De Nerval.

Complètement fou, ce génial auteur à la mort sordide et minable mais digne d'un génie par son aura de malédiction en paiement d'un talent écrivit un poème que me fit découvrir ma petite amie, par hasard, par jeux ou bien par plaisir. Il se trouve que j'ai adoré. Et depuis, je ne me lasse pas de le lire. Aussi vous en fais-je part:

Citation :: Je suis le ténébreux, – le veuf, – l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la syrène…

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

Je me suis permis de mettre en gras le seul "vers pur" que j'ai trouvé en vingt années de lectures de poésie (ou pas loin!). Ce vers est simplement parfait, pur, une ligne directe avec la résonance de l'essence du monde. Sublime. Après, vous devez comprendre, si vous me lisez, pourquoi j'aime tant ce poème (: Qu'en pensez-vous?