez pas par là, vous allez vous précipitez droit chez les soldats de l'émir et je ne pense pas que ça arrangera Harabec de savoir que sa princesse héritière s'est faite tuer par l'émir.Jyahë lui lança un regard où se mélait la crainte et la curiosité; Elle le regarda pour la seconde fois dans les yeux, y voyant toujours cette indiférence
- Merci de nous prévenir mais je ne suis pas la princesse héritière d'Harabec, je suis une noble d'Harabec c'est vrai, mais je ne suis pas apparentée à la maison royale.
Vous êtes, la princesse héritière, j'ai entendu un garde qui parlait avec le second. Je sais aussi que elle devait aller voir l'émir pour essayer de conclure une trève, le temps de s'occuper du peuple turquoise.
- D'accord, je suis Jyahë, princesse héritière du trône et vous, vous êtes ... ?
- Areck El Morales dé Miras.
Il ne sut pas pourquoi il avait donné son nom, lui qui avait tout fait pour le cacher.
- Eh bien Areck, je vous remercie de nous avoir prévenu et maintenant, voulez-vous nous guider jusqu'à Harabec ?
Areck la regarda étonné, effaçant par la même occasion son masque d'indiférence.
- Vous plaisentez, vous voulez que je vous guide à travers l'Emirat jusqu'à Harabec, moi qui suis originaire de Reynes? Autant nous suicider tout de suite, ce sera plus rapide et moins douloureux.
- Il y a deux minutes, vous nous disiez de ne pas aller dans cette direction, continuez à nous conseiller et à nous guider.
- Puisque de toute façon il n'y a rien d'autre à faire, je vais vous guider ayashinata Jyahë. Mais ensuite, je disparaîtrais.
Ils se mirent en route, Areck les emmena dans la forêt, la où ils pourraient plus facilement échapper à l'Emir. Ils progressèrent dans les fourrés jusqu'au moment où...
- Vous êtes sûr que c'est la bonne direction ?
Un geste désinvolte d'épaule accompagna ses quelques mots.
- Si vous ne me croyez pas, allez dans cette direction.
Il pointa son doigt vers le Nord, pour souligner ces paroles. Il reprit d'un ton ironique
-Comme ça vous servirez de nourriture aux chiens de l'Emir.
Servan réprima sa jeune maitresse du regard. Piquée au vif, la princesse reprit sereinement.
- Pas la peine de vous énerver, c'était juste une question. Je dis cela car j'ai mal aux pieds, je ne suis pas faite pour marcher.
Elle redressa son dos fierement et ne remarqua pas la branche à ses pieds, et trubucha en cherchant à se rattraper à la première chose venue.
En voyant la princesse tomber, Areck ne put réprimer un rire moqueur et blessant
- Première fois que je vois une princesse tomber, je ne pensais pas que ce serait si drôle.
Un lourd soupir s'insinua dans la légère brise chaude.
- Mademoiselle ! Comment pouvez vous vous comporter ainsi ! Vous d'habitude si aimable et humble, vous semblez pire qu'une enfant de trois ans ! Ressaisissez vous !
Jyahë regarda le jeune homme avec douceur et maturitée ce qui contrastait avec le regard espiègle et provocateur qu'elle avait pris pour s'adresser à lui jusque ici. Elle s'inclina légèrement.
- Veuillez excuser mon attitude désobligeante à votre égard. Je vous prie d'accepter ces quelques remerciments pour toute l'aide que vous nous apportez.
Son ton clair et sincère était en parfaite harmonie avec le cadre les entourant.
- Je n'ai que faire de tes remerciments, si je n'avais que deux sous d'intelligence, je vous tuerais et me barrerais avec vos richesses.Les yeux mi-vert mi-bleu de la princesse restèrent fixés dans ceux du galèrien. En un instant, un sourire malicieux s'insinua dans son visage.
- En effet SI vous aviez un tant soit peu d'inteligence, et je dis bien SI, vous auriez pu vous libérer facilement sur le bateau au lieu de vous faire secourir par une gamine comme moi.
- Peut être, mais je ne vous ai rien demandé et si vous n'aviez pas été stupide, vous seriez partie sans nous sauver !Elle saisit brutalement sa dague et sans vraiment viser, la lança sur Areck, celle ci se figea dans l'arbre derrière, passant à un centimètre de son cou mais transperçant de part en part la tête d'un serpent.
- La prochaine fois je ne vous loupe pas. Son pas précis et téméraire la mena droit en face de lui, à seulement quelques centimètres, et saisit son arme.
Il s'avença et lui bloqua le bras, ensuite, il la fit poser la lame contre son cou.
- Allez-y, qu'est ce que vous attendez, tuez moi, et après suicidez vous, parce que les soldats de l'Emir ne seront pas clément.Servan regardait patiemment la scène, sans intervenir, se fondant avec la végétation aux alentours. Jyahë essaya de dégager son bras .
- Lachez moi vous me faites mal. Et puis qui vous autorise à toucher la princesse que je suis.Elle était choquée par les paroles qu'elle venait de prononcer mais ne le montra pas. Le cadavre du serpent gisait à leurs pieds.
- De quel autorisation parlez vous, si je veux, je peux vous violer et partir.
Il embrassa rapidement Jyahë.
Sans plus attendre et sans vraiment comprendre son geste, elle décocha un violent coup de poing de la main libre qu'elle avait laisser pendre jusque là. La colère s'empara d'elle comme un violent feu de forêt atisé par le vent.
- Comment avez vous osé ?! Je ne ... je vous déteste !- J'ose parce que je vous trouve stupide, bornée et folle.
Tout en s'efforçant de quitter son emprise, elle parla avec un grand sens de la répartie.
- Vous vous croyez mieux peut-être ? Mais laissez moi dire que je vous trouve ... grossier, et ... et immature ... mais aussi ...
N'ayant pas pour habitude d'être grossière, elle chercha désespérement ses mots.
- ... misérable !- Miséable? N'oubliez pas que je suis un galèrien. Mais soyez sur d'une chose, si jamais, vous osez m'empécher de faire ce que je veux, je vous tue.Tout en prononçant ces derniers mots, il la regarda droit dans les yeux, un regard de pur rage.
- Faites le immédiatement alors parce que vous ne me supporterez pas.Etrangement, ses yeux reflétaient une grande indifférence à la mort. Comme si c'était la ce qu'elle désirait.
- Vous êtes si stupide, si je vous tue maintenant, qui va diriger Harabec, qui va protéger votre pays, vous pensez à vos sujets ? Vous ne pouvez pas mourir.D'un ton sourd, que seul lui pouvait entendre, elle murmura à son oreille.
- Je vous envie.
L'espace de quelques secondes, on put croire qu'elle pleurait.
- Lachez moi ... s'il vous plait...
Ses long cheveux au reflet de cuivre retombèrent devant ses yeux. Areck resta interdit sur les mots que venaient de prononcer la princesse, tout doucement sa poigne se relacha, permettant à Jyahë de se libérer. Reculant de quelques pas, elle enleva ses chaussures.
- Si on reste planté comme cela, on risque de se faire rattraper. Il serait temps de nous remettre en route. Etes-vous daccord pour continuer à nous condiure en sécurité Areck ?- Oui, je vous l'ai promis alors je le ferais. Mais croyez moi, il y a une chance sur mille pour qu'on arrive en vie à Harabec.Elle le regarda sans comprendre.
- L'Emir va essayé de vous tuer, sans compter votre cousin qui désir le trône.- Alors il faut tenter cette chance, la princesse doit revenir saine et sauve sur ses terres.
Servan venait de s'avancer tout près d'Areck. Jyahë détourna la tête.
- Oui ... je dois revenir à Harabec.La suivante se retourna vers sa maitresse.
- Vous n'allez pas bien ?- Si ... avançons avant que le jour ne tombe.
Elle en profita pour ranger sa dague et s'adressa au galèrien.
- Nous pouvons repartir.Ils se remirent en route, avançant tranquilement, essayant de ne pas se faire repérer par les soldats de l'Emir qui les cherchaient