Aëringor
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| le Goût du Néant [ ... Lyrique?....] | |
| | Auteur | Message |
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Hezeriel Shinobi Vagabond de la Place Blanche.
Nombre de messages : 102 Age : 37 Style Littéraire : Univers 2 Animal représentatif : Loup blanc yeux gris Passion : Littérature.Poésie.Ecriture.Rêves... Date d'inscription : 15/03/2007
| Sujet: le Goût du Néant [ ... Lyrique?....] Mar 22 Mai - 14:02 | |
| S’il n’y avait pas eu de mots…
Au moins n’aurais-je rien regretté. Tandis que maintenant… . Je relis, je cherche, les rêves envolés, les envies étouffées. Dans nos vagues efforts, perdus, abandonnés, je cherche encore quelque chose qui nous soulève. Je gratte le sol, je ronge ma laisse, je broie l’ombre. Attaché à mon souvenir, je gémis et dans ma nuit, je crois entendre nos dernières rêveries.
Ce n’était qu’une chanson naïve dans nos yeux d’enfants. Une promesse que l’on fait en secret, juste avant de s’endormir. Les paupières sont lourdes, et la tendresse finit par les fermer.
Maman… Tu reviendras… ?
Je t’ai laissé dans un coin, tout près de mon lit défait, un souvenir blanc et noir. Quelque heure sage, tourmenté, assis contre la porte de ma chambre, une plume aux lèvres. Ce n’est pas grand-chose, ce sont des petits bouts de vies, des fragments dispersés un peu partout dans un cahier bleu. Un peu de poussière s’est glissé dans les mots. Ce n’est rien, juste des pensées légères. Je les ai écrites, comme on dit une confidence. Dans un murmure complice. Il n’y avait pas grand monde pour l’écouter. Alors je les ai mis là, dans le fouillis blanc, en attendant que tu reviennes.
Dans ces secrets voyages j’ai construit les images de nos passés supposés. De l’herbe humide foulée par les pas du monde qui avance, troublée par les brises et les caresses des vents, brûlée par le soleil. Des Maisons de pierres, usées par le temps et le mouvement. Et la complainte monotone du clocher, dans chaque rue, sur chaque place, dans chaque cœur. Je n’ai rien oublié. Puisque je n’ai rien connu.
Et sur une balançoire, tes mains tendues vers l’horizon, tu me cries de venir. Tu es jolie, heureuse, les joues rosies par le vent. Tu es jeune. Des longs cheveux volent un peu sur tes épaules nues. Tu ne vieillis pas, et il fait toujours aussi beau. Derrière toi, il y a cet homme sans visage, qui te regarde. Appuyé contre un arbre il cueille les fleurs d’un Cerisier.
Après ? Il n’y a que des pages blanches. Tout est resté en suspend sur mes lèvres. De longues heures sont passées et je suis resté dans ce silence lancinant, les mots traînant sur le sol, figés dans leur solitude. Si tout vacille, même nos rêves, c’est qu’au-delà du vide, dans nos nuits sacrées où je te confie mes souvenirs, on sait que ces paysages ne sont né de rien, sinon d’une envie furieuse, angoissante, de vivre quelque part, en dehors du monde, là où une mémoire aurait du être, là ou il n’y a rien.
Et c’est une lassitude, qui épuise les mots, les phrases, nos songes.Reviendras-tu ?
Est-ce que je t’attends ?
Maman, il n’y a rien. Tu es un vide qui se gonfle, qui éclate et qui reprend doucement place. J’ai beau écrire, ravager avec un couteau mes plaies mille fois ouvertes, et laisser cette noire ombre s’en aller avec mon sang. J’ai beau avoir renié jusqu’à mon être tout ce qui te ressemble, parce qu’il ne ressemble à personne d’autre. Il reste ce trou d’ombre dans mes veines, cette absence : Mélancolie.
Il n’y a rien qui ne reviendra. Puisque rien n’a existé. Ma mémoire est l’histoire d’un long silence, qui commence sans toi, et qui finira sans toi. C’est peut être cela : le goût du Néant. | |
| | | Hezeriel Shinobi Vagabond de la Place Blanche.
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| Sujet: Re: le Goût du Néant [ ... Lyrique?....] Mar 22 Mai - 17:05 | |
| Elle lui écrivit Tandis qu'il dormait C'était bien lui Mais un lui envolé
Mon enfant,Je sais ( savoir, est ce comprendre ?) que tu a vécu seul, que tu as grandi seul, entouré par nos ombres. Je n’existe pas mais je suis en toi comme si j’avais été un corps, une âme, une vie. J’ai dans ton cœur la place que nous réserve les enfants abandonnés. Une place comme un vide immense, ou dorment tes émotions les plus violentes. On ne peut rien y faire, et pourtant je te vois qui continue de vivre, portant cette blessure au fond de toi comme un souvenir, une chimère que tu traîne dans ton silence. Je sais que c’est dur, que tu ne t’y habitueras jamais et que dans chaque femme tu y chercheras cette Mère, qui n’est rien, cette mère qui n’est pas, qui n’a jamais été.
Et chaque amour qui monte en toi est une vraie fureur, une passion délirante où tu mêle ta souffrance à ta joie, où la tristesse devient ton visage, tes traits, et ne te quitte plus. Mélancolie… Le mot n’a plus de sens, usé, fatigué par ceux qui l’ont usurpé. Sans savoir ce qu’il voulait dire vraiment.
Mon enfant, toi qui m’imagine, qui me rêve ; toi qui te laisse importer par tes mots, ta douleur lancinante, n’ai pas d’espoir, n’ai pas d’attente. Je ne reviendrai pas, puisque je ne suis jamais venu. Tu es né seul, dans l’étrange solitude de ceux qui n’ont rien dès le début, et qui gagnent le reste en criant, griffant mordant. Tu voles dans le cœur des autres ce qui te manque, tu les assassines et tu te nourris de leur bonheur, de leurs rêves, de leurs envies. Tu finis simplement, sans effort, par vivre à travers eux, et tu t’y perds jusqu’à renoncer à toi même. Tu grandis, caché par mille visage et quand il te faut respirer, quand il te faut être, tu sens tes poumons qui s’embrasent, le mal qui revient. L’ombre et le silence ont plus de tendresse que la morsure du soleil… .
Mon enfant, dans ce monde là, rien ne t’appartient, et tu n’as de patrie nulle part. Tu erres entre les nuages et ta conscience, cherchant un chemin qui te mène au delà. Au delà de la mort, de la Vie, vers une Eternité où il n’y a plus ni naissance, ni mort, ni provenance ni direction. Dans un tableau, figé, peut être dans une éternelle genèse si Genèse pouvait ne pas être Commencement. Tu es l’étranger aux yeux sombre, qui traverse la place aux fontaînes, et qui dans le reflet de l’eau, ne voit qu’un reflet. Si jamais il te prend le désir de t’agenouiller devant le Christ, de lui verser tes larmes et tes aveux, la Croix t’ignore ou te dit dans cette langue réservée aux Hérétiques : Dieu n’est pas pour toi. Alors, aussi las et perdu que tu n’étais en venant, tu reprends ton chemin vers le lointain.
Mon enfant, elle te manque, celle qui n’est qu’un rêve dans ton cœur, une image modelée par le désir, transfigurée par le souvenir, assassinée par l’avenir. Elle te manque et parfois dans quelque nuit, quand tes jambes ne te supportent plus et que tu tombes, ereinté, tu te mets à hurler. Une vague de haine t’entraîne et tu me hais, et à travers moi tu hais le monde, le monde et tous ces Vies qui ont vécu près de toi, qui sont resté au bord de ta route, Epouvantails moderne de l’Impuissance, et qui ne peuvent rien. Tu voudrais tout détruire, ne rien laisser debout, et tu renverses tout, ne laissant rien debout. Tes conviction au brisant de ta révolte plient et rompent. Il ne reste plus rien, sinon, encore, ce vague goût du néant. Cette impression douloureuse qu’il n’y a en toi que cette Ombre… .
Mon enfant, j’ai lu ta lettre, celle que nous avons faite. Probablement que je ressemble à cette jeune femme sur la balançoire et que cet homme qui cueuille des fleurs de cerisier soit un Père. Il n’est rien qui n’est plus à toi que ta Création. Mais je t’en prie, plutôt que de courir après nous, après toi, essaie de regarder devant toi….
Essaie de voir dans les voiles de Demain, ni un père, ni une mère, mais un enfant issu du Vide, qui sera plus que le Vide, mais l’Achèvement d’une Epoque. Sois plus vivant que nous n’avons été, plus vrai que nous pouvons être, et offre au Monde un vrai visage pour celui qui reprendra ta route, quand, au bord de ta tombe, tu auras vu pour la dernière fois une Ville qui pourraît être ta Ville mais qui n’est encore rien.
Puisque tout ce que tu as pu voler t’appartiens désormais, puisque c’est l’unique trésor que tu peux offrir, l’unique Vérité dans ton Monde d’illusion, donne le à celui qui attend pour former enfin ce que tu ne sera jamais.
Après le goût du Néant, il y a l’Enfant qui sait.
Va donc dire à toi même que tu n'es qu'un Orphelin!
FIn
Même si ca n'est pas une fin puisqu'il n'y a peu eu de fin
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Note d'un Auteur qui se désavoue:
Tout commentaire non constructif n'est pas souhaité
Mais si vous n'avez que ça en Magasin, j'accepte quand même
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Je hais le Silence
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