Vous êtes vous un jour senti, comme un chien?
Cela peut arriver à tout le monde, même au meilleur. Loin de moi l'idée de me considérer ainsi, mais cela m'est arrivé. Bien trop souvent, j'en suis conscient, mais cette fois, c'est assez mémorable.
N'avez vous jamais couru de magasin en magasin? C'est un plaisir si intense, que lorsque c'est fini, on se demande dans quel rayon on a bien pu laisser traîner son cervelet. On se sent traîner: "Viens par la Médor! Encore ici!". Et, dans la foulée : "tu penses quoi de ce haut?" au et puis "ce petit jean est sympa, non?". Dans ces moments là, peut de choses me viennent à l'esprit mis à part "ouaf", ou à la limite, un "grrrrrr" affectif est bien plus d'usage.
Ne vous a ton jamais attiré dans un jardin public à 17 heures, c'est la balade qui s'impose. Maman vient de rentrer du travail. Partir dans un sens ou bien dans un autre, et s'en savoir pourquoi, on fini par se mordre la queue. C'est un plaisir incomparable. Mais comme tout le monde je n'aime pas les muselières. Et comme à cette heure là, il n'y a pas d'enfant, surtout lorsqu'il pleut. Alors on nous laisse gambader sereinement dans l'herbe. Et si par chance, une flaque d'eau se présente, on peut se rouler dedans cinq bonnes minutes avant que maman n'arrive. C'est un plaisir qui n'a pas de prix!
Mais, être chien, cela a aussi ses inconvénients. Les vacances, on ne les passe pas au soleil, mais chez mamie nova. Par chance, papy est là pour rattraper le coup, et sous la table il glisse un petit morceau de jambon. Ou même une tartine de beurre. Mamie fait comme si elle n'avait rien vu, mais, on le sait, elle observe tout. "Tu as vu, Médor perd encore ses poils!", comme si c'était elle la plus gênée. Lorsque l'on est chien et que l'on a un poil dans l'oeil ou le museau, le seul moyen efficace de s'en séparer, reste de se taper la tête contre les murs. Je me la taperais bien, juste pour voir.
Mais, je suis comme vous. Un soir en me réveillant j'ai senti mes pattes se muter. Mes doigts sont devenus petits et je me suis trouvé affûté de griffes. Comme souvent, j'avais le droit à de longues et belles canines, ça non plus cela n'a pas de prix. Et pourtant je ne l'envie à personne. En été, il fait monstrueusement chaux sous cette énorme fourrure. Oui, je le dis, haut et fort! Je n'étais pas l'un de ces vulgaire petit caniche, non! J’étais un labrador moi monsieur! Comme maman les aimes... Grand, beau, avec de longs poils blond!
En fait, je n'étais pas si grand que ça. Mais j'étais mignon, comme disait les petites cousines, lorsqu'elles venaient jouer chez mamie nono, comme elles l’appelaient.
Tout ça n'a pas de prix, je le sais. Et pourtant, je le donnerais bien à qui veut. On se sent abandonné parfois. Surtout quand maman décide qu'elle a besoin d'indépendance. Alors, elle préfère nous laisser un peu plus chez mamie; "on est plus tranquille comme ça et ça lui fait plaisir", je n'en doute pas une minute.
Et pourtant, j'ai une de ces envies d'aboyer! Je pensais, que notre relation était fusionnelle! Tu m'aimais bien au début au fond? Ce n'était pas un sucre que tu me donnais, mais un bel os! Où est-il partie maintenant, einh maman?
Tu ne vas pas me laisser sur le bord de l'autoroute quand tu auras décidé d'adopter un beau Chihuahua? Tu m'aimes, dis moi...