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 [ Autobiographique ] Ne jamais oublier

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kallista
Elève.
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MessageSujet: [ Autobiographique ] Ne jamais oublier   [ Autobiographique ] Ne jamais oublier Icon_minitimeVen 12 Oct - 19:43

La mort hante mes pas, et guette mon ombre depuis tant d'années.

J'avais que 10 ans quand sa ce produisit. Je n'étais qu'un gosse parmi tant d'autres, il fallait juste que la fatalité vienne me retrouver sur un chemin escarpé.
Je sorti de l'école, il était 16h30. Tout le monde se ruait en dehors de l'enceinte du bâtiment pour retrouver les parents qui étaient content de revoir les petites frimousses de leur enfant. Moi j'attendais que tous eurent enfin fini de dévaler à travers le portillon et je commençai tranquillement à marcher, les mains dans les poches. Le vent soufflait fort et il fouettait avec ardeur mes cheveux tel un fouet claquant.

Les pétales des arbres fleuris sur le bord de la route virevoltaient autour de moi et dans la grand cour. Il n'y avait plus personne dans l'école juste des dizaines de traces de pas. Il y avait une petite flaque d'eau sur mon passage et on pouvait encore voir les ondes partir de part et d'autre du centre. Je la contournai et j'avançai toujours avec cette tête baissée et les épaules recroquevillées.

Il n’y avait rien dans cette petite allée, pas d'arbres, pas de fleur, plus de vie. J'étais seul attendant mon père qui tardait à se montrer. Il apparut au loin avec la même moto depuis 1 ans, elle était rouge flamboyante et les petits cylindres dépassaient de chaque coté de la moto. Il s'arrêta et descendit tout en ôtant son casque. Puis il vint vers moi et me prit dans ses bras. Il arrêta son étreinte et me regarda dans les yeux.

- Excuse moi pour ce retard, sa n'arrivera plus jamais.

Effectivement il était en retard et effectivement il n‘arrivera plus jamais en retard, mais j‘entendais à chaque fois ce même refrain. J'étais assez las de la comédie que jouait père et pourtant il me paraissait très sincère. Je pris le casque tendus avec force par mon père et montai sur l'arrière de la moto. Il démarra et le bruit fut puissant tout en étant étrangement doux. On accéléra doucement et partis loin de ce monotone établissement. On arriva enfin au carrefour et dans l'attente d‘un feu vert, mon père me parla des causes du retard.

Je ne savais pas comment il arrivait lui même à y croire mais l'essentiel c'était qu'il soit apaisé. Et un bruit vint nous sortirent de cette douce conversation. Un bruit de frein strident et fortement aigu, et puis plus rien, et à nouveau le son d'un choc. Une voiture venait de renverser un cycliste. Mon père mit la béquille et me dit de rester ici. Je dus obéir et quand il revint, son blouson était couvert de sang. Je pris peur quand je vis ses mains complètement ensanglantées, son visage était dur et il paraissait fort inquiet. Il me dit avec calme et sérénité.

- Viens, il faut que tu tiennes la tête de cet homme.

C'est là que je le vis, il était a 3 mètres de la voiture, sur le sol, inconscient, complètement déchiré par l'impact. Sa tête saignait, son bras était courbé comme une brindille, ses jambes étaient cassées, son pied ressemblait à un pantin désarticulé. Comme ci le seul lien qu'il y avait entre le pied et le genou était sa chair. Les os étaient sortis de son corps, son buste était écrasé par le choc. Ses plaies étaient à vif sur la route. Je lui pris la tête comme me l'avait ordonnée mon père et il ouvrit une dernière fois les yeux.

Notre regard se croisa et une larme naquit sous ma paupière se laissant tomber sur ma joue pour enfin atterrir sur le visage ensanglanté du pauvre homme. Je resta là, une dixième de minutes à lui parler, à le réconforter, à espérer qu'il allait survivre. Mais se ne fut pas le cas. Il referma ses yeux et je ne sentis plus les pulsations de son cœur rythmer le mien. Son coeur avait lâché. Je restai là complètement hébété devant ce corps humain dépourvu de vie, dépourvu d'âme.

Les pompiers arrivèrent 5 minutes après qu'on les eu appelés. Ils me prirent et m'ôtèrent le droit de parler une dernière fois à cet inconnus. Et je me débattis tant bien que mal pour rester à coté de lui, criant à tout va.

- Mais c'est moi qui l'ai vu mourir, c'est moi qui l'ai tenu quand il a refermé ses yeux, c'est moi qui devait le sauver, c'est moi qui l’a fait vivre encore un temps. Savez vous ce que je ressens, savez vous ce que cela fait de voir la mort dans les yeux quand on a 10 ans.

Mes pleures étaient justifiés, mais mes efforts étaient vains or il fallait que tout sorte, que tout soit dit car sa m'aurait empoisonné toute ma vie, me rongeant de l'intérieur. Tous me regardèrent avec un visage de ahuris et tous baissèrent la tête quand mon regard chercha en vain un personne qui me comprenait. Mais personne ne voulut m’aider à défendre cette cause, qu’était la mienne.

J'ai vu la mort pour la première fois ce jour là, depuis d'autre évènement sont arrivés mais je sens toujours la lame tranchante sur ma gorge, je sens qu'elle épie mes mouvements, qu'elle guette l'heure, qu'elle n'attends que ça.
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